Couronné par le prix Nobel en 1962 et surtout connu pour les « raisins de la colère » paru en 1939 juste après « des souris et des hommes » paru en 1937, John Steinbeck est né en 1902 en Californie et a grandi dans une famille américaine provinciale entre un père fonctionnaire et une mère institutrice.
Son premier roman « la coupe d’or » publié en 1929 le pousse à écrire le deuxième « Tortilla flat » et le succès s’intensifie avec les adaptations cinématographiques.
Dans cette nouvelle, Kino le pêcheur découvre une énorme perle argentée aussi grosse qu’un œuf de mouette.
Cette perle fera le malheur de sa famille Juana sa femme et de Coyotito son bébé .
Avec une aussi grosse perle, Kino attire la convoitise et la jalousie des autres : un médecin blanc, des acheteurs de perle et les autres pêcheurs.
La vie du pêcheur et de sa famille est bouleversée.
Que faire : vendre la perle, la garder, la rendre à la mer ?
Tout est compliqué dorénavant
Une belle écriture fluide et limpide nous accroche à cette histoire simple et riche aussi.
À redécouvrir …
Catégorie : ROMANS
Les romans de tous Pays.
Le terroriste noir de Tierno Monénembo
« Tout commence en lisière de la forêt des Vosges, un jour de 1940, quand un père et son fils partis cueillir des champignons tombent par hasard sur un « pauvre nègre » endormi au pied des arbres. Conduit au village, ce jeune Guinéen adopté en France à l’âge de 13 ans, à la fois austère et charmeur, y fera sensation. Il saura enflammer les cœurs, s’attirer des protections. Mais ce n’est qu’un début : en 1942, il entre en contact avec la Résistance et crée un des premiers maquis de la région. Lancés sur ses traces, les Allemands l’appelleront « le terroriste noir ». »
L’auteur guinéen a reçu le prix Renaudot pour son dernier roman, Le Roi de Kahel (en 2008).
Dans ce roman « le terroriste noir », l’évrivain guinéen nous raconte la véritable histoire d’un jeune guinéen devenu soldat pendant la seconde guerre mondiale.
Ce jeune guinéen capturé après la bataille de la Meuse s’évade, se perd dans les forêts puis est recueilli par des habitants d’un petit village vosgien.
Beaucoup de mystère entoure ce « nègre » comme disent certains : comment est-il arrivé jusqu’ici ?que fait-il de ses journées ? Que cherche-t-il ?
Petit à petit, Addi Bâ, notre héros se dévoile grâce à aux souvenirs d’une femme qui ,60 ans plus tard, nous livre son parcours. Germaine, alors jeune fille, croise souvent Addi qui vient écouter Radio-Londres chez eux. Germaine lave aussi son linge et discute avec lui.
Addi mène une double vie et secrètement organise le premier maquis des Vosges, il recrute de plus en plus de jeunes maquisards et les forme pour affronter l’ennemi.
A la fois plein de verve, d’émotion mais aussi de suspense cette histoire nous tient en haleine.
Les villageois vosgiens forment la nouvelle famille d’Addi Bâ et leur patois vosgien émaille les pages de ce roman.
Ce combattant de la France libre a reçu la médaille de la Résistance en 2003 seulement, 60 ans après sa mort, parce qu’il était noir.
A lire et à méditer …
Merci Mariam pour le conseil
Karen Russell : Swamplandia
Swamplandia a longtemps été le parc d’attractions le plus célèbre de toute la Floride, et sa star, Hilola Bigtree, dompteuse d’alligators de classe internationale, cuisinière exécrable et mère de trois enfants, n’y était pas pour rien. Mais à sa mort, l’entreprise sombre dans le chaos. Seule sa fille Ava, treize ans, semble en mesure de sauver les Bigtree du naufrage et de la menace du Monde de l’Obscur, leur redoutable concurrent…
Karen Russell nous livre un grand roman d’aventure féerique, surprenant et magnifique. Une belle histoire originale avec beaucoup d’imagination et d’émotion
Le décor de cette histoire est un parc d’attractions en Floride dont la star est la mère Hilola Bigtree dompteuse d’alligators.
L’histoire : l’éclatement d’une famille après le décès prématuré de la mère qui laisse trois enfants dont un jeune de 17 ans, une adolescente de 15 ans et une fillette de 13 ans.
Des évènements dramatiques s’enchainent : la défection des touristes dans le parc d’attractions puis le départ du père surnommé « Chef » ensuite du fils au prénom sucré « Kiwi ».
Les deux fillettes vont rester seule sur cette île isolée et vivre alors
des évènements fantastiques.
La grande question est : comment guérir d’un deuil ?
Karen Russell combine le réel, l’imaginaire et le fantastique avec une
écriture poétique qui nous entraine entièrement dans son monde.
A l’instar de la superbe couverture, les décors très colorés et réalistes contribuent au plaisir de cette lecture.
En résumé : du suspense et des personnages attachants : un grand roman.
Une jeune auteur à suivre finaliste du Pulitzer 2012.
