Étiquette : <span>Folio</span>

Chronique de : Saint Jacques de Bénédicte Belpois

Résumé :

À la mort de sa mère, Paloma hérite d’une maison abandonnée et chargée de secrets, au pied des Cévennes. D’abord décidée à s’en débarrasser, elle choisit sur un coup de tête de s’y installer et de la restaurer.

L’auteure :

Bénédicte Belpois vit à Besançon où elle exerce la profession de sage-femme. Elle a passé son enfance en Algérie. C’est lors d’un long séjour en Espagne qu’elle a commencé à écrire « Suiza » (2019), son premier roman. Il a été récompensé par le prix Marcel Aymé et le prix des lecteurs de la Ville de Brive.

Ma chronique :

Un livre aussi beau qu’un film de Jean Becker « La tête en friche » ou «  Dialogue avec mon jardinier ».

On est accroché dès les premières lignes, embarqués dans une belle histoire humaine pleine d’émotions, décrite avec une grande sensibilité.

Si Paloma est au centre du récit, j’ai aimé le caractère de Pinpom, sa fille et Rose la voisine : deux figures vraies et très attachantes. Côté masculin, Jacques et Jo sont de belles personnes aussi avec un grand cœur.

Une histoire de transmission, de la difficulté d’être mère sans père et délaissée par sa mère. Comment se construire et vivre sereinement dans un tel contexte ?

La vie peut être pleine de belles surprises et nous apporter du baume au cœur par des biais inattendus.

J’ai lu ce livre presque d’une traite et je l’ai déjà conseillé autour de moi. J’ai aussi acheté son premier roman

« Suiza ».

Une belle découverte que je conseille vivement.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Chronique de : Marguerite de Jacky Durand 

Résumé :

Août 1939. Qui peut se douter de ce qui va se déchaîner, dévaster tant de vies ? Marguerite est à son bonheur, son mariage avec Pierre, dans leur petite maison de l’est de la France. Un mois s’écoule avant que Pierre ne soit mobilisé. Pour survivre dans la France occupée, Marguerite prend un emploi à la poste.

L’auteur :

Jacky Durand est journaliste. Depuis des années il sillonne la France des terroirs pour ses savoureuses chroniques culinaires dans Libération ( « Tu mitonnes » ) et tous les samedi matin sur France Culture ( « Les mitonneries de Jacky »).

Ma chronique :

Un roman lumineux avec une héroïne inoubliable, un vrai bonheur de lecture.

Marguerite, à l’été 39 est heureuse, elle va épouser Pierre, son amoureux. Dans leur petite maison avec un potager et quelques bêtes, ils ont tout pour vivre bien. La guerre emporte Pierre au loin et Marguerite doit faire face à sa solitude et tout assumer.

Petit à petit, la guerre transforme Marguerite, elle devient plus forte et accomplit les tâches les plus dures au jardin tout en travaillant.

Son mari lui manque beaucoup, le manque de chaleur humaine lui pèse énormément. Les années passant, des rencontres viendront réchauffer son cœur.

Un portrait à la fois grave et tendre d’une nouvelle femme qui a mûri très vite pendant ces années de guerre.

Marguerite est une belle personne, pleine d’humanité et toujours prête à aider son prochain. Je me suis beaucoup attachée à Marguerite à la fois émouvante et forte.

L’écriture gaie et truculente donne un ton assez léger malgré le contexte de guerre.

Marguerite est une héroïne courageuse, au grand cœur qui ne pourra qu’émouvoir tous les lecteurs.

À ne pas rater, publié aux éditions Folio.

Chronique de : La gitane aux yeux bleus de Mamen Sánchez

Résumé :

À Madrid, Soleá et ses collègues du magazine littéraire Librarte viennent d’apprendre une terrible nouvelle : Atticus Craftsman, le fils d’un riche éditeur londonien, débarque d’Angleterre pour fermer leurs bureaux, jugés trop peu rentables. Heureusement, les cinq salariées de la petite revue échafaudent une stratégie. Quand l’inspecteur Manchego, quelques semaines plus tard, est informé de la disparition du jeune et bel héritier …

L’auteure :

Journaliste célèbre, auteure de romans, tous des best-seller en Espagne. « La gitane aux yeux bleus » est son premier livre traduit en français.

Ma chronique :

Ce roman est un vrai régal pétri d’humanité, de gaité et de loufoquerie. À ne rater sous aucun prétexte !

Même s’il est question d’enlèvement dans les premières pages, il ne s’agit pas d’un polar mais du récit des aventures d’un anglais parachuté en Espagne : le choc entre deux cultures bien différentes.

Le roman traite d’amitié, d’amour, d’entraide familiale sur un ton léger avec une grande dose d’humour. L’écriture est au diapason de l’intrigue : truculente et remplie de métaphores.

Une lecture très agréable que j’ai été un peu triste de quitter car je me suis bien amusée. J’étais bien en compagnie de Berta, la responsable du magazine espagnol « Librarte », de Manchego l’inspecteur farfelu, Maria et ses collègues, Soleà, Atticus et toute la famille de Soleà. Avec ce livre, le soleil sera forcément au rendez-vous.

Après cette lecture, on a envie de partir à Grenade, de danser le flamenco, d’écouter la guitare de Tico et d’avoir une grand-mère aussi délicieuse que Remedios.

Un livre qui fait du bien, réconcilie avec son prochain et donne le sourire.

Paru aux éditions Folio.

Chronique de : Les pantoufles de Luc-Michel Fouassier

Résumé :

Un homme sort de chez lui en pantoufles en oubliant les clés à l’intérieur de son appartement. Contraint d’affronter une journée sans chaussures, il s’engage dans cette aventure à pas feutrés. Mais face à ses collègues de travail, à sa famille et même aux forces de l’ordre, chaussé de ses confortables charentaises, il provoque de surprenantes réactions d’hostilité ou d’engouement…

L’auteur :

Luc-Michel Fouassier est né en mai 68, non loin des pavés, en région parisienne. Ses premiers livres ont paru en Belgique. Au contact de nos amis wallons, il a acquis la conviction que l’humour bien troussé et bien chaussé reste le moyen de lutter le plus efficace contre les fâcheux de tous poils. 

Ma chronique :

Sortez en chaussons et changez de point de vue, une situation que notre héros va tester.

Cela marche plutôt bien : dans son boulot, il ose s’exprimer davantage et paraît plus convainquant. Dans sa vie personnelle, il est plus sûr de lui et porte un regard neuf sur ses proches et son destin.

Ce livre m’a amusée, fait sourire et réfléchir aux choix qui peuvent s’offrir à nous si on est prêt à les accueillir. Faire un pas de côté et goûter la fantaisie de la vie comme notre héros, c’est bien tentant. Cette fable fantaisiste est un véritable pied de nez au conformisme ambiant.

Le héros nous confie « devenir lent au milieu de la frénésie convulsive des autres, ne plus jamais lacer de chaussures ».

À mettre dans toutes les mains.

Paru aux éditions Folio 

Notation :

Chronique de : Sanctuaire de Laurine Roux

Le sanctuaire

Résumé :

Gemma, sa sœur et leurs parents ont trouvé refuge dans un chalet de montagne isolé. La famille vit depuis des années à l’abri d’un virus qui a décimé la quasi-totalité de l’humanité. Gemma, née et élevée dans ce « Sanctuaire », obéit aux lois imposées par son père. Elle a apprivoisé chaque recoin de son territoire, devenant une chasseuse hors pair. Mais ces frontières imposées commencent à devenir trop étroites pour l’adolescente…

L’auteure 

Née en 1978, Laurine Roux vit dans les Hautes-Alpes où elle est professeur de lettres modernes.

Ma chronique :

Si vous avez aimé « Dans la forêt » de Jean Hegland, n’hésitez pas, ce court roman d’anticipation avec une ambiance de fin du monde est pour vous.

J’ai choisi ce roman après avoir été séduite par son précédent livre « Une immense sensation de calme » et je n’ai pas été déçue. J’ai retrouvé son écriture poétique et incisive avec en plus, ici, une tension importante et un suspense redoutable.

Le décor de ce roman est beau et majestueux mais les conditions de vie difficiles. La cadette, Gemma, est née dans cet endroit, baptisé le sanctuaire par sa famille, un endroit sécurisé. Son père l’a élevée pour être une guerrière : elle se déplace sans se faire voir des animaux et les abat avec son arc. Interdiction de rater sa proie, le père insiste sur ce point, il inculque la chasse et l’autodéfense à ses deux filles.

Une rencontre inattendue bouleversera ce fragile équilibre.

J’ai frémi pour Gemma et éprouvé de l’empathie pour tous ces personnages, notamment pour la mère des deux jeunes filles qui fera tout pour les protéger.

Un livre fort, très tendu à ne pas rater.

Paru aux éditions Folio.

Notation :