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Philippe Delerm : L’extase du selfie

L’extase du selfie



Résumé :

Et vous, quel geste vous trahit ?

Il y a les gestes qui disent l’embarras, d’autres la satisfaction de soi, certains encore le simple plaisir d’exister, là maintenant, sur cette terre. Mais tous nous révèlent, dans nos gloires comme nos petitesses, nos amours comme nos détestations :

le selfie, geste roi de nos vies modernes ; le « vapotage », qui relègue l’art de fumer à un plaisir furtif, presque honteux ; les hommes de pouvoir qui se grattent le dessous de leur chaussette …

L’auteur :

Philippe Delerm, né en 1950 à Auvers-sur-Oise, voue son écriture à la restitution d’instants fugitifs, à l’intensité des sensations d’enfance. Il est l’auteur de nombreux livres à succès, dont La Première Gorgée de bière, Je vais passer pour un vieux con ou Sundborn ou les Jours de lumière (prix des Libraires, 1997). Il est aussi professeur et vit avec sa femme, Martine Delerm, en Normandie.

Mon avis :

Un petit livre, une centaine de pages, pour décrire des moments de vie.

Narration et style impeccables, les premières pages m’ont paru délicieuses.

J’aimais ces descriptions qui semblaient tellement réelles : oui on se reconnaît dans ces pages. On regarde autrement les autres et soi-même.

Puis au bout de cinquante pages, j’ai trouvé cela redondant : la magie du départ avait disparu.

Mon texte préféré est un des premiers : « Un verre à la main sans le boire », ce geste du soir quand on est deux, une transcription réaliste et poétique.

Paru aux éditions du Seuil.

Notation :

Jean-Christophe Rufin : Le suspendu de Conakry

Le suspendu de Conakry

Résumé :

Comment Aurel Timescu peut-il être Consul de France ? Avec sa dégaine des années trente et son accent roumain, il n’a pourtant rien à faire au Quai d’Orsay. D’ailleurs, lui qui déteste la chaleur, on l’a envoyé végéter en Guinée où il prend son mal en patience.  Tout à coup survient la seule chose qui puisse encore le passionner : un crime inexpliqué. Un plaisancier est retrouvé mort, suspendu au mât de son voilier.

L’auteur :

Médecin, engagé dans l’action humanitaire, Jean-Christophe Rufin a occupé plusieurs postes de responsabilité à l’étranger. Il a été ambassadeur de France au Sénégal. Il a d’abord publié des essais consacrés aux questions internationales. Son premier roman, L’Abyssin, paraît en 1997. Son œuvre romanesque, avec Asmara et les causes perdues, Globalia, La salamandre entre autres, ne cesse d’explorer la question de la rencontre des civilisations et du rapport entre monde développés et pays du Sud. Ses romans, traduits dans le monde entier, ont reçu de nombreux prix, dont le prix Goncourt 2001 pour Rouge Brésil. Il a été élu à l’Académie française en juin 2008.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé découvrir Jean-Christophe Rufin dans un nouveau registre : le polar déjanté.

L’enquête autour de la mort de ce français retrouvé pendu sur son voilier est menée par la police locale et le consul. Celui-ci, a les mains libres car le consul général est en déplacement. Il peut enfin sortir de son placard et jouer un rôle d’enquêteur. Aurel a toujours rêvé d’être policier. C’est un phénomène ce franco-roumain : il porte encore les vêtements qu’il avait en Europe de l’Est dans ce climat africain, il compose de la musique et n’a pas d’amis parmi les expatriés.

Cet anti héros, l’improbable Aurel, m’a tout de suite accrochée : loin de ses bévues ordinaires, il observe, analyse et progresse dans une enquête dont l’issue ne se dévoile pas facilement.

J’ai aimé ce héros attachant et anti conformiste et j’ai passé un bon moment de lecture. C’est drôle et touchant parfois, le suspense est au rendez-vous et le dépaysement garanti. Les dessous d’un consulat raconté par un ancien ambassadeur : on se régale !

Je vous invite à découvrir ce polar dont le héros n’est pas s’en rappeler Jacques Clouseau, l’inspecteur de la Panthère rose. Que du bonheur.

Nadia Terranova : Adieu fantômes

Adieu fantômes

Résumé :

Messine est la ville natale d’Ida. Elle y revient aider sa mère à faire du tri dans l’appartement où elle a vécu toute son enfance et où commencent des travaux sur le toit-terrasse. Elle a trente-six ans, une vie à Rome, un mari, mais le passé a choisi ce moment pour ressurgir : vingt-trois ans après la disparition de son père, vingt-trois ans après ce matin où un homme rongé par la dépression a quitté le domicile familial sans rien laisser derrière lui, vingt-trois ans après que son corps s’est évaporé dans la nature, que son nom est devenu tabou, que son souvenir s’est mis à hanter les murs sous forme de taches d’humidité.

