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Gaëlle Nohant : L’ancre des rêves

Résumé

Dans un petit village de la côte bretonne, chaque nuit, les enfants Guérindel – Benoît, Lunaire, Guinoux et le petit Samson – sont en proie à des cauchemars terrifiants qu’ils taisent à leurs parents… Enogat, leur mère, a toujours interdit à ses quatre fils d’approcher le bord de l’eau. Est-ce seulement pour les protéger des dangers de la nature  ? Ou d’une autre menace qui ne dit pas son nom  ?

Mon avis

Je découvre ce premier roman de Gaëlle Nohant grâce à sa réédition au Livre de Poche.

Partie en vacances en compagnie des enfants Guerindel, je n’ai pas été déçue.

Ce texte m’a happée dès le début de l’histoire et je suis restée accrochée jusqu’au bout.

Mêlant fantastique, trame historique et roman d’initiation, voilà un roman étonnant et très habile dans sa construction.

Nous suivons l’histoire des enfants Guérindel au travers de

leurs rêves qui viennent les hanter chaque nuit. Les trois frères aînés font des cauchemars terrifiants et n’ont qu’une crainte le soir : s’endormir et retrouver les bourreaux qu’ils croisent la nuit. Aucun ne demande le secours de leurs parents et restent donc enfermés dans leurs horribles songes. C’est Lunaire, le second, qui va tenter de comprendre l’origine de ces rêves et détricoter les horreurs qui peuplent son sommeil.

Nous lecteur, subissons impuissants la terreur des enfants.

La quête de Lunaire l’emporte au début du vingtième siècle au milieu du monde des marins qui s’engagent pour des pêches dangereuses au large de Terre-Neuve. Pêcher la morue dans des conditions très difficiles tel était le quotidien de ces terre-neuvas comme on appelait ces marins.

Les rêves de Lunaire et ses frères se mélangent avec l’histoire de ces marins alors que leur mère a toujours interdit à ses fils de s’approcher de la mer.

La plume de Gaëlle Nohant fait mouche avec ce récit à ne pas manquer.

Faites comme moi, emportez-le lors de vos prochaines vacances.

Notation :

L’ile sous la mer d’Isabel Allende

L’auteur : Isabel Allende, bien que Chilienne, est née en 1942 à Lima au Pérou, où son père occupa un poste diplomatique.

Elle abandonne le Chili après le coup d’état qui, en 1973, renversa son oncle, le Président Salvador Allende. des milliers de Chiliens meurent assassinés dès les premiers jours du coup d’état. D’autres sont emprisonnés, et nombreux sont ceux qui disparaissent durant la dictature du général Augusto Pinochet. De nombreux Chiliens se verront obligés de suivre le chemin de l’exil. Isabel Allende fait partie de ceux-là. Elle s’exile à Caracas au Venezuela.

Elle fait de la télévision, écrit des chroniques journalistiques sur différents sujets, mais aussi des oeuvres de théâtre et des contes pour enfants.

Puis elle se lance dans le roman et va publier successivement, « La casa de los espíritus » (La maison aux esprits – 1982), « De amor y de sombra » (D’amour et d’Ombre – 1984), « Eva Luna » (1987), « Los cuentos de Eva Luna » (1988), « El plan infinito » (1991), « Paula » (1994), « Afrodita » (1998), « Hija de la fortuna » (1999).

Mon avis :

Dépaysement, exotisme, découvertes historiques sont les principaux ingrédients de ce texte.

Voici donc une grande fresque historique sur fond de révolte d’esclaves dans laquelle Isabel Allende bâtit une histoire basée sur les origines d’Haiti, première république noire indépendante.

Un souffle épique traverse ce roman difficile à lâcher une fois entamé.

Les personnages fouillés et attachants contribuent à l’intérêt de la lecture.

L’histoire de Zarité est tellement émouvante. Petite esclave de 9 ans, elle débarque dans une plantation de Saint-Domingue pour être au service de la femme du propriétaire. Sa maîtresse, une espagnole aura bien du mal à s’habituer au climat tropical de l’ile. Zarité, bien que toute jeune, sera sa confidente et la seule à être proche d’elle.

Mais tout cela n’est que le début de l’histoire qui démarre avant la révolution française et se prolongera sur plus de trente ans.

C’est une période pleine de troubles évoquée dans ce roman : la révolution française, le soulèvement des esclaves, les guerres napoléoniennes et le combat des abolitionnistes.

Je conseille ce livre aux amateurs de fresques historiques.

Bien documenté et écrit avec une belle plume fluide, la lecture est agréable et l’intrigue bien construite nous tient en haleine jusqu’au bout.

A découvrir donc.

 

 

Notation :

Maine de J. Courtney Sullivan

Présentation de l’éditeur
Alice, 80 ans, s’apprête à vivre un dernier été dans le Maine, avant de céder la maison familiale. Cette demeure est chargée d’histoire : depuis plus de trente ans, chaque année, Alice y a passé ses vacances avec ses filles et l’ensemble de sa famille. Toute son existence de jeune immigrée irlandaise peut se lire sur ces murs, à l’exception de ce secret douloureux qui la ronge depuis de nombreuses années. Maine est un roman fort sur la famille, la transmission et la place de la femme dans la société depuis trois générations.

le-roman-de-l-ete-maine-de-j-courtney-sullivan_LBiographie :
J . Courtney Sullivan a publié deux romans aux États-Unis. Ancienne diplômée de Smith, elle est actuellement journaliste au New York Times.

Mon avis :
Un chassé croisé d’histoires de femmes avec le récit de la grand-mère Alice, sa fille, sa belle-fille et sa petite-fille.Subtil, tendre et intime ce roman à quatre voix alterne entre ces quatre héroïnes.
Leur histoire est touchante et émouvante, des secrets de famille enfouis et dévoilés progressivement expliquent la complexité des différents personnages. Alice la grand-mère est dure et cassante, surtout avec sa fille, et rejette sur son entourage une culpabilité qui la ronge depuis la mort de sa sœur. Kathleen, la fille, se reconstruit après avoir fréquenté les alcooliques anonymes et entretient des rapports conflictuels avec sa mère Maggie la petite fille, trentenaire, cherche sa place dans sa famille avec une mère omniprésente et dans son couple, un conjoint défaillant
Ann-Marie est, a priori, la femme parfaite ; la belle-fille d’Alice s’occupe de tout : son mari, ses enfants, la maison mais elle s’ennuie et commence à s’intéresser un peu trop à d’autres mais j’arrête là …
Un roman qui interpelle chacun de nous au travers de son analyse sur les relations familiales et la maternité  C’est aussi un livre difficile à poser, l’histoire de ces quatre femmes nous happe dès le départ et ne nous lâche plus.
Comment ne pas se sentir proche de chacune de ses femmes qui trouve forcément  un écho dans nos vies ?

Ce pavé de 450 pages se dévore avec plaisir tant pour la finesse des descriptions des personnages mais aussi pour l’évocation de la région du Maine qu’on a envie de découvrir après cette lecture. Cet état du Maine est d’ailleurs un personnage incontournable au coeur de cette belle histoire.

Merci Sophie pour cette découverte et un grand merci aussi à Mathilde qui m’a conseillée le premier roman de cet auteure « les débutantes ».

Un lien vers le site de l’auteure

L’avis de la presse :
Un roman tendre et impitoyable sur une famille dont les membres se déchirent, mais que l’amour peut toujours racheter. — The Washington Post

Notation :