Mêlé de près à une affaire criminelle dans l’atmosphère trouble du Paris de la guerre d’Algérie, Jean rouvre une enquête classée sans suite et tente de mettre au clair les circonstances qui l’ont conduit à fréquenter la bande de l’Unic Hôtel et une certaine Dannie dont il était amoureux. En recoupant ses souvenirs avec les pièces d’un dossier de la brigade des moeurs, Jean, vraisemblablement le dernier témoin de cette affaire, explore au fil de ses déambulations nocturnes cet espace entrouvert où la mémoire rejoint l’oubli.
Extrait :« Mais je gardais mon sang-froid. Je m’étais souvent trouvé dans ce genre de situation, fuyant les gens que je connaissais, car j’éprouvais une fatigue soudaine à leur parler. Je changeais de trottoir à leur approche ou bien je me réfugiais dans l’entrée d’un immeuble en attendant leur passage. Il m’était même arrivé d’enjamber une fenêtre de rez-de-chaussée pour échapper à quelqu’un qui me rendait visite à l’improviste. Je connaissais beaucoup d’immeubles à double issue, dont une liste figure dans mon carnet noir ».
Un roman envoutant, avec des passages lugubres voire glauques et cette ambiance des sixties chère à l’auteur.
Le héros est écrivain et déambule dans les rues de Paris et se souvient de sa vie d’étudiant en compagnie de Dannie jeune femme mystérieuse. A la fois récit et en partie polar, nous suivons l’héroïne confrontée à des évènements suspects : qui est cette femme ? Qui sont les hommes qu’elle retrouve le soir dans l’hôtel où elle loge ? Un commissaire convoque d’ailleurs notre héros pour lui poser des questions sur tous ces personnages. La quête de Jean nous entraine dans un Paris des années 60 si différent d’aujourd’hui avec des descriptions de façade, de cafés.
C’est comme dans un film, je suis happée par l’écriture de Modiano qui me transporte et m’emporte à la fois dans ces années lointaines mais aussi me permet de partager la vie de ces héros. Une écriture élégante et envoutante qui nous livre une réflexion sur les conséquences des recherches sur son passé : attention aux fantômes qui surgissent.
Venez partager aussi la vie de Jean, Danny et les autres : vous ne serez pas déçu !
Plein de nostalgie et quelle écriture : à lire.
Rapport de faute d’orthographe
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