Étiquette : <span>Éditions de la Table Ronde</span>

Chronique de : Mary Toft ou la Reine des lapins de Dexter Palmer

Mary Toft

Résumé :

1726, Godalming. John Howard, médecin et chirurgien, enseigne les vertus de la rationalité à son apprenti Zachary Walsh, le fils du pasteur. Son savoir est toutefois mis à rude épreuve le jour où la femme d’un paysan des environs donne naissance à un lapin, mort et démembré. Faut-il y voir une volonté divine ? Quand cet événement isolé devient chronique, John comprend que rien dans son expérience de médecin de campagne ne l’a préparé à résoudre une telle énigme.

L’auteur :

Dexter Palmer est l’auteur de trois romans : Le Rêve du mouvement perpétuel (Passage du Nord-Ouest, 2014), l’un des meilleurs premiers romans de l’année 2010 selon Kirkus Reviews ; Version Control (2016). Il vit à Princeton, dans le New Jersey.

Ma chronique :

Un pari osé : mettre en scène un fait historique abracadabrant du dix-huitième siècle et le rendre attractif au lecteur d’aujourd’hui.

Satire ou farce ? Difficile de qualifier l’histoire surprenante et jubilatoire narrée ici.

Je conseille de ne pas regarder les informations liées à ce fait divers pour être imprégné des faits réels sans préjuger du dénouement et se laisser bercer par cette lecture.

L’auteur réalise le tour de force de nous accrocher à ce récit, qui parfois prête à sourire, à s’interroger, tant tout cela paraît incroyable. Le lecteur ne peut être indifférent à ce récit et tout en se demandant comment cela peut se terminer. Réalité, illusion ? Quand les les médecins les plus réputés se penchent sur le cas de Mary Toft, on s’imagine être dans une scène de Tartuffe.

J’ai souri, haussé les sourcils, tourné la tête parfois devant des détails trop saignants et beaucoup aimé l’immersion dans ce dix-huitième siècle : jamais indifférente à cette lecture.

À vous de suivre le cas de Mary Toft grâce au talent de Dexter Palmer.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Daddy d’Emma Cline

Daddy

Résumé :

Une jeune fille devient la cible de la presse à scandale après avoir été la nounou du fils d’une célébrité. Une adolescente séjourne chez son amie, dans le ranch d’une communauté hippie, et découvre la perversité des premiers jeux sexuels. Un rédacteur en chef lâché par tout son réseau de relations et par sa fiancée tente de devenir le prête-plume d’un self-made-man. Une trentenaire se fait passer pour une ado sur des sites de rencontre…

L’auteure :

Emma Cline est née en Californie. Ses écrits de fiction ont paru aux Etats-Unis dans Tin House et The Paris Review. Elle est la lauréate du prix Plimpton 2014. The Girls est son premier roman dont les droits ont été achetés par le producteur Scott Rudin. Il sera publié dans 34 pays étrangers. 

Ma chronique :

Si vous aimez Richard Russo, Laura Kasischke ou Raymond Carver, n’hésitez pas, ce livre est pour vous.

Emma Cline est une surdouée, jeune auteure talentueuse, dont la prose me rappelle ces trois grands auteurs.

Sa plume incisive et percutante fait mouche une fois de plus. Je l’ai découverte avec son premier roman « Girls » puis retrouvée avec « Los Angeles » et enfin récemment avec « Harvey ».

Cette fois, ce sont dix nouvelles regroupées ici pour rentrer dans l’intimité de personnages aux vies névrosées et perturbées. À chaque nouvelle, le lecteur espère une accalmie, un peu d’espoir qui est rarement au rendez-vous. Notre monde est dépeint sans fard, le désenchantement est là sous-jacent . Un portrait de l’Amérique d’aujourd’hui.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Les Bourgeois de Calais de Michel Bernard

Les bourgeois de Calais

Résumé : 

Quand Omer Dewavrin entre dans l’atelier d’Auguste Rodin, dédale de formes humaines de pierre et de glaise, il a la certitude d’avoir fait le bon choix. Notaire et maire de Calais, il a confié au sculpteur à la réputation naissante la réalisation d’un monument en hommage à six figures légendaires de la guerre de Cent Ans : les Bourgeois de Calais. Nous sommes en 1884, et Dewavrin ne sait pas encore qu’il s’écoulera dix ans avant que l’artiste, en quête de perfection, se décide à déclarer son travail achevé. 

L’auteur :

Michel Bernard est né à Bar-le-Duc en 1958. Il est haut fonctionnaire, en disponibilité depuis l’automne 2016. En janvier 2018 a paru Le Bon Cœur, roman sur Jeanne d’Arc, qui a reçu le prix Roman France Télévisions, le prix Michel Dard ainsi que le prix littéraire de la Ville d’Arcachon.

Ma chronique :

Un grand roman autour d’une œuvre magistrale de Rodin écrit par un passionné d’histoire.

