Catégorie : <span>ROMANS</span>

Chronique de : La chamane de Lascaux de Sophie Marvaud

Résumé :

15 000 avant Jésus-Christ. Le nord de l’Europe est recouvert de glaciers, tandis que ce qui deviendra le sud de la France bénéficie d’un climat plus froid qu’aujourd’hui, mais sec et ensoleillé. Les vallées bien exposées du Périgord, avec leurs abris sous roche, l’abondance de gibiers, de poissons, de bois et de silex, sont favorables aux petits groupes nomades de chasseurs-cueilleurs. Assurés de pouvoir se nourrir, les Homo Sapiens ont du temps pour peindre les parois des grottes, sculpter la roche, graver leurs outils de bois de renne, jouer de la musique, danser… Parmi eux, la famille des Quatre-encoches du clan des Grandes-Mains-Blanches occupe la vallée de la Vézère.

L’auteure 

Autour d’un feu de bois ou à bord de sa machine à voyager dans le temps, Sophie Marvaud aime raconter des histoires.

Ma chronique :

J’ai été emballée par ce roman : une plongée magique dans ce mode méconnu de la Préhistoire. 

C’est le premier polar préhistorique que je lis, l’immersion est complète, l’auteure ayant mis ses connaissances de cette période méconnue au service d’une histoire parfaitement menée.

L’intrigue est remplie d’aventures, de rebondissements avec des personnages féminins forts comme la chamane et les combattantes.

C’est passionnant de partager le quotidien de ces hommes et femmes vivant il y a si longtemps. Les notes de la préface et postface apportent des compléments très utiles.

Bravo pour cette reconstitution réussie, une auteure que je suivrai dorénavant.

Paru aux éditions 1018

Notation :

Chronique de : La gitane aux yeux bleus de Mamen Sánchez

Résumé :

À Madrid, Soleá et ses collègues du magazine littéraire Librarte viennent d’apprendre une terrible nouvelle : Atticus Craftsman, le fils d’un riche éditeur londonien, débarque d’Angleterre pour fermer leurs bureaux, jugés trop peu rentables. Heureusement, les cinq salariées de la petite revue échafaudent une stratégie. Quand l’inspecteur Manchego, quelques semaines plus tard, est informé de la disparition du jeune et bel héritier …

L’auteure :

Journaliste célèbre, auteure de romans, tous des best-seller en Espagne. « La gitane aux yeux bleus » est son premier livre traduit en français.

Ma chronique :

Ce roman est un vrai régal pétri d’humanité, de gaité et de loufoquerie. À ne rater sous aucun prétexte !

Même s’il est question d’enlèvement dans les premières pages, il ne s’agit pas d’un polar mais du récit des aventures d’un anglais parachuté en Espagne : le choc entre deux cultures bien différentes.

Le roman traite d’amitié, d’amour, d’entraide familiale sur un ton léger avec une grande dose d’humour. L’écriture est au diapason de l’intrigue : truculente et remplie de métaphores.

Une lecture très agréable que j’ai été un peu triste de quitter car je me suis bien amusée. J’étais bien en compagnie de Berta, la responsable du magazine espagnol « Librarte », de Manchego l’inspecteur farfelu, Maria et ses collègues, Soleà, Atticus et toute la famille de Soleà. Avec ce livre, le soleil sera forcément au rendez-vous.

Après cette lecture, on a envie de partir à Grenade, de danser le flamenco, d’écouter la guitare de Tico et d’avoir une grand-mère aussi délicieuse que Remedios.

Un livre qui fait du bien, réconcilie avec son prochain et donne le sourire.

Paru aux éditions Folio.

Chronique de : Un long, si long après-midi d’Inga Vesper

Résumé :

Dans sa cuisine baignée de soleil californien, Joyce rêve à sa fenêtre. Elle est blanche, elle est riche. Son horizon de femme au foyer, pourtant, s’arrête aux haies bien taillées de son jardin. Ruby, elle, travaille comme femme de ménage chez Joyce et rêve de changer de vie. Mais en 1959, la société américaine n’a rien à offrir à une jeune fille noire et pauvre.

L’auteure :

Inga Vesper vit en Ecosse. Elle a longtemps travaillé comme aide-soignante, avant de se tourner vers le journalisme-reportage (en Syrie et en Tanzanie notamment). Un long, si long après-midi est son premier roman.

Ma chronique :

Ne vous fiez pas à la couverture lumineuse et gaie, la vie des habitants dans ces quartiers n’est pas toujours facile, surtout pour les femmes à la fin des années cinquante.

Une lecture marquante qui rappelle « La couleur des sentiments » avec du suspense en plus. Ce n’est pas non plus un polar même si une enquête est menée pour retrouver Joyce.

Derrière les belles maisons aux jardins impeccables, vivent des couples dont la femme a pour rôle d’élever les enfants et de gérer la maison alors que le mari travaille et ne rentre que le soir. Des bonnes, de couleur, payées une misère les aide pour le ménage. Le décor est planté ainsi dès le début puis le voile tombe rapidement et l’on comprend que Joyce n’est pas heureuse. Lorsqu’elle disparaît, toutes les pistes sont privilégiées par l’enquêteur.

Prisonnière d’une cage dorée, soumise à son mari et aux caprices des enfants, sous tranquillisants, voici le vrai visage de cette femme belle et toujours impeccablement habillée. Celle qui la connaît bien c’est Ruby, la femme de ménage, nous sommes amies dit-elle et elle me respecte.

Un roman féministe, une vision de la Californie sans les paillettes avec une écriture fluide, sensible pour décrire ses vies de femmes confrontées au sexisme et à la violence au sein de la famille.

J’ai aimé les deux personnages féminins, Joyce et Ruby, qui se battent pour tenter de vivre libres et plus autonomes. J’ai eu de l’empathie pour elles et pour leurs combats.

Un livre touchant à ne pas rater.

Paru aux éditions de la Martinière.

Notation :

Chronique de : Hanna et ses filles de M. Frediksson

Résumé :

Hanna, Johanna, Anna, ces trois femmes de la même famille ont vécu entre 1870 et aujourd’hui. De la petite paysanne violée à l’âge de douze ans à la femme émancipée, universitaire et journaliste, en passant par la femme au foyer modèle, que de chemin parcouru… En suivant ces trois générations, c’est à toutes les transformations de la société suédoise, de la misère à la prospérité, du monde rural aux grandes cités urbaines, que l’on assiste.

L’auteure :

Écrivain suédois de renommée mondiale, Marianne Fredriksson a publié quinze romans, dont la plupart sont des best-sellers. 

Ma chronique :

Un roman suédois publié en 1994 et réédité par Archipoche.

Je découvre cette auteure et l’histoire suédoise en suivant le destin de ces femmes de 1870 à nos jours. Ce sont trois générations de femmes poursuivies par le déterminisme de leur condition féminine.

L’ancêtre, Hanna, a vécu au dix-neuvième siècle et connu une existence difficile dès son plus jeune âge connaissant la faim et la maltraitance. Son enfance a été marquée par les deuils de ses proches. Employée à l’âge de douze ans comme bonne, elle sera abusée et traitée comme une esclave. Le mariage aidera à lui donner une meilleure condition avec une vie encore difficile. 

Ses filles et petites filles se pencheront sur son histoire et découvriront des similitudes entre certains événements de leur vies. Comment cela s’explique t’il ?

Nous suivons en parallèle l’évolution de la Suède, ses combats avec la Norvège, des pans d’histoire méconnus pour moi.

Le destin d’Hanna a fortement influencé les vies de Johanna et Anna. 

Un livre sensible et fort avec des héroïnes auxquelles on s’attache. Quelques figures d’hommes plus ou moins intéressantes et presque toujours dans l’ombre de leurs femmes.

À lire pour découvrir une auteure suédoise.

Paru aux éditions Archipoche chez l’Archipel.

Notation :

Chronique de : Le festin de Margaret Kennedy

Résumé :

Cornouailles, 1947. Comme tous les étés, le révérend Seddon rend visite au père Bott. Hélas, son ami n’a pas de temps à lui accorder cette année, car il doit écrire une oraison funèbre : l’hôtel de Pendizack, manoir donnant sur une paisible crique, vient de disparaître sous l’éboulement de la falaise qui le surplombait. Et avec lui, sept résidents… Dans cette maison reconvertie en hôtel par ses propriétaires désargentés étaient réunis les plus hétéroclites des vacanciers …

L’auteure :

Margaret Kennedy (1896-1967) est née à Londres et a étudié l’histoire à l’université de Sommerville (Oxford), où elle a commencé d’écrire. En 1924, son deuxième roman, La Nymphe au cœur fidèle (Plon, 1927 ; réédité au Mercure de France sous le titre Tessa, 2006) s’est vendu dans le monde entier. Kennedy est l’auteure de quinze autres romans, parmi lesquels Le Festin (1950) et Pronto (Plon, 1954).

Ma chronique :

Encore une belle pépite sélectionnée par les Éditions de la Table Ronde. Un roman paru en 1950 et réédité en France.

Un roman « so British » qui m’a tenue en haleine tout du long : très agréable à lire avec sa touche sarcastique, parfois humoristique et ses personnages attachants.

Prenez une pension proche d’une falaise, des propriétaires désargentés, sept disparus, sept péchés capitaux et un compte à rebours de sept jours.

L’auteure joue avec nos nerfs dès le début de l’histoire lorsqu’on apprend qu’un morceau de falaise s’est écrasé sur une pension. Il est question d’enterrement et de survivants, à la toute fin seulement nous saurons tout. Mais on oublie le drame en suivant l’histoire racontée en sept chapitres, les sept jours avant l’effondrement.

Les résidents ont tous des failles, certaines s’apparentent aux sept péchés capitaux comme la paresse, l’avarice ou la luxure. Dans cette galerie de personnages, mes préférés sont les petites Cove, lumineuses et toujours généreuses malgré la méchanceté de leur mère. Le festin est aussi une peinture saisissante de ces années d’après-guerre avec leurs lots de privations.

Je vous encourage fortement à lire cet ouvrage pour l’histoire, le style et le plaisir de découvrir une auteure anglaise du siècle dernier.

Paru aux éditions de la Table Ronde

Notation :