L’auteure

Nadia Terranova est née à Messine. Elle a suivi des études de philosophie et d’histoire. « Les années à rebours » son premier roman, a reçu en Italie le prix Bagutta Opera Proma, le prix Brancati, le prix Fiesole et le prix Grotte de la Gurfa. 

Mon avis :

Le fantôme du père est le personnage central du livre. Un disparu qui prend beaucoup de place : Ida, sa fille, est obsédée par ce père absent depuis treize ans.

Revenue dans la maison de son enfance pour aider sa mère à trier ses affaires, elle cauchemarde la nuit en imaginant son père décédé.

Une écriture hypnotique pour un roman intimiste qui met en scène la douleur d’une mère et de sa fille.  Une blessure profonde toujours présente qui hante Ida qui n’a pas d’enfant ni maison. Impossible dit-elle à sa mère. Comment se débarrasser de ce père toujours présent en elles ?

Je vous livre une citation : « Le passage du temps restait une épreuve pour moi ».

Le soleil de la Sicile contre le froid de l’absence : un récit troublant et prégnant à découvrir.

À découvrir aux Éditions de la Table Ronde.

Notation :

Jo Nesbø : La soif

La soif

Résumé :

Une jeune femme est assassinée après un rendez-vous pris sur un site de rencontres. Les violentes marques de morsures dans son cou laissent les enquêteurs sans voix.  Deux jours plus tard, le corps d’une autre utilisatrice de ce site est découvert, mutilé de la même façon. Pour le chef de la police, un seul homme peut identifier ce tueur. Mais Harry Hole, libéré de ses démons et heureux avec son épouse, s’est promis de ne plus mettre les siens en danger. Malgré tout, un détail de cette affaire l’intrigue, comme un écho d’une enquête classée depuis longtemps.

L’auteur

Né en 1960, d’abord journaliste économique, musicien, auteur interprète et leader de l’un des groupes pop les plus célèbres de Norvège, Jo Nesbø a été propulsé sur la scène littéraire en 1997 avec  L’homme chauve-souris, récompensé en 1998 par le Glass Key Prize attribué au meilleur roman policier nordique de l’année.

Mon avis :

J’a découvert Jo Nesbø récemment avec « Soleil de nuit » et j’ai eu envie de replonger dans cette littérature nordique.

Ici, une histoire de vampires, d’où le titre « la soif », avec un tueur qui se délecte du sang de ses victimes. Une application de rencontre relie assassin et victimes.

J’ai aimé la ténacité de l’inspecteur, son humanité et l’ironie parfois présente chez lui.

Les différents personnages même secondaires sont bien campés et on y croit.

Dans ce polar de plus de 700 pages, le rythme et les rebondissements multiples ferrent le lecteur qui reste accroché jusqu’au bout.

Mon bémol : âme sensible s’abstenir, les situations sont parfois insoutenables. Le mal ne doit pas s’en tirer semble nous dire l’auteur quand la pression est trop forte.

Lisez-le et donnez-moi vos impressions.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Paula Mc Grath : La fuite en héritage

La fuite en héritage

Résumé

2012. Une gynécologue hésite à accepter un nouvel emploi à Londres qui lui permettrait d’échapper à l’atmosphère de plus en plus tendue qui règne dans l’hôpital dublinois où elle exerce. Mais qui s’occuperait alors de sa mère qu’elle a été obligée de placer dans une maison de retraite?

1982. Jasmine, seize ans, prend le bateau pour l’Angleterre et tente d’intégrer la troupe de danseuses d’une émission de

télévision. Contrainte de rentrer à Dublin quelques mois plus tard, elle commence à pratiquer la boxe, un sport interdit aux filles dans l’Irlande des années 1980.

2012. Dans le Maryland, Ali, dont la mère vient de mourir, fugue avec un gang de bikers pour sortir des griffes de grands-parents dont elle ignorait jusque-là l’existence.

L’auteur

Paula McGrath est née en Irlande en 1966. Ses écrits de fiction et de non-fiction ont paru notamment dans The Irish Times, Necessary Fiction, ROPES Galway et Surge, une anthologie des nouveaux écrivains irlandais. Elle est diplômée d’un Master of Fine Arts de l’université de Dublin et enseigne la creative writing à l’université de Dublin et à la Big Smoke Writing Factory.  

Mon avis

Un livre formidable : vous savez, cette catégorie de roman dont on ralentit la lecture pour en profiter le plus longtemps possible.

Cette lecture captivante m’a tenue en haleine jusqu’à la fin que je qualifierai d’apothéose, je ne l’ai pas vue venir. Un roman choral tout en finesse.

Décidément, Paula Mc Grath est très douée pour nous accrocher et nous émouvoir. Découverte avec son premier roman « Génération », j’ai retrouvé, avec ce deuxième titre, son talent de conteuse.

Elle nous dépeint l’Irlande rétrograde, le pays des interdictions qui punit essentiellement les femmes.

Les trois héroïnes se battent pour vivre la vie qu’elles ont choisie.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui m’a émue et remuée.

À lire absolument !

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :