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Chantal Chawaf : L’inconnue du désir

Résumé : Annerose entrait dans la danse. Les gerbes de lasers du regard mâle phosphorescent tournoyaient dans la jeunesse éblouie : la chimie du feu d’artifice amoureux agissait. Un homme mûr et une très jeune fille, sans se cacher de l’épouse, s’étreignaient par les yeux. Les relations physiques d’Hubert de Valençon et d’Annerose Ramsky se bornaient à ces contacts d’œil à œil, les seules caresses furtives que s’autorisent deux êtres irrésistiblement attirés qui se connaissent à peine. L’idylle s’ébauchait.

 

L’auteur :

Née à Paris, Chantal Chawaf est l’auteure de nombreux romans tous loués par la critique. Parmi eux : Je suis née, Sable noir et Ne quitte pas les vivants apportent un regard nouveau sur la guerre. L’Inconnue du désir est son trente-deuxième ouvrage.

 

Mon avis :

Poétique et à fleur de peau, un court ouvrage autour d’une passion contrariée.

Annerose est une jeune fille tombée entièrement sous le charme d’Hubert qui, avec sa femme, accueille régulièrement la jeune fille chez lui pour partager des moments.

Seule, perdue et déprimée dans son petit studio insalubre, elle ne vit que pour les visites chez Hubert.

Elle se languit de sa présence et dépérit lorsqu’elle se retrouve seule.

Un roman qui ressemble à un long poème, c’est une ode à la jeunesse désenchantée. Un long cri de souffrance.

Deux mondes se catapultent : cette jeune fille pauvre et ce couple ancré dans sa vie confortable au milieu des beaux quartiers parisiens.

Une citation : « On n’invitait pas Annerose à entrer dans le groupe d’amis que fréquentaient Hubert et Mona. Elle n’était pas de leur monde, condamnée à être une âme errante ».

 

Un récit qui vaut beaucoup pour sa langue poétique, imagée et sensuelle.

Une belle découverte en cette rentrée littéraire.

 

Parution aux Éditions de La Grande Ourse le 11 janvier 2017.

 

 

 

 

Rétrospective 2016 : mes plus belles lectures …

Envie de partager mes coups de cœur ❤️ 2016 parmi les 114 livres lus cette année.


Plusieurs coups de cœur, merci aux maisons d'édition et agences qui m'ont permis ces découvertes. Ma participation comme jurée du prix des lectrices ELLE 2017 a fait grossir la pile aussi.


Le palmarès, les 10 livres incontournables de 2016 :


« Phalène fantôme » de Michèle Forbes : un très beau roman poétique et envoûtant

Éditions de la Table Ronde collection Quai Voltaire.


« Entre ciel et Lou » de Lorraine Fouchet : Beaucoup d’émotion et de tendresse dans cette douce chronique familiale

Éditions Heloïse d’Ormesson.


« Ceux qui restent » : Ce texte est à la fois un chant d’amour magnifique et un concentré d’émotion.

Éditions Stock.


« La fin d’une imposture » : Un redoutable thriller psychologique avec un suspense incroyable

Éditions Joëlle Losfeld.


« L’orangeraie » : Terriblement émouvant, un livre coup de poing

Éditions Folio.


« Show devant » : Brillant, un livre tendre et joyeux qui nous conte une belle histoire d’amour filial.

Éditions de la Grande Ourse.


« Voici venir les rêveurs » : Un roman sensible sur les failles du rêve américain.

Éditions Belfond.


« Robinson des mers du sud » : Le témoignage d'un Robinson volontaire

Éditions de la Table Ronde collection La petite Vermillon.


Parmi les documents, j'en ai retenu deux qui m'ont emballée tant sur la forme que sur le fond :


« Dessins de Sylvia Plath » : un concentré de beauté, de délicatesse et de poésie.

Éditions de la Table Ronde


« Transformez votre vie grâce au Bouddha de Fabrice Midal » : un beau livre inspirant.

Éditions Leduc-s.







 

Rentrée d’hiver 2017 : ma sélection

 

J’ai déjà lu les trois premiers, les deux autres viennent de rejoindre ma pile.

 

« Génération » de Paula McGrath à paraître le 12/1/2017 aux éditions de la Table Ronde

Un coup de cœur ❤️ : un formidable premier roman d’une auteure irlandaise qui se lit d’une traite.

 

« La mélodie familière de la boutique de Sung » de Karin Kalisa aux éditions Héloïse d’Ormesson (26/1/17) : un beau premier roman optimiste qui nous parle d’entraide entre les peuples. Une belle découverte.

 

« Chaleur » de Joseph Incardona aux éditions Finitude, parution le 5 janvier 2017. Le deuxième roman d’un écrivain suisse, un récit librement adapté d’un fait divers pendant les championnats du monde de sauna en Finlande. Décalé et décapant !

 

« L’inconnue du désir » de Chantal Chawaf aux éditions de la Grande Ourse (11/1/2017)

 

Et le dernier arrivé dans ma pile : « Le parfum de l’héllébore » de Cathy Bonidan, à paraître aux éditions de la Martinière le 12/1/17.

 

Florian Eglin : Ciao connard

Ciao connard
Ciao connard

Résumé : Deux hommes sont enfermés dans une cave. Avec un stylo-plume, un très beau stylo-plume laqué noir de marque japonaise, l’un torture l’autre. Tour à tour moqueur, abattu, lucide, le supplicié supporte de son mieux ce que son bourreau lui inflige. Il endure avec un sourire sardonique et hautain ces parties du corps qu’on lui arrache, et résiste… Peu à peu, on comprend au travers de l’étrange conversation qu’ils ont entamée que ces deux hommes se connaissent bien, très bien même, car ce qui s’y dit relève de l’intime, du privé, du familier.

 

L’auteur : Florian Eglin est né en Suisse, à Genève en 1974. Après une scolarité classique, il s’oriente vers des études de français moderne puis décide de voyager (Japon, Vietnam, Chine). De retour à Genève, il termine ses études et démarre une carrière d’enseignant. Passionné de littérature, poussé par son goût pour la culture populaire, les héros emblématiques, les récits épiques, il se met à tenir un blog, « Le journal d’un con » qui s’est peu à peu transformé en roman.

 

Mon avis :

Décontenancée et secouée par ce texte. Impossible de rester indifférent à pareille lecture.

Il s’agit d’un court roman sous forme de huis clos entre un maniaque et sa victime.

Déstabilisant tout en étant prenant, on est emporté par un texte à la fois violent et poétique. Je salue la plume acérée à l’instar de celle utilisée par le « connard ».

Attention, âmes sensibles s’abstenir : la confrontation violente est décrite avec réalisme, le style est très efficace et l’ambiance lourde. De belles qualités d’écriture pour une mise en scène qui emporte le lecteur et l’emprisonne tout du long.

Qui est ce maniaque ? Pourquoi tant de haine ?

Je ne dévoilerai rien bien sûr et je vous encourage à découvrir un beau texte sombre et déroutant.

La couverture du livre, magnifique, a un lien avec le crime. Si si, vous verrez …

 

Merci aux éditions de la Grande Ourse, dénicheur de talents.

 

Notation :

Lily Brett : Show devant

Show devant
Show devant

Résumé : Manhattan, années 2000. Ruth Rothwax ne reconnaît plus son père. Pourquoi Edek ne vient-il plus l’aider au bureau, lui qui aime tant se rendre utile ? Depuis quand délaisse-t-il ses delicatessen préférés pour en tester de nouveaux ? Et voilà maintenant qu’il veut déménager ! Un veuf presque nonagénaire a-t-il besoin d’un plus grand appartement ? Qu’est-il en train de manigancer ? Edek est devenu incontrôlable, et Ruth totalement impuissante.

 

L’auteur : Lily Brett est née en Allemagne en 1946 dans un camp de personnes déplacées. Ses parents se marient dans le ghetto de Lodz (Pologne), puis sont ensuite séparés à leur arrivée dans le camp d’Auschwitz. Ils survivent à la Shoah et se retrouvent quelques mois après la fin de la guerre. Sa vie s’articule alors autour de l’écriture. Romancière et poète, elle est notamment l’auteur de six romans. Son premier roman paru en France Lola Bensky a reçu le Prix Médicis étranger 2014. Show devant est son deuxième ouvrage traduit en français (par Bernard Cohen).

 

Mon avis :

Brillant, un livre tendre et joyeux qui nous conte une belle histoire d’amour filial.

L’histoire démarre avec un échange entre Ruth et Sonia, deux amies, l’une est avocate et l’autre écrit des lettres pour les autres. Étonnant le travail de Ruth : rédiger des missives pour le compte d’autrui, un métier qu’elle adore puisqu’elle a une passion pour les mots. Ruth explique à son amie que son père s’installe à New York, il a quitté l’Australie pour se rapprocher d’elle. On va suivre les aventures de ce patriarche alerte qui inquiète sa fille. Au départ, il cherche à l’aider dans son travail et devient le responsable du stock. Quel stock ? Des milliers de feuilles qu’il commande, des étiquettes par centaines, un aspirateur robot et des tas d’accessoires plus ou moins utiles. C’est un vieillard envahissant, aux yeux de sa fille et un charmeur pour les autres. Puis il passe de moins en moins de temps avec sa fille, disparaît, se dit débordé. La partie la plus amusante et étonnante du récit démarre alors.

J’ai beaucoup aimé les personnages, ils sont très attachants et typés : le père avec son parler qui vient de ses origines polonaises. La fille, Ruth, qui gronde son père et s’inquiète pour lui. Sonia, sa copine, l’avocate qui a réussi sa carrière mais pas complètement sa vie familiale.

En le lisant, j’ai pensé aux films de Woody Allen : le personnage de Ruth rappelle Woody, torturée comme lui, évoquant ses analyses et se confiant à ses copines. L’histoire se déroule aussi à New York : la ville tient aussi une place importante et l’on se déplace dans les différents quartiers avec eux.

Je me suis régalée : voici un livre émouvant qui dynamise et donne le sourire.

Pas de mièvrerie, une belle leçon de vie.

On voudrait aussi avoir un grand-père de quatre-vingt-sept ans aussi incroyable, ah le pouvoir de l’amour !

À découvrir absolument !

Merci aux éditions de la Grande Ourse.

 

Notation :