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Franck O’ Connor : Les hôtes de la nation

Résumé :

 
Les hôtes de la nation
Les hôtes de la nation

Ce premier recueil de nouvelles à paraître en français contient onze de ses plus célèbres histoires. Chacune met en scène cette mystérieuse ligne de force à partir de laquelle des individus prédisposés à l’acquiescement se raidissent : le cœur se durcit au moment même où on l’imagine sur le point de s’adoucir.

 

L’auteur :

Frank O’Connor (1903-1966) est un écrivain irlandais. Il est l’auteur de deux romans, d’un important essai sur l’art de la fiction, d’une autobiographie en deux tomes et de plus de deux cents nouvelles. Admiré de Yeats, il est le maître incontesté de la nouvelle irlandaise d’expression anglaise et a donné son nom au Frank O’Connor International Short Story Award. Les Hôtes de la nation fut publié en Irlande en 1931.

 

Mon avis :

Pour les amateurs de nouvelles, voici un beau recueil qui en regroupe onze, toutes émouvantes et pétries d’humanité.

L’Irlande, en cette première moitié du vingtième siècle, est marquée par la pauvreté, la dictature de la morale catholique et le rejet de la différence.

Les figures les plus marquantes de ces nouvelles ont été pour moi : une institutrice qui passe outre la morale pour aider son protégé dans la nouvelle « La nuit de noces ». Une autre m’a marquée aussi : « Les Lucey », une famille se déchire, les deux frères se haïssent et restent campes sur leurs positions, à tout prix.

Toutes ces nouvelles écrites entre 1931 et 1961 constituent un portrait saisissant de l’Irlande qui interpelle le lecteur. Ces tranches de vie m’ont touchée, vous ne resterez pas indifférent aux destins présentés.

Pour tous les amateurs de nouvelles, n’hésitez pas à découvrir ce recueil.

 

Une belle découverte, je remercie les Éditions de la Table Ronde.

 

Notation :

Naomi Wood : Mrs Hemingway

Mrs Hemingway
Mrs Hemingway

Résumé : C’est un fait : Hemingway était un homme à femmes. Seulement l’auteur du Vieil homme et la mer ne se contentait pas d’enchaîner les histoires d’amour. Il a voulu épouser ses maîtresses. L’une après l’autre, à l’issue d’un scénario qui ne variait que de quelques lignes, il en a fait des Mrs. Hemingway : la passion initiale, les fêtes, l’orgueil de hisser son couple sur le devant d’une scène – la Côte d’Azur, le Paris bohème, la Floride assoiffée, Cuba, l’Espagne bombardée… – puis l’alcool, les démons, les noires pensées dont chacune de ses femmes espérait le sauver.

L’auteur :

Née en 1983 et diplômée de l’université d’East Anglia, elle vit aujourd’hui à Londres. Ses recherches pour Mrs Hemingway l’ont menée de la British Library à la Library of Congress, aux différentes résidences et aux repaires d’Ernest Hemingway à Chicago, Paris, Antibes, Key West et Cuba.

 

Mon avis :

Brillant et addictif : une lecture incontournable !

Nous découvrons l’histoire d’un écrivain ensorcelé par ses différentes femmes. Divisé en quatre parties, chacune démarrant lorsqu’une histoire amoureuse se termine.

Chaque femme a succombé à ses charmes et, hormis sa dernière épouse, a dû subir la rivalité de la maîtresse qui la détrônera et lui enlèvera son époux. Hadley, la premiere, a épousé Ernest alors qu’il n’avait que 21 ans. Très dévouée à son mari, elle est aussi très proche de Pauline, dite Fife. Tous les trois passeront de bons moments dans l’appartement parisien et dans le sud de la France. Désemparée quand elle découvre la liaison de son mari, elle s’efface comprenant qu’elle l’a perdu.

Après ces premières années difficiles financièrement, tout change avec Fife, riche qui lui fait voir du pays. Amoureux, Ernest l’épouse et démarre avec entrain sa nouvelle vie. Protégé des soucis matériels, le grand homme pourra écrire. Au bout de quelques années, le même schéma se reproduit : Ernest rencontre une journaliste de guerre, Martha. Désespérée, Fife fera tout pour conserver son mari mais celui-ci, de nouveau amoureux, veut épouser sa nouvelle conquête. Il a besoin du mariage pour concrétiser un amour. L’histoire va se poursuivre encore une fois lorsqu’il découvre Mary. Le même schéma se reproduit : la nouvelle femme chasse l’ancienne dans le cœur de l’écrivain.

