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Dominique Fortier : La porte du ciel

La porte du ciel
La porte du ciel

Résumé : Au coeur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.

 

L’auteur :

L’auteur est née est au Québec et vit aujourd’hui à Outremont. Après un doctorat en littérature française, elle exerce notamment le métier de traductrice. Son livre « Au péril de la mer » publié en 2015 a obtenu un prix littéraire équivalent au Goncourt au Canada.

Mon avis :

Poétique et émouvant, ce fut pour moi une belle découverte. Merci aux « Éditions Les Escales » de me l’avoir adressé. Les Escales publie des romans francophones depuis mars 2016 seulement. Un voyage plus intime avec des odyssées modernes, des secrets de famille pour rêver et s’évader : tel est le programme de cette collection.

Voici donc un texte délicat et subtil qui nous emporte aux États-Unis pendant La guerre de Sécession.

Deux personnages principaux : une jeune fille noire Eve et Eleanor blanche et de bonne famille; le père d’Eleanor, décide d’adopter la petite Eve qui devient alors une compagne de jeu et la poupée d’Eleanor. Quel est le statut pour cette fillette ? Lorsque les agents du recensement passent, ils décident de la compter pour une demi personne. Pourtant elle n’est plus esclave.

Elles grandissent et sont confrontées à la guerre; en attendant le retour des hommes elles brodent et préparent des courtepointes. L’auteur nous décrit ici la vacuité de la vie des femmes blanches riches.

Un récit construit à plusieurs voix, nos deux héroïnes, June l’esclave noire et une voix mystérieuse qui ressemble à un chant.

Une écriture maîtrisée et délicate rend la lecture agréable et très fluide.

À vous de vous y plonger maintenant et je vous souhaite d’y prendre le même plaisir que moi.

 

Merci aussi à Babelio.

Parution le 11 janvier Les Escales domaine français.

 

Notation :

Jade Chang : Les Wang contre le monde entier

Les Wang contre le monde entier
Les Wang contre le monde entier

Résumé : Dans la famille Wang, il y a le patriarche, Charles, tycoon du cosmétique aux États-Unis ; la belle-mère, Barbra, seconde épouse trop engoncée dans ses fourrures et ses carrés de soie pour trouver sa place ; Saina, l’aînée, artiste iconoclaste qu’un scandale de trop a exilée dans la campagne au nord de New York ; Andrew, le fils, obsédé par la perte de sa virginité et par sa future et très hypothétique carrière dans le stand-up ; Grace, la benjamine, fashion blogueuse/lycéenne intermittente, et Ama, la vieille nourrice chinoise. Hélas, nous sommes en 2008, au plus fort de la crise financière, et, à la suite de placements pour le moins hasardeux, Charles Wang vient de tout perdre.

L’auteur :

Journaliste, Jade Chang a longtemps travaillé pour les pages culture de médias prestigieux tels que la BBC, le Los Angeles Times Magazine ou Glamour. Elle s’est en partie inspirée de l’histoire de sa propre famille pour écrire Les Wang contre le monde entier, son premier roman, dont la parution a été saluée outre-Atlantique comme un événement. Jade Chang vit à Los Angeles.

 

Mon avis :

Prenez une famille d’origine chinoise, une antique Mercedes, un patriarche autoritaire et des enfants compliqués. Ajoutez-y la crise de 2008 qui ruine la famille. Quelle solution imaginer pour rebondir ?

Celle proposée par Charles Wang est originale mais ne fait pas l’unanimité parmi ses proches.

Le road trip qui leur fait traverser les États-Unis révèle les caractères des proches de Charles, pose la question de l’intégration et du rêve américain.

Des thématiques intéressantes mais non détaillées et seulement effleurées.

Déçue aussi car le côté loufoque de la couverture ne se retrouve pas dans le texte.

Ce qui m’a le plus gênée c’est l’écriture simpliste et parcourue d’expressions familières. Beaucoup de longueurs aussi.

 

Vous l’aurez compris : une lecture décevante globalement.

 

Merci à Babelio et aux éditions Belfond.

 

Notation :

Helen MacDonald : M pour Mabel

M pour Mabel
M pour Mabel

Résumé : Enfant, Helen rêvait d’être fauconnier. Elle nourrit des années durant son rêve par la lecture. Devenue adulte, elle va avoir l’occasion de le réaliser. De manière brutale et inattendue, son père, journaliste qui a marqué profondément sa vision du monde, s’effondre un matin dans la rue. Terrassée par le chagrin, passant par toutes les phases du deuil, le déni, la colère, la tristesse, Helen va entreprendre un long voyage physique et métaphysique. Elle va se procurer un rapace de huit semaines, le plus sauvage de son espèce, Mabel. Réputé impossible à apprivoiser.

 

L’auteur : Helen Macdonald est écrivain, illustratrice, historien, naturaliste. Elle est chargée de recherches au Département d’Histoire et de Philosophie des Sciences de l’Université de Cambridge.

 

Mon avis :

Mon premier « nature writing », c’est-à-dire un récit avec une nature omniprésente agrémenté de considérations philosophiques.

Une découverte dont je ressors avec un avis en demi-teinte.

