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Elizabeth Jane Howard : Une saison à Hydra

Une saison à Hydra

Résumé 

À soixante et un ans, Emmanuel Joyce est un dramaturge à succès. Accompagné de sa femme Lillian et de son manager dévoué Jimmy Sullivan, qui partage leur vie nomade, il s’apprête à quitter Londres le temps de repérer une comédienne pour la production de sa dernière pièce à Broadway. Alors qu’aucune candidate ne fait l’affaire, surgit l’idée de confier le rôle à Alberta, sa secrétaire de dix-neuf ans, tout droit sortie du presbytère de son père dans le Dorset. Seulement, il faudra lui apprendre le métier. Ils embarquent pour l’île grecque d’Hydra où Jimmy aura six semaines pour faire répéter l’ingénue, tandis qu’Emmanuel tâchera de renouer avec l’écriture.

L’auteur 

Née à Londres en 1923, elle est l’auteur de 15 romans dont la sagaies Cazalet Chronicles adaptée en série pour la BBC et devenue un classique au Royaume Uni.

Mon avis

Ce magnifique texte paru en 1959, est réédité aux Éditions de la Table Ronde avec une superbe traduction de Cécile Arnaud.

Dès la préface de Sybille Bedford, le ton est donné : nous voici en présence d’une œuvre d’une grande qualité littéraire encensée à sa sortie. Toute la présentation de Sybille m’a donné envie d’attaquer cet ouvrage, c’est un vibrant hommage à l’auteure britannique.

Les trois premiers personnages qui se donnent la réplique sont Emmanuel, le dramaturge, Lilian son épouse et Jimmy l’homme à tout faire. Chacun alternativement se raconte chapitre après chapitre. Un procédé qui rapproche les personnages du lecteur tout en donnant du rythme à une histoire intimiste. 

Ce roman est bâti comme une pièce en trois actes : Londres, New-York et Hydra. À chaque nouvel acte, une évolution s’opère qui vient bouleverser la vie de nos héros; la plus profonde s’opérera à Hydra avec Alberta, le quatrième personnage, qu’on peut qualifier de catalyseur. Je me suis vite attachée aux personnages et j’ai beaucoup aimé la délicatesse des sentiments exprimés.

Ce roman d’apprentissage magnifiquement ciselé est à découvrir absolument pour l’histoire émouvante et l’ambiance parfaitement restituée des îles grecques, cela m’a rappelé mes séjours sur ces belles îles.

Après lecture, je me suis posée, et j’ai réfléchi à la meilleure manière de transmettre mes ressentis : d’abord pour prendre un peu de recul après cette belle lecture et commenter ce texte qui ne ressemble à nul autre m’a semblé difficile. 

Finalement, j’ai tout simplement envie de vous dire de faire comme moi : prendre le temps de déguster cette lecture bien que l’histoire et la qualité littéraire poussent à avancer plus vite. Je parie que, comme moi, vous n’aurez pas envie de quitter Alberta, Lilian, Jimmy et Emmanuel.

Précipitez-vous sur ce beau livre paru aux éditions de la Table Ronde collection Quai Voltaire.

Notation :

Eugen Chirovoci : Mémoire brisée

Mémoire brisée

Résumé 

New York, de nos jours. Par une nuit pluvieuse, le docteur James Cobb, un psychologue renommé, donne une conférence sur les souvenirs enfouis. À la sortie, il est abordé par un inconnu, un homme gravement malade qui, quarante ans auparavant, s’est réveillé dans une chambre d’hôtel parisien à côté du corps sans vie d’une femme, sans aucun souvenir de la soirée. À l’heure de sa mort, il a besoin de comprendre : est- il un meurtrier ou un simple témoin ?

L’auteur 

E. O. Chirovici est un écrivain roumain de langue anglaise, qui vit aujourd’hui en Italie. Il est l’auteur de nombreux best-sellers en Roumanie. Après Jeux de miroirs, publié dans plus de cinquante pays, Mémoire brisée est son second roman à paraître en français.

Mon avis 

Bluffant et brillant : je suis restée scotchée à cette histoire. Je vous recommande chaudement ce livre.

Telle une toile d’araignée, les nombreuses ramifications de l’intrigue nous entraînent dans une enquête passionnante. 

Pourquoi le héros, psychologue et hypnothérapeute renommé, va-t-il chercher à découvrir coûte que coûte la vérité ? Son patient, un vieil homme fortuné, a aussi été le témoin d’une scène de crime sans pouvoir se souvenir s’il a joué un rôle dans cette abomination. La culpabilité le poursuit toute sa vie. Quarante ans plus tard, il espère que les séances d’hypnose lui rendront sa mémoire défaillante.

Le roman débute ainsi par la rencontre entre ces deux hommes à la recherche de la vérité. 

Tendu et surtout rempli de rebondissements inattendus, je me suis laissée embarquer dans cette histoire intelligemment conçue. 

Le principal talent de cet auteur réside dans l’art de la construction d’une intrigue complexe qui ne perd pas le lecteur.

Hypnotique et efficace, un roman à découvrir absolument.

Publié aux éditions Les Escales.

Notation :

Éric Fouassier : Par deux fois tu mourras

Par deux fois tu mourras

Résumé

Palais de Rouen, 569. Galswinthe, la jeune épouse de Chilpéric, l’un des trois petits-fils de Clovis, meurt étouffée dans sa chambre. Juste après, son assassin est retrouvé poignardé… Quatre ans plus tard, la sœur de Galswinthe, la reine Brunehilde d’Austrasie, est persuadée que toute la lumière n’a pas été faite sur cette tragique affaire. Elle charge Arsenius Pontius, un jeune lettré gallo-roman, de se rendre à Rouen pour enquêter en toute discrétion.

Sur place, Wintrude, une ancienne princesse thuringienne devenue esclave des Francs, lui apporte des informations essentielles. 

L’auteur 

Né en 1963, Éric Fouassier, membre de l’Académie nationale de pharmacie, grand spécialiste de l’histoire de la pharmacie qu’il enseigne en faculté depuis plus de vingt ans, est un passionné de jeux de piste et d’énigmes. Bayard ou le Crime d’Amboiseest le premier tome d’une série. Le deuxième tome, Le Piège de Verre, sort en parallèle aux Éditions Jean-Claude Lattès en grand format.

Mon avis

Un bon roman historique qui nous entraîne chez les petit-fils de Clovis : j’ai pris du plaisir à partager le quotidien de ces trois rois qui se combattent pour conquérir le royaume des francs.

Ce roman se nourrit de faits historiques : l’auteur nous propose une liste des personnages réels dès les premières pages (rois, princesses, évêque) plus des personnages de fiction. Une carte de ce royaume éclaté est également insérée au début du livre.

L’écriture est très fluide, les aventures sont palpitantes : j’ai tourné très vite les pages de ce pavé qu’on a de la peine à lâcher.

À la croisée de l’univers des « Rois maudits » et de « Da Vinci code », les personnages inventés par l’auteur nous font découvrir une période moins connue de l’histoire de France et on en redemande.

La bonne nouvelle : c’est le premier tome d’une trilogie, nous retrouverons donc ces personnages si attachants.

La note de l’auteur, en fin du livre, raconte le travail documentaire effectué, les choix de l’auteur et toute une biographie du haut Moyen Âge. 

Merci à Babelio et aux éditions Lattès pour cette lecture.

Notation :

Sébastien Palle : L’étoffe du destin

L’étoffe du destin

Résumé
Artisan teinturier avant-gardiste, Christophe Oberkampf révolutionne l’industrie des tissus imprimés, et le quotidien des élégantes, grâce à sa manufacture des toiles de Jouy. Prodige des mathématiques, Alina Diop bouleverse la finance de marché pour servir la cause des femmes à travers le monde. Le premier, allemand et protestant, participe à la Révolution française. La seconde, jeune Sénégalaise écartelée entre les cultures mandingue et wolof, fuit des groupuscules islamistes qui ont enlevé les siens. Malgré les siècles qui les séparent, Christophe et Alina partagent de nombreux points communs. Et un destin.

