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Jean-Louis Fournier : Ma mère du Nord

Ma mère du Nord
Ma mère du Nord

Résumé :

Petit, chaque fois que j’écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j’avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c’était bien. Qu’est-ce qu’elle penserait aujourd’hui de ce que je suis en train d’écrire sur elle ? Je suis inquiet. Elle doit en avoir assez qu’on parle de son mari alcoolique. Ne pas avoir envie qu’on parle d’elle, la discrète, la réservée, de ses maladies imaginaires, de sa tristesse. Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d’amour ? Que j’essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l’aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse.

L’auteur :

Jean-Louis Fournier est l’auteur chez Stock d’une série de récits personnels dont la plupart ont connu un grand succès critique et public : Il a jamais tué personne, mon papa, Où on va papa ? (prix Femina 2008),Poète et paysan, Veuf, La Servante du Seigneur (2013)

Mon avis :

Bouleversant, l’auteur livre un magnifique hommage à sa mère.

Sensible et émouvant avec une pointe d’humour et beaucoup de tendresse tels sont les ingrédients du dernier roman de Jean-Louis Fournier. Après son père, ses garçons, sa femme et sa fille, voici le portrait de sa mère.

Mariée à vingt ans à un médecin charmeur, elle attend tout de la vie. Cultivée, belle femme et toujours gaie, le mariage va la transformer radicalement. Son mari n’est pas l’homme joyeux et tendre auquel elle avait dit oui. Il est alcoolique, chaque soir il rentre tard de ses consultations et parfois tellement soûl qu’il dort dans sa voiture devant la maison. Il préfère rester dans les bars avec ses copains, dépenser le peu qu’il gagne plutôt que de retrouver sa famille. Quelle amertume et déception pour Marie-Thérèse qui a renoncé au piano et lit peu car il faut trouver un travail pour nourrir toute la famille.

Jean-Louis Fournier nous brosse le portrait d’une femme courageuse qui lutte pour ses enfants et tente de sauver son mari.

Un livre court, découpé en petits chapitres et parsemé de témoignages des petits enfants. On retrouve aussi son phrasé savoureux et son humour.

Un témoignage touchant.

Je vous le conseille.

Merci aux Editions Stock et à NetGalley.
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Notation :

Robyn Cadwallader : Une autre idée du silence

Une autre idée du silence
Une autre idée du silence

Résumé :

Angleterre, 1255. À seulement dix-sept ans, Sarah décide de devenir anachorète. Dévouée à Dieu, elle vivra recluse dans une petite cellule mesurant neuf pas sur sept à côté de l’église du village. Fuyant le deuil de sa sœur adorée, morte en couches, et la pression d’un mariage imposé, elle choisit de renoncer au monde – à ses dangers, ses désirs et ses tentations – pour se tourner vers une vie de prière. Mais petit à petit elle comprend que les murs épais de sa cellule ne pourront la protéger du monde extérieur.

L’auteur :

Robyn Cadwallader a publié de nombreuses nouvelles, de la poésie avant de publier « Une autre idée du silence ».Elle vit au milieu des vignes en dehors de Canberra, en Australie, lorsqu’elle ne voyage pas en Angleterre pour la recherche et la visite d’anciens sites archéologiques le long du chemin.

Mon avis :

Une histoire atypique très bien racontée, qui nous enchante.

Vivre recluse et isolée : tel est le choix de Sarah qui veut s’oublier et tourner le dos à ses malheurs. Sa cellule est sombre, seule ses servantes et son confesseur peuvent lui parler. Une vie très dure, avec peu de nourriture et sans confort. Quand vient l’hiver, elle se rend compte que ses conditions de vie sont difficiles à supporter. Sarah est forte malgré tout et sa détermination très grande.

Elle s’endurcit, seule Anna, la petite servante la rendra plus humaine et dévouée aux autres. Sarah, bien que recluse, va partager le quotidien de plusieurs personnages. Nous sommes au Moyen-Age et le seigneur est tout puissant. Elle l’apprendra à ses dépens. Bien que le personnage principal soit enfermé, il se passe plein de choses dans cette histoire qui alterne le point de vue de Sarah et celui de son confesseur.

