Des pages et des îles

Peter Behrens : Les insouciants

Les insouciants
Les insouciants

Résumé : Billy Lange naît en 1909 sur l’île de Wight, où son père est skipper pour le compte d’un riche baron juif allemand. Enfant, il est fasciné par la fille du baron, l’insaisissable et volontaire Karin von Weinbrenner. Après la Première Guerre mondiale qui contraint la famille Lange à émigrer, le hasard réunit de nouveau Billy et Karin sur la propriété du baron, près de Francfort. Dès lors, au fil des ans, tandis que la société perd ses repères moraux et que l’Allemagne marche vers le second conflit mondial, ils se découvrent des points communs : le jazz, la vitesse, un tenace rêve d’évasion… Et, face à la montée du nazisme, aux traitements infligés au baron et à son entourage, les deux jeunes gens restent taraudés par une même question : faut-il rester ou se résoudre à fuir ?

L’auteur :

Peter Behrens est né en 1954 à Montréal, où il a grandi. Son premier recueil de nouvelles, Night Driving, a paru en 1987. Il a ensuite publié dans diverses revues et anthologies. Un temps professeur de creative writing à l’université de Stanford, il a également travaillé comme scénariste.

 

Mon avis :

Un grand souffle épique traverse cette épopée, j’ai beaucoup aimé.

Une belle histoire d’amour dans un contexte historique trouble : voilà tous les ingrédients réunis pour accrocher le lecteur et c’est réussi.

J’ai tout de suite été happée par ce récit intelligemment construit qui nous entraîne entre l’Irlande, l’Angleterre et l’Allemagne. Lorsque le roman démarre, nous sommes en 1909, l’année de naissance du héros, Billy, puis au chapitre suivant les années ont défilé pour nous positionner en 1938.

Tout au long du récit, l’auteur continue d’alterner les époques, ce qui contribue au rythme du livre. On est « pendus » à l’histoire, difficile de décrocher : je vous aurais prévenu, une fois entamé on devient addict.

Les insouciants, un titre en écho avec la résistance du père de Billy ou bien reflétant les tentatives de rester libre de nos deux héros Billy et Karin. Dans cette période d’avant-guerre, avec la montée du nazisme, la vie devient de plus en plus dure pour les deux jeunes gens. Comment survivre dans cet environnement qui se dégrade ?

La jeunesse et la fougue de Karin entraînent Billy qui fera tout pour celle dont il est amoureux.

Des personnages attachants, une belle histoire, un récit captivant : n’hésitez pas.

 

Merci Anaïs pour cette découverte.

 

Notation :

Christophe André : 3 minutes à méditer

3 minutes à méditer
3 minutes à méditer

Présentation : Voilà plus de deux mille ans que l’on médite, en Orient comme en Occident. Aujourd’hui, les bénéfices de la méditation sont confirmés par de nombreuses études scientifiques. Laïque et accessible, la méditation de pleine conscience se pratique dans les cabinets des médecins, à l’école, dans l’entreprise ou chez soi. Nous offrant sérénité, force et lucidité, elle nous aide aussi à résister aux maux de notre époque :égoïsme, matérialisme, dispersion digitale. Issu de l’émission de France Culture Trois minutes à méditer, ce livre propose 40 exercices pour prendre conscience de notre état intérieur, écouter la rumeur du monde ou contempler la nature. Véritable traité pour entrer en amitié avec soi-même et avec le monde, il nous invite à un fascinant entraînement de l’esprit.

L’auteur :

Christophe André est né à Montpellier d’un père marin et d’une mère institutrice. Il exerce dans le Service Hospitalo-Universitaire de l’hôpital Sainte-Anne à Paris, au sein d’une Unité de Psychothérapie Comportementale et Cognitive, spécialisée dans le traitement et la prévention des troubles émotionnels, anxieux et dépressifs.

 

Mon avis :

Accessible et très didactique, je conseille à tous ceux qui ont envie de débuter en méditation.

