Des pages et des îles

Han Kang : Leçons de grec

Leçons de grec
Leçons de grec

Résumé :

Leçons de grec est le roman de la grâce retrouvée. Au cœur du livre, une femme et un homme. Elle a perdu sa voix, lui perd peu à peu la vue. Les blessures de ces personnages s’enracinent dans leur jeunesse et les ont coupés du monde. À la faveur d’un incident, ils se rapprochent et, lentement, retrouvent le goût d’aller vers l’autre, le goût de communiquer. Plus loin que la résilience, une ode magnifique à la reconstruction des êtres par la plus célèbre des romancières coréennes, Han Kang.

 

L’auteur :

Han Kang est née en 1970 en Corée du Sud. Elle enseigne actuellement dans le département de Creative writing du Séoul Institute of Arts. Traduits dans le monde entier, plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma.

 

Mon avis :

Merci aux Éditions du Serpent à plumes pour ce beau texte paru le 17 août.

Un ouvrage difficile à commenter car il s’apprécie autant pour sa forme que pour son fond. C’est mon ressenti après lecture : une écriture poétique et aérienne, associée à un rythme très lent, interpellent davantage le lecteur que l’intrigue.

Le professeur de grec perd la vue et la femme, son élève, ne parle plus. Deux êtres différents qui se retrouvent grâce aux leçons de grec. Chacun a sa vie, ses douleurs et des difficultés pour communiquer.

Petit à petit les leçons et cette passion du grec vont les réunir. Leur survie est liée à leur passion commune et entente naissante.

Un beau texte, cependant à réserver à des grands lecteurs , qui vont préférer le message et la prose, au déroulé de l’histoire. La dernière partie du texte risque de vous déstabiliser par sa forme.

À vous de tenter l’expérience.

Notation :

Isabelle Duquesnoy : L’Embaumeur

L'Embaumeur
L’Embaumeur

Présentation : Lorsque le livre s’ouvre, Victor Renard fait face à ses juges. Devant la menace de la guillotine, il cherche à expliquer les raisons qui l’ont poussées à en arriver là aujourd’hui en revenant sur sa vie. Enfant difforme et ayant survécu à son frère jumeau étouffé par son cordon ombilicale au terme d’une grossesse non désirée, Victor Renard est arrivé dans la vie sans avoir de bonne étoile. Harcelé par sa mère qui le déteste, orphelin d’un père dont il n’a jamais vraiment été proche, et moqué par les femmes, son enfance n’est guère plus reluisante. Pour échapper à sa condition misérable, Victor devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu. Et en ces temps troublés, quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris… Mais le sort va bientôt de nouveau s’acharner sur lui…

 

L’auteur :

Isabelle Duquesnoy, 56 ans, est restauratrice d’œuvres d’art entre la Basse-Normandie et la Corse. Elle écrit tous les jours et relit ses dialogues à voix haute, son perroquet posé sur l’épaule, et des litres de thé rouge tiède à portée de main. Elle s’est fait connaître comme auteure avec son premier roman Les Confessions de Constanze Mozart. Son nouveau livre, L’Embaumeur, est le fruit d’un long travail de dix ans.

 

 

Mon avis :

Un texte qui prend aux tripes, vivant et coloré. Une histoire incroyable au cœur d’une page de la grande histoire : la révolution française.

Celui qui raconte, le livre est écrit sous forme de confession, Victor, est un enfant martyrisé : né avec un handicap physique, il est rejeté par ses parents. Sa mère est particulièrement dure avec lui. Pour survivre, le seul travail qu’il va trouver c’est « embaumeur ». Son patron lui expliquera tout de ce travail singulier. Pour la première fois, Victor devient quelqu’un et se sent utile. En parallèle, une autre activité très particulière et lucrative bouscule son quotidien.

Un phrasé à la fois littéraire dans ses descriptions et rempli de gouaille pour les dialogues, embarque le lecteur dans l’aventure.

On est à fond, complètement immergé, souvent triste pour ce pauvre Victor.

J’ai appris beaucoup par ce texte : l’histoire des embaumeurs et de certains peintres est liée de manière étonnante.

Une ambiance qui m’a rappelé « Le parfum » de Patrick Suskind, une belle référence pour un roman historique différent qui marque et ne vous laissera pas indifférent.

 

À découvrir en cette rentrée littéraire.

Notation :

Thierry Dancourt : Jeux de dame

Jeux de dame
Jeux de dame

Résumé : Solange Darnal promène sa silhouette élégante et solitaire entre le Paris du début des années 1960, le Berlin de la guerre froide et la mélancolie de Trieste sous la pluie. On roule en Volvo P1800, on fume des cigarettes State Express 555, le musée de la porte Dorée s’appelle encore le palais des Colonies, et les femmes portent des imperméables beurre frais. Solange oscille entre deux mondes, celui de la vérité et celui du mensonge, de la lumière et de l’ombre, de la transparence et du secret, et navigue entre deux hommes. Elle prend peu à peu conscience qu’elle en aime un davantage que l’autre, et sans doute aime-t-elle vraiment pour la première fois…

L’auteur :

Thierry Dancourt est né à Montmorency, dans le Val-d’Oise. Il travaille aujourd’hui comme rédacteur indépendant dans les domaines de l’architecture et de l’urbanisme. Hôtel de Lausanne, écrit à Paris et à Casablanca, est son premier roman. Suivent Jardin d’hiver en 2010, puis Les Ombres de Marge Finaly en 2012 à La Table Ronde.

 

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman d’atmosphère qui m’a plongée avec délice dans les années 60 entre Paris et Berlin.

