Des pages et des îles

Chronique de : La liberté des oiseaux de Anja Baumheier

Résumé :

De nos jours, Theresa reçoit une mystérieuse lettre annonçant le décès de sa sœur aînée Marlene. C’est à n’y rien comprendre. Car Marlene est morte il y a des années. C’est du moins ce que lui ont toujours dit ses parents. Intriguée, Theresa, accompagnée de son autre sœur Charlotte, part en quête de réponses. Se révèle alors l’histoire de leurs parents …

L’auteure :

Anja Baumheier est née en 1979 à Dresde et a passé son enfance en RDA. Professeure de français et d’espagnol, elle habite aujourd’hui à Berlin avec sa famille. La Liberté des oiseaux est son premier roman.

Ma chronique :

Attention, voici une pépite : l’histoire bouleversante d’une famille prise en étau entre RDA et RFA.

Dans les années 60, en RDA, Johannes et Elizabeth se rencontrent, coup de foudre et mariage. Johannes a eu une enfance malheureuse, sans père. Lorsqu’il croise Kolia, pro soviétique, qui le traite comme un père, il accepte sa proposition de travail et devient espion pour le régime de la RDA.

Ce choix va influencer la vie de sa famille sur les quarante années suivantes.

Les chapitres alternent entre la vie dans les années soixante et aujourd’hui. Les chapitres sont courts et la plume fluide.

Un secret dramatique plonge la famille dans la tourmente. Le puzzle se reconstitue au fur et à mesure de l’avancement dans la lecture. Un vrai suspense sur fond de discriminations, mensonges, tortures aux temps du règne de la Stasi.

J’ai aimé la reconstitution historique et l’intrigue avec son suspense intact jusqu’au bout. Cette famille déchirée m’a émue.

Un premier roman que je vous recommande chaudement.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Vers des jours meilleurs de Tamara Mc Kinley

Vers des jours meilleurs

Résumé :

Mai 1942. Quand l’avion de Kitty, jeune aviatrice, s’écrase au sol, elle est transportée d’urgence à l’hôpital de Cliffehaven, sur la côte sud-est de l’Angleterre.

Immobilisée le temps de sa longue convalescence, elle se morfond et s’inquiète : ses blessures l’empêcheront-elles de voler à nouveau, elle qui souhaite par-dessus tout servir sa patrie …

L’auteure :

Tamara McKinley vit sur la côte sud-est de l’Angleterre, où se déroule l’action de sa saga « La Pension du bord de mer », dont voici le septième épisode. Tous ses romans sont disponibles aux éditions de l’Archipel, dont La Dernière Valse de Mathilda, son best-seller traduit dans plus de vingt pays.

Ma chronique :

Comme c’est agréable de retrouver Peggy et les autres pensionnaires de la Pension du bord de mer, je ne m’en lasse pas.

Chaque histoire peut se lire indépendamment comme celle-ci qui nous entraîne dans le monde des pilotes féminines britanniques de la seconde guerre mondiale.

Quel courage : elles doivent affronter les hommes qui leur laisse difficilement une place et l’ennemi qui pilonne l’Angleterre en cette période de 1942.

J’ai aimé découvrir le quotidien d’une jeune pilote et j’ai frémi lors de ses missions périlleuses. Comme à chaque épisode, Peggy reste mon personnage préféré avec son empathie naturelle qui met du baume au cœur de tous ses locataires et proches. Cela fait du bien de lire une belle histoire comme celle-ci.

Partager les aventures de Peggy et ses locataires c’est l’assurance de passer un moment doux, agréable et chaleureux. Tamara McKinley a concocté, une nouvelle fois, une belle aventure pleine d’humanité.

À retrouver aux éditions l’Archipel.

Notation :

Chronique de : 1792, la femme rouge d’Anne Villemin-Sicherman

la femme rouge

Résumé :

1792. Les armées austro-prussiennes sont aux portes de Metz. Il règne dans la ville une atmosphère de suspicion générale. Le ci-devant chanoine de Ficquelmont, accusé d’opinions royalistes, est sauvagement assassiné dans une rue de Metz par une foule en colère, excitée par une certaine Marie Larue, belle activiste sans-culotte. Le commandant de la place, le général Favart désire confier l’enquête au vétérinaire Augustin Duroch. Mais le jour même, Duroch est arrêté par la garde nationale. Certains souhaitent-ils que l’on n’aille pas fouiller les cendres de cet abbé mondain et brillant ?

L’auteure :

Anne Villemin-Sicherman est médecin. Passionnée par le XVIIIe siècle, sa série d’enquêtes d’Augustin Duroch plonge le lecteur dans la vie quotidienne sous l’Ancien Régime.

Ma chronique :

Je découvre cette auteure et je vais la suivre dorénavant.

Ce polar historique est passionnant par son histoire ancrée dans la réalité historique. Un contexte tres documenté comme en témoignent les sources listées en fin de livre, le plan de la ville de Metz et la liste des personnages historiques beaucoup plus nombreux que les fictifs.

J’ai beaucoup apprécié l’immersion totale dans cette période de mai à octobre 1792 à Metz au moment où les armées austro-prussiennes sont aux portes de la ville. Dans ce climat déjà lourd de menaces de siège, les « sans-culottes » attaquent un ecclésiastique noble.

La femme rouge, La Grande Mayotte, meneuse dans cette attaque est-elle responsable de la mort du prêtre ? Pourquoi le héros, Augustin, chargé d’enquêter est-il arrêté ? L’enquête est menée par son fils et son amie Eléonore.

L’intrigue est bien ficelée, le décor brillamment présenté notamment la bataille de Valmy.

J’ai passé un bon moment de lecture dans ce dix-huitième siècle.

Ce roman se lit indépendamment des autres enquêtes déjà parues même si quelques références à ce passé parsèment le récit.

Publié chez 10 18.

Notation :

Chronique de : Accompagnement psycho-émotionnel selon la tradition chinoise de Mireille Meunier

Présentation :

La tradition chinoise nous offre une merveilleuse cartographie de notre vie psychique et nous révèle les plans de construction de la globalité de notre être. Le Qi, ou « souffle primordial », est à l’origine aussi bien des processus physiologiques que des processus mentaux et émotionnels. L’organique et le psychique sont intimement liés et ne peuvent pas être dissociés.

L’auteure :

Née à Munich, Mireille Meunier étudie les soins naturels, option psychologie, en Allemagne. Après 4 années d’études, elle obtient le diplôme d’Etat de «Heilpraktiker» (Professionnel de santé en soins naturels). Elle exerce dans son cabinet et enseigne dans différentes écoles à Berlin. Installée en France depuis 1994, elle donne des consultations et propose des formations en France et à l’étranger.

Ma chronique :

Un beau livre, panorama détaillé des réponses que la tradition chinoise apporte à chacun pour « un accompagnement global sur les plans émotionnel et cognitif ».

J’ai retenu que notre bien-être est influencé par la manière dont on se voit et on se sent. « L’organique et le psychique sont intimement liés », la tradition chinoise affirme que les émotions agissent sur notre corps et ne sont ni positives ni négatives. Ces émotions peuvent nous aider à stabiliser notre état intérieur si nous les acceptons. Tout le chapitre sur les émotions est particulièrement intéressant et nous questionne sur nos comportements.

Après la théorie, l’auteure en deuxième partie propose « la pratique » en évoquant ce qu’elle nomme « le royaume intérieur » trop souvent délaissé au profit du monde extérieur. L’auteure indique notamment que la confiance en soi est la conséquence d’une clarté intérieure, développons notre connaissance de nous-mêmes.

Des exemples issus des pratiques de l’auteur aident à comprendre comment se questionner pour dénouer les noeuds psychiques et comprendre les recommandations de la tradition chinoise.

J’aurais aimé un glossaire en fin d’ouvrage pour aider à une lecture plus fluide.

Les différentes pages synthétiques appelées « l’essentiel » et la bibliographie en fin de livre sont de précieux outils.

Un ouvrage paru chez Guy Trédaniel.

Chronique de : Nouveau départ d’Elizabeth Jane Howard

Nouveau départ

Résumé :

Juillet 1945. Deux mois après la fin de laguerre, la famille Cazalet décide de quitter Home Place pour retourner vivre à Londres. Pourtant, si la paix est enfin signée, rien ne sera jamais plus comme avant… Rupert, après cinq ans d’absence, retrouve une Angleterre encore sous le coup des privations et des bouleversements politiques. L’espoir déçu de renouer avec la vie d’avant-guerre semble confirrmé par la mort du Brig et par le divorce d’Edward et de Villy. Les plus âgés des enfants Cazalet, désormais adultes, doivent apprendre à composer avec leurs parents dont ils découvrent que les préoccupations ne sont pas si éloignées des leurs.

L’auteure :

Née en 1923, Elizabeth Jane Howard est l’auteur de quinze romans. Les Cazalet Chronicles – The Light Years, Marking Time, Confusion et Casting Off – sont devenus des classiques modernes au Royaume-Uni et ont été adaptés en série pour la BBC et pour BBC Radio 4.

Ma chronique :

Encore une réussite, six cents pages qui se dévorent : cette saga est juste incroyable. Au moment où j’écris cette chronique, ce livre se hisse aux premières places des ventes de livres en France, j’applaudis ce succès populaire mérité.

Je suis de nouveau dithyrambique sur cet épisode de la vie des Cazalet lu vite, avec le toujours même enthousiasme, la suite des aventures de cette famille se déroule sur trois années juste après la deuxième guerre mondiale.

C’est confortable et rassurant de les retrouver tous. Les enfants des premiers tomes devenus adultes, font face à l’apprentissage du bonheur pas toujours présent dans leur foyer. C’est le cas pour Louise avec sa nouvelle vie d’épouse et jeune maman et que dire de Clary dont la vie d’adulte est bien chahutée. Pour les trois cousines, gagner en indépendance devient possible en ces années d’après guerre. Elles travaillent pour subvenir à leurs besoins, les femmes ont un nouveau rôle dans la société en ce milieu du vingtième siècle.

Leurs aînés, les parents, vieillissent doucement et se débattent avec d’autres tracas en lien avec la période d’après guerre comme Rupert et Zoé se cachant un lourd secret.

L’écriture très fluide et le style de narration font mouche. Un véritable page turner qu’on ne lâche pas. Une fois refermé, on le repose avec tristesse en se demandant quand on retrouvera un bonheur de lecture aussi intense.

Précipitez-vous sur ce quatrième tome en attendant le cinquième et dernier tome l’année prochaine. Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :