Des pages et des îles

Rétrospective et coups de cœur 2014

Une très belle année littéraire 2014 avec ma participation au prix des lecteurs des éditions Points et de nouveaux partenariats avec des maisons d’éditions.

Merci aux maisons d’éditions qui m’ont permis de faire de si belles découvertes : Denoël, Folio, l’Archipel, Liana Levi, Sabine Wespieser et Points. Merci aussi à Libfly.

 

Dédicace spéciale à :

L’Ivresse du livre, ma librairie préférée

Mes deux blogs de référence : Carnets de lecture de Sophie et Sur le route de Jostein

Bien sûr un merci spécial à Mathilde, Sophie et Mariam : elles se reconnaîtront !

 

Mes dix romans préférés pour 2014 :

  1. L’épouse hollandaise d’Eric McCormack    –critique ici
  2. Joujou de Ève de Castro  –critique ici
  3. L’heure indigo de Kristin Harmel  –critique ici
  4. Peine perdue d’Olivier Adam  –critique ici
  5. Le peintre d’éventail de Hubert Haddad  –critique ici
  6. Marina Belleza de Sylvia Avallone  –critique ici
  7. Le livre des secrets de Fiona Kidman  –critique ici
  8. Angélique Le chemin de Versailles d’Anne Golon  –critique ici
  9. Le grand cœur de Jean-Christophe Ruffin
  10. Les douze tribus d’Hattie d’Ayana Mathis  –critique ici

Les heures lointaines de Kate Morton

Les heures lointaines
Les heures lointaines

Résumé :

Tout commence par une lettre égarée pendant près d’un demi-siècle et qui ne parviendra que bien des années plus tard à sa destinataire… Lorsqu’elle reçoit un courrier en provenance du Kent qui aurait dû lui arriver cinquante ans auparavant, Meredith Burchill révèle à sa fille Edie un épisode de sa vie qu’elle avait gardé secret jusqu’alors. En septembre 1939, comme beaucoup d’autres enfants, Meredith avait été évacuée de Londres et mise à l’abri à la campagne. Recueillie par des aristocrates du Kent dans le château de Milderhurst, elle était devenue l’amie de l’excentrique et talentueuse Juniper, la cadette de la famille. Pourquoi Meredith a-t-elle dissimulé son passé à sa propre fille ? Et pourquoi n’est-elle pas restée en contact avec Juniper, devenue folle après avoir été abandonnée par son fiancé ?

L’auteur :

À 29 ans, l’Australienne Kate Morton écrit Les Brumes de Riverton, qui connaît un succès mondial. Son deuxième roman, Le Jardin des secrets, lui a permis de confirmée son talent et sa place sur la scène littéraire internationale. Fascinée par l’époque victorienne, elle prépare un doctorat sur le gothique dans la littérature contemporaine.

Mon avis :

Un gros pavé passionnant qui se dévore.

Du mystère, du suspense et une reconstitution historique autour de la deuxième guerre mondiale : ce sont les principaux ingrédients de ce roman.

Eddie, l’héroïne, est la fille de Meredith, fillette transplantée à la campagne pour échapper aux risques de bombardements sur Londres. Quittant son quartier londonien, elle se retrouve dans une famille aristocratique à la campagne. Elle est accueillie par Juniper, jeune fille fantasque dont elle devient la meilleure amie. Quand ses parents viennent la chercher, la fillette ne veut pas rentrer : au château, elle s’est découvert une passion pour la littérature et le piano. Ses parents, d’un autre milieu, ne voient pas ces passions d’un bon œil. Juniper, la soutient et l’encourage à écrire malgré la réticence de sa famille. Un mystère entoure la vie de Juniper et de ses sœurs jumelles.

Les livres sont aussi au cœur du récit : Eddie est éditrice, quand elle visite les sœurs, elle s’aperçoit que leur père a écrit un livre qu’elle adore et qui est un classique. Quelle coïncidence !

L’histoire alterne entre la période vécue par Meredith, la deuxième guerre mondiale, et aujourd’hui, avec les recherches entreprises par Eddie. Celle-ci cherche à comprendre ce qui s’est passé au château pendant que sa mère y était. Comment vivait-elle avec les trois sœurs ? L’intrigue se met en place doucement, lentement même puis le rythme s’intensifie et nous capte, les secrets enfouis ne se livrant pas trop vite. L’histoire complexe, entremêle des références au passé et à la vie d’Eddie aujourd’hui. On a hâte de dénouer tous ces fils et de tout comprendre.

Une fine analyse psychologique des personnages et des rebondissements multiples tiennent le lecteur en haleine.
Premier roman de cette auteure, j’en lirai d’autres.

Je vous le conseille.

Notation :

Joujou de Ève De Castro

Joujou de Ève De Castro
Joujou de Ève De Castro

Résumé :

Russie polonaise, 1741. Tombée dans la misère, la comtesse Boruwlaska vend son fils à une amie fortunée comme jouet humain. À neuf ans, Joseph a la taille d’un enfant à la naissance. Idéalement proportionné, les traits fins, ravissant. C’est une « réduction humaine », un lilliputien. Doué d’une intelligence exceptionnelle. Un monstre parfait.

L’auteur :

Eve de Castro est écrivain et scénariste. Elle a notamment signé Les Bâtards du soleil (1987), Ayez pitié du cœur des hommes (prix des Libraires 1992), Nous serons comme des dieux (1996), Le Soir et le matin suivant (1998), Le Peseur d’âmes (2002) et, aux Éditions Robert Laffont, La Trahison de l’ange (2006), Cet homme-là (2010) et Le Roi des Ombres (2012).

Mon avis :

Érudit, dépaysant et très bien écrit : que demander de plus ?

Un incroyable destin ce “joujou”, sa vie est une histoire extraordinaire.

Un récit qui nous plonge dans le parcours d’un tout petit homme ,par la taille, mais immense par son talent, le contraste est d’autant plus saisissant.

Le plus incroyable, il est important de le mentionner, c’est que cette histoire est véridique, l’auteur ayant pioché dans ses mémoires pour l’écrire.

Joseph, abandonné par sa mère qui ne pouvait plus l’élever, devient un objet de compagnie de plusieurs nobles dames qui ne résistent pas au plaisir de l’exhiber pour attirer des visiteurs. Il devient la coqueluche des grands de ce monde tout en restant à leurs yeux un être subalterne. L’amour le transformera et lui donnera des ailes : pour plaire à sa belle et gagner leur pitance, il va apprendre la musique et les langues des pays qu’ils vont traverser. Très doué, Joseph éblouit son monde mais parviendra-il à toujours garder l’amour de ses proches ?

Un livre que j’ai lu vite, difficile à poser, on est tellement capté par l’histoire de ce nain devenu l’égérie des grands personnages du dix-huitième siècle. Un grand souffle romanesque habite cette épopée, l’écriture est très fluide et brillante.

Ce serait vraiment dommage de passer à côté de ce grand livre.

Un coup de cœur.

Merci Mathilde : elle se reconnaîtra.

Notation :

Vivement l’avenir de Marie-Sabine Roger

Vivement l'avenir
Vivement l’avenir

Résumé :

Dans une petite ville de province, trois trentenaires paumés vont se rencontrer et prendre en charge un jeune homme handicapé physique et mental, considéré par tous comme un monstre. Un roman chaleureux, drôle et d’une justesse rare sur notre époque. Dans la lignée de « La Tête de friche », précédent roman de Marie-Sabine Roger. Prix des Hebdos en région et Prix handi-Livres.

L’auteur :

Née en 1957, Marie-Sabine Roger écrit pour tous les publics : bien connue pour son œuvre de littérature jeunesse et ado, elle n’en est pas moins célébrée pour tous ses romans, dans lesquels elle dresse un portrait saisissant des déboires de la condition humaine. En 2008, la parution de “La Tête en friche” connaît un grand succès.

Mon avis :

Un récit rempli d’humanité qui fait mouche et nous touche.

Une auteure que j’affectionne particulièrement pour son réalisme teinté d’optimisme et cela fait du bien dans cette époque morose.

Trois jeunes, deux garçons et une fille, traînent leur désarroi et ennui dans une petite ville. Les deux garçons se connaissent depuis la maternelle, vivotent aux crochets de leurs parents sans but. La jeune fille Alex, garçon manqué, s’est fait embaucher dans une usine et trouvé une chambre dans une maison où vit également un adulte handicapé mental bousculé par ses proches. Elle se prend d’amitié pour Roswell, surnom donné à celui que son frère et belle-sœur nomme plus méchamment le monstre. S’il est différent mentalement, il l’est aussi physiquement : rabougri, maigre et baveux. Pourtant, dès qu’Alex lui raconte des histoires, lui, répond par des poèmes et chansons. Elle qui n’aime pas s’attacher, passe de plus en plus de temps avec “neuneu” le monstre. En se promenant avec lui, elle rencontre les deux autres jeunes.

Chacun est écorché et triste, quoi faire de leur vie ?

Trente ans et pas d’avenir.

Cette rencontre va tout bousculer heureusement et leur rendre l’espoir. Ils vont prendre leur vie en main.

Un livre plein d’espoir, d’amour et d’amitié.

Un texte qui rassure sur nos semblables et donne envie d’avancer.

Bravo, une fois de plus, Marie-Sabine Roger.

A lire de toute urgence !

Notation :

L’épouse hollandaise d’Eric McCormack

L'épouse hollandaise d'Eric McCormack
L’épouse hollandaise d’Eric McCormack

Résumé :

Rachel, la mère de Thomas, a partagé sa vie avec deux hommes. Tous deux s’appelaient Rowland Vanderlinden. Le premier, parti pour un long voyage, n’est jamais revenu. Le second, elle l’a aimé passionnément, sans poser aucune question. Quelle est l’identité de cet imposteur ? Et qu’est-il arrivé au premier Rowland Vanderlinden ? Thomas est déterminé à percer les secrets de ce double mystère…

L’auteur :

Eric McCormack est né en Ecosse. Il a émigré au nord du Canada en 1966 et a étudié à l’Université du Manitoba et à Glasgow. Il est spécialiste du 17ème siècle et de littérature contemporaine. Depuis 1970, il est installé dans l’Ontario et enseigne à l’Université Saint-Jerome à Waterloo.

Mon avis :

Un excellent roman rempli de mystères et très attachant.
Une histoire complexe, pleine de rebondissements avec des personnages forts : je ne vous détaillerai pas le récit qui est tellement riche. A vous de le découvrir.

Thomas, au seuil de la mort, raconte la vie de sa mère Rachel, qui a épousé un homme puis a vécu avec un second se faisant passer pour son mari. Quand le deuxième Rowland se présente chez elle : elle lui ouvre grand sa porte et sa maison. Son mari était parti loin puis lui adresse une lettre en lui annonçant son retour mais ce n’est pas lui qui se présente, bien que sa femme l’accepte immédiatement, tout en lui disant de ne rien lui révéler sur son passé.

Pourquoi accepter un inconnu dans sa maison ? Quels secrets cachent ces deux êtres ?

Qu’est devenu son mari ?

Quand elle parvient à un âge avancé, Rachel demande à son fils Thomas de partir à la recherche de Rowland le premier, son père. Cette quête va le conduire au bout du monde dans des contrées reculées.

Pour la suite, je vous engage à lire ce roman.

Si vous aimez les grands récits qui dépaysent tout en étant très érudits et bien écrits : précipitez-vous.

Un grand roman d’aventure et un beau portrait de femme. Vous ressortez de ce livre bouleversé et rempli d’une envie de grands voyages.

Spéciale dédicace à Mariam de la librairie “l’ivresse du livre” qui m’a permis de découvrir ce texte.

 

Notation :