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Critique de : Washington Black de Esi EDUGYAN

Washington Black

Résumé :

La Barbade, 1830. Washington Black, onze ans, est esclave dans une plantation détenue par un homme cruel. Très vite, sa vivacité et ses talents de dessinateur impressionnent le frère de son maître, l’excentrique Christopher Wild. Cet explorateur abolitionniste le prend sous son aile pour l’assister dans un projet fou : construire un ballon dirigeable. Quand un jour Wash est accusé à tort d’un crime, les deux hommes sont contraints de fuir. 

L’auteur :

Esi Edugyan est une romancière canadienne qui vit sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. 3 minutes 33 secondes, son deuxième roman, a gagné le prestigieux prix Giller au Canada. Washington Black, son dernier roman, unanimement salué par la critique, a aussi remporté́ le prix Giller.

Ma chronique :

Un grand roman d’aventures qui m’a emballée.

Passionnant et émouvant sont les premiers qualificatifs qui me viennent après avoir tourné la dernière page. J’ai lu rapidement ce livre de près de 500 pages n’arrivant pas à quitter le jeune héros emporté dans de grandes aventures. Lui qui n’était qu’un petit esclave à la Barbade, va parcourir le monde. Ce sera périlleux aussi pour ce jeune noir, en ce début de dix-neuvième siècle, le lecteur frissonne parfois et reste accroché jusqu’à la dernière page.

Ce merveilleux récit initiatique rappelle les œuvres de Dickens mêlant dimension sociale et aventures incroyables. Dans le sillage des grands hommes et scientifiques rencontrés, Wash évolue et se construit.

À découvrir absolument.

Publié aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Les débutants de Raymond Carver

Débutants

Résumé :

« On avait le sentiment bizarre qu’il pouvait arriver n’importe quoi maintenant qu’on s’était rendu compte que tout était fichu. » Qu’ils soient abandonnés ou entourés de leur famille, les personnages des nouvelles de Carver sont irrémédiablement seuls. Ils trompent, boivent, perdent parfois les pédales. Loin de vivre la vie dont ils avaient rêvé, ils ne vont nulle part mais peu d’entre eux ont le courage de se l’avouer.

L’auteur :

Raymond Carver (1938-1988) a été veilleur de nuit, standardiste ou encore enseignant avant de se consacrer à l’écriture. Romancier et nouvelliste, il est considéré aujourd’hui comme le  » Tchekhov américain « . Couronnée de nombreux prix, son œuvre est traduite au Japon et en Europe.

Ma chronique :

Je découvre Raymond Carver avec ce recueil de nouvelles, une belle édition chez Points préfacée par Philippe Djian.

Ces tranches de vie illustrent une certaine « middle class » américaine. Ce sont des êtres paumés, seuls ou mal accompagnés, addicts à l’alcool et violents parfois, l’auteur livre des descriptions sans concession pour des parcours ordinaires et trop courants.

Du réalisme sans catastrophisme et des personnages vrais qu’il sait nous rendre proches : on les plaint tout en s’attachant à ces héros ordinaires qui luttent pour une vie meilleure. 

Une écriture fluide, un style sobre et une émotion toujours palpable pour une peinture d’une Amérique au bord de la rupture.

Ma nouvelle préférée est la dernière qui parle d’amour et du temps qui passe.

À découvrir aux éditions Points.

Critique de : Le Sans Maître de Virginie Caillé-Bastide

Le Sans Maître

Résumé 

En 1720, au nord de la Bretagne, Côme de Plancoët mène une vie paisible dans sa seigneurie. Célibataire et sans héritier, il partage son temps entre l’équitation et l’érudition. Si sa personnalité intrigue, sa bienveillance a tôt fait de réduire au silence toutes les mauvaises langues. Ou presque… Car, dans l’ombre, un ennemi puissant lui voue une haine tenace et resserre autour de lui un étau redoutable. L’existence de Côme va voler en éclats et le conduire sur la route d’un druide sans âge aux pouvoirs étonnants et d’une cavalière au caractère bien trempé.

L’auteure 

Virginie Caillé-Bastide est née en 1962 à Lorient. Le Sans Dieu, son premier roman, puise dans ses origines bretonnes et sa passion pour l’histoire.

Ma chronique 

Un très bon roman historique et un grand récit d’aventures : coup double pour cette histoire et coup de cœur.

