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Chronique de : Soleils de sang de Christophe Ferré

Soleils de sang

Résumé :

Au petit matin, Juliette Carpenter se réveille sur une plage de la Côte d’Azur, l’esprit embrumé. Où est-elle ? Que faitelle là ? Peu à peu, des bribes de souvenirs lui reviennent : la veille, Flavia, sa mère, fêtait ses 45 ans entourée des siens.

Et soudain, la réunion de famille a viré au carnage. Tout semble accuser Flavia, qui a disparu… Mais pourquoi une mère assassinerait-elle ses proches ? Et pourquoi Juliette a-t-elle été épargnée ?

L’auteur :

Grand Prix de la nouvelle de l’Académie française, Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a écrit plusieurs romans avant de se tourner vers le suspense. On lui doit notamment La Petite Fille du phare (L’Archipel, 2018), en cours d’adaptation pour la télévision, et Mortelle Tentation (L’Archipel, 2019).

Ma chronique :

Quel plaisir de retrouver un auteur de polar que j’affectionne particulièrement et je n’ai pas été déçue.

Son intrigue m’a accrochée dès les premières pages et j’ai eu du mal à poser le livre. Heureusement que j’ai eu suffisamment de temps libre pour le lire rapidement. 

Juliette, l’héroïne, fait face courageusement après l’horrible tuerie de sa famille, seule rescapée lui dit-on au départ. Refusant certaines pistes suivies par le magistrat, elle mène l’enquête.

Souvent périlleuse, parfois décourageante, cette traque est éprouvante. Nous, le lecteur, souffrons pour elle.

Une lecture en apnée, très rythmée avec ces chapitres courts et ses nombreux rebondissements pour un final à la hauteur de la complexité de l’affaire.

Des références à Hitchcock et à l’affaire Dupont De Ligonnès apportent une ambiance mystérieuse présente tout au long du roman. 

Dans la postface, l’auteur raconte sa passion pour le grand cinéaste anglais, « mon mentor, mon idole » qui lui a inspiré certaines scènes.

Ce roman est un hommage à Hitchcock qui disait « La vie, ce n’est pas seulement respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé ».

Un thriller haletant, machiavélique, au rythme infernal : à découvrir absolument.

Paru aux éditions L’Archipel.

Notation :

Chronique de : La vérité sur la lumière d’Auður Ava Ólafsdóttir

Résumé :

Issue d’une lignée de sages-femmes, Dýja est à son tour « mère de la lumière ». Ses parents dirigent des pompes funèbres, sa sœur est météorologue : naître, mourir, et au milieu quelques tempêtes. Alors qu’un ouragan menace, Dýja aide à mettre au monde son 1922e bébé. Elle apprivoise l’appartement hérité de sa grand-tante, avec ses meubles vintage, ses ampoules qui clignotent et un carton à bananes rempli de manuscrits. Car tante Fífa a poursuivi l’œuvre de l’arrière-grand-mère, insérant les récits de ces femmes qui parcouraient la lande dans le blizzard à ses propres réflexions aussi fantasques que visionnaires sur la planète, la vie – et la lumière.

L’auteure :

Explorant avec grâce les troublantes drôleries de l’inconstance humaine, Auður Ava Ólafsdóttir poursuit, depuis Rosa candida, une œuvre d’une grande finesse, qui lui a valu notamment le Nordic Council Literature Prize, la plus haute distinction décernée à un écrivain des cinq pays nordiques. 

Ma chronique :

Un récit empreint de douceur, fidèle à l’écriture lumineuse de cette auteure.

Ce sont les chroniques d’une sage-femme dont la mère est à la tête d’une entreprise de pompes funèbres, elle nous livre son quotidien et ses pensées intimes. Dýja est issue d’une lignée de sage-femmes, sa tante lui a légué cette vocation puis son appartement et ses mémoires.

Le récit est entrecoupé de réflexions sur notre monde, le métier de sage-femme dans cette contrée isolée et l’histoire de la tante Fífa qui tricotait un vêtement pour chaque nouveau bébé qu’elle mettait au monde.

Des citations de Blaise Pascal ou de Jorge Luis Borges émaillent un récit qui oscille entre observation de la nature, histoires familiales et chronique d’une femme qui aide à découvrir la lumière, une métaphore qui symbolise la naissance.

J’ai été sensible à cette alchimie qui donne un texte inclassable qui se lit lentement pour profiter de la superbe prose.

Bravo au traducteur.

Publié aux éditions Zulma

Notation :

Chronique de : L’énigmatique Madame Dixon d’Alexandra Andrews

L’énigmatique Madame Dixon

Résumé :

Florence Darrow veut être écrivaine. Ou plutôt : Florence Darrow sera écrivaine, elle en est persuadée. Chose plus simple à dire qu’à faire, et Florence peine à trouver sa place dans le monde de l’édition new-yorkaise. Quand on lui propose de devenir la nouvelle assistante de madame Dixon, l’autrice de Mississipi Foxtrot, le best-seller de l’année, elle saute sur l’occasion. Seul petit détail, Madame Dixon refuse toute publicité, Dixon est un pseudonyme et elle garde jalousement sa vraie identité. En acceptant ce poste, Florence devra se plier à toutes ses exigences, comme vivre isolée dans sa maison à la campagne et ne révéler à personne pour qui elle travaille.

L’auteure :

Journaliste et éditrice, Alexandra Andrews vit à Brooklyn. L’Enigmatique madame Dixon est son premier roman.

Ma chronique :

Un roman addictif et haletant, un gros coup de cœur lu en deux jours.

Ce thriller psychologique captivant a des airs de « Plein soleil » avec des personnages insaisissables et déroutants.

Tout au long du récit, les héroïnes sont chahutées et le lecteur avec elles.

Impossible de deviner ce que l’auteure nous réserve.

J’ai aimé le contexte du milieu littéraire où éditeurs et écrivains se croisent avec un roman qui cartonne au box-office et un écrivain invisible.

Difficile d’en dire plus pour ne pas déflorer l’intrigue. Je conseille de ne pas lire le résumé en quatrième de couverture, trop détaillé.

En synthèse, je dirai que l’auteur nous balade avec finesse et maîtrise jusqu’à la dernière page pour notre plus grand plaisir.

Bravo pour ce suspense diaboliquement efficace.

Paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Magnificat de François-Henri Soulié

Magnificat

Résumé :

An 1177. La vicomtesse Ermengarde règne seule sur le riche comté de Narbonne. Dernière de sa dynastie, elle entretient une cour raffinée dont le jeune troubadour Guilhem de Malpas est le plus brillant fleuron. Dans l’ombre, elle est pourtant la proie d’un complot implacable. Les marchands, qui constituent la richesse de la ville, veulent faire du comté une république à l’égal de Gênes ou de Pise. Le comte de Toulouse rêve de s’emparer du comté …

L’auteur :

François-Henri Soulié est un homme de théâtre aux multiples casquettes : écrivain, comédien, marionnettiste, scénographe, metteur en scène et scénariste. Il a reçu le Prix du premier roman du festival de Beaune en 2016 pour Il n’y a pas de passé simple, paru aux Éditions du Masque. Ce livre a inauguré la série des « Aventures de Skander Corsaro ».

Ma chronique :

Après Angelus, voici Magnificat, la suite des aventures de Guilhem et sa famille se déroulant en Occitanie.

J’ai lu cette suite avec autant de plaisir que le premier opus. J’y ai retrouvé les ingrédients qui ont fait le succès du premier : une intrigue bien ficelée et étayée historiquement avec des personnages attachants. On y retrouve aussi les codes des grands romans d’aventure avec ses rebondissements nombreux, les félonies des uns et la bravoure des autres. Le tout avec un rythme enlevé qui ne faiblit pas.

Dans la postface, les notes de l’auteur précisent tout ce qui est véridique ici.

Je précise aussi que cet épisode peut se lire indépendamment

François-Henri Soulié mêle avec brio érudition historique, suspense et aventures.

Un roman historique captivant à découvrir aux éditions 10 18.

Merci Babelio et les éditions 10 18 pour cette lecture.

Notation :

Chronique de : Dred ou le grand marais maudit de Harriet Beecher Stowe

Résumé :

La mort du colonel Gordon a placé Nina, sa fille, à la tête de la plantation de Canema, en Caroline du Nord. Une gestion hasardeuse conduirait l’exploitation à la faillite si Harry, un mulâtre dont elle ignore qu’il est son demi-frère, ne la tenait à bout de bras. L’amour d’Edward Clayton, avocat et planteur, partisan d’une abolition progressive de l’esclavage, lui ouvre peu à peu les yeux. Trop lentement pour Harry, qu’un sentiment de révolte pousse à prendre la fuite.

L’auteure :

Fille d’un pasteur presbytérien et d’une artiste peintre, Harriet Beecher Stowe (1811-1896) répond très jeune à sa vocation de «prêcher sur papier». Le succès universel de La Case de l’oncle Tom, roman-pamphlet sur le «fléau» de l’esclavage, contribuera à y mettre fin.

Ma chronique :

Ce roman a été publié après « La Case de l’oncle Tom » et dénonce le sort des esclaves.

C’est un récit de type « roman feuilleton » qui prend à partie le lecteur pour le faire réagir. Après des débuts classiques où l’on fait la connaissance d’une jeune orpheline blanche écervelée et dépensière, le roman s’étoffe après sa rencontre avec l’avocat abolitionniste, elle prend alors conscience de la réalité de la condition des esclaves.

La préface est intéressante pour comprendre le contexte de l’écriture de ce livre et les combats de l’auteure pour défendre la cause des esclaves. En annexe, les notes avec les sources historiques qui ont servi à donner corps à Dred cet esclave rebelle.

Une belle réédition à conseiller à tous les amateurs de classiques.

Paru aux éditions de l’Archipel collection Archipoche.

Notation :