Cela explique sûrement pourquoi cette émission de France Culture, l’été dernier, fait partie des émissions les plus écoutées en podcasts. Une belle initiative des Éditions l’Iconoclaste qui depuis des années suivent et éditent Christophe André.

Le premier message : méditer est simple, c’est un entraînement de l’esprit qui conduit à être présent à notre vie.

Dans l’introduction, l’auteur nous explique comment il est venu à la méditation et ce que cela lui a apporté. Des études ont démontré les bénéfices de cette pratique : amélioration de l’immunité, moins de stress et stabilité attentionnelle. On apprend à mieux se connaître, à se rendre présent à sa vie et à ce que l’on fait. On gagne en lucidité et on écoute ce qui se passe en nous.

Quarante petites méditations proposées (avec un CD) préfacées par une citation illustrant le thème.

Mes deux « chouchous » : « Trois bonheurs » et « Sourire ».

 

Pour en savoir plus sur Christophe André, le lien vers son site : http://christopheandre.com/WP/

Et voilà le lien vers les podcasts de France Culture :

https://www.franceculture.fr/emissions/trois-minutes-mediter

L’auteur nous recommande ce site pour plus d’informations sur la méditation de pleine conscience : http://www.association-mindfulness.org

 

Vous retrouverez les livres de Christophe André sur le site des Éditions l’Iconoclaste.

 

Merci Audrey pour cette expérience.

 

Notation :

Martha Batalha : Les Mille Talents d’Eurídice Gusmão

Les Mille Talents d'Eurídice Gusmão
Les Mille Talents d’Eurídice Gusmão

Résumé

L’histoire d’Eurídice Gusmão, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à qui on explique qu’elles ne doivent pas trop penser. Et qui choisissent de faire autrement… Responsable de l’augmentation de 100 % du noyau familial en moins de deux ans, Eurídice décida de se désinvestir de l’aspect physique de ses devoirs matrimoniaux. Comme il était impossible de faire entendre raison à Antenor, elle se fit comprendre par les kilos qu’elle accumula. C’est vrai, les kilos parlent, les kilos crient, et exigent – Ne me touche plus jamais. Eurídice faisait durer le café du matin jusqu’au petit déjeuner de dix heures, le déjeuner jusqu’au goûter de quatre heures, et le dîner jusqu’au souper de neuf heures. Eurídice gagna trois mentons. Constatant qu’elle avait atteint la ligne, cette ligne à partir de laquelle son mari ne s’approcherait plus d’elle, elle adopta à nouveau un rythme alimentaire sain.

 

L’auteur :

Née au Brésil et diplômée en littérature et journalisme. Best-seller au Brésil, ce livre est son premier roman.

 

Mon avis :

Je vous avoue que l’on passe par différents états lors de cette lecture : on se dit, mais quel goujat le mari d’Euridice ! Cela frôle le harcèlement envers sa femme. Puis on se rend compte que la gentille épouse a des ressources. Beaucoup de talents cachés qui ne demandent qu’à éclore.

Oui mais comment faire avec un époux qui veut une femme soumise, dédiée uniquement au bonheur de son mari

et ses enfants ?

Heureusement la vie est pleine de surprises qu’Euridice saura accueillir et utiliser pour transformer sa vie.

Une épopée pleine de charme, gaie et remplie d’humour.

Le contenu du roman est tonique comme les couleurs de la couverture. L’optimisme est de rigueur et cela ne plait pas toujours aux héros masculins. Tant pis pour eux car nous, les femmes, on se régale !

 

Un premier roman brésilien qui se lit vite et avec plaisir.

Merci aux éditions Denoël.

 

Éditions Denoël – parution le 12/1/2017

Traduction du portugais (Brésil) par Diniz Galhos

 

Notation :

Dominique Fortier : La porte du ciel

La porte du ciel
La porte du ciel

Résumé : Au coeur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.

 

L’auteur :

L’auteur est née est au Québec et vit aujourd’hui à Outremont. Après un doctorat en littérature française, elle exerce notamment le métier de traductrice. Son livre « Au péril de la mer » publié en 2015 a obtenu un prix littéraire équivalent au Goncourt au Canada.

