Quatrième de couverture
Aux premiers jours de décembre, Carole regagne sa vallée natale, dans le massif de la Vanoise, où son père, Curtil, lui a donné rendez-vous. Elle retrouve son frère et sa sœur, restés depuis toujours dans le village de leur enfance. Garde forestier, Philippe rêve de baliser un sentier de randonnée suivant le chemin emprunté par Hannibal à travers les Alpes. Gaby, la plus jeune, vit dans un bungalow où elle attend son homme, en taule pour quelques mois, et élève une fille qui n’est pas la sienne. Dans le Val-des-Seuls, il y a aussi le vieux Sam, pourvoyeur de souvenirs, le beau Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky avec sa jolie serveuse…
Dans le gîte qu’elle loue, à côté de la scierie, Carole se consacre à une traduction sur la vie de Christo, l’artiste qui voile les choses pour mieux les révéler. Les jours passent, qui pourraient lui permettre de renouer avec Philippe et Gaby un lien qui n’a rien d’évident : Gaby et Philippe se comprennent, se ressemblent ; Carole est celle qui est partie, celle qui se pose trop de questions. Entre eux, comme une ombre, cet incendie qui a naguère détruit leur maison d’enfance et définitivement abîmé les poumons de Gaby. Décembre s’écoule, le froid s’installe, la neige arrive… Curtil sera-t-il là pour Noël ?
Biographie
Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du Rouergue L’Office des vivants (2000), Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d’encre et prix du Salon d’Ambronay), Dans l’or du temps (2006) et Les Déferlantes (2008, Grand Prix des lectrices de Elle). Aux éditions Actes Sud : L’amour est une île (2010) et Une part de ciel (2013).
Mon avis :
Un roman profond sur les liens familiaux et les non-dits dans une famille éclatée. Une histoire de famille ou les retrouvailles de trois frères et sœurs. Carole la cadette, quitte Saint-Étienne pour rejoindre son frère ainé et sa petite sœur Gaby, tous trois attendent alors leur père qui a promis de les rejoindre. Curtil, ce père souvent absent même lorsqu’ils étaient petits, les a convoqués en leur adressant une boule de verre avec un paysage et la neige à l’intérieur. Ces boules annoncent son retour.
Arrivée dans son village natal, au cœur de la Vanoise, Carole la seule enfant partie à la ville, retrouve l’atmosphère d’antan et renoue progressivement avec son passé. Les jours défilent et l’attente se prolonge. Que faire ? Continuer d’attendre ou rentrer ? Cette attente est l’occasion de renouer avec les siens, de tenter de comprendre aussi ce qui s’est réellement passé lorsqu’un incendie a ravagé leur maison alors qu’ils étaient enfants. Tous trois étaient alors seuls avec leur mère et celle-ci parant au plus pressé a secouru d’abord les deux ainés laissant la petite Gaby dans les flammes, ce qui va la marquer à vie. Carole est torturée par la culpabilité, se posant beaucoup de questions sur cet accident et les choix de sa mère. Comment en parler à son frère et surtout à sa sœur ?
Le style et les descriptions de toute cette attente concourent à rendre une atmosphère cotonneuse amplifiée par les paysages enneigés. Les habitants ont aussi leurs secrets comme Sam le père de Jean ou la Veuve la tante de Carole; tous se côtoient et ne se parlent pas toujours parfois à cause du passé, ou parfois juste parce qu’ils vivent isolés.
Des personnages simples, humains souvent meurtris surtout très vrais, Claudie Gallay maîtrise l’art de les dépeindre et de nous les rendre attachants. Beaucoup de dialogue, de belles descriptions et le temps qui s’égrène doucement. Ce que j’aime chez cette auteure, c’est la sensation de vivre complètement avec ses personnages, de les sentir proches et d’être en osmose avec eux.
Un bémol : des longueurs dans ces 450 pages, ou alors un choix de l’auteure qui ralentit la narration pour nous faire appréhender le calme de l’hiver dans une vallée isolée. Néanmoins cette absence de rythme génère un sentiment d’ennui par moment, comme pour notre héroïne, qui en attendant son père cherche des occupations.
Au final, un sentiment un peu mitigé : une belle lecture parfois contrariée par les lenteurs du récit. Je recommande cette lecture aux aficionados de Claudie Gallay, dont je fais partie, ainsi qu’aux autres lecteurs aimant les belles lectures éloignées des constructions de type thriller.
Avis aux amateurs !
Merci aux Matchs littéraires de Price Minister.
Le 8/11, le 1er Prix France Bleu/Terre de France a été attribué à Claudie Gallay pour son livre « Une part de ciel »
Rapport de faute d’orthographe
Le texte suivant sera envoyé à nos rédacteurs :