Des pages et des îles

Chronique de : Charlotte se cherche de Caroline Kant 

Résumé :

C’est signé ! Charlotte a décroché un job dans une agence d’organisation de mariages : elle pourra soutenir sa famille pendant que son mari Alexandre lance sa boîte. Elle a même réussi à négocier ses mercredis après-midi pour passer du temps avec Lou et Gabriel, ses enfants. Adieu, la vie imprévisible de free-lance et bonjour, les revenus réguliers, les congés payés et les pauses café ! Sauf que… Sa collègue Laetitia ne semble pas du tout ravie de son arrivée

L’auteure :

Caroline Kant est une autrice parisienne. Sa série s’inspire des années où elle a vécu rue Cavendish, dans l’appartement de Margaux.

Ma chronique :

J’ai retrouvé avec plaisir l’ambiance de l’immeuble de la rue Cavendish avec ce deuxième tome.

Après « Les manigances de Margaux », l’héroïne est Charlotte, une jeune mère de famille, photographe et décoratrice. Heureuse avec Alexandre et ses deux jeunes enfants, elle décide d’accepter un contrat en CDD pour avoir une vie plus calme sans souci de fin de mois.

La vie en entreprise, une micro société ici, n’est pas toujours aussi rose qu’on pourrait l’imaginer : les revenus réguliers ne masquent pas forcément tous les obstacles et contraintes.

Les habitants de l’immeuble jouent de nouveau leur rôle d’entraide à fond ici : Margaux aide et soutient Charlotte, Victoire joue de la musique apaisante pour tous et même Guy, l’ex propriétaire de l’immeuble pourrait se révéler d’une grande humanité.

Je me suis prise d’amitié pour tous ces personnages, avec leurs failles et leur générosité. Mention spéciale pour Victoire, la violoniste, toujours gaie, qui régale tout son auditoire chaque soir.

Un livre qui fait du bien et réconcilie avec la vie. J’ai hâte de les retrouver tous pour les prochains épisodes de cette série. 

À déguster sans hésitation.

Paru aux éditions Les Escales Séries.

Chronique de : Toute une expédition de Franzobel

Résumé :

1537. Le conquistador Ferdinand Desoto obtient la direction de la prochaine expédition en Amérique, qui lui apportera, comme à ses guerriers, richesse et gloire. Mais rien n’est joué ! Las, nos cupides chasseurs d’or et de perles, tout droit sortis d’un tableau de Goya, sont attendus par des Indiens dont les habitudes carnassières ne feront pas toujours leur affaire…

L’auteur :

Franzobel, de son vrai nom Stefan Griebl, né en 1967, est l’un des écrivains les plus populaires et controversés d’Autriche. Dramaturge, poète et plasticien, il est l’auteur en français de la pièce Kafka, comédie (publiée aux solitaires intempestifs). Couronné du prix Nicolas Born, son roman sur le naufrage de La Méduse fut l’un des trois derniers ouvrages en lice pour le Deutscher Buchpreis (Prix du livre allemand) 2017

Ma chronique :

Truculent et désopilant, tels sont les premiers adjectifs qui me viennent après lecture de ce récit d’expéditions d’espagnols au seizième siècle.

Tout est vrai ou presque nous confirme l’auteur en fin de livre. Des recherches approfondies lui ont permis de redonner vie à ses aventuriers. 

Pourquoi ne pas enseigner aux enfants l’histoire au travers de ce type de romans ?

A un bémol près : la violence des conquistadors est décrite avec beaucoup de réalisme, âme sensible s’abstenir.

C’est un roman atypique qui peut désarçonner, trop de péripéties et de rebondissements incessants m’ont fait parfois perdre le fil de l’histoire. 

Si on aime les romans d’aventures documentés à l’écriture survoltée et au rythme trépidant où l’accent est mis sur le rocambolesque, ce livre est pour vous.

Paru aux éditions Flammarion 

Notation :

Chronique de : L’art de vivre avec l’énergie des saisons d’Ariel Bamberger 

Présentation :

Connectés à l’énergie des saisons, notre vie est plus facile, plus fluide. De l’impulsion du printemps à la réalisation en été, du tri en automne au retour sur soi en hiver, vivre en harmonie avec les courants énergétiques de chaque saison permet de s’aligner, d’être en phase avec soi-même, sans tension ni friction.

L’auteure :

Ariel Bamberger a débuté sa carrière en agences de communication et dans un groupe pharmaceutique. Elle étudie et pratique les arts taoïstes (la médecine traditionnelle chinoise, les arts martiaux, la science de la destinée, la connaissance des changements du monde et l’art des formes) depuis une quinzaine d’années.

Ma chronique :

Un livre riche en informations décryptant l’influence des saisons sur toute notre vie. Intuitivement, nous ressentons l’impact de chaque période de l’année , avec ce livre j’ai mieux compris la réelle action de chaque saison et surtout noté tout ce qui découle de l’énergie de chacune.

L’énergie en été est ascendante (se dévoiler en été), en automne l’énergie décline (se détacher en automne), en hiver l’énergie est faible (ralentir et approfondir sa connaissance de soi) et au printemps l’énergie est en expansion (s’inventer au printemps).

Les préconisations listées sont issues de la pensée taoïste (arts martiaux, médecine traditionnelle chinoise et méditation) avec des exercices de QI Gong, des méditations.

L’hiver et le printemps poussant à l’introspection, des questionnement aideront à bâtir son projet de vie. Les méthodes et propositions sont simples et pragmatiques.

J’ai beaucoup apprécié la liste de douze règles de vie à adopter en fin d’ouvrage qui synthétise l’ensemble.

Comme indiqué sur la couverture, c’est un manuel pratique, riche et complet à garder près de soi pour tirer le meilleur de l’énergie de chaque saison.

Paru aux éditions Le Courrier du Livre chez Guy Trédaniel

Notation :

Chronique de : Marguerite de Jacky Durand 

Résumé :

Août 1939. Qui peut se douter de ce qui va se déchaîner, dévaster tant de vies ? Marguerite est à son bonheur, son mariage avec Pierre, dans leur petite maison de l’est de la France. Un mois s’écoule avant que Pierre ne soit mobilisé. Pour survivre dans la France occupée, Marguerite prend un emploi à la poste.

L’auteur :

Jacky Durand est journaliste. Depuis des années il sillonne la France des terroirs pour ses savoureuses chroniques culinaires dans Libération ( « Tu mitonnes » ) et tous les samedi matin sur France Culture ( « Les mitonneries de Jacky »).

Ma chronique :

Un roman lumineux avec une héroïne inoubliable, un vrai bonheur de lecture.

Marguerite, à l’été 39 est heureuse, elle va épouser Pierre, son amoureux. Dans leur petite maison avec un potager et quelques bêtes, ils ont tout pour vivre bien. La guerre emporte Pierre au loin et Marguerite doit faire face à sa solitude et tout assumer.

Petit à petit, la guerre transforme Marguerite, elle devient plus forte et accomplit les tâches les plus dures au jardin tout en travaillant.

Son mari lui manque beaucoup, le manque de chaleur humaine lui pèse énormément. Les années passant, des rencontres viendront réchauffer son cœur.

Un portrait à la fois grave et tendre d’une nouvelle femme qui a mûri très vite pendant ces années de guerre.

Marguerite est une belle personne, pleine d’humanité et toujours prête à aider son prochain. Je me suis beaucoup attachée à Marguerite à la fois émouvante et forte.

L’écriture gaie et truculente donne un ton assez léger malgré le contexte de guerre.

Marguerite est une héroïne courageuse, au grand cœur qui ne pourra qu’émouvoir tous les lecteurs.

À ne pas rater, publié aux éditions Folio.

Chronique de : Béni soit le père de Rosa Ventrella

Résumé :

Rosa est née dans le quartier de San Nicola, l’un des plus pauvres de Bari. Parmi les maisons blanches bordant d’étroites ruelles qui courent vers la mer, la violence règne. Et chez Rosa, c’est son père, « Gueule d’ange », qui fait régner la terreur. Au sortir de l’adolescence, elle rencontre Marco et, avec lui, la promesse d’un nouveau départ. Elle l’épouse et le suit à Rome, où elle donne naissance à Giulia, leur petite fille…

L’auteure :

Née à Bari, dans les Pouilles, Rosa Ventrella vit actuellement à Crémone. Elle a travaillé comme éditrice et journaliste. Après Une famille comme il faut et La Liberté au pied des oliviers, Béni soit le père est son troisième roman traduit en français et publié aux Escales.

Ma chronique :

Un roman fort et poignant qui m’a rappelé les romans d’Elena Ferrante.

L’héroïne vit dans un quartier misérable de Bari, sa famille est très pauvre. Jeune adolescente, elle souffre surtout de voir la violence de son père à l’égard de sa mère qui est tout pour elle. Agata, la mère, est amoureuse de son mari malgré ce qu’elle endure et entièrement dévouée à ses enfants.

Rosa est l’aînée, la seule fille et doit aider dans la maison. Elle observe ses frères jouer et avoue à sa mère qu’elle aurait préféré être un garçon.

Dans ce quartier, les garçons traînent et les hommes travaillent ou font du trafic pour survivre. 

Un roman à l’écriture sèche et claquante, aux situations très réalistes qui traduisent avec succès l’ambiance de ce quartier de Bari.

J’ai lu assez vite ce roman, émue par la souffrance des femmes et l’histoire qui se répète parfois d’une génération à l’autre. Redemption et pardon sont présents aussi  dans cette histoire bouleversante.

Je découvre cette auteure pleine de talent que je vais suivre dorénavant.

Paru aux éditions Les Escales.