Des pages et des îles

La ville orpheline de Victoria Hislop

La ville orpheline
La ville orpheline

Résumé :

Chypre, été 1972. La ville de Famagouste héberge la station balnéaire la plus prisée de la Méditerranée, rayonnante et bénie des dieux, où Chypriotes grecs et turcs vivent en parfaite harmonie. Un couple ambitieux y ouvre Le Sunrise, hôtel dont le luxe surpasse tous les autres. Lorsqu’un putsch grec plonge l’île dans le chaos, celle-ci devient le théâtre d’un conflit désastreux. Famagouste est bombardée. Quarante mille personnes, n’emportant que leurs biens les plus précieux, fuient l’armée en marche. Parmi eux, Aphroditi, contrainte de suivre son mari sans savoir si elle pourra un jour revoir son amant. Dans la ville désertée, seules deux familles demeurent : les Georgiou et les Özkan.

L’auteur :

Diplômée de littérature anglaise de l’université d’Oxford, Victoria Hislop vit entre l’Angleterre et la Crète, et parle français couramment. Best-seller international, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde, son premier roman L’Île des oubliés a conquis plus de 500.000 lecteurs et a été couronné par le Prix des Lecteurs du Livre de poche.

Mon avis :

Un formidable roman !
Tout y est : une belle histoire qui côtoie la grande histoire, du drame, de l’amour et des personnages hauts en couleur.

J’ai adoré !

Mais encore me direz-vous ? De très beaux portraits de femme avec Aphroditi la jeune épouse délaissée qui au départ a tout pour être heureuse : argent, éducation et beau mariage. Mais l’époux s’intéresse plus à ses hôtels qu’à son épouse. Irini et Emine, l’une d’origine grecque et l’autre turque sont très proches : des enfants du même âge et une histoire commune. Lorsque tout va basculer, la guerre va les rapprocher encore alors que le conflit oppose leurs deux peuples. Leur survie est aussi à ce prix. Markos, le fils préféré d’Irini, est un personnage important que l’on suit et qui évolue face aux dramatiques événements.

Le fond historique est très documenté et rend le récit instructif tout en étant très fluide.

Un livre captivant qui tient en haleine tout au long de l’histoire : difficile à poser, mon grand plaisir le retrouver pour poursuivre ma lecture.
Victoria Hislop est très douée : je dis bravo. Un très bon livre à mettre dans toutes les mains.

Merci Mathilde pour le conseil.

Notation :

Les quatre filles du révérend Latimer de Colleen McCullough

Résumé :

Les quatre filles du révérend Lartimer
Les quatre filles du révérend Lartimer

Australie, début du XXe siècle. Les sœurs Latimer sont au nombre de quatre : Edda et Grace, les aînées, sœurs jumelles nées de la première union de leur père, un pasteur dont l’épouse est morte en couches ; Heather et Kitty, des jumelles également, filles de l’ancienne gouvernante du presbytère qui a épousé le révérend en secondes noces. En 1925, les sœurs âgées de 18 et 19 ans fuient l’austérité du presbytère et l’autorité maternelle pour se former au métier d’infirmière dans l’hôpital de leur ville natale, en Nouvelle-Galles du Sud. Là, chacune pourra aussi laisser libre cours à ses aspirations personnelles, dont la recherche de l’amour. Mais la Grande Dépression n’est pas loin, qui pourrait balayer bien des rêves d’émancipation dans une société encore très patriarcale…

L’auteur :

Née en 1937 à Wellington, en Australie, Colleen McCullough choisit à 37 ans de se consacrer à plein temps à l’écriture. Après des études de neurophysiologie, elle a d’abord exercé la profession d’infirmière, travaillé à l’Institut pour l’enfance de l’université de Londres puis enseigné à l’école de médecine de Yale. Elle publie son premier roman Tim en 1974, trois ans avant Les oiseaux se cachent pour mourir. Elle est décédée sur l’île de Norfolk le 29 janvier dernier, à l’âge de 77 ans.

Mon avis :

Je n’avais pas lu cette auteure depuis son best-seller « les oiseaux se cachent pour mourir » et grâce aux éditions de l’Archipel, j’ai pu découvrir son dernier livre.

Voici une nouvelle saga qui se passe en Australie et met en scène quatre filles qui ont le même père mais celui-ci se remarie après le décès de son épouse et sa deuxième femme met au monde aussi des jumelles. Toutes les quatre sont très liées et se soutiennent même face à leur mère et belle-mère, celle-ci faisant de grandes différences et affichant une préférence pour Kitty jusqu’à l’étouffer. Pour y échapper et aussi devenir décisionnaire de leur vie, elles décident de devenir infirmière. Dans les années 20, la condition de la femme était difficile et avoir un métier reconnu devrait les libérer. Chacune suit son chemin tout en restant solidaire avec ses sœurs.

J’ai aimé dans ce livre la description du contexte historique : la crise financière de 29 et ses conséquences mondiales, la place de la femme à cette époque et l’Australie dans ses années.

En résumé : une belle saga bien racontée, instructive et qui dépayse, un bémol sur un rythme un peu lent par moment.

A vous de décider maintenant.

Merci aux éditions l’Archipel pour cette lecture.

 

Notation :

Nora ou le paradis perdu de Cécilia Samartin

Nora ou le paradis perdu
Nora ou le paradis perdu

Résumé :

Cuba, 1956. Nora et Alicia, deux cousines très proches et complices, vivent une enfance heureuse et insouciante. Mais la révolution éclate, et Fidel Castro accède au pouvoir. Un climat de peur, nourri par la répression, s’installe peu à peu. Nora émigre alors aux États-Unis, laissant Alicia derrière elle, qui s’apprête à vivre des heures sombres à La Havane. Tandis que Nora, bien nostalgique de son pays natal, s’accommode peu à peu de cet environnement nouveau, Alicia subit les coups durs, dans un Cuba où la situation se détériore. Grâce aux lettres qu’elles continuent d’échanger, Nora comprend que la vie d’Alicia est devenu un enfer. Elle décide alors de retourner à la Havane pour lui venir en aide.

L’auteur :

Cécilia Samartin est née en 1961 à La Havane, pendant la révolution cubaine. Ses parents se réfugient aux États-Unis alors qu’elle est encore bébé. Elle grandit à Los Angeles, où elle étudie la psychologie avant de devenir thérapeute, œuvrant principalement auprès de la communauté latino. Traduits dans 18 pays, ses romans, Le Don d’Anna, La Belle Imparfaite, Rosa et son secret et La Promesse de Lola (L’Archipel, 2010 à 2014), ont conquis un large public.

Mon avis :

De nouveau conquise par ce roman, comme par le précédent « La promesse de Lola ».

Avec ces deux destins éclatés lors de la révolution cubaine, Cécilia Samartin nous livre son livre le plus personnel, empreint des parfums de son ile natale.

Ce qui fait la force de ce livre, c’est la restitution de l’ambiance cubaine, on est immergé dans cette ile et on partage le quotidien difficile de ses habitants.

Beaucoup d’émotion pendant cette lecture, quand on rentre dans un roman de Cécilia, on est capté par la musique de ses mots, par la beauté de ses personnages et comme envouté. L’histoire coulisse parfaitement et les héroïnes ainsi que le peuple de Cuba nous semblent tellement proches. On ressent beaucoup d’empathie pour tous ces destins meurtris par la révolution.

Les deux cousines Nora et Alicia, sont séparées lorsque la famille de Nora part aux États-Unis. Elles vont continuer pendant des années à s’écrire, leur mode de vie devient de plus en plus éloigné. Pourtant, elles continuent à correspondre au fil des années. Beaucoup de changements pour chacune mais pas dans le même sens. À Cuba, la situation empire, la vie est dure. Une situation difficile pour Nora qui n’oublie pas ses racines.

Je vous encourage vivement à découvrir ce roman qui nous en apprend beaucoup sur la vie cubaine et nous émeut tellement.

Cécilia Samartin est une auteure touchante et sensible qui évoque avec passion sa tendresse pour son ile natale et ses origines. J’ai pu échangé avec elle lors de la rencontre organisée par l’Archipel. Une rencontre riche culturellement et émotionnellement, on retrouve en discutant avec Cécilia, la sensibilité si présente dans ses récits.

Vous l’aurez compris : ne pas rater cette pépite et la conseiller à tous ses amis.

Encore merci aux éditions l’Archipel pour cet ouvrage.

 

Notation :

Younger de Pamela Redmond Satran

Younger
Younger

Résumé :

Alice, quarante-quatre ans, s’ennuie. Maintenant qu’elle est divorcée et que sa fille a quitté la maison pour faire du volontariat en Afrique, elle rêve de changer de vie. À la veille du Nouvel An, elle part retrouver son amie Maggie à Manhattan. Cette dernière prend les choses en main au cours d’une séance de transformation : coupe de cheveux, maquillage, tenue… Métamorphosée en jeune femme, Alice a du succès et rencontre Josh, un bel étudiant qui pourrait être son fils. Se prenant au jeu, elle décroche un job d’assistante marketing dans la maison d’édition où elle avait commencé à travailler vingt ans plus tôt. Tout le monde lui donne vingt-neuf ans, y compris Josh, de plus en plus amoureux.

L’auteur : Pamela Redmond Satran est l’auteur de plusieurs romans à succès et collabore régulièrement à Glamour, Redbook et Parenting. Elle vit à New York avec son mari et leurs trois enfants.

Mon avis :

J’ai passé un bon moment avec ce livre que je pensais léger et sans prétention comme un livre « plage » mais qui finalement a fait écho à certaines situations vécues. En plus, c’est bien raconté et se lit vite.

Un point de départ plutôt étonnant : une quadragénaire dont la vie s’étiole change de style et rajeunit. Ce qui est intéressant c’est que son nouveau look va bouleverser son mental et sa vision de la vie. Elle va s’affirmer et prendre sa vie en main.

C’est ce côté de l’histoire qui m’a intéressée car certaines situations peuvent paraître plus ou moins crédibles mais son nouveau tempérament va faire la différence et c’est c’est cela le plus important.

Alice va être aidée par Maggie sa meilleure amie, une artiste anti conformiste qui va changer aussi. Son entourage ne sortira pas indemne de sa transformation. Pour le meilleur ou pour le pire ? A vous de le découvrir.

Une lecture parfaite pour l’été : pour les quadragénaires, les trentenaires et pourquoi pas pour les jeunes filles aussi. Toutes les générations vont s’y retrouver. Un vent d’optimisme souffle au travers de ce récit : profitez-en.

Si je devais changer quelque chose, ce serait la couverture : trop « girly » et qui ne reflète pas le cœur de l’histoire plus subtile qu’il n’y paraît.

Merci aux Editions Denoël.
Editions Denoël
Collection Histoire romanesque
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Arnaud Baignot et Perrine Chambon

Notation :

Qui a tué Celia Steinhauser de Susan Crawford

Qui a tué Celia Steinhauser
Qui a tué Celia Steinhauser

Résumé :

Ce pourrait être une fin d’après-midi banale, dans une banlieue banale de Manhattan. Et pourtant, tout est plus vibrant, plus aigu, plus dérangeant. Dana se réveille au bord de la crise qui ne tardera plus à la faire basculer dans l’exaltation mentale, celle des bipolaires comme elle. Au même moment, à quelques pas de là, la police découvre une femme dans une flaque de sang, chez elle, assassinée. C’est Celia Steinhauser, l’amie de Dana. Et Dana est la dernière personne à l’avoir vue cette après-midi-là…

L’auteur :

Susan Crawford a grandi en Floride. De son enfance passée à l’ombre des banyans, elle a gardé le goût des histoires mystérieuses. Enseignante et membre d’un club d’écrivains, elle vit aujourd’hui à Atlanta. « Qu’est-il arrivé à Celia Steinhauser ? » est son premier roman.

Mon avis :

Un très bon suspense qui combine enquête policière et analyse psychologique.

Dana, l’héroïne, a de nombreux soucis psychologiques depuis son adolescence, Sa mère l’interne lorsqu’elle est jeune fille après sa tentative de suicide. Ensuite, elle devient l’épouse modèle d’un avocat fiscaliste et la mère d’un garçon qui part étudier laissant ses parents seuls et surtout une mère désœuvrée.

Elle sympathise avec Celia sa voisine, esseulée aussi depuis que ses adolescents sont partis. Tout bascule lorsque Celia est retrouvée assassinée , Dana est la dernière à l’avoir vue vivante.

Débute alors une enquête passionnante dans laquelle Dana est au centre : que s’est-il passé ce soir là ? Celia était-elle vraiment une amie ?

J’avais envie de soutenir Dana si fragile, j’ai bien aimé aussi l’inspecteur Moss terriblement humain et embarqué à titre personnel dans cette histoire.

Des personnages très attachants, une peinture de la société américaine type « Desperate Housewives » et un bon suspense : tous les ingrédients pour passer un très bon moment de lecture.

Je vous le recommande.

Merci aux Editions Mosaïc.

 

Notation :