Phérial a quatre ans lorsqu’il est placé dans un orphelinat. Loin de se douter que le chemin sera périlleux, il traverse sa réalité d’enfant abandonné en se jouant comme il peut du cortège des familles d’accueil, des éducations aux mille règles, mille abus, mille mensonges. Ne perdant jamais de vue son désir profond : retrouver peut-être, un jour, sa maman, il avance sans relâche et au cours de ses péripéties rencontre trois femmes d’exception.
L’auteur
Né en 1966, enfant de l’Assistance publique passé par douze familles d’accueil, Philippe Krhajac est comédien. Un dieu dans la poitrine est son premier roman.
Mon avis
Un premier roman touchant qui remue énormément.
Le petit Phérial se retrouve, à seulement quatre ans, dans une très grande maison, à l’assistance pour un premier séjour. Après une période d’adaptation, il parvient à s’intégrer et se fait des copains.
Puis un jour, il doit quitter cet endroit et ses camarades pour rejoindre une famille d’accueil : une « maman » et un « papa » inconnus. Une nouvelle vie à se construire : s’adapter à cette famille, se conformer à leurs exigences. La vie réservée au garçonnet sera compliquée et parsemée de violence verbale et physique. Il résiste et parfois s’évanouit quand il cherche à s’éloigner de la réalité.
Malgré cette enfance à la dérive et sans repère, le garçon grandit et peut compter sur des des anges gardiens : trois femmes. Mireille, l’assistante sociale, est toujours là pour le garçon et l’épaule jusqu’à son adolescence. Une vraie complicité les relie.
L’énergie de l’enfant et son goût pour le théâtre l’aideront à survivre.
Je me suis attachée à cet enfant, j’ai été touchée par ses malheurs et j’ai aimé sa force de caractère. Ses anges gardiens lui ont apporté la force de continuer, le récit s’allège lorsque ces fées interviennent.
Un texte poignant avec une touche d’optimisme. À découvrir absolument.
Lors de l’hiver 1911, Ella Fay est internée à l’asile de Sharston, dans le Yorkshire, pour avoir brisé une vitre de la filature où elle travaillait depuis l’enfance. Révoltée puis résignée, elle participe chaque vendredi au bal des pensionnaires, unique moment où hommes et femmes sont réunis. Elle y rencontre John, un Irlandais mélancolique. Tous deux dansent, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour Ella et John.
L’auteur :
Anna Hope est née à Manchester. Elle a ensuite étudié à Oxford et à Londres. Elle est l’auteur d’un premier roman très remarqué « Le chagrin des vivants ». « La salle de bal » a été récompensé par le Grand Prix des lectrices de Elle en 2018.
Mon avis :
Particulièrement poignant, un livre coup de cœur qui m’a beaucoup émue.
Trois personnages principaux se relayent pour nous conter cette histoire : Ella, John et Charles.
Après avoir brisé une vitre dans son usine, Ella se retrouve enfermée dans un asile. Le docteur Fuller, Charles, valide son admission. John, un irlandais taciturne enfermé également, creuse des tombes sous le contrôle de surveillants haineux.
Ella ne comprend pas ce qu’elle fait dans un asile mais son admission est confirmée, enfermée et battue, elle finit par accepter.
Dans cet univers oppressant, Charles, le docteur décide de proposer des bals hebdomadaires : musique et danse sont réservées aux pensionnaires les plus sages. Chaque vendredi, ils sont ainsi sélectionnés pour y participer.
Ella et John vont se rencontrer au cours de l’un de ses bals.
La grande idée de Charles est de stériliser ces faibles d’esprit pour diminuer les dépenses de santé et assainir la population britannique : pratiquer l’eugénisme.
Ce pan de l’histoire anglaise peu connu est véridique : Churchill lui-même y était favorable, les députés ne l’ont pas validé. En fin de roman, l’auteure nous explique ce contexte tout en expliquant qu’un de ses aïeux a été enfermé dans ce type d’établissement. Elle a enquêté et décidé d’écrire une fiction pour raconter ce pan de l’histoire britannique.
J’ai eu le cœur serré par ce récit terriblement émouvant dans lequel des pauvres ou des rebelles qui se sont opposés à la société se retrouvent enfermés dans ces asiles. Cela fait froid dans le dos.
L’écriture est très fluide, les personnages attachants et l’histoire captivante : une lecture nécessaire à ne pas manquer.
À Fresnes où il fait un séjour pour vol avec ruse, François partage sa cellule avec Medhi, un cador du grand banditisme. Ce Medhi, c’est du méga lourd. D’ailleurs, il ignore superbement François qui, de son côté, joue les serviteurs zélés. Mais au fil des semaines, les intentions de François vont se révéler…
L’auteur :
L’auteur a passé son enfance à Paris dans le 20e arrondissement. À 18 ans il est condamné à six ans de prison. Après avoir remisé ses armes et s’être reconverti dans la plomberie, il prend la plume et s’équipe d’une caméra. En 2005, paraît « Bleu de chauffe » roman autobiographique qui consacre son talent d’écrivain. Il est également l’auteur de trois long-métrages.
Mon avis :
Un roman noir ultra réaliste avec une gouaille qui nous rappelle Audiard.
Cela se lit vite, on sourit aussi parfois, même si tout n’est pas rose, loin de là.
Atypique, le héros François, un petit gangster, a un hobby : sculpter des coccinelles dans des noyaux de cerise.
En prison, il partage sa cellule avec un grand bandit, supporte les brimades et les coups en faisant le dos rond. La vie est compliquée et difficile, heureusement qu’il y a les sculptures.
Pour sa sortie, il décide de vivre avec « la grosse » une jeune femme simplette. Ils vivent dans une caravane en bord de Marne.
François prépare un gros coup, sa compagne ne comprend pas tout et approuve tout ce qu’il fait.
L’histoire va se complexifier : c’est un sacré « loustic » notre héros.
Je vous préviens, c’est trash parfois et pas très moral.
Bizarrement, on s’attache quand même à ce héros qui a décidé de réussir.