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Ceridwen Dovey : Au jardin des fugitifs

Au jardin des fugitifs
Au jardin des fugitifs

Résumé :

Au crépuscule de sa vie, Royce, mécène richissime, veut renouer avec Vita, sa protégée d’autrefois. Contre toute attente, elle accepte de rompre un lourd silence de vingt ans… à condition de suivre les règles du jeu.

L’auteur

Née en Afrique du Sud, Ceridwen Dovey est diplômée de Harvard en anthropologie et en cinéma documentaire. Elle vit aujourd’hui à Sydney. Son premier roman, Les Liens du sang, a été en lice pour le prix Femina étranger et a remporté le plus prestigieux prix littéraire d’Afrique du Sud, le Sunday Times Fiction. Animals, son précédent roman a été unanimement salué par la presse anglo-saxonne.

Mon avis

Un roman sous forme de causerie entre deux êtres qui se penchent sur leur passé.

Royce, soixante dix ans, contacte Vita, une ancienne protégée avec laquelle il n’a pas échangé depuis dix-sept ans. Brisant le silence, il lui propose de reprendre contact sachant que les jours lui sont comptés.

Chacun raconte sa vie, une confession qui convoque les démons du passé.

Subtilement, par petites touches, l’auteure évoque leurs destins contrariés. Au travers de leurs témoignages, nous comprenons progressivement que leurs secrets se ressemblent. Royce est amoureux d’une jeune femme brillante passionnée par Pompéi. Ayant hérité d’une grosse fortune, il la met à son service afin qu’elle puisse mener tous les travaux sur le site.

Vita, elle, étudie l’anthropologie et le cinéma dans une université américaine. Sud africaine de naissance, elle décide de se rendre dans la ville du Cap pour renouer avec ses origines.

Ce livre brillant et érudit nous entraîne sur plusieurs continents aux côtés de deux êtres baignant dans le monde artistique : l’archéologie pour l’un et le cinéma pour l’autre. Il est aussi question de racisme et de l’apartheid pour Vita alors que Royce raconte le pouvoir irrésistible qu’un être peut exercer sur un autre.

Ajoutons à ces thématiques les belles descriptions sur Pompéi et son jardin des fugitifs ainsi qu’une langue riche et fluide.

Une grande œuvre littéraire.

Pourquoi s’en priver alors ?

Foncez sur ce roman paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Benjamin Whitmer : Évasion

Évasion
Évasion

Résumé :

1968. Le soir du Réveillon, douze détenus s’évadent de la prison d’Old Lonesome, autour de laquelle vit toute une petite ville du Colorado encerclée par les montagnes Rocheuses. L’évènement secoue ses habitants, et une véritable machine de guerre se met en branle afin de ramener les prisonniers… morts ou vifs. À leurs trousses, se lancent les gardes de la prison et un traqueur hors pair, les journalistes locaux soucieux d’en tirer une bonne histoire, mais aussi une trafiquante d’herbe décidée à retrouver son cousin avant les flics… De leur côté, les évadés, séparés, suivent des pistes différentes en pleine nuit et sous un blizzard impitoyable.

L’auteur

Benjamin Whitmer est né en 1972 et a grandi dans le Sud de l’Ohio et au Nord de l’État de New York. Il a publié des articles et des récits dans divers magazines et anthologies avant que ne soit publié son premier roman, Pike, en 2010. Il vit aujourd’hui avec ses deux enfants dans le Colorado.

Mon avis

Attention roman noir, très noir et addictif : difficile de s’en détacher et de l’oublier.

Reçu en cadeau avec la remarque suivante : « j’ai choisi ce titre pour te sortir de ta zone de confort », je confirme c’est réussi !

Ce livre est oppressant, sombre et dépeint une Amérique violente et raciste.

C’est le récit d’une cavale que l’on devine sans issue et que l’on suit sans reprendre son souffle. Le blizzard et la neige se sont invités, le climat est pesant.

Les détenus sont des durs mais ceux qui les traquent le sont davantage encore : c’est la première fois que je vois des « méchants » se faire damer le pion par ceux qui sont du bon côté. Du coup, le lecteur s’attache à ces évadés qui sont des êtres cabossés, malmenés par la vie.

Le rythme est tendu, l’écriture sèche et les chapitres défilent portés par les voix des différents protagonistes.

Pour les amateurs de thriller noir et de grands espaces, je vous recommande ce titre.

Notation :

Michèle Forbes : Edith et Oliver

Edith et Oliver
Edith et Oliver

Résumé :

Belfast, 1906. Edith tombe follement amoureuse d’Oliver, un illusionniste ambitieux qu’elle croise un soir de fête trop arrosée et retrouve le lendemain sur scène, où elle doit l’accompagner au piano. Mais c’est sur la jetée de Dun Laoghaire, bien des années plus tard, que s ‘ouvre le roman.

L’auteure :

Née à Belfast, Michèle Forbes est une actrice de théâtre, de cinéma et de télévision maintes fois récompensée. Elle a notamment joué dans Omagh (nommé meilleur film au British Academy Television Award et aux festivals internationaux de Saint-Sébastien et de Toronto) et a accompagné sur des tournées mondiales plusieurs pièces de renom. Parallèlement à sa carrière artistique, Michèle Forbes a étudié la littérature au Trinity College de Dublin, puis travaillé comme critique littéraire pour le Irish Times. Ses nouvelles ont été couronnées par plusieurs prix nationaux.

Mon avis :

Ce livre est une perle : bouleversant et magnifique, un vrai coup de cœur.

Le premier livre de Michèle Forbes, « Phalène fantôme » m’avait enthousiasmée, j’étais donc impatiente de la retrouver et je n’ai pas été déçue.

Son écriture délicate et imagée retranscrit parfaitement les sentiments et les ambiances de cette histoire. J’ai vécu avec le magicien et la musicienne, partagé leurs succès et ressenti leurs émotions. Il est rare d’être immergé si complètement dans une histoire.

Edith et Oliver, les protagonistes, sont deux artistes aux fortes personnalités. Oliver, ambitieux, rêve de devenir un grand illusionniste, envie souvent contrariée par ses démons qui le torturent. Une enfance difficile et un goût pour l’alcool entravent sa destinée.

Edith a été choyée par sa famille qui l’a aidée à devenir libre grâce à sa passion pour la musique. Une gageure dans cette Irlande du début du vingtième siècle. Ces deux êtres d’exception se rencontrent et vivent une grande passion.

Ce beau livre nous parle d’amour, entre Oliver et Edith, d’amour maternel et filial également. Vous allez vivre avec deux artistes dans ce monde du spectacle que Michèle nous décrit minutieusement, partager leurs espoirs et souffrances dans cette Irlande du début du vingtième siècle.

J’ai parfois eu l’impression d’être dans un roman de Dickens quand les difficultés pour survivre apparaissent.

Je parie que vous ne lâcherez pas ce livre avant la dernière page et serez triste comme moi de le quitter.

Précipitez-vous sur cette perle qui m’a émue profondément.

A découvrir aux éditions de la Table Ronde collection Quai Voltaire.

Notation :

Laurence Teper : Un cadenas sur le cœur

Un cadenas sur le cœur
Un cadenas sur le cœur

Résumé :

Claire Meunier veut la vérité. Pour reconstituer le puzzle dépareillé et dispersé de sa vie, elle brave mensonges et interdits familiaux. Avec un formidable désir de vivre, elle part à la recherche de ses origines, toutes ses origines. C’est ce que raconte ce roman écrit dans un style naturel et fluide.

L’auteur :

Laurence Teper est née en 1963 à Paris. Un cadenas sur le cœur est son premier roman.

Mon avis :

Un premier roman réussi qui m’a happée dès les premières lignes, je l’ai lu vite peinant à me détacher de cette histoire.

La famille Meunier, une famille « classique » : classe moyenne, deux enfants, des vacances en bord de mer en août. Nous les découvrons, dans les années soixante, à la plage avec les Coquillaud, autre famille proche des Meunier.

Des rituels bien installés rythment leur journée : plage, baignade et promenades. Dans la famille Coquillaud, la mère, femme au foyer, ne va jamais à la plage et s’occupe de ses six enfants. Son mari l’accompagne pour les courses, seule sortie pour cette mère de famille.

Dans l’acte 1 de l’histoire, Claire, petite fille, traverse cette période relativement heureuse, en quête d’amitié et d’estime. Les enfants Coquillaud lui apportent la camaraderie et Monsieur Coquillaud ainsi que son père s’intéressent à son travail d’écolière.

Sa mère, elle, est absente : elle vit avec Claire, son père et son frère tout en s’isolant le week-end et ne s’intéresse pas à ses enfants.

Le temps défile, Claire grandit et s’interroge sur le comportement de sa mère. Elle pose des questions qui restent sans réponse : un «cadenas sur le cœur », comme elle le surnomme, la mine.

Ce livre nous offre une chronique familiale douce et amère qui analyse l’impact des mensonges sur notre vie.

L’écriture fluide et vivante incite le lecteur à tourner rapidement les pages pour suivre la quête de Claire.

Un beau premier roman à découvrir chez Quidam Éditions.

Notation :

Claire Buron : Antoine et le voyage intérieur

Antoine et le voyage intérieur
Antoine et le voyage intérieur

Présentation :

Antoine n’arrive pas à trouver le sommeil. Tante Eva l’accompagne dans un étonnant voyage du souffle et des sensations… de la tête aux pieds…

Un album qui offre aux enfants un merveilleux voyage au cœur du souffle et des sens, une belle approche de la relaxation pour les enfants.

L’auteur

Après avoir appris le dessin de manière autodidacte, Claire part en Belgique étudier l’illustration à l’Institut des Arts de Saint-Luc de Liège. Elle y découvre une manière très douce d’aborder le dessin. Elle affectionne les techniques à l’encre colorée, l’aquarelle et la gouache. Elle aime créer des univers doux et colorés dans lesquels une multitude de détails, de motifs floraux et végétaux viennent s’intégrer. « J’aime que l’on puisse se promener longuement dans l’image, créer la surprise en y amenant du détail et des éléments cachés ou à moitié dévoilés.

Mon avis :

Une délicieuse comptine, très bien illustrée, pour relaxer nos petits et les aider à s’endormir plus facilement.

Antoine est agité et peine à s’endormir, sa tante Eva abandonne sa méditation pour lui raconter une belle histoire qui va complètement le détendre.

Progressivement, synchronisant souffle et sensations, la belle histoire installe la détente depuis la tête jusqu’aux pieds.

Les dessins colorés, gais et poétiques illuminent ce beau texte.

En fin de livre, sur un grand dessin, l’enfant pourra suivre le cheminement de son souffle à travers l’ensemble de son corps.

J’ai été émerveillée par les dessins et enchantée par les textes : une belle réussite !

Merci aux Éditions La Pimpante et Babelio pour la découverte de ce bel album.

Notation :