Des pages et des îles

Chronique de : Zen et physique quantique de Vincent Keisen Vuillemin

Présentation :

Grâce à son expérience de vie fusionnant pratique du Zen et physique quantique, Vincent Keisen Vuillemin apporte son regard à la fois sur la voie de la libération spirituelle, celle du bodhisattva, et sur la recherche d’une compréhension globale de notre Univers physique. Il suggère que les deux approches seraient non contradictoires mais bien au contraire complémentaires : connaissance immédiate et intégrée et connaissance fondée sur l’observation extérieure et la logique.

L’auteur :

Vincent Keisen Vuillemin est moine zen sôtô depuis trente-cinq ans, et maître zen dans la tradition de Taisen Deshimaru Roshi qui introduisit le Zen en Europe. Il dirige le Dojo Zen de Genève en Suisse, où il enseigne journellement.

Ma chronique :

Le titre m’a interpellée : mixer le zen et la physique quantique est inattendu et a retenu mon attention.

Adepte du zen, une grande curiosité m’a poussée à découvrir cet essai.

J’ai appris beaucoup : une approche de la physique quantique grâce à une définition assez simple et les similitudes avec le zen.

Après une présentation du bouddhisme et du zazen, l’auteur se penche sur la notion de vacuité qui existe dans le zen et dans la physique quantique.

Les ponts entre ces « deux voies » comme elles sont nommées par l’auteur apparaissent clairement à la lecture avec un éclairage d’exemples comme les échanges entre un prix Nobel, Pauli, et le psychanalyste Jung au sujet de la synchronicité.

Cet ouvrage est le reflet des trente-cinq années de pratique du zazen, la méditation zen. L’auteur décrit la posture du corps et le lien qui se fait avec l’esprit, « inspirer la vie et expirer doucement en abandonnant nos préoccupations ».

Pour la physique quantique, les précisions apportées par l’auteur sont plus complexes pour un néophyte comme moi mais je retiens que « rien n’existe par lui-même, tout est interaction, interdépendance et vacuité ».

En conclusion, acceptons notre impermanence comme tout ce qui compose notre univers.

Une lecture riche dont on sort avec des questionnements et envie de pratiquer davantage la méditation zen dont les bienfaits sont nombreux.

À découvrir aux éditions Les Deux Océans chez Guy Trédaniel.

Notation :

Chronique de : Soleils de sang de Christophe Ferré

Soleils de sang

Résumé :

Au petit matin, Juliette Carpenter se réveille sur une plage de la Côte d’Azur, l’esprit embrumé. Où est-elle ? Que faitelle là ? Peu à peu, des bribes de souvenirs lui reviennent : la veille, Flavia, sa mère, fêtait ses 45 ans entourée des siens.

Et soudain, la réunion de famille a viré au carnage. Tout semble accuser Flavia, qui a disparu… Mais pourquoi une mère assassinerait-elle ses proches ? Et pourquoi Juliette a-t-elle été épargnée ?

L’auteur :

Grand Prix de la nouvelle de l’Académie française, Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a écrit plusieurs romans avant de se tourner vers le suspense. On lui doit notamment La Petite Fille du phare (L’Archipel, 2018), en cours d’adaptation pour la télévision, et Mortelle Tentation (L’Archipel, 2019).

Ma chronique :

Quel plaisir de retrouver un auteur de polar que j’affectionne particulièrement et je n’ai pas été déçue.

Son intrigue m’a accrochée dès les premières pages et j’ai eu du mal à poser le livre. Heureusement que j’ai eu suffisamment de temps libre pour le lire rapidement. 

Juliette, l’héroïne, fait face courageusement après l’horrible tuerie de sa famille, seule rescapée lui dit-on au départ. Refusant certaines pistes suivies par le magistrat, elle mène l’enquête.

Souvent périlleuse, parfois décourageante, cette traque est éprouvante. Nous, le lecteur, souffrons pour elle.

Une lecture en apnée, très rythmée avec ces chapitres courts et ses nombreux rebondissements pour un final à la hauteur de la complexité de l’affaire.

Des références à Hitchcock et à l’affaire Dupont De Ligonnès apportent une ambiance mystérieuse présente tout au long du roman. 

Dans la postface, l’auteur raconte sa passion pour le grand cinéaste anglais, « mon mentor, mon idole » qui lui a inspiré certaines scènes.

Ce roman est un hommage à Hitchcock qui disait « La vie, ce n’est pas seulement respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé ».

Un thriller haletant, machiavélique, au rythme infernal : à découvrir absolument.

Paru aux éditions L’Archipel.

Notation :

Chronique de : Vulnérable de Camille Sfez

Présentation :

Et si nos peurs, nos peines, nos hontes et nos contradictions étaient aussi sacrées que nos joies ? Si elles étaient une porte d’entrée vers une connexion à nos profondeurs, aux autres et au monde ? Dans le secret des cercles de parole comme dans son histoire personnelle, Camille Sfez a fait l’expérience de cet état émotionnel si inconfortable et dont notre société ne sait que faire : la vulnérabilité. Dans cet ouvrage, elle lui donne le visage d’une déesse, pour mieux nous inviter à pénétrer dans son temple.

