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Rentrée littéraire : Trente six chandelles de Marie-Sabine Roger

Résumé :

Trente six chandelles de Marie-Sabine Roger
Trente six chandelles de Marie-Sabine Roger

Allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l’heure de son anniversaire, Mortimer Décime attend sagement la mort car, depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés à onze heures du matin, le jour de leurs 36 ans. La poisse serait-elle héréditaire, comme les oreilles décollées ? Y a-t-il un gène de la scoumoune ? Un chromosome du manque de pot ?Que faire de sa vie, quand le chemin semble tout tracé à cause d’une malédiction familiale ? Entre la saga tragique et hilarante des Décime, quelques personnages singuliers et attendrissants, une crêperie ambulante et une fille qui pleure sur un banc, on suit un Mortimer finalement résigné au pire. Mais qui sait si le Destin et l’Amour, qui n’en sont pas à une blague près, en ont réellement terminé avec lui ?

L’auteur :

Marie-Sabine Roger est notamment l’auteur, au Rouergue, de La tête en friche (adapté au cinéma par Jean Becker), de Vivement l’avenir (prix des Hebdos en région et prix Handi-Livres), et de Bon Rétablissement (prix des lecteurs de L’Express), qui est sorti en salles en septembre 2014, adapté de même par Jean Becker.

Mon avis :

De l’humour, de la légèreté et beaucoup d’humanité : encore une belle réussite ce livre de Marie-Sabine Roger.
Je suis cette auteure depuis « la tête en friche » pour son univers, son écriture et l’humanité qui se dégage de ses personnages. Une bonne dose d’humour vient renforcer le plaisir de la lecture.

Notre héros, Mortimer Décime attend la mort, résigné, car une malédiction pèse sur sa famille : chaque homme décède le jour de ses 36 ans. Depuis son enfance, il vit avec cette certitude, sa vie est marquée par une fin de vie programmée. Forcément, sa vie sera différente : il tentera des expériences multiples même risquées puisque la mort est planifiée. Autre conséquence : comment s’attacher à quelqu’un alors que l’on sait que l’on va mourir trentenaire ? Heureusement, une galerie de personnages bienveillants gravite autour de lui et lui portera assistance. Toute cette joyeuse bande d’amis l’aidera à surmonter l’incroyable destin qui l’attend.

Ses amis sont atypiques et décalés, débordent d’humanité, l’auteure sait aussi nous les rendre proche et nous les aimons aussi. La langue utilisée, drôle et inventive, rend les situations cocasses et nous fait sourire.
La grande leçon de ce livre : pour vivre heureux, prévoir une dose de légèreté, une dose d’optimisme et surtout beaucoup d’amour et de générosité.
Un livre qui fait du bien : surtout ne pas s’en priver.

Spéciale dédicace à Marie-Anne (SurlaroutedeJostein) qui m’a adressé ce livre : un grand merci.

 

Notation :

Noces de cire de Rupert Thomson

Noces de cire de Rupert Thomson
Noces de cire de Rupert Thomson

Résumé :

Florence, 1691. Zummo est un sculpteur de génie qui crée des statues de cire si délicates qu’elles semblent avoir pris vie. Il a fui sa Sicile natale pour trouver refuge dans une ville vérolée par la corruption, aveuglée par l’austérité, où les citoyens les plus riches assouvissent leurs désirs les plus pervers. Convoqué par le grand-duc qui lui a commandé une Vénus de cire grandeur nature, Zummo parcourt les ruelles labyrinthiques à la recherche d’une femme suffisamment parfaite pour servir de modèle. Mais la Toscane regorge de secrets et de dangers.

L’auteur :

Rupert Thomson est romancier britannique. À dix-sept, il a reçu une bourse pour Sidney Sussex College ,Cambridge, où il a étudié l’histoire médiévale et l’histoire de la pensée politique. Il a travaillé pendant quatre ans en tant que rédacteur à Londres, avant d’abandonner son emploi pour écrire à plein temps. Considéré comme l’un des écrivains les plus importants de sa génération, Rupert Thomson est l’auteur de huit romans. Son sixième roman, Rupture (The Book of Revelation, 1999), a été porté au cinéma par Ana Kokkinos.

Mon avis :

Un roman très bien écrit, érudit et troublant.

Le mélange des genres, récit historique et policier, étonne le lecteur.

L’intrigue est un peu longue à démarrer, ensuite, on rentre dans l’histoire qui nous entraîne dans le Florence du dix-septième siècle avec ses nobles, son clergé et des petites gens. Il est alors difficile de lâcher ce roman qui nous accroche, puisqu’une fois refermé, on continue d’y penser et de se poser des questions.

Zummo, est un artiste qui réalise des statues en cire, une matière qui lui permet de produire des objets plus vrais que nature. Le grand duc de Florence le convoque pour lui demander de fabriquer une femme en cire qui lui rappèlera sa femme disparue. Se lancer dans ce défi le conduit à rechