Des pages et des îles

Chronique de : Panique à Drouot d’Eric Mercier 

Résumé :

Alors qu’une vente aux enchères vient juste de prendre fin dans la luxueuse salle parisienne, un commissaire-priseur est retrouvé assassiné de la pire des façons : son corps enfermé dans une « vierge de Nuremberg », un instrument de torture du Moyen Âge particulièrement vicieux. Le commandant Frédéric Vicaux et son adjointe Laetitia Roux, de la Brigade criminelle de Paris, sont chargés de l’enquête. 

L’auteur :

Éric Mercier a travaillé 25 ans dans la finance avant de se reconvertir. Docteur en histoire de l’art et commissaire d’expositions, il manie érudition et suspense avec brio. Il a publié Dans la peau de Buffet (Anfortas, 2018), et Fauves (Éditions de La Martinière, 2021).

Ma chronique :

Un auteur que j’ai découvert avec son roman précédent « Fauves » et j’ai retrouvé ici le même cocktail réussi d’enquête haletante et d’immersion dans le monde de l’art.

Toujours aussi bien documenté sur le monde de l’art et des ventes, nous découvrons ici le métier des commissaires-priseurs, victimes d’un tueur particulièrement sauvage.

Pas de description trop détaillée des sévices commis par le tueur, donc pas trop « gore ». 

L’intrigue est très bien ficelée, les rebondissements nombreux et inattendus jusqu’à la fin du roman. Je n’ai pas vu venir le dénouement.

Le personnage du flic est attachant, sa part d’humanité contrebalance la noirceur des crimes.

En synthèse : bien documenté et suspense très efficace, foncez pour découvrir ce thriller.

Parution aux éditions de la Martinière le 9 septembre.

Notation :

Chronique de : Le feu du milieu de Touhfat Mouhtare 

Résumé :

Jeune servante dans la ville d’Itsandra, aux Comores, Gaillard grandit sous la protection de deux figures parentales : son maître, qui lui enseigne le Coran, et sa mère adoptive, qui lui conte les légendes héritées de ses ancêtres esclaves venus de l’autre côté de la mer. Un jour, dans le bois d’Ahmad, Gaillard rencontre Halima, jeune fille bien née qui tente d’échapper à un mariage forcé. Elles deviennent
amies …

L’auteure :

Née en 1986 à Moroni, aux Comores, Touhfat Mouhtare a grandi entre son île et plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Venue en France pour y poursuivre ses études, elle vit aujourd’hui dans le Val-d’Oise. Elle est l’autrice de deux livres publiés aux Comores : un recueil de nouvelles, Âmes suspendues (Coelacanthe, 2011), et un roman, Vert cru (KomEdit, 2018, mention spéciale du prix du Livre insulaire au salon d’Ouessant).

Chronique :

Un roman empreint d’une grande poésie qui se déguste et on en redemande.

Voici un audacieux mélange entre un conte oriental comme « Les mille et une nuits » et un récit initiatique. Habilement, l’auteure croise un récit onirique et des réflexions sur la vie des femmes.

Les deux héroïnes ont des parcours complexes et chahutés. Leur amitié et leur faculté de voyager dans le temps gomment leurs difficultés et ouvre des horizons plus joyeux.

Foisonnant et mystique, j’ai aimé la belle plume, le côté féérique et l’ouverture au monde.

Enchanteur et doté d’un grand souffle épique, ce conte initiatique se dévore.

À découvrir sans tarder aux éditions Le Bruit du Monde.

Notation :

Chronique de : Les gens de Mogador, Ludivine, tomes 3 et 4 d’Elizabeth Barbier 

Résumé :

Les seize ans frondeurs de Ludivine Peyrissac ne sont pas décidés à baisser pavillon devant qui que ce soit. M. Frédéric Vernet, maître du domaine de Mogador, un « beau parti », agace la jeune fille avec son air moqueur. Elle a une fortune suffisante pour vivre à sa guise et aucune envie de se passer au cou le licol du mariage.

Cette indépendance d’esprit, ces façons de « pouliche sauvage » séduisent Frédéric.

L’auteure :

Élisabeth Barbier est née à Nîmes en 1911. Après des études de lettres à Paris, elle s’est intéressée au théâtre. Installée à Avignon, elle fut l’amie des Pitoëff, de Jean Vilar, et participa à la création du festival. Elle était membre du jury du prix Fémina. Elle est décédée en 1996.

