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Rana Ahmad : Ici, les femmes ne rêvent pas

Résumé :

Ici, les femmes ne rêvent pas
Ici, les femmes ne rêvent pas

Rana, dix ans, fonce sur son vélo flambant neuf. Heureuse, insouciante, choyée par son père, un vent de liberté lui caresse le visage.

Quinze jours plus tard, c’est terminé. Son vélo est donné à l’un de ses oncles. Encore quelques mois et elle devra, pour être une bonne musulmane aimée d’Allah, porter l’abaya noire sur son corps, le niqab sur son visage et le tarha sur sa tête et ses épaules. Ensuite, ses parents lui trouveront un mari et elle sera condamnée à ne plus rien faire que la cuisine, le ménage et ses cinq prières par jour. C’est la loi.

L’auteur

Rana Ahmad est née en 1985 à Riyad. Après l’échec de son mariage, elle découvre sur Internet les écrits de Darwin et de Nietzsche, et devient vite athée. Menacée de mort dans son pays, l’Arabie saoudite, elle décide de partir. Pour tout bagage, un ordinateur portable et un billet d’avion pour Istanbul. Elle vit aujourd’hui en Allemagne, où elle étudie la physique à l’université de Cologne – sous pseudonyme, afin de ne pas être retrouvée par sa famille. Ici, les femmes ne rêvent pas est son premier livre.

Mon avis

Un cri déchirant, ce témoignage coup de poing ne vous laissera pas insensible.

Quand on est une femme en Arabie Saoudite, tout est compliqué et surtout encadré par des règles très strictes élaborées par des hommes.

La légèreté de l’enfance disparaît dès l’âge de dix ans lorsque la fillette devient trop âgée pour faire du vélo ou sortir sans voile. Tout change, comme si une chape de plomb se déposait et enfermait la jeune fille.

Rana nous raconte sa vie quotidienne et ce passage de l’enfance à l’âge adulte puis le mariage.

Son père tente de l’aider et de la soutenir, difficile de le faire sans contourner les lois établies. L’amour qui unit père et fille reste fort, bien que contrarié par les fortes contraintes imposées aux femmes.

Saisissant et émouvant, un texte à découvrir aux Éditions Globe.

Notation :

Robert Goddard : La croisière Charnwood

La croisière Charnwood
La croisière Charnwood

Résumé :

1931 : Guy et Max, deux vétérans de la Première Guerre mondiale, quittent New York à bord du transatlantique Empress of Britain. Dans les luxueuses cabines de première classe, ils font la connaissance de la très anglaise Miss Charnwood, et de sa nièce, Diana. Celle-ci est non seulement ravissante, mais également l’unique héritière du richissime financier international Fabian Charnwood. Les deux hommes entreprennent de la séduire afin de mettre la main sur une partie de sa fortune. Alors que leur opération semble sur le point de réussir …

L’auteur :

Robert Goddard est un écrivain britannique né en 1954 à Fareham. Il étudie l’Histoire à l’université de Cambridge avant de se lancer dans une carrière de journaliste puis d’enseignant. Il dirige également un établissement scolaire durant quelques années avant de se consacrer pleinement à l’écriture. Plusieurs de ses titres seront nominés pour le prix Edgar Allan Poe et le prix Anthony de la meilleure parution poche.

Ses romans à intrigues se démarquent par une construction précise et un style impeccable.

Mon avis :

Un excellent polar très « British ».

Je suis fan de cet auteur depuis son deuxième livre : « Heather Mallender a disparu » paru en 2012.

Son secret : une tension implacable, une écriture très fluide, des personnages bien campés et une immersion dans les grands événements de notre histoire.

Ici, nous sommes dans les années trente, peu après la grand crise qui a marqué nos héros.

À la conquête d’une riche héritière, ils s’embarquent sur un luxueux navire pour l’Europe. Guy et Max la rencontrent et perdent la tête, l’amour prendra-t-il le pas sur la raison ?

Sachez que les événements les plus fous et surtout complètement imprévisibles vont contrarier les plans des deux amis. Nous les suivons en retenant notre souffle et en tournant les pages rapidement. Comment cela va-t-il finir ?

Très bien ficelé et haletant, un bon cru de Robert Goddard.

Paru aux Éditions Sonatine.

Notation :

Paul Howarth : Le diable dans la peau

Le diable dans la peau
Le diable dans la peau

Résumé

Australie, Queensland, 1885. Une vague de sécheresse conduit la famille McBride au bord de la ruine. Leur terre est stérile, leur bétail affamé. Lorsque la pluie revient enfin, la famille pense être tirée d’affaire. Mais le destin en a décidé autrement. Un soir en rentrant chez eux, Billy et Tommy, les jeunes fils McBride, découvrent leur famille massacrée. Billy soupçonne immédiatement leur ancien vacher aborigène. Les deux garçons se tournent vers John Sullivan, leur riche et cruel voisin, pour qu’il les aide à retrouver le coupable.

L’auteur

Paul Howarth a grandi en Angleterre avant de déménager à Melbourne un peu avant ses trente ans. Il a vécu six ans en Australie et obtenu la double nationalité en 2012.

Mon avis

Un western australien décapant !

Un grand récit d’aventure qui m’a scotchée, j’avais du mal à lâcher le livre même si parfois la violence sourde est à la limite du supportable.

Un livre puissant par sa narration qui tient en haleine le lecteur en le transplantant dans ce Queensland sauvage du dix-neuvième siècle. J’ai senti la chaleur torride, les tempêtes de sable ; l’immersion est totale.

Au milieu de cet enfer, deux orphelins paumés qui cherchent à se venger. Un récit d’apprentissage dans un univers ultra violent, les adultes qui les entourent les poussant à commettre l’irréparable sans leur laisser d’autres choix.

La question que l’on se pose tout du long : comment peuvent-ils s’en sortir ? Qui pourra les aider ?

Poignant et implacable, un récit que je vous recommande chaudement.

Dans les notes de l’auteur, on apprend qu’il s’est basé sur des faits historiques authentiques : « la police indigène du Queensland » a bien existé : cela fait froid dans le dos !

Paru aux éditions Denoël

Traduction de l’anglais (Australie) par Héloïse Esquié

Notation :

Denis Tillinac : Boulevards des Maréchaux

Boulevards des Maréchaux
Boulevards des Maréchaux

Présentation :

« Je pense à Blondin. Si ce petit voyage me tenait à cœur, c’est aussi à cause de lui. Plusieurs fois, il m’avait raconté l’ébauche de l’esquisse du plan d’un roman qu’il avait envie d’écrire. Un clampin débarque de sa province, échoue sur les Maréchaux, en fait le tour et se prend pour l’un et l’ autre, au gré des comptoirs où il pose le coude. Blondin est mort sans avoir écrit ce roman, je ne voulais pas mourir sans lui avoir rendu cet hommage en faisant le petit tour de mes songeries impériales.»

L’auteur :

Denis Tillinac est né le 26 mai 1947 à Paris. Diplômé de l’IEP de Bordeaux, il a commencé comme journaliste à La Dépêche du Midi. De 1995 à 1997, il a été le représentant personnel du président de la République pour la Francophonie et Président de Renaissance-Afrique-France, association créée à l’initiative de Jacques Chirac. Il a collaboré à de nombreux journaux dont Les Nouvelles littéraires, Madame Figaro et La Montagne, présenté l’émission littéraire Double page avec Michel Cardoze sur RMC jusqu’en 2004.

Mon avis :

Une balade parisienne en compagnie des célèbres maréchaux, cela ne se refuse pas.

Ce texte court, plein de verve nous promène à travers les quartiers habités par ces héros napoléoniens. J’ai aimé le phrasé imagé, vivant et empreint de désenchantement parfois.

Rythmé et rempli d’anecdotes sur l’histoire des maréchaux avec des clins d’œil sur notre monde actuel : le ton oscille entre explications historiques et agacement sur les travers d’aujourd’hui.

J’ai apprécié cette promenade qui donne un autre éclairage du Paris que l’on pense connaître.

Cela m’a donné envie de parcourir ces boulevards en méditant sur les propos de l’auteur.

Paru aux Éditions de la Table Ronde collection La petite Vermillon.

Notation :

Clélia Renucci : Concours pour le paradis

Concours pour le paradis
Concours pour le paradis

Résumé :

Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l’immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames.

L’auteur :

Clélia Renucci est doctorante en littérature française et enseignante. Elle vit à New-York. Concours pour le Paradis est son premier roman.

Mon avis :

Ce roman intéressant et riche, portrait de Venise aux temps des grands peintres de la Renaissance, m’a déçue je l’avoue.

Emballée par la promesse et le résumé, j’avais très envie de partir à la rencontre de ces grands peintres et de vivre des moments palpitants.

Oui, j’ai partagé le quotidien des vénitiens, de Veronèse, du Tintoret : j’ai découvert un Veronèse survolté et un Tintoret acharné. Ce combat des titans est bien décrit, la plume est précise et la langue érudite, presque trop.

Nous assistons aux disputes, aux coups bas qui durent des années pour l’élaboration de cette grande fresque.

Ce qui m’a manqué : du lyrisme, un petit supplément d’âme, du romanesque peut-être. La lecture est plaisante mais pas assez enthousiasmante.

N’hésitez pas à partager vos commentaires après lecture de ce roman.

Merci aux Matchs de la Rentrée Littéraire organisés par Rakuten.

Notation :