Le plus étonnant c’est le lien qui unira ces femmes comme des sœurs improbables.

Face à un homme, parfois fragile et souvent torturé, ces femmes intelligentes l’ont aimé voire adoré et se sont parlées. Mary téléphone à Hadley lorsqu’elle s’inquiète pour son mari.

L’auteure parvient parfaitement à nous faire partager l’intimité des épouses successives d’Ernest et nous donne ainsi un autre éclairage sur le grand écrivain.

Une belle plume rend la lecture très fluide et addictive.

Ne vous privez pas du plaisir de découvrir ce premier roman.

 

Le site de l’auteure

 

Merci Babelio et Les Éditions de la Table Ronde.

Notation :

Brontë : Lettres choisies de la famille Brontë

Lettres choisies de la famille Brontë
Lettres choisies de la famille Brontë

Traduit de l’anglais et annoté par Constance Lacroix

Présentation : Si les œuvres des sœurs Brontë sont connues de tous, il n’en va pas de même pour leur correspondance, a fortiori en France où elle n’avait pas encore été traduite. Le présent recueil réunit plus de trois cents lettres de cette famille hors norme. Celles de Charlotte à son amie Ellen Nussey ou à ses éditeurs londoniens, tantôt véhémentes, tantôt mélancoliques, sont d’une humilité extrême. Durant sa courte existence, Charlotte s’éloigne rarement de la cure de Haworth où elle veille tour à tour son frère et ses sœurs dans leurs derniers instants. De ces deuils, la jeune femme, qui ne place jamais l’art au-dessus de la vie, laisse des témoignages d’une grande pudeur.

 

Les auteurs : Charlotte Brontë a publié trois romans de son vivant Jane Eyre, Shirley et Villette. Le Professeur fut publié à titre posthume. Branwell, Emily et Anne sont les trois autres enfants du pasteur Patrick Brontë.

La traductrice : Constance Lacroix a notamment traduit, annoté et commenté La Relation véridique de ma naissance, de mon éducation et de ma vie de Margaret Cavendish.

 

Mon avis :

Une préface intitulée « note d’intention » présente la démarche de la traductrice qui a réuni ces lettres en laissant la plus grande place à Charlotte qui s’est exprimée davantage que ses sœurs. Nous apprenons aussi qu’elle s’exprimait parfois en français, son style a été adopté par la traductrice pour être plus fidèle et proposer un ensemble homogène.

L’ensemble des lettres produites couvrent la période « 1821-1855 » et sont regroupées par année. Ainsi nous suivons chronologiquement la vie de la famille Brontë. La traductrice, en début de chapitre, précise le contexte entourant la missive.

Le lecteur parcourt ce recueil au cœur de l’intimité et des malheurs de la famille Brontë : la mère partie tôt d’un cancer, les sœurs séparées puis malades, le frère qui peine à se faire connaître comme artiste. Charlotte résiste et veille sur tout ce petit monde tout en écrivant le grand roman « Jane Eyre » sous pseudonyme. Sa vie passe au second plan, elle refuse des propositions de mariage.

Quelques lettres sont écrites par Emily, Anne ou par le père, le tout donne un magnifique témoignage de cette famille d’artistes.

Je vous recommande ce recueil épistolaire qui donne envie de se replonger dans « Jane Eyre », ma version préférée est la traduction française de Dominique Jean chez Folio Classique : Jane-Eyre

 

Merci aux Éditions de la Table Ronde.

 

Notation :

Andrea Lévy : Hortense et Queenie

Hortense et Queenie
Hortense et Queenie

Résumé : L’Afrique n’a pas de secrets pour Queenie. Enfant, élevée à la dure dans les Midlands, elle a vu un Noir à l’exposition de l’Empire britannique, et lui a même serré la main. Maintenant adulte, son mari n’étant pas rentré des Indes où il servait dans la Royal Air Force, elle accueille deux locataires venus de Jamaïque : Gilbert, qui a lui aussi porté l’uniforme bleu de la RAF, et sa femme Hortense. Le couple subit, bon gré mal gré, le racisme ordinaire : dans l’Angleterre de l’immédiat après-guerre, ces ressortissants de la couronne britannique ne passent pas inaperçus. Gilbert surmonte les humiliations grâce à son esprit gouailleur. Hortense, quant à elle, toujours soucieuse de son élégance, est choquée par la misère ambiante, loin de ce qu’elle avait imaginé à l’ombre des manguiers.