Ma chronique :

Romanesque à souhait, une saga familiale passionnante.

L’époque 1 avec Julia nous avait plongé dans le second empire, nous sommes maintenant dans la deuxième époque, fin dix-neuvième siècle au début du vingtième siècle, avec Ludivine, la jeune femme de Frédéric et la bru de Julia.

Au caractère bien trempé comme sa belle-mère, la jeune femme aime passionnément son mari et Mogador.

J’ai aimé les belles descriptions de la nature provençale, les liens avec le contexte historique et l’étude poussée de la place de la femme dans ces années.

Palpitant et plein de rebondissements dans cette période de l’affaire Dreyfus et de la guerre des Boers qui bouleversent le quotidien de la famille.

J’ai passé un beau moment de lecture, agréable et distrayant.

Que demander de plus ?

J’ai déjà hâte de me plonger dans la troisième et dernière époque, à paraître.

Les tomes 3 et 4 viennent de paraître aux éditions de L’Archipel, collection Archipoche.

Notation :

Chronique de : Bonne nuit ma douce de Julie Garcia (podcast) 

Résumé :

Noël 2021, Eléonore, son mari et leurs deux filles se rendent à Copenhague pour passer les fêtes. Le lendemain de leur arrivée, Céleste, la cadette, a disparu. Son lit est défait mais la chambre est vide. Les caméras de l’hôtel ne révèlent rien. Les clients sont alertés et une fouille de l’hôtel est lancée…

Casting et réalisation du podcast :

Au casting : Aurélia Ciattoni, Kevin Garnichat, Kahina Carina, Michel Bompoil, Ella Pellegrini, Samantha Guillemenot, Nicolas Ullmann, Benjamin Egner.

Réalisé par Charles de Cillia et Léa Marchetti avec un scénario de Coline Dussaud au studio Empreinte Magnétique d’Editis.

Ma chronique :

Un polar sous forme de podcast au suspense très efficace. J’ai été conquise.

C’est mon premier podcast littéraire, j’ai accroché rapidement. J’ai aimé le jeu des acteurs et l’ambiance renforcée par les bruitages très réalistes  :  tout est là pour nous accrocher à l’intrigue.

La tension est présente tout du long et la chute diabolique.

Découpé en dix audios d’une dizaine de minutes, un timing facile à insérer dans son quotidien.

Je vous le conseille.

Disponible sur toutes les plateformes de podcast et écouté sur Spotify.

Notation :

Chronique de : Point de fuite d’Elizabeth Brundage 


Résumé :

Lorsque Julian Ladd, en rentrant un soir de l’agence de pub où il travaille, découvre dans le journal l’avis de décès de Rye Adler, le passé refait lentement surface. L’appartement qu’ils partageaient à Philadelphie, les cours de photo qu’ils suivaient à l’atelier Brodsky, vingt ans plus tôt. Et surtout la belle Magda, leur condisciple, dont tous deux étaient tombés amoureux.

L’auteur :

Elizabeth Brundage est diplômée de l’université du Hampshire. Elle a étudié le cinéma à l’université de New York et a été membre de l’American Film Institute de Los Angeles. Elle vit près d’Albany, dans le nord de l’État de New York.

Ma chronique :

Un roman choral bluffant qui se dévore, je vous le recommande vivement.

Ce livre inclassable, mi thriller psychologique et mi portrait sans concession de notre société, est captivant.

L’univers de la photographie est le fil conducteur de l’histoire. Un média qui permet notamment de montrer la noirceur de ce monde et qui nous accroche à cette histoire racontée successivement par les héros, Julian, Rye, Simone, Magda et Théo. 

Les apparences sont souvent trompeuses, chaque personnage cache des secrets qui ont des impacts sur les autres.

J’ai vibré avec Magda, j’ai eu peur pour Théo, j’ai salué la force de caractère de Simone. Impossible de rester insensible aux événements vécus par chacun.

Le rythme très soutenu nous emporte dans un tourbillon infernal et on ne lâche pas le livre avant la fin.

Mon premier coup de cœur de la rentrée littéraire ♥️ 

Paru aux éditions de la Table Ronde

Notation :