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Vanessa Barbara : Les nuits de laitue

Les nuits de laitue
Les nuits de laitue

Résumé :

Otto et Ada partagent depuis un demi-siècle une maison jaune perchée sur une colline et une égale passion pour le chou-fleur à la milanaise, le ping-pong et les documentaires animaliers. Sans compter qu’Ada participe intensément à la vie du voisinage, microcosme baroque et réjouissant. Il y a d’abord Nico, préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires indésirables ; Aníbal, facteur fantasque qui confond systématiquement les destinataires pour favoriser le lien social ; Iolanda et ses chihuahuas hystériques ; Mariana, anthropologue amateur qui cite Marcel Mauss à tout-va ; M. Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’est pas finie.

L’auteur :

Vanessa Barbara est née à São Paulo en 1982. Elle écrit des chroniques pour le journal Folha de São Paulo et The International New York Times. Les Nuits de laitue est son premier roman.

Mon avis :

Un nouveau talent à découvrir : un premier livre émouvant, sensible avec une pointe de drôlerie et beaucoup de fantaisie.

Une galerie de personnages désopilants, fantasques et très attachants qui nous font vibrer tout du long de notre lecture. Félicitations aussi pour la traduction : l’écriture est très fluide.

Dès le début, j’ai beaucoup aimé le couple Otto et Ada : cinquante ans de vie commune décidant au départ de leur union de ne pas avoir d’enfant, ni chien, ni chat, ni lapin. Une vie l’un pour l’autre et libre de toute entrave. Inséparables, tellement proches qu’ils se confondent : une vie parsemée de « petits riens » comme le jardinage, la cuisine et un sens aigu du partage pour Ada. On ne peut que les aimer ces deux amoureux.

Tous les autres personnages ont un petit grain de folie : un jeune pharmacien incollable sur les effets indésirables des médicaments, un facteur passionné de chants, une voisine sourde qui croit au naturel et d’autres encore qui vivent proches d’Otto et Ada.

Ce livre fait du bien : doux, tendre et qui donne envie de se concentrer sur toutes ces choses qui nous rendent heureux si on le décide.

Précipitez-vous sur ce livre pour sourire, être ému et apprécier la vie telle qu’elle se présente en s’inspirant de la vie d’Ada.

Merci aux éditions Zulma pour cette belle découverte.

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Notation :

Delphine Roux : Kokoro

Kokoro
Kokoro

Résumé :

Koichi et sa sœur Seki n’avaient que douze et quinze ans lorsque leurs parents ont disparu dans un incendie. Depuis, ils ont le cœur en hiver. Seki s’est réfugiée dans la maîtrise et la réussite professionnelle. Koichi, lui, s’est absenté du monde, qu’il regarde en proximité.Mais le jour où il apprend que sa sœur va mal, très mal, Koichi se réveille et pose enfin les actes qui permettront à chacun de renouer avec un bonheur enfoui depuis l’enfance.

L’auteur :

Delphine Roux est née en 1974 à Amiens. Passionnée de littérature jeunesse et asiatique, elle est formatrice et animatrice d’ateliers d’écriture depuis dix ans dans diverses structures d’enseignement du supérieur. Elle est également lectrice bénévole auprès de jeunes enfants et auteur d’histoires pour la jeunesse.

Mon avis :

Très émouvant, une chronique douce et tendre racontée par Koichi, dont la vie a été bouleversée par la mort de ses parents dans un incendie.

Un court roman qui nous plonge dans la vie quotidienne au Japon de notre héros Koichi, qui vit à côté de ses semblables sans faire réellement partie de leur monde.

A douze ans, il a perdu ses parents dans un incendie, tout s’est écroulé autour de lui. Sa sœur, d’abord prostrée, a ensuite décidé de tout miser sur sa réussite professionnelle et construit sa vie autour de ce but, quitte à en oublier son frère et le vrai sens de la vie. Par petites touches, avec des chapitres courts portant tous un titre en japonais, l’auteure nous fait parfaitement ressentir l’humeur et la vie de Koichi.

Bien écrit, poétique et emprunt de douceur, une sensation de lenteur et de « zenitude » se dégage de cette lecture.

Est-ce dû à la construction narrative ? Ou bien à l’âme japonaise si bien traduite ici ?

Un beau texte que je recommande.

Merci aux Editions Philippe Picquier.

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Notation :

Diane Meur : La Carte des Mendelssohn

La Carte des Mendelssohn
La Carte des Mendelssohn

Résumé :

Au retour d’un séjour marquant à Berlin, Diane Meur, fidèle à son goût pour les filiations, décide de mener l’enquête sur Abraham Mendelssohn, banquier oublié de l’histoire, qui servit de pont entre le Voltaire allemand et un compositeur romantique plus précoce encore que Mozart. Mais comment ne pas remonter d’abord à l’origine, à Moses, le petit infirme du ghetto, qui à onze ans maîtrisait Torah et Talmud, à quatorze ans partit seul sur les routes rejoindre à Berlin un professeur bien-aimé ? Comment, en pleines années 2010, ne pas se passionner pour cet apôtre de la tolérance, grand défenseur de la liberté de culte et d’opinion ? Et, accessoirement, père de dix enfants dont le banquier Abraham n’était que le huitième…

L’auteur :

Diane Meur est née en 1970 à Bruxelles et vit à Paris.
Elle a publié trois romans chez Sabine Wespieser éditeur, Raptus (2004), Les Vivants et les Ombres (2007) et Les Villes de la plaine (2011), tous distingués par des prix et traduits dans plusieurs pays.