Solange n’est pas une héroïne comme les autres, mystérieuse et discrète, nous la suivons dans ses déambulations vers Porte Dorée où elle se rend fréquemment pour visiter le Palais des colonies. Seule, au volant de sa voiture, elle semble fragile et mystérieuse. Que fait-elle de sa vie ? Pourquoi ce départ vers Berlin ?

Le mystère plane, Solange rejoint un homme qu’elle fréquente et accomplit des tâches très différentes de sa vie parisienne. Elle mène plusieurs existences en parallèle.

Je précise que l’intrigue n’est pas le plus important dans ce texte même si l’on se laisse porter par l’histoire, c’est l’atmosphère parfaitement retranscrite qui m’a le plus touchée. Avec une grande précision et force détails, l’auteur nous emmène dans ce Paris des années soixante.

Sur un ton feutré, délicat et sensuel, l’auteur nous raconte une histoire qui se lit vite. Quoique… on a aussi envie de freiner la lecture pour profiter le plus longtemps possible de cette ambiance si bien retracée.

Les sensations provoquées par ce texte ressemblent à celles ressenties lors de la lecture d’un ouvrage de Patrick Modiano.

Un grand plaisir littéraire donc que je vous incite à découvrir. Vous ne serez pas déçu.

 

Merci aux Éditions de la Table Ronde.

Notation :

Fabrice Humbert : Comment vivre en héros

Comment vivre en héros
Comment vivre en héros

Résumé : Tristan Rivière a été élevé par son père, ouvrier et militant communiste, dans l’idée qu’il devait être un héros. Malheureusement, à l’âge de seize ans, à la première occasion qui lui est accordée de prouver son courage, il s’enfuit. Après dix années de remords et d’humiliation, Tristan se retrouve dans un train au moment où une jeune femme est agressée par une bande. Et la peur d’autrefois l’envahit. Va-t-il enfin se montrer à la hauteur? Suivant sa réaction, sa vie prendra des directions entièrement différentes…

L’auteur :

Fabrice Humbert est professeur et écrivain. Il vit à Paris. Il a publié six romans, dont L’Origine de la violence (2009, prix Orange, prix Renaudot poche), adapté au cinéma en 2016, La fortune de Sila (2010 prix RTL Lire) et Éden Utopie (2015).

 

Mon avis :

J’ai découvert avec plaisir cet auteur avec « Éden Utopie » et lorsque Babelio m’a proposé cette lecture, j’étais enthousiaste et je n’ai pas été déçue.

J’ai rapidement été happée par l’histoire de Tristan au difficile destin de héros. Sa vie débute dans un milieu simple avec un père communiste qui le pousse à devenir boxeur. Tu dois te battre et être le meilleur lui martèle son père. Tristan n’est pas passionné mais discipliné, il obtient un bon niveau et devient proche de Bouli son entraîneur. Celui-ci très bagarreur ne perd jamais une occasion de montrer sa force. Malheureusement, cela tourne mal un soir alors que Tristan est témoin. Comment réagir face à cette violence ? Tristan est-il un héros comme son père qui a été résistant dans sa jeunesse ?

Le jeune homme fera un choix, en trente-huit secondes, qui conditionnera le reste de sa vie : ses amours et sa carrière.

Destin et fatalité, choix et possibilité de retour arrière, tous ces thèmes sont abordés dans cet ouvrage.

Difficile à lâcher, je l’ai lu vite, curieuse de découvrir comment Tristan et sa famille vont se construire sur le mythe du héros.

On vibre avec ces héros rattrapés par leur quotidien et en refermant le livre, on souffle profondément. J’étais en apnée pendant la lecture.

Un texte fort à lire en cette rentrée littéraire.

 

Merci Babelio et les Éditions Gallimard.

 

Notation :

Coco Brac de la Perrière : Tout est sérieux mais rien n’est grave

Tout est sérieux mais rien n'est grave
Tout est sérieux mais rien n’est grave

Présentation :

 

À la fois au four et au moulin, au bureau et à la maison (et… à la salle de sport, avec ses amis), nous finissons par perdre de vue l’essentiel : nous-mêmes. Fort heureusement, être déconnecté de soi et des autres, cause d’une grande partie de nos maux, n’est pas incurable. Grâce à une centaine de témoignages, Coco Brac de la Perrière a listé les 150 problèmes les plus fréquemment rencontrés – stress, pensées négatives, addictions, angoisses, difficultés relationnelles… – et expose au fil de ces pages toutes les solutions pour s’en débarrasser : exercices de respiration, méditation, astuces personnelles, anecdotes ou encore adresses indispensables, elle livre à son lecteur les clés de la reconquête de la sérénité. Pour que, par de petits gestes, de minuscules révolutions, une nouvelle dynamique voie le jour.

 

L’auteur :

Coco Brac de la Perrière est maitre de conférence à l’ESCP Europe sur le leadership & la pleine conscience. Elle a passé trois ans en mission en Birmanie, qui lui font découvrir la méditation. Elle devient Instructeur MBSR (Mindfulness based on Stress réduction) afin de concilier efficacité́ et sérénité́ au travail.

 

 

Mon avis :

Coco nous démontre qu’il est dangereux pour notre santé de se « prendre la tête ».

Lâcher prise, vivre l’instant présent et positiver : un bon tiercé gagnant.

Les différentes situations de stress sont analysées puis l’auteur propose une méditation guidée, des astuces et une adresse pour aller plus loin ( le nom d’un thérapeute ou une association).

Un guide à ouvrir selon son humeur pour glaner un conseil précis où à parcourir pour découvrir la palette d’outils thérapeutiques qui peuvent nous aider.

Bien fait, de la légèreté et des conseils avisés : une lecture agréable.

À offrir à ses copines !

 

Merci à NetGalley et aux Éditions Fayard.

 

Notation :