Catégorie : <span>ROMANS</span>

Chronique de : Voyage en territoire inconnu de David Park

Résumé :

Le monde est recouvert de neige. Les transports sont interrompus. Tom doit s’aventurer dans un paysage métamorphosé et hostile pour aller chercher son fils, malade et coincé dans une résidence étudiante. Mais lors de ce trajet solitaire en voiture, de Belfast à Sunderland, Tom se retrouve à faire un autre voyage, sans carte ni guide, et retrace chaque route d’une histoire familiale habitée de souvenirs et embrumée de regrets.

L’auteur :

David Park est l’auteur de onze livres. Couronné du « Major Individual Artist Award” par l’Arts Council d’Irlande du Nord, David Park vit dans le comté de Down. Voyage en territoire inconnu est son premier livre publié en France.

Ma chronique :

Le récit d’une quête le temps d’un voyage en territoire inconnu. Troublant et émouvant, ce roman m’a captivée complètement d’un bout à l’autre.

Le voyage en territoire inconnu se passe essentiellement dans la tête de Tom : à l’occasion de son trajet dans un paysage enneigé aux routes souvent bloquées, un dialogue intérieur s’installe entre lui et son fils. Alors que ce voyage s’impose comme le seul moyen de porter secours à son jeune fils, son esprit s’évade et revient sur son passé. 

Comment affronter ses peurs, ses regrets et faire la paix avec ses démons ?

Peut-il se réconcilier avec la vie, dépasser la dépression et toute sa colère, ses rancœurs et remords ancrés en lui ? Le lecteur est de tout cœur avec lui, le dialogue parents-enfants est tellement compliqué parfois.

Alternant récit du voyage et réflexions internes, ce livre superbement écrit et traduit par Cécile Arnaud mérite toute votre attention.

À découvrir aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Chronique de : Délivre-nous du mal de Chrystel Duchamp

Résumé :

Février 2018. Anaïs sollicite l’aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa soeur Esther a été enlevée. Pourquoi aurait-elle, sinon, laissé derrière elle ses clés de voiture, ses papiers et son téléphone portable ? Les mois passent et, tandis que l’enquête s’enlise, d’autres jeunes femmes se volatilisent…

L’auteure :

Chrystel Duchamp est l’autrice, aux éditions de l’Archipel, de L’Art du meurtre et Le Sang des Belasko, deux suspenses salués par la critique.

Ma chronique :

Troisième roman et troisième réussite : bravo Chrystel, le polar français est bien représenté ici.

J’ai eu du mal à le poser : tension et rythme infernal m’ont scotchée au roman.

L’écriture est cinglante et incisive, ce qui donne du peps et fait monter l’adrénaline. Chrystel aborde ici des sujets graves d’aujourd’hui : inceste, abus sexuels, féminicides ou anorexie. Toutes les malheureuses héroïnes de ce polar ont eu à subir l’un de ces traumatismes, impossible d’en sortir indemne.

Ces maux et d’autres encore se superposent dans une intrigue complexe qui s’obscurcit au fil des pages. Des cadavres pendus, toujours des jeunes femmes, avec la même mise en scène macabre. On frémit, suspendu au récit, en retenant sa respiration.

L’histoire est éprouvante et émouvante, les pages se tournent vite jusqu’au dénouement inattendu : un très bon thriller.

Paru aux éditions l’Archipel.

Chronique de : Sanctuaire de Laurine Roux

Le sanctuaire

Résumé :

Gemma, sa sœur et leurs parents ont trouvé refuge dans un chalet de montagne isolé. La famille vit depuis des années à l’abri d’un virus qui a décimé la quasi-totalité de l’humanité. Gemma, née et élevée dans ce « Sanctuaire », obéit aux lois imposées par son père. Elle a apprivoisé chaque recoin de son territoire, devenant une chasseuse hors pair. Mais ces frontières imposées commencent à devenir trop étroites pour l’adolescente…

L’auteure 

Née en 1978, Laurine Roux vit dans les Hautes-Alpes où elle est professeur de lettres modernes.

Ma chronique :

Si vous avez aimé « Dans la forêt » de Jean Hegland, n’hésitez pas, ce court roman d’anticipation avec une ambiance de fin du monde est pour vous.

J’ai choisi ce roman après avoir été séduite par son précédent livre « Une immense sensation de calme » et je n’ai pas été déçue. J’ai retrouvé son écriture poétique et incisive avec en plus, ici, une tension importante et un suspense redoutable.

Le décor de ce roman est beau et majestueux mais les conditions de vie difficiles. La cadette, Gemma, est née dans cet endroit, baptisé le sanctuaire par sa famille, un endroit sécurisé. Son père l’a élevée pour être une guerrière : elle se déplace sans se faire voir des animaux et les abat avec son arc. Interdiction de rater sa proie, le père insiste sur ce point, il inculque la chasse et l’autodéfense à ses deux filles.

Une rencontre inattendue bouleversera ce fragile équilibre.

J’ai frémi pour Gemma et éprouvé de l’empathie pour tous ces personnages, notamment pour la mère des deux jeunes filles qui fera tout pour les protéger.

Un livre fort, très tendu à ne pas rater.

Paru aux éditions Folio.

Notation :

Chronique de : Tout ira bien de Damian Barr

Résumé :

1901. Afrique du Sud. Une guerre sans merci oppose l’armée britannique et les premiers colons. Sarah van der Watt et son fils sont emmenés de force dans un camp de détention. À leur arrivée, on leur assure que « tout ira bien ». Dans les faits, c’est la naissance du premier camp de concentration de l’histoire…

2010. Willem, 16 ans, ne veut qu’une chose : rester seul avec ses livres et son chien…

L’auteur :

Né en Écosse en 1976, Damian Barr est l’auteur de deux essais, dont l’un biographique sur la vie d’un adolescent gay dans l’Angleterre thatchérienne. Il vit à Brighton. Tout ira bien est son premier roman.

Ma chronique :

Saisissant et glaçant, un roman fort sur un sujet peu connu du grand public. En Afrique du Sud, lors de la guerre des « Boers », des camps de concentration ont été construits par les anglais pour séquestrer les « boers », les femmes et enfants des soldats rebelles.

En 1901, plus de cent vingt mille personnes ont été internées, quarante pour cent d’entre elles sont décédées à cause de l’insalubrité et des maladies.

Dans la première partie du livre, Sarah et son fils sont enfermés dans un camp. Sarah tient un journal intime, consigne tout en pensant à son mari Samuel, parti se battre et espérant qu’ils se retrouveront.

Dans la deuxième partie, nous suivons une famille de Johannesburg, une jeune femme devenue mère trop tôt qui fait face pour élever ses enfants. Nous partageons son quotidien et celui de ses enfants et petits enfants, la vie pendant et après l’apartheid avec son lot d’insécurité et de violences.

Le lien entre les deux histoires se fait dans la dernière partie, attendez-vous à du suspense et des émotions fortes en fin de livre. Dans la postface, nous apprenons que tous ces événements sont malheureusement exacts.

Nous découvrons aussi comment la guerre anglo-boers a pu influencer l’histoire de l’Afrique du Sud.

Un grand roman émouvant et fort sur une page d’histoire peu connue : je vous le conseille fortement.

Paru aux éditions 1018.

Notation :

Chronique de : Mon Antonia de Willa Cather

Résumé :

Jeune immigrée venue de Bohême avec sa soeur et ses parents, Antonia a grandi à Black Hawk, dans le Nebraska. Mais, au lieu de la belle ferme blanche de leurs rêves, c’est une pauvre maison en terre, battue par les vents et cernée de terres ingrates, qui leur a tenu lieu de foyer. Existence rude et pourtant joyeuse, grâce à l’affection fraternelle de Jim Burden, un orphelin de Virginie installé avec ses grands-parents dans la ferme voisine…

L’auteure :

Née dans la ferme de sa grand-mère en Virginie, Willa Cather (1873-1947) a grandi dans le Nebraska, où elle débute à 20 ans dans le journalisme. Inspirés des grands espaces de sa jeunesse, ses romans – Pionniers (1913), Le Chant de l’alouette (1915), Mon Antonia (1918), L’Un des nôtres (1922) – lui vaudront le prix Pulitzer en 1923 et l’estime de William Faulkner et Sinclair Lewis.

Ma chronique :

Un classique paru en 1918 qui raconte la vie de migrants venus de Bohème trouvant refuge dans le Nebraska.

Les conditions de vie sont difficiles pour ces nouveaux arrivants relégués dans une maison insalubre. Les enfants réagissent mieux que les parents notamment Antonia qui se lie avec le jeune voisin Jim.

Ce roman ne m’a pas emballée, cela est peut-être dû au rythme lent, sans relief et à l’écriture plate. Je me suis ennuyée à cette lecture. Je n’ai pas non plus ressenti d’empathie pour les personnages.

Une histoire qui aide à comprendre le peuplement des États-Unis, un classique à conseiller aux amateurs d’histoire nord-américaine.

Un classique réédité chez Archipoche aux éditions l’Archipel.

Notation :