J’ai aimé la description des campagnes au treizième siècle avec la vie religieuse très importante et la vie d’une recluse. L’écriture coule, fluide, poétique toute en douceur.

L’auteur nous raconte dans la postface son travail de documentation : j’avoue que j’ignorais ces vies de recluses avant de débuter ce livre. Elle a su faire revivre cette époque moyenâgeuse avec une héroïne hors du commun. Bravo.

Une très belle plume, une histoire originale : une bien belle lecture, n’hésitez pas.

Merci aux Editions Denoël
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Collection Denoël & d’ailleurs

Traduit de l’anglais (Australie) par Arnaud Baignot et Perrine Chambon

 

Notation :

Jason Hewit : Le silence des bombes

Le silence des bombes
Le silence des bombes

Résumé :

Juillet 1940. La petite Lydia, 11 ans, traverse un village du Suffolk. Elle porte un masque à gaz. Les magasins sont fermés, les maisons vides, les fenêtres condamnées. Lydia coupe à travers champs et arrive bientôt devant une grande demeure. C’est là qu’elle a grandi. La fillette espère y retrouver sa famille, mais la maison est déserte. Plus tard, dans la nuit, un soldat portant un fusil et un uniforme anglais pénètre dans la maison. Avec un étrange accent, il lui explique qu’il ne lui fera pas de mal, mais qu’elle ne doit pas quitter les lieux et qu’elle doit obéir à certaines règles… Dit-il la vérité ? Que cherche-t-il ?

L’auteur : Né à Oxford, Jason Hewitt a été libraire avant de devenir comédien. Il vit aujourd’hui à Wimbledon. Le Silence des bombes est son premier roman.

Mon avis :

Une pépite découverte par les Editions Préludes, à ne pas manquer. Un huit clos entre une fillette et un soldat pendant la deuxième guerre mondiale : poignant et percutant.

Une histoire qui prend de l’ampleur au fur et à mesure : cela démarre lentement, quelques longueurs au départ puis le récit prend de nouvelles dimensions, s’étoffe et le lecteur se retrouve scotché au texte. C’est ce qui m’est arrivé. Le personnage du soldat, énigmatique au départ, se dévoile en racontant son passé. Le texte alterne les passages entre passé et présent, et d’un personnage à l’autre.

La fillette, esseulée se retrouve dans sa maison vidée de ses habitants : sa mère a disparu; son père et son frère étant partis à la guerre : elle attend sa mère.
Pendant cette attente, elle se raconte et l’on découvre progressivement son enfance et ce qui s’est passé avant qu’elle revienne à la maison. Évacuée au Pays de Galles pour échapper aux bombardements et risques d’invasion allemande, elle est retournée seule chez elle.
Pourquoi ce retour ? Que s’est-il passé lors de son séjour après son évacuation ?

La force de ce livre est de nous entraîner dans la découverte de ces deux destins au passé lourd et de nous donner envie de tourner vite les pages pour comprendre.
Comprendre qui est ce soldat réfugié dans la maison de Lydia ?
Comprendre pourquoi la fillette est revenue ? Quels sont les liens qui les unissent ?
Je vous conseille vivement cette lecture : un livre avec une écriture fluide qui nous accroche tout du long, livrant une vision différente de la deuxième guerre mondiale avec la confrontation d’une fillette anglaise et d’un soldat allemand.

Un roman qui questionne aussi sur la rédemption.
Une pépite à ne pas rater.

Merci aux Editions Préludes.wpid-Photo-20150906114042532.jpg

Notation :

Daniel Silva : L’affaire Caravaggio

L'affaire Caravaggio
L’affaire Caravaggio

Résumé : Chargé d’enquêter sur le meurtre d’un ancien diplomate reconverti dans le trafic d’art, Gabriel Allon espion et restaurateur de tableaux à ses heures, découvre que la victime a récemment eu entre les mains un chef-d’œuvre volé une dizaine d’années auparavant, une Nativité peinte par Le Caravage. Il comprend que cette affaire, bien plus complexe qu’il ne le pensait, a de stupéfiantes ramifications financières en lien avec la situation politique explosive du Proche Orient. De Genève à Tel-Aviv, en passant par Venise et Paris, il va tisser un piège implacable et ingénieux. Avec un double objectif : retrouver le tableau du Caravage et surtout, porter un coup fatal aux intérêts financiers de l’un des hommes les plus cruels et puissants de la planète.