 

L’auteur :

Née à Londres de parents jamaïcains, Andrea Levy explore dans son œuvre les problèmes auxquels sont confrontées les minorités ethniques en Angleterre et le lien intime qui unit l’histoire britannique avec celle des Caraïbes. Elle est l’auteur des romans Every light in the house, Burnin’, Never far from nowhere et Small Island. Ce dernier, couronné par les prestigieux Orange Prize for Fiction et Whitbread Novel Award, a paru à Quai Voltaire en 2006 sous le titre Hortense et Queenie.

 

Mon avis :

Paru en 2006, voici une belle réédition en collection « Petit Quai Voltaire » : superbe collection qui permet des séances de rattrapage avec en prime, une nouvelle traduction. Les livres de cette collection sont très beaux : papier blanc type vélin et couverture soignée. Le plaisir de l’objet en plus.

Hortense et Queenie est un formidable roman choral, ample et riche en émotions. Le titre du roman fait écho au prénom des protagonistes. Ces deux femmes que tout semble opposer : couleur de peau, culture et modes de vie vont se croiser. L’une est blonde et vient de la campagne anglaise et l’autre noire est née en Jamaïque. Le mari d’Hortense va les réunir peu après la fin de la seconde guerre mondiale. Pour bien comprendre ses personnages, l’auteure nous entraîne en Jamaïque au temps où Hortense était jeune. Gilbert, qui va devenir son mari, veut aider la Grande-Bretagne, « la mère patrie » et s’engage en plein conflit. Il connaîtra le racisme de ses compatriotes anglais avant de s’apercevoir que certains américains sont encore plus ségrégationnistes.

Une histoire émouvante et prenante dans laquelle je vous conseille fortement de vous plonger.

J’ai découvert Andrea Lévy avec son précédent ouvrage « Une si longue histoire » dont j’avais apprécié l’ambiance, la plume et le ton.

Il y a du Toni Morrison chez Andréa Lévy.

En exergue du livre, une citation de Churchill : « Jamais dans le champ des conflits humains, autant de personnes n’ont été redevables à si peu d’autres ».

 

Merci aux éditions de la Table Ronde

 

Notation :

Angela Huth : La vie rêvée de Virginia Fly

La vie rêvée de Virginia Fly
La vie rêvée de Virginia Fly

Résumé : Souvent, debout face à ses élèves ou allongée sur son lit, Virginia Fly a la vision merveilleuse d’une main d’homme caressant son corps, déclenchant un frisson le long de son épine dorsale. Que ferait-elle si un inconnu apparaissait à la fenêtre, pénétrait dans la pièce et la séduisait? Car à trente et un ans, Virginia, toujours vierge, vit sagement chez ses parents, dans la banlieue de Londres.

 

L’auteur :

Née en 1938, Angela Huth est l’auteur de quelques recueils de nouvelles et de nombreux romans. L’un d’eux, Les filles de Hallows Farm, a été adapté à l’écran en 1998 sous le titre Trois anglaises en campagne. Il met en scène trois « Land girls », ces femmes aidant aux travaux agricoles durant la seconde Guerre Mondiale. Angela Huth est également l’auteur de L’invitation à la vie conjugale, Tendres silences, Souviens-toi de Hallows farmet Quand rentrent les marins. Ses romans abordent les thèmes de l’amitié, les relations de couple et les non-dits avec une rare subtilité. Angela Huth vit à Oxford avec son mari, recteur d’université.

 

Mon avis :

Comment ne pas soupirer devant la triste vie de Virginia ? Pourquoi a-t-elle une vie aussi solitaire ? C’est un récit hypnotique qui m’a interpellée à la fois par sa thématique et sa construction.

Écrit en 1972, il n’a pas pris une ride quarante ans plus tard. Virginia n’est pas Bridget Jones, quoique …

Notre héroïne se débat avec une vie étriquée, une mère possessive et une vie amoureuse inexistante. Pourquoi ? En quoi est-elle différente des autres femmes ?

Quelques hommes gravitent autour d’elle dont un professeur de musique. Un rendez-vous mensuel les réunit lors d’un concert. Peu de choses entre eux, juste une habitude.

Est-ce la vie rêvée de Virginia ? Où est la passion tant désirée ?

Prisonnière de sa vie imaginée, de la bienséance, notre héroïne se débat et doute beaucoup.

Une écriture ciselée et un style raffiné poussent le lecteur à tourner les pages au plus vite.

Angela Huth a un formidable talent de conteuse et il serait bien dommage de s’en priver.

 

Belle lecture à tous.

 

Notation :