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Meg Wolitzer : La doublure

La doublure
La doublure

Résumé :

Après quarante ans de vie commune avec Joe Castleman, un écrivain célèbre, Joan decide de le quitter. Ils volent vers Helsinki où Joe doit recevoir un prix prestigieux. Elle revoit alors leur rencontre à Greenwich village dans les années 1950, puis leur marche vers la reconnaissance et finit par buter sur le secret qui cimente leur couple depuis tant d’années. A-t-elle vraiment voulu de cette existence dans l’ombre d’un homme ? Pourquoi a-t-elle accepté tant de compromissions ? Peut-elle continuer à se taire ?

L’auteur :

Née en 1959, Meg Wolitzer a écrit dix romans – dont La Position (éditions Sonatine, 2014) et L’épouse (Grasset, 2005) – et de nombreux scénarios. Elle vit et travaille à New York.

Mon avis :

Un texte prenant et finement ciselé qui évoque le monde des écrivains et rôle des femmes dans notre société.

Une question nous hante dès le départ : comment vivre à l’ombre d’un auteur célèbre quand on est une femme intelligente et qui a le goût de l’écriture ? Une doublure, pourquoi ce titre ? Tout au long du livre, des indices sont distillés, et vers la fin tout s’éclaire.

Ce livre, écrit à la première personne, raconte la vie de Joan, femme de Joe un grand écrivain américain. Au départ, ils sont dans l’avion qui les amène à Helsinki où Joe va recevoir un prix prestigieux. Sa femme l’accompagne, comme toujours depuis quarante ans. Elle se souvient de leur rencontre et remonte le temps.

L’auteure nous livre une satire du milieu des écrivains mâles des années 60 et 70 aux États- Unis : la domination du mâle dans la société est aussi visible chez les artistes. Joan, lorsqu’elle travaille comme correctrice dans une maison d’édition, est chahutée par ses collègues masculins, elle démissionne pour s’occuper de son mari. Il a besoin d’elle, claironne qu’elle est sa muse et qu’il ne serait rien sans elle.

Un beau texte sur la création littéraire, une réflexion sur la place des femmes et le couple dans un monde d’artistes.

J’ai trouvé des similitudes avec le roman « Maine » de J. Courtney Sullivan : une écriture superbe, des portraits de femmes à la fois fortes, avides de liberté et pourtant sous la coupe de leur entourage.

Je vous conseille ce livre, prenant tout du long : n’hésitez pas, plongez dans cette lecture.

Merci aux éditions Rue Fromentin.

Notation :

Les liens du mariage de J. Courtney Sullivan

Résumé :

Cinq destins reliés par un diamant, cinq parcours qui illustrent l’évolution du couple et du mariage depuis les années 1950. Un roman ambitieux, maîtrisé et très accessible

L’auteur :

J. Courtney Sullivan a débuté comme journaliste au New York Times avant de se lancer dans l’écriture d’un roman. Les liens du mariage est son troisième livre, après les succès de Les débutantes.

Mon avis :

Captivant, vivant et émouvant : un excellent livre difficile à lâcher.

Déjà conquise par ces deux premiers livres, j’ai décidé de suivre cette jeune auteure américaine.

Comme ses précédents romans, on retrouve des destins féminins habilement disséqués. Le point de vue tourne cette fois autour du mariage et des valeurs associées. L’originalité du livre tient dans sa construction et les liens unissant les différents personnages.

L’histoire, cinq destins découpés en cinq parties, relate des vies de couple depuis les années 50 jusqu’à nos jours. Les héros sont Frances, une publicitaire qui invente un slogan inégalé à ce jour, Evelyn une enseignante qui se marie deux fois, James un ambulancier désargenté, Delphine la seule française passionnée de musique et enfin Kate résolument contre le mariage.

Ces cinq histoires sont l’occasion de décrire la société américaine des années 50 à aujourd’hui, j’ai partagé avec un grand plaisir le quotidien des différents protagonistes et je les ai suivis au fil des années avec une grande délectation.

Séduite par la finesse psychologique et la grande maîtrise du récit, je n’ai qu’une recommandation : précipitez-vous pour découvrir ce roman passionnant, original et qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Un grand merci aux éditions Rue Fromentin.