L’auteur
Né en 1961, Sébastien Palle a fait carrière dans les domaines spatial et financier. Il est aujourd’hui investi dans une association pour promouvoir la recherche sur l’intelligence végétale. Féru de généalogie et d’histoire, il est un descendant d’Oberkampf. L’Étoffe du destin est son premier roman.

Mon avis
J’ai été emballée par cette lecture : un premier roman décoiffant.
Bravo pour l’histoire, la mise en scène, les personnages forts et sincères. Bon j’avoue, je suis dithyrambique mais c’est fondé et je vais vous le démontrer.
Nous suivons d’abord Christophe, en Allemagne, en compagnie de son père teinturier qui rêve d’imprimer des motifs bleus sur un fond blanc. La famille part s’installer en Suisse, l’enfant a onze ans, devient apprenti et débute par toutes les basses besognes. Cela se passe en 1750, quelques années plus tard, Christophe jeune adulte, arrive en France. Ambitieux, il progresse rapidement dans une manufacture et découvre le village de Jouy.
En parallèle, dans les années 2000, Alina, jeune sénégalaise vit un drame à l’âge de dix ans et perd une partie de sa famille. Pour survivre, elle prend l’identité de son jeune frère. Quelques années plus tard, devenue majeure, elle décide de tenter sa chance en France en travaillant dans la sécurité informatique.
Ces deux destins hors normes sont racontés avec une grande virtuosité, la passion de l’histoire transparaît dans le récit. L’écriture est précise et racée. Ces deux étrangers s’intègrent parfaitement et réussissent brillamment.
L’histoire et le ton m’ont fait penser aux romans de Jean-Christophe Ruffin, grand écrivain que j’aime beaucoup.
Un roman que je vous recommande chaudement pour les thèmes illustrés et le plaisir de lecture.
Il est certain que je ne regarderai plus la toile de Jouy sans penser à ce récit.

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Pétronille Rostagnat : On a tous une bonne raison de tuer

On a tous une bonne raison de tuer

Résumé
Gabrielle est découverte dans son bain les poignets tranchés. Tout laisse croire à la tentative de suicide d’une mère au foyer désoeuvrée, mais Gabrielle n’a aucun souvenir de son acte. Poursuivie par la désagréable impression d’être en permanence observée, elle est presque sûre d’avoir été, en réalité, victime d’une tentative de meurtre. Après avoir installé des caméras chez elle, elle surprend la visite d’une jeune inconnue puis découvre, lors d’un cocktail organisé dans le cabinet d’avocats de son mari, qu’il s’agit d’une proche collaboratrice de celui-ci.

L’auteur
Pétronille Rostagnat, a vécu en Chine et à Dubaï, et réside désormais à Lyon. Mère de trois enfants, elle a été responsable marketing pendant une dizaine d’années avant de se consacrer entièrement à l’écriture de romans policiers.

Mon avis
Une bonne intrigue qui nous tient jusqu’au bout du roman. Je vous conseille ce thriller efficace qui m’a accrochée dès les premières pages.
J’ai aimé : l’intrigue bien ficelée pleine de rebondissements, les personnages vrais et attachants et l’ambiance du « 36 quai des Orfèvres ».
Est-ce parce que l’auteur est une femme, une belle place leur est faite.
Pour l’histoire, bien construite, nous suivons Gabrielle agressée chez elle sans raison apparente. Mariée à un avocat réputé, elle est soutenue par la femme de l’associé de son mari qui est capitaine de police. Les deux couples sont embarqués dans une enquête lorsqu’un décès frappe un de leurs proches.
Les indices sont distillés petit à petit et le lecteur est ferré : une lecture qu’on ne lâche pas.
Découverte avec ce titre, je suivrai désormais cette auteure qui a réussi à écrire un polar rythmé par un suspense présent jusqu’à la fin.

Merci aux Éditions Incartades dont les titres sont toujours des réussites.

Notation :