L’auteure :

Camille Sfez est psychologue clinicienne et formatrice. Elle fait partie des pionnières des Tentes rouges en France et accompagne depuis dix ans les femmes, en individuel et en groupe, pour favoriser l’émergence d’une plus grande liberté d’être. Elle est l’auteure du best-seller La puissance du féminin et anime des conférences.

Ma chronique :

Et si notre vulnérabilité était une force ?

Camille parvient à déconstruire l’idée que la vulnérabilité est une faiblesse.

Avec une métaphore, Vulnus, la déesse de la vulnérabilité, l’auteure décrypte nos comportements et celui de la société sur ce sujet.

« La vulnérabilité n’est pas un but en soi, c’est son approvisionnement qui fait de notre puissance quelque chose de solide… », ces conseils : entrer en soi, se recueillir et être à l’écoute de ses ressentis. Abaissons nos masques, jetons les carcans et montrons-nous tels que nous sommes, nous en serons plus forts.

Les témoignages des expériences vécues par Camille et de ces recherches autour de son aïeule Madeleine renforcent ses propos et nous parle de mémoires enfouies et de leur puissance.

Un essai à retrouver aux éditions Leduc.

Notation :

Chronique de : La vérité sur la lumière d’Auður Ava Ólafsdóttir

Résumé :

Issue d’une lignée de sages-femmes, Dýja est à son tour « mère de la lumière ». Ses parents dirigent des pompes funèbres, sa sœur est météorologue : naître, mourir, et au milieu quelques tempêtes. Alors qu’un ouragan menace, Dýja aide à mettre au monde son 1922e bébé. Elle apprivoise l’appartement hérité de sa grand-tante, avec ses meubles vintage, ses ampoules qui clignotent et un carton à bananes rempli de manuscrits. Car tante Fífa a poursuivi l’œuvre de l’arrière-grand-mère, insérant les récits de ces femmes qui parcouraient la lande dans le blizzard à ses propres réflexions aussi fantasques que visionnaires sur la planète, la vie – et la lumière.

L’auteure :

Explorant avec grâce les troublantes drôleries de l’inconstance humaine, Auður Ava Ólafsdóttir poursuit, depuis Rosa candida, une œuvre d’une grande finesse, qui lui a valu notamment le Nordic Council Literature Prize, la plus haute distinction décernée à un écrivain des cinq pays nordiques. 

Ma chronique :

Un récit empreint de douceur, fidèle à l’écriture lumineuse de cette auteure.

Ce sont les chroniques d’une sage-femme dont la mère est à la tête d’une entreprise de pompes funèbres, elle nous livre son quotidien et ses pensées intimes. Dýja est issue d’une lignée de sage-femmes, sa tante lui a légué cette vocation puis son appartement et ses mémoires.

Le récit est entrecoupé de réflexions sur notre monde, le métier de sage-femme dans cette contrée isolée et l’histoire de la tante Fífa qui tricotait un vêtement pour chaque nouveau bébé qu’elle mettait au monde.

Des citations de Blaise Pascal ou de Jorge Luis Borges émaillent un récit qui oscille entre observation de la nature, histoires familiales et chronique d’une femme qui aide à découvrir la lumière, une métaphore qui symbolise la naissance.

J’ai été sensible à cette alchimie qui donne un texte inclassable qui se lit lentement pour profiter de la superbe prose.

Bravo au traducteur.

Publié aux éditions Zulma

Notation :

Chronique de : L’énigmatique Madame Dixon d’Alexandra Andrews

L’énigmatique Madame Dixon

Résumé :

Florence Darrow veut être écrivaine. Ou plutôt : Florence Darrow sera écrivaine, elle en est persuadée. Chose plus simple à dire qu’à faire, et Florence peine à trouver sa place dans le monde de l’édition new-yorkaise. Quand on lui propose de devenir la nouvelle assistante de madame Dixon, l’autrice de Mississipi Foxtrot, le best-seller de l’année, elle saute sur l’occasion. Seul petit détail, Madame Dixon refuse toute publicité, Dixon est un pseudonyme et elle garde jalousement sa vraie identité. En acceptant ce poste, Florence devra se plier à toutes ses exigences, comme vivre isolée dans sa maison à la campagne et ne révéler à personne pour qui elle travaille.

L’auteure :

Journaliste et éditrice, Alexandra Andrews vit à Brooklyn. L’Enigmatique madame Dixon est son premier roman.

Ma chronique :

Un roman addictif et haletant, un gros coup de cœur lu en deux jours.

Ce thriller psychologique captivant a des airs de « Plein soleil » avec des personnages insaisissables et déroutants.

Tout au long du récit, les héroïnes sont chahutées et le lecteur avec elles.

Impossible de deviner ce que l’auteure nous réserve.

J’ai aimé le contexte du milieu littéraire où éditeurs et écrivains se croisent avec un roman qui cartonne au box-office et un écrivain invisible.

Difficile d’en dire plus pour ne pas déflorer l’intrigue. Je conseille de ne pas lire le résumé en quatrième de couverture, trop détaillé.

En synthèse, je dirai que l’auteur nous balade avec finesse et maîtrise jusqu’à la dernière page pour notre plus grand plaisir.

Bravo pour ce suspense diaboliquement efficace.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :