Des pages et des îles

Chronique de : Fanny Stevenson d’Alexandra Lapierre

Fanny Stevenson

Résumé :

Un jour de printemps 1876, dans une auberge des bords du Loing, elle fait la connaissance d’un jeune intellectuel écossais. Il a onze ans de moins qu’elle. Il souffre des poumons et l’on craint pour sa vie. Entre ces deux êtres que tout sépare – elle est américaine, mariée, mère de trois enfants ; il est le fils unique d’austères bourgeois de l’époque victorienne – L’amour explose. Un amour plus fort que tous les interdits…

L’auteure :

Alliant le souffle de l’aventure à la rigueur de l’enquête, les livres d’Alexandra Lapierre ressuscitent les figures de grandes dames oubliées par l’Histoire. Elle est notamment l’auteur de Fanny Stevenson qui obtint le « Grand Prix des lectrices de ELLE », d’Artemisia qui fut couronné en Sorbonne par « Le Prix du XVIIe siècle ».

Ma chronique :

J’ai été impressionnée par la vie exceptionnelle de Fanny superbement racontée par Alexandra Lapierre, qui a enquêté cinq années et réuni beaucoup de documents (des lettres notamment) des proches et de la famille Stevenson.

Je n’ai pas lâché ce pavé de six cents cinquante pages, la vie de Fanny est juste incroyable. Dotée d’un sang froid hors du commun et d’une volonté de fer, elle suivra les pas de chercheurs d’or, se découvrira artiste et côtoie les grands peintres parisiens et voyagera beaucoup. Nous sommes au dix-neuvième siècle et elle est une femme, « chapeau bas ».

Muse parfaite, elle inspire son deuxième mari le fameux écrivain Robert Louis Stevenson. Elle sera sa béquille toutes les années où Robert subira ses nombreux problèmes de santé.

Une épopée fabuleuse, la vie de Fanny méritait bien une aussi belle biographie romancée.

On a aussi envie de relire les livres de Stevenson et de partir aux îles Samoa.

Une biographie à découvrir absolument, couronnée par le Prix des lectrices de Elle.

Notation :

Chronique de : Le plus grand secret de Rhonda Byrne

Le plus grand secret

Présentation :

Après le succès mondial de son livre Le Secret  – qui vous aidait à être et à réaliser ce que vous souhaitiez –, Rhonda Byrne a continué sa quête de la vérité universelle. Pendant quatorze ans, elle a étudié les textes anciens et modernes de la pensée bouddhique, hindouiste, chrétienne ou encore taoïste. C’est logé au cœur de ces écrits, à la vue de tous, qu’elle a découvert Le Plus Grand Secret…

L’auteure

Rhonda Byrne a réalisé Le Secret en 2006, un film documentaire qui a conquis le monde entier, transformant la vie de millions de personnes et déclenchant un mouvement à l’échelle planétaire. Son livre « Le Secret » a été publié la même année. Traduit en plus de cinquante langues, il fait partie de ces ouvrages qui, depuis les années 2000, ont figuré durablement sur la liste des best-sellers.

Ma chronique :

Je découvre les écrits de Rhonda n’ayant pas lu son premier ouvrage si célèbre.

J’étais curieuse de découvrir cette auteure fréquemment citée dans le monde du développement personnel.

Un peu surprise par la forme : la narration est entrecoupée de nombreuses citations, leur volume étant presque aussi important que le texte lui-même, je l’ai ensuite compris comme une volonté d’apporter de nombreux témoignages aux propositions décrites.

J’ai été particulièrement sensible à la partie « se libérer du mental », l’important précise l’auteure, est de se défaire de l’emprise de nos pensées et d’éliminer nos pensées négatives.

Le mot qui revient le plus fréquemment est « conscience », notre véritable nature explique l’auteure.

Des explications et pratiques sont listées pour ne pas « laisser le mental aux commandes de notre vie ».

Progressivement, par étape, après avoir libéré son mental, nous pouvons nous défaire de nos émotions négatives et éliminer les croyances limitantes. 

Il est aussi question de physique quantique et de compréhension du monde qui nous entoure.

Très étayé par toutes les citations et extraits de livres, cette philosophie de vie proche de la pleine conscience nous invite à nous recentrer sur notre monde intérieur et à ne plus être en « pilotage automatique ».

À découvrir aux éditions Harper Collins 

Notation :

Chronique de : Cette nuit là de Victoria Hislop

Cette nuit-là

Résumé :

Le 25 août 1957, la colonie de lépreux de l’île de Spinalonga ferme ses portes. Maria retourne à Plaka, en Crète, avec son mari, le docteur Kyritsis. Mais alors que la soirée de célébration pour fêter leur retour bat son plein, sa sœur Anna est assassinée par Andreas, son mari, lorsqu’il découvre qu’elle a pour amant son cousin Manolis. Ce drame aura des effets dévastateurs pour toute la communauté de Plaka. 

L’auteure :

Diplômée de littérature anglaise de l’université d’Oxford, Victoria Hislop vit entre l’Angleterre et la Crète et parle couramment français. Vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde, son premier roman, « L’Île des oubliés », a été couronné par le prix des Lecteurs du Livre de Poche. Tous ses romans ont été de grands succès de librairie.

Ma chronique :

Incroyable, des années après avoir lu la première partie de cette histoire, je retrouve instantanément le même plaisir de lecture et je renoue facilement avec les personnages, comme si je les avais quittés il y a peu.

La Crète brille de mille feux, toujours aussi bien restituée sous la plume de Victoria. Le contexte a changé depuis le premier roman : la lèpre se guérit maintenant et les lépreux soignés peuvent rentrer chez eux. Certains sont partis depuis longtemps, comment seront-ils accueillis à leur retour ? Qu’en pense le reste de la population , sont-ils vraiment favorables à leur retour ?

Maria l’héroïne et ses proches en feront l’amère expérience, il est difficile de reprendre une vie normale quand on a été lépreux.

Ce roman aborde aussi les thèmes de la vengeance et la redemption dans cette époque troublée par de nouveaux combats politiques.

Une belle reconstitution historique, une ambiance crétoise au détour de chaque page et beaucoup d’émotions avec des personnages vrais et attachants. On reconnaît ici la « patte » de Victoria : une intrigue passionnante ancrée dans ce pays crétois et une époque troublée politiquement.

À dévorer sans attendre.

Paru aux éditions Les Escales 

Notation :

Chronique de : Silence radio de Thierry Dancourt

Silence radio

Résumé :

1960. Cécile vit à Paris, mais son amant vit en Suisse. C’est là-bas qu’elle l’a rencontré, quand tous deux travaillaient pour Radio Lausanne, et là-bas qu’elle continue de le retrouver. De chambres d’hôtel en gares de province, elle fume ses Du Maurier, avale de l’Alka-Seltzer comme de l’eau en écoutant les silences de Franck, qui se ferme comme une huître dès que l’on évoque le passé. Leur séjour dans une station thermale désaffectée avec Richard, un vieil ami, n’échappe pas à la règle : au bout de quelques jours, Franck s’absente…

L’auteur :

Thierry Dancourt vit et travaille à Paris. Il a notamment publié en 2008 à La Table Ronde Hôtel de Lausanne, couronné par le prix du Premier Roman et le prix Bertrand de Jouvenel de l’Académie française. 

Ma chronique :

Après avoir découvert Thierry Dancourt avec « Jeux de dame », j’ai été conquise par cette nouvelle lecture.

J’y ai retrouvé les éléments que j’avais aimé précédemment : une ambiance parfaitement restituée et une grande habileté pour la reconstitution d’une époque révolue. Les années soixante, avec cigarettes à toutes les lèvres dans les lieux publics, les feuilletons radiophoniques et les voitures de type « américaines ».

Beaucoup d’éléments troublants et de mystères happent le lecteur rapidement : 

qui est Franck l’amant de Cécile, secret, et se dérobant sous les questions ? 

Tout en nuances et en subtilités, le lecteur est entraîné sur les pas de Franck, le disparu. Nous remontons le temps en compagnie de Cécile et Richard pour comprendre qui est Franck, propulsés dans la sombre époque de la deuxième guerre mondiale.

Une écriture ciselée et la transcription de l’atmosphère des années soixante m’ont séduite.

À découvrir aux éditions de la Table Ronde

Notation :

Chronique de : Un invincible été de Catherine Bardon

Un invincible été

Résumé :

Depuis son retour à Sosúa, en République dominicaine, Ruth se bat aux côtés d’Almah pour les siens et pour la mémoire de sa communauté, alors que les touristes commencent à déferler sur l’île. Gaya, sa fille, affirme son indépendance et part aux États-Unis, où Arturo et Nathan mènent leurs vies d’artistes. Comme sa mère, elle mène son propre combat à l’aune de ses passions.

L’auteure 

Amoureuse de la République dominicaine, Catherine Bardon a déjà emporté plus d’un demi-million de lecteurs avec sa saga Les Déracinés. En quelques livres, elle s’est imposée comme une voix majeure du paysage romanesque français.

Ma chronique :

J’ai adoré cette saga enchanteresse que j’ai savouré tout au long des quatre tomes.

Dernier opus ici, je ne me suis pas essoufflée et j’ai ressenti le même intérêt pour les personnages et le décor de cette île dominicaine. Je suis retombée sous le charme de l’histoire et des lieux très bien décrits.

C’est ce qui m’a le plus enthousiasmée dans cette épopée : la sensation de faire corps avec les héros, d’être complètement immergée, j’ai l’odeur des fruits et le parfum des fleurs dans les narines. La mer n’est jamais très loin non plus et on s’y promène avec délice en accompagnant nos héros. C’est autant un voyage dans les Caraïbes qu’un voyage dans le temps.

L’autre talent de cette auteure réside dans son art d’entrelacer les événements historiques et la vie de cette famille pas comme les autres. C’est réussi une fois de plus. Ruth et ses enfants seront au cœur des grands événements de ces années 2000. En clôturant cette épopée, l’auteure nous ramène aussi dans le passé, dans la ville de Vienne des années trente, en évoquant la jeunesse d’Almah et cela fait du bien au lecteur de se replonger dans l’époque du premier épisode des « Déracinés », avant même l’arrivée de ces pionniers sur ce bout d’île. La boucle est bouclée, on peut ainsi refermer le livre sans tristesse.

Une des plus belles épopées historiques à mon sens : j’ai frémi et vécu intensément avec Almah et les siens tout au long de cette histoire. 

Je vous recommande chaudement cette formidable aventure en quatre tomes parus aux éditions Les Escales.

Notation :