The comment in english :
Smaplandia is fantastic adventure book.
It is a human story with charming characters: this is a story of
a family who lives in a amusement park in Florida.
To make a living, they organize shows with alligators and
the best one is the mother: she does impressive artistic performance.
But she dies and we follow the young daughter “Ava” who tries to save the park.
And it is so difficult to alive because more and more difficulties happen…
What I liked about this novel : the mixture between real and imaginary and also the colored and realistic sets.
Karen Russel wrote a big novel with suspense and emotion,
she was one of the three finalists of the Pulitzer Price 2012.
I highly recommend it.
Eric FAYE : Nagasaki
Etonnant, envoutant et dépaysant, tels sont les trois premiers qualificatifs que m’inspire ce récit.
Ce roman, tiré d’un fait divers, raconte la vie ordinaire de Shimura San météorologiste à Nagasaki qui découvre que certains objets de son quotidien changent de place chez lui.
Intrigué, il installe une caméra pour suivre depuis son bureau ce qui se passe dans sa maison en son absence. Et là, il fait une étrange découverte : une inconnue déambule chez lui à son insu.
Ce livre nous raconte la vie de deux étrangers qui vivent ensemble sans le savoir. C’est un récit étonnant, troublant, émouvant aussi et qui nous interpelle sur notre monde contemporain et les espaces dans lesquels nous évoluons.
En effet, les déplacements, les décalages et mouvement se succèdent et le propriétaire des lieux devient comme étranger dans sa maison.
Une paranoïa commence à l’habiter : depuis sa caméra il pénètre chez lui comme par effraction, il surveille et guette à longueur de journée les mouvements dans sa maison. Puis, lorsqu’il découvre qu’une personne s’est introduit chez lui, il prévient la police.
Après cela, la situation devient paradoxale car le héros est soulagé d’être de redevenir le seul occupant des lieux mais un peu après, regrette son geste.
Cet événement a mis du piquant dans sa vie monotone et lui fait prendre conscience de la détresse d’autres humains comme cette femme qui se cachait chez lui dans un placard. Une pauvre femme, sans ressources, sans amis, sans toit et qui a perdu tout repère. C’est un peu de chaleur humaine qu’elle cherchait en se cachant dans cette maison.
Petit à petit, notre héros est bouleversé par cette inconnue qui a vécu chez lui et il perçoit sa détresse.
Ce livre qui nous dépeint ces deux types de solitude des temps moderne montre aussi très bien une certaine violence de notre monde et sa déshumanisation ainsi que l’anonymat des grandes villes.
L’auteur clôture son récit en donnant la parole – et la plume – à la clandestine qui nous livre ses impressions et nous émeut par ses confessions.
Bravo pour ce texte, d’une belle écriture et d’une belle intelligence du coeur .
Catherine Mavrikakis : Les derniers jours de Smokey Nelson
« Les derniers jours de Smokey Nelson. Dans ce grand livre choral, quatre voix alternent pour évoquer celui dont l’exécution est prévue le 15 août 2008 au pénitencier de Charlestown.
Sydney Blanchard est noir comme Smokey Nelson. Des années auparavant, il a été arrêté par erreur et a purgé une peine de prison avant que le vrai coupable soit identifié : sa longue imprécation commence à Seattle, sur la tombe de Jimi Hendrix ».
C’est un livre fort, dur mais aussi magnifique par d’autres côtés.
Quatre personnages nous racontent à leur manière les derniers jours d’un condamné à mort.
Le récit débute avec Sydney Blanchard, un noir de la Nouvelle Orléans qui passe sa vie à imiter son idole Jimi Hendrix et qui parle à son chien. Il se souvient qu’il s’est fait arrêter il y a vingt ans pour le meurtre de quatre blancs, crimes commis par Smokey Nelson.
Grâce à une autre voix de ce livre, Pearl Watanabe, qui travaillait au motel où le meurtre a été commis, Sydney a été innocenté. La jeune femme avait croisé le criminel sur le parking et discuté avec lui. Ce souvenir la hante vingt ans après.
Le troisième personnage est Ray le père de la jeune femme assassinée; pour lui l’heure de la vengeance approche avec l’exécution de Smokey Nelson l’assassin de sa fille et ses petits-enfants. Ce n’est pas lui qui s’exprime mais Dieu qui lui dicte sa conduite et surtout le rassure en lui assurant qu’il trouvera un répit quand l’assassin sera exécuté.
La quatrième voix c’est Smokey Nelson qui est au pénitencier de Charlestown et vit ses derniers jours.
C’est un roman choral dans lequel chacun évoque son passé lié à Smokey Nelson et son présent toujours lié aux tragiques évènements.
Certains ont des regrets comme Pearl et Sydney alors que Smokey Nelson lui n’a aucun remord.
Un grand souffle dans ce récit avec des non-dits et la peine de mort en filigrane.
Ce roman choral capte le lecteur et le hante même après l’avoir refermé.
Encore une belle découverte de cette rentrée littéraire, à découvrir absolument.