J’ai beaucoup aimé ce deuxième roman de Virginie pour sa verve, l’écriture en résonance avec ce dix-huitième siècle et la Bretagne haute en couleurs. Je rends hommage au talent de conteuse de l’auteure, découverte avec son premier roman Le Sans Dieu. Quand on aime l’histoire et les récits d’aventures, on est gâté avec celui-ci avec des personnages charismatiques comme le seigneur Côme ou le druide ange gardien de nos deux tourtereaux.

Cette histoire trépidante m’a fait penser aux grands romans d’Alexandre Dumas : on suit avec fièvre les aventures de nos héros en étant complètement immergé dans ce dix-huitième siècle. 

Ce type de romans alliant histoire et aventures sont trop rares, ne vous en privez surtout pas. 

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Critique de : Le dimanche des mères de Graham Swift

Le dimanche des mères

Résumé :

Angleterre, 30 mars 1924. C’est le dimanche des mères, jour où les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils rendent visite à leur famille. Jane, une jeune femme de chambre orpheline, le passera en compagnie de Paul, son amant de longue date. traversant la campagne inondée de soleil, elle le rejoint pour un dernier rendez-vous car Paul s’apprête à épouser une riche héritière. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. 

L’auteur :

Né à Londres en 1949, sa carrière d’écrivain démarre en 1980 avec « The Sweet-shop Owner ».

Ma chronique :

Ambiance Downton Abbey garantie pour ce court roman qui nous accroche avec son écriture recherchée et l’ambiance début vingtième siècle parfaitement restituée.

Le dimanche des mères est une ancienne coutume anglaise consistant à offrir une journée de repos aux domestiques pour visiter leur mère.

Le hic pour Jane, l’héroïne, c’est qu’étant orpheline, elle ne sait pas quoi faire de sa journée de liberté ou bien si, lire se dit-elle. Passionnée par les livres d’aventures, portant réservé aux garçons d’habitude lui dit son maître, elle attend le soir pour s’y plonger. Ses plans vont changer lorsque Paul, jeune aristocrate, la convoque chez lui.

Un portrait tout en finesse et délicatesse d’un monde révolu où les grands bourgeois emploient de jeunes bonnes orphelines comme Jane, les voitures remplacent peu à peu les chevaux et les fils de famille s’encanaillent avec leurs domestiques.

Ce récit raconte une journée lumineuse et ensoleillée qui ne se déroulera pas comme prévu et révolutionnera la vie de Jane.

Coup de chapeau pour les descriptions et détails de cette journée distillés avec beaucoup de subtilité tel un tableau avec un nuancier aux superbes couleurs. Un livre  aux multiples facettes à découvrir pour l’ambiance, l’écriture et l’histoire : un trio parfait.

Je vous le recommande chaudement.

Notation :

Critique de : L’île des beaux lendemains de Caroline Vermalle

L’île des beaux lendemains

Résumé :

Après cinquante ans d’un mariage monotone, Jacqueline sent poindre une immense lassitude : il faut partir, et sans préavis. Deux jours, trois trains et un bateau plus tard, l’alerte septuagénaire débarque sur l’île d’Yeu. Là demeure sa cousine Nane, vue pour la dernière fois il y a fort longtemps, qui recueille les âmes – un peu – perdues…

L’auteure :

Après des études de cinéma, Caroline Vermalle a travaillé à Londres pour la BBC, fait le tour du monde, puis s’est installée en Vendée, juste en face de l’Île d’Yeu, qui lui a inspiré L’Île des beaux lendemains (Belfond, 2013 ; Pocket, 2014). Une collection de trésors minuscules est son troisième roman pour adultes. Elle a également publié un roman pour la jeunesse, Sixtine (Black Moon, 2013).

Ma chronique :

Léger et poétique, un roman qui se déguste tout en nous interrogeant sur le sens de la vie.

J’ai aimé les papillons qui nous guident vers les âmes des personnages. Quant aux humains, ils ne comprennent pas toujours le sens de leur existence et ses priorités.

Et si tout pouvait changer même après soixante-dix ans ?

Voici une belle leçon de vie qui donne envie de la croquer à pleines dents.

L’écriture fluide, les chapitres alternés entre nos différents héros donnent une lecture rythmée et prenante.

Pour l’histoire, je vous laisse la découvrir par vous-même en vous souhaitant d’y prendre autant de plaisir que moi.

Notation :