Résumé
Artisan teinturier avant-gardiste, Christophe Oberkampf révolutionne l’industrie des tissus imprimés, et le quotidien des élégantes, grâce à sa manufacture des toiles de Jouy. Prodige des mathématiques, Alina Diop bouleverse la finance de marché pour servir la cause des femmes à travers le monde. Le premier, allemand et protestant, participe à la Révolution française. La seconde, jeune Sénégalaise écartelée entre les cultures mandingue et wolof, fuit des groupuscules islamistes qui ont enlevé les siens. Malgré les siècles qui les séparent, Christophe et Alina partagent de nombreux points communs. Et un destin.
L’auteur
Né en 1961, Sébastien Palle a fait carrière dans les domaines spatial et financier. Il est aujourd’hui investi dans une association pour promouvoir la recherche sur l’intelligence végétale. Féru de généalogie et d’histoire, il est un descendant d’Oberkampf. L’Étoffe du destin est son premier roman.
Mon avis
J’ai été emballée par cette lecture : un premier roman décoiffant.
Bravo pour l’histoire, la mise en scène, les personnages forts et sincères. Bon j’avoue, je suis dithyrambique mais c’est fondé et je vais vous le démontrer.
Nous suivons d’abord Christophe, en Allemagne, en compagnie de son père teinturier qui rêve d’imprimer des motifs bleus sur un fond blanc. La famille part s’installer en Suisse, l’enfant a onze ans, devient apprenti et débute par toutes les basses besognes. Cela se passe en 1750, quelques années plus tard, Christophe jeune adulte, arrive en France. Ambitieux, il progresse rapidement dans une manufacture et découvre le village de Jouy.
En parallèle, dans les années 2000, Alina, jeune sénégalaise vit un drame à l’âge de dix ans et perd une partie de sa famille. Pour survivre, elle prend l’identité de son jeune frère. Quelques années plus tard, devenue majeure, elle décide de tenter sa chance en France en travaillant dans la sécurité informatique.
Ces deux destins hors normes sont racontés avec une grande virtuosité, la passion de l’histoire transparaît dans le récit. L’écriture est précise et racée. Ces deux étrangers s’intègrent parfaitement et réussissent brillamment.
L’histoire et le ton m’ont fait penser aux romans de Jean-Christophe Ruffin, grand écrivain que j’aime beaucoup.
Un roman que je vous recommande chaudement pour les thèmes illustrés et le plaisir de lecture.
Il est certain que je ne regarderai plus la toile de Jouy sans penser à ce récit.
Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.