Mon avis :

Poétique et émouvant, ce fut pour moi une belle découverte. Merci aux « Éditions Les Escales » de me l’avoir adressé. Les Escales publie des romans francophones depuis mars 2016 seulement. Un voyage plus intime avec des odyssées modernes, des secrets de famille pour rêver et s’évader : tel est le programme de cette collection.

Voici donc un texte délicat et subtil qui nous emporte aux États-Unis pendant La guerre de Sécession.

Deux personnages principaux : une jeune fille noire Eve et Eleanor blanche et de bonne famille; le père d’Eleanor, décide d’adopter la petite Eve qui devient alors une compagne de jeu et la poupée d’Eleanor. Quel est le statut pour cette fillette ? Lorsque les agents du recensement passent, ils décident de la compter pour une demi personne. Pourtant elle n’est plus esclave.

Elles grandissent et sont confrontées à la guerre; en attendant le retour des hommes elles brodent et préparent des courtepointes. L’auteur nous décrit ici la vacuité de la vie des femmes blanches riches.

Un récit construit à plusieurs voix, nos deux héroïnes, June l’esclave noire et une voix mystérieuse qui ressemble à un chant.

Une écriture maîtrisée et délicate rend la lecture agréable et très fluide.

À vous de vous y plonger maintenant et je vous souhaite d’y prendre le même plaisir que moi.

 

Merci aussi à Babelio.

Parution le 11 janvier Les Escales domaine français.

 

Notation :

Karin Kalisa : La mélodie familière de la boutique de Sung

La mélodie familière de la boutique de Sung
La mélodie familière de la boutique de Sung

Résumé : Lorsque la grand-mère de Minh donne un spectacle de marionnette vietnamienne à la fête de l’école, personne ne soupçonne que le quartier de Prenzlauer Berg va en être bouleversé. Et pourtant, dans ces rues de l’ancien Berlin-Est, la part d’Asie ressurgit, insufflant un nouveau sens de la communauté. C’est l’effet papillon assuré. Bientôt, les habitants sont coiffés de chapeaux de paille pointus, des légumes méconnus apparaissent dans les assiettes, des ponts de bambou relient les maisons de toit en toit.

 

L’auteur :

Née en 1965, Karin Kalisa a vécu à Hambourg, Tokyo et Vienne avant de s’installer à Berlin. Elle est linguiste, philosophe et spécialiste de la culture classique. La Mélodie familière de la boutique de Sung est son premier roman.

 

Mon avis :

Une histoire douce et tendre : un grand vent d’optimisme souffle dans cette fresque et comme c’est agréable !

Dans un quartier de Berlin, un petit garçon, Minh le fils de Sung, doit apporter à son école un objet qui représente ses origines : le Vietnam. Tous deux sont nés ici en Allemagne bien qu’ils soient très bruns avec des yeux en amande. La grand-mère de Minh lui propose de l’accompagner à l’école avec une marionnette en bois qui vient raconter une histoire de son pays aux enfants. Un récit qui émeut petits et grands.

Hien, La grand-mère accompagnait son grand-père marionnettiste lorsqu’elle était petite, quand la guerre lui permettait. La marionnette et Hien arriveront ensuite à Berlin dans les années 80.

Ce que je peux vous dire c’est que les habitants de ce quartier vont se transformer, rêver d’Asie, porter des chapeaux de paille et manger des fruits exotiques.

La couverture illustre bien le thème principal de ce beau roman : le choc des cultures, le partage et le lien entre les peuples.

En le refermant on a envie de :

  • Parler à ses voisins
  • Partir au Vietnam
  • Découvrir ce quartier de Berlin
  • Partager ses recettes préférées, manger au soleil …

Bref vivre comme on a envie et se faire plaisir.

Une lecture douceur que j’ai dégustée avec délectation et en prenant mon temps pour que cela dure plus longtemps.

Une bulle de poésie et de légèreté qui comblera tous les lecteurs qui ont gardé leur âme d’enfant.

Évadez vous grâce à Karin Kalisa.

 

Merci aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :