Résumé :
« La nouvelle court les rues, les pas de porte et les métiers, on entend l’autre dire qu’il est mort le poète. Vient alors cette étrange collision des mots et de la vie, qui produit du silence puis des gestes ralentis au travail. L’homme qui leur a tendu un miroir n’est plus là. Tout s’amplifie, tout s’accélère. On dirait qu’en mourant, qu’en glissant vers l’abîme, il creuse un grand trou et y aspire son temps, sa ville… ». La mort de Victor Hugo puis les funérailles d’État qui s’annoncent déclenchent une véritable bataille. Paris est pris de fièvre.
L’auteur :
Née en 1967, Judith Perrignon est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont notamment C’était mon frère…(L’Iconoclaste, 2006), L’Intranquille avec Gérard Garouste (L’Iconoclaste, 2009), Les Chagrins (Stock, 2010), Les Faibles et les Forts (Stock, 2013), Et tu n’es pas revenu avec Marceline Loridan-Ivens (Grasset, 2015).
Mon avis :
Un texte habité par ce grand homme, Victor Hugo, présent tout au long du récit alors qu’il vient de mourir. Un formidable témoignage aussi sur cette fin du dix-neuvième siècle. Un livre que je recommande autant pour sa plume que pour sa trame historique habilement reconstituée, qui donne envie de relire Hugo et de s’immerger dans l’histoire de cette fin de siècle.
Il y a 130 ans, Victor Hugo décède, la France perd un poète, romancier, journaliste et homme politique. L’auteure, journaliste, lui rend hommage dans ce récit.
Dans les premières pages, le grand homme se meurt et déjà beaucoup se pressent autour de son domicile pour lui rendre hommage : des grands hommes et des ouvriers.
Autour, les cafés sont pleins et ouvrent toute la nuit. Le préfet de Paris demande des compte-rendus fréquents sur l’état de santé du poète. Les journalistes préparent leurs articles. Quelle effervescence !
Tous pleurent, notamment Louise Michel emprisonnée à Saint-Lazare qui repense à leur première rencontre.
Hugo a laissé des consignes : pas de prêtres pour ses derniers instants et le même corbillard que les pauvres.
Une grande figure de l’histoire qui a beaucoup compté : nous avons ici un vibrant hommage à un défenseur de la liberté de la presse et de l’enseignement pour tous.
A lire pour ses qualités littéraires, son intérêt historique et la résonance avec des événements plus actuels. L’objet livre est remarquable aussi avec sa belle jaquette rouge.
Un de mes livres préférés en cette rentrée littéraire.
Merci aux Editions l’Iconoclaste pour cette très belle lecture.
Une très belle première rentrée littéraire pour l’Iconoclaste (voir mon avis sur Nous, Louis, roi).