Mon avis :

Un grand roman original, touffu, ludique et aussi un impressionnant récit historique.
L’auteur mène une grande enquête sur différents personnages et à partir de la vie d’Abraham Mendelssohn, jusqu’à 750 figures sont évoquées, depuis le dix-huitième siècle jusqu’au vingtième.

Une famille si importante que Diane décide de se lancer dans une carte généalogique pour se repérer dans ces fils qui se tissent et ses descendants si nombreux. Plusieurs continents sont représentés, on retrouve en plus des européens, des américains, des indiens et des japonais.

Ce roman raconte à la fois une quête, la trace de toutes ses vies présentes sur l’immense carte, et ce qui détermine la vie d’un être humain : ses origines, sa famille, son pays ? Une destinée conditionnée par ses facteurs ? Ou bien finalement, tout est possible ?

Du sérieux, de l’émotion et de l’originalité dans ce grand roman qui nous implique, nous lecteur, dans toutes les recherches. L’auteure elle-même se met en scène et nous explique son parcours, ses doutes, ses joies.

Beaucoup d’humanité aussi dans cette grande histoire et de l’humour.
Bien difficile de commenter davantage un livre si dense et foisonnant.
Si vous aimez les grandes histoires sur plusieurs siècles avec beaucoup de personnages, de l’humour et un style littéraire impeccable : c’est pour vous.

Merci aux Editions Sabine Wespieser.
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Notation :

Anna North : Vie et mort de Sophie Stark

Vie et mort de Sophie Stark
Vie et mort de Sophie Stark

Résumé :

Allison vient de quitter sa Virginie natale pour New York. Elle travaille dans un bar et n’a aucune ambition, aucun avenir. Puis elle rencontre Sophie Stark, une jeune réalisatrice décidée à faire d’elle une star. Daniel, ancien champion de basket, se remet d’un terrible accident de voiture. Ses retrouvailles avec Sophie Stark, son amour de jeunesse, lui redonnent le goût de vivre. La carrière de George, producteur hollywoodien, est au point mort. Pour renouer avec le succès, il décide d’appeler Sophie Stark, étoile montante du cinéma indépendant. Artiste passionnée, géniale et insaisissable, Sophie transforme et transcende la vie de ceux qui croisent sa route. Pour le meilleur et pour le pire.

L’auteur :

Anna North est née en 1983 en Virginie. Diplômée de l’Université de Stanford et de l’Atelier des écrivains de l’Iowa, elle est journaliste au New York Times et habite Brooklyn. Vie et mort de Sophie Stark est son premier roman traduit en français.

Mon avis :

Un livre surprenant, décalé qui étonne et capte le lecteur. C’est déjà beaucoup !

Au fur et à mesure du récit, on découvre la vie de Sophie Stark, jeune cinéaste passionnée de cinéma, qui dispose du pouvoir d’embarquer les autres dans sa passion. Difficile de lui résister, même si on a surtout l’impression qu’elle utilise ses semblables pour servir sa cause et assouvir sa passion cinématographique.

Le roman est découpé en témoignages : ceux qui, en croisant son chemin, ont succombé à ses charmes. Mais est-elle vraiment si sympathique ? Qui est-elle vraiment ? Énigmatique et torturée, la cinéaste cannibalise son entourage.

On est pris à son piège : sa vie étonne, son rapport aux autres est déstabilisant et il est difficile de résister au plaisir de découvrir la suite pour nous lecteur.

La construction du livre, alternant les récits de ses proches, apporte des éclairages différents, par petites touches pour déboucher sur le portrait d’une créatrice complexe, vulnérable et terriblement vivante.

Un style fluide et rythmé, une héroïne atypique qui se découvre uniquement par le point de vue des autres maintenant ainsi constamment l’intérêt du lecteur.
C’est aussi une réflexion sur la création artistique et ses sources d’inspiration.

Je vous recommande cette lecture.

Merci aux Editions Autrement.

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Notation :

Emilie Frèche : Un homme dangereux

Un homme dangereux
Un homme dangereux

Résumé :

 » – Maintenant que tu as vraiment quitté ton mari, on va pouvoir parler. Je veux que tu deviennes ma femme. Je t’aime, je veux vivre avec toi, mais avant, il faut que tu laisses tes enfants.
– Pardon ?
– Je suis sérieux. Il faut que tu les laisses à leur père, je te dis ça pour leur bien. Elles seront très heureuses avec lui ; ils partiront vivre en Israël, ce sera beaucoup plus simple, et tu iras leur rendre visite pour les vacances.
– T’es complètement malade. »

 

L’auteur :
Émilie Frèche est romancière. Elle est l’auteur, entre autres, de Deux étrangers (prix Orange 2013 et prix des lycéens d’Île-de-France 2013).

 Mon avis :

Ce livre m’est tombé des mains et je n’ai pas réussi à adhérer à l’histoire.

Voilà, j’ai osé le dire : j’ai été vraiment déçue car des premiers retours de blogueurs m’ont incitée à me procurer ce roman.

Pourquoi ce sentiment ? Un mélange de genres qui perturbe et embrouille le lecteur.

On y trouve à la fois un pamphlet contre l’antisémitisme – qui témoigne de l’ambiance actuelle et du sentiment des juifs face à cette situation – et une histoire de d’amour ou plutôt de domination entre deux écrivains.

C’est ennuyeux aussi et très long dans la deuxième partie.

La colère de l’écrivain déborde et nous étouffe.

Néanmoins, la plume est acérée et précise : donc à vous de décider maintenant !

Merci aux Editions Stock et à la plateforme NetGalley

 

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Notation :