L’auteure décide de se procurer un autour et de le dresser : une échappatoire pour oublier la douleur de la perte de son père. Choisir un autour, sorte d’épervier, réputé le plus difficile à éduquer, c’est prendre des risques et se remettre en question. Son but : se réfugier dans le dressage de l’autour en se concentrant sur le moment présent, la nature, le soleil et son rapace. Ainsi, Helen va tout faire pour se retrouver après ce deuil et se reconstruire.

Le récit est entrecoupé de passages en hommage à l’auteur anglais T. H. White qui entreprit aussi de dresser un rapace.

Je n’ai pas été emballée par cette lecture : je me suis ennuyée en lisant les nombreuses descriptions souvent techniques sur le dressage des rapaces. L’ensemble est plat, le lecteur suit le parcours d’Helen sans le sentiment d’empathie auquel on devrait s’attendre.

Pour les côtés positifs : essentiellement une belle écriture qui garde le lecteur en contact.
A réserver aux amateurs de « nature writing » inconditionnels de rapaces.

Merci à Babelio et aux éditions Fleuve Éditions.

Notation :

Antoine Rault : La danse des vivants

La danse des vivants
La danse des vivants

Résumé : Eté 1918. Dans un hôpital militaire, un jeune homme se réveille amnésique. Il a tout oublié de son passé, jusqu’à son nom, mais parle aussi bien le français que l’allemand. Les services secrets français voient en lui l’espion idéal. Ils lui donnent l’identité d’un mort allemand…

 

L’auteur : Antoine Rault est né en 1965 à Paris. Depuis le succès de sa pièce Le Caïman en 2006, il est un dramaturge de renommée internationale, nominé cinq fois aux Molières et récompensé par le Grand Prix de l’Académie française. Il est notamment l’auteur du Diable rouge et, chez Albin Michel, du Démon d’Hannah (2009), de L’Intrus (2011), du Système (2015) et d’Un nouveau départ (2016). Il a également publié deux romans chez Albin Michel : Je veux que tu m’aimes (2010) et La vie dont tu rêvais(2014).

 

Mon avis :

Une grande fresque historique, riche et bien documentée.

Nous partageons le quotidien de Charles, jeune homme retrouvé amnésique en juillet 1918. Il a tout oublié, les autorités décident de le soigner tout en vérifiant qu’il n’est pas un simulateur. On découvre alors que les médecins ont mis au point un protocole avec des électrochocs pour tester la résistance des patients et faire réagir ceux qui mentent pour ne pas retourner au front.

Notre pauvre héros a vraiment tout oublié et souffre autant moralement que physiquement. Sa culture et son intelligence vont le sauver. Sans déflorer l’histoire, sachez qu’il devient espion pour la France et part pour Berlin avec l’identité d’un lieutenant allemand. Charles est bilingue français allemand, décidé à servir son pays. Cette mission lui permet d’exister et peut-être retrouvera-t-il sa mémoire ?

La fiction et l’histoire s’entrecroisent. Nous croisons Clemenceau et les autres protagonistes du traité de Versailles, j’ai suivi avec intérêt le destin du jeune Charles tout en m’intéressant au contexte historique bien retracé. Quelques petites longueurs lors des descriptions liées aux tractations autour du traité de Versailles.

Un roman historique et d’espionnage qui tient son lecteur globalement en haleine.

Les personnages sont attachants voire touchants pour certains, une belle lecture donc.
Une belle entrée en matière pour cette rentrée littéraire de 2016.

Parution le 18 août chez Albin Michel.

Merci Babelio et les éditions Albin Michel.

Notation :

Michael Acton Smith : Calme

Calme
Calme

Présentation : Des trains retardés, des emails à ne plus savoir qu’en faire, il est grand temps de faire une pause. Rechargez les batteries et vivez l’instant présent. Ce livre a trois objectifs : revenir à la paix intérieure, se réapproprier son espace, et prendre le temps. Grâce à un mélange d’activités créatives et de textes d’inspiration, Calme vous ouvrira au plaisir et à la richesse de votre vie quotidienne.

L’incipit : Apaisez votre esprit, changez le monde.

 

Mon avis :

Un livre pour combattre le stress grâce à la pratique de la pleine conscience.

Il s’agit de porter attention à nos sensations et émotions sans porter de jugement.

Cela s’apprend, nous explique l’auteur, comme une langue étrangère. Il faut aussi pratiquer de manière régulière. Voici donc ce que l’on nous explique dès le début du livre. Huit parties pour présenter cette méthode : nature, sommeil, voyage, relationnel, travail, enfants, créativité et nourriture.

Les deux pratiques incontournables pour trouver le calme sont : la méditation et l’écriture d’un journal. Dans la partie « sommeil », j’ai apprécié la page consacrée à la méditation du sommeil : des conseils simples et concrets. Testé ensuite et approuvé ! La marche détend, apaise et éclaircit les idées : Dickens faisait de grandes promenades nocturnes pour rester sain d’esprit.

En résumé : des conseils variés à adapter selon ses envies

Les deux cofondateurs du mouvement « Calm » nous expliquent l’origine de leur démarche et leurs ressentis, intéressant, cela permet de concrétiser le concept.

Le livre est un bel objet : couverture bleu indigo, toucher plastifié et marque page intégré.

À découvrir donc pour piocher dans les bonnes idées en fonction de ses préférences.
Merci aux éditions Pygmalion et à Babelio.

Notation :