L’auteur :

Daniel Silva est membre du Conseil d’administration du Mémorial américain de l’Holocauste, et vit en Floride avec sa femme, Jamie Gangel, et leurs deux enfants, Lily et Nicholas. Classé numéro un sur les prestigieuses listes de best-sellers du New York Times, Daniel Silva a reçu de multiples récompenses internationales pour ses seize romans publiés avec succès dans plus de trente pays. Après L’espion qui n’existait pas, La Marque de l’assassin, L’Assassin anglais, Le Confesseur, Le Messager, l’auteur renoue avec ses lecteurs français avec L’affaire Caravaggio.

Mon avis :

Un bon roman d’espionnage au rythme haletant qui plaira aux amateurs du genre.

Dès les premières pages, on est happés par une histoire qui nous entraîne sur les traces de trafiquants d’art liés à des manipulations politiques sur fond de conflit au Proche Orient. Gabriel Allon, espion et enquêteur est un héros très humain et attachant. Nous le suivons dans son enquête tout en comprenant que son passé difficile est lourd à porter.

J’ai aimé voyager en Italie, Côme et Venise, Londres, Genève et Tel-Aviv et lire des descriptions et commentaires sur les œuvres. Les milieux de l’art sont parfaitement décrits et documentés. Je vous rassure, ce n’est pas ennuyeux du tout, au contraire : voici un thriller efficace et instructif.

J’ai apprécié aussi le rythme du livre, on ne s’ennuie jamais.

Pour les amateurs de thriller, de roman d’espionnage et aimant le milieu de l’art : je conseille vivement cette lecture.

J’ai d’ailleurs préféré ce livre au dernier Dan Brown que j’ai trouvé ennuyeux au bout de 100 pages.

N’hésitez pas : préférez Daniel Silva pour passer un bon moment.

Merci aux Editions Mosaïc.

 

Notation :

Françoise Bourdin : Au nom du père

Au nom du père
Au nom du père

Résumé :

Gabriel Larcher règne en maître sur sa famille, influençant profondément les destinées de ses deux fils et de sa fille. Si Dan et Valentine ont suivi les traces de cet ancien champion de Formule 1, Nicolas, jeune homme sensible et amoureux de la nature, a choisi d’être médecin dans leur petite ville de La Ferté-Saint-Aubin. Aujourd’hui, les trois enfants Larcher cachent leurs blessures. Dan et Valentine peuvent-ils trouver leur place dans un univers où seul leur père veut briller ? Et quel est donc le lourd secret d’Albane, leur mère, en apparence si douce et si parfaite ?

L’auteur :

Son univers romanesque prend racine dans les histoires de famille, les secrets et les passions qui les traversent. Elle aime à décrire des personnages courageux, qui affrontent la vie et ses tourments mais ne reculent jamais dans l’adversité. La vingtaine de romans publiés chez Belfond depuis 1994, dont trois ont été portés à l’écran, sont de cette veine, et rassemblent à chaque parution davantage de lecteurs. Mère de deux grandes filles, Françoise Bourdin vit aujourd’hui dans une grande maison en Normandie.

Mon avis :

Un roman régional et romantique qui ravira davantage les passionnés de Sologne et de chasse que les amateurs de littérature.

Dans cette histoire, le père est très présent, sans pour autant faire de l’ombre à sa fille Valentine, brillante pilote de rallye. Sa femme, Albane, d’apparence résignée et épouse modèle, nous surprendra tous.

Ces deux portraits de femme sont intéressants mais globalement l’histoire l’est beaucoup moins.

Des amours cachées souvent contrariées, un père acariâtre, une fratrie qui se déchire : des ingrédients classiques pour un roman facile et peu intéressant.

J’ai préféré « La promesse de l’océan » qui décrit bien la vie des pêcheurs avec une intrigue mieux tenue. J’avoue aussi préférer le monde de la pêche à celui des courses automobiles.

Vous l’aurez compris : une lecture dont je ne garderai pas un souvenir impérissable.

Merci à Babelio et aux éditions Belfond.

 

Notation :