J’ai aimé découvrir les coulisses de l’élaboration de ces grandes statues qui ont marqué la carrière du sculpteur. Camille Claudel est présente aussi et participe à cette réalisation.

L’auteur s’est inspiré de la correspondance entre Omer, le demandeur, et Rodin, des extraits de lettres en témoignent en fin de livre. 

L’écriture érudite et fluide de Michel Bernard contribue à rendre ce récit passionnant. J’ai découvert un pan de la vie de Rodin tout en savourant un beau moment de littérature. 

Je conseille cette belle évocation, portrait de Rodin et d’une époque, qui se lit avec plaisir comme tous les romans de Michel Bernard.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Chronique : de La trilogie de Corfou de Gerald Durrell

Trilogie de Corfou

Résumé :

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la famille Durrell fuit l’hiver anglais. Lawrence, Margo, Leslie, Gerry et leur mère s’installent sur l’île grecque de Corfou. Le benjamin de la tribu, éminent zoologiste d’une douzaine d’années, part à la conquête de son île et de la faune qui s’y épanouit. Une époque enchanteresse, dont les souvenirs sont devenus un classique de la littérature britannique.

L’auteur :

Gerard Durrell (1925-1995) est l’un des plus célèbres naturalistes et écrivains britanniques, connu aussi pour avoir fondé la Durrell Wildfire Conservation Trust et le Zoo de Jersey, en 1958. De son enfance en Inde et à Corfou, il a tiré plusieurs récits, dont « Ma famille et autres animaux » qui fut un véritable best-seller lors de sa sortie en 1956 en Angleterre où le livre est constamment réédité depuis. C’était le premier volet d’une série intitulée « La trilogie de Corfou ».

Ma chronique :

Quel plaisir de passer l’été à Corfou avec la famille Durrell. Une lecture rafraîchissante, émouvante et dépaysante.

J’ai dévoré les trois tomes : le premier raconte l’installation de la famille de Gerry, le plus jeune des enfants et l’auteur. La vie de ces cinq anglais dans ce paradis grec est racontée par cet enfant passionné de zoologie. Du haut de ses dix ans Gerry évoque les rencontres avec les animaux et les grecs découvrant les mœurs anglaises. Une famille pas comme les autres avec une mère libre et bienveillante pour ses enfants, un frère aîné écrivain, un autre frère amateur d’armes et une sœur très préoccupée de son apparence.

Dans le deuxième et troisième tome, Gerry revient sur certains épisodes les plus marquants de sa vie parmi les corfiotes. Le troisième partie nous éclaire sur l’histoire de sa famille avant Corfou comme leur séjour aux Indes.

L’écriture très fluide et les superbes descriptions de l’île avec ses fleurs, animaux et paysages donnent envie de partir découvrir cette île.

Les corfiotes, comme Spiro et Théodore, les plus proches confidents de la famille sont particulièrement attachants.

Drôle, sensible et touchant, voici un texte à conseiller aux adultes et enfants pour un beau voyage littéraire.

Dans ce coffret paru aux éditions de la Table Ronde sont insérés les deux DVD de la série télévisée.

Notation :

Chronique de : Harvey d’Emma Cline

Harvey

Résumé :

Harvey a mal partout. Le bracelet électronique n’arrange rien, il a les chevilles fragiles et craint de chuter dans l’escalier tapissé de la villa qu’on lui a prêtée. Demain c’en sera fini, il sera disculpé de tout ce qu’on lui a mis sur le dos dans le seul but de lui nuire. Dès demain il pourra se lancer dans de nouveaux projets. Entre deux coups de fil à ses avocats, avec lesquels il s’efforce d’être patient, il aperçoit Don DeLillo dans le jardin voisin. Adapter son chef-d’œuvre, Bruit de fond, au cinéma. Voilà…

L’auteure :

Emma Cline est née en Californie. Ses écrits de fiction ont paru aux Etats-Unis dans Tin House et The Paris Review. Elle est la lauréate du prix Plimpton 2014. The Girls est son premier roman dont les droits ont été achetés par le producteur Scott Rudin. Il sera publié dans 34 pays étrangers. 

Ma chronique :

Un pari audacieux : une jeune auteure, Emma Cline, se met à la place d’Harvey W. le célèbre producteur de cinéma. C’est réussi.

Bravo pour ce texte qui parvient brillamment à nous positionner dans la tête d’Harvey : il se raconte à la veille de son procès : shooté mais confiant. Inimaginable pour lui d’être reconnu coupable.

Un cocktail détonnant : cynisme, inconscience, détachement avec un côté pathétique. On le plaindrait presque…

Un texte bluffant, on en oublierait presque ce qui pèse sur lui lors des échanges avec sa fille et sa petite-fille : il fallait oser se mettre à la place de cet homme.

Un ovni littéraire, qui montre le talent de cette jeune auteure, à découvrir aux éditions de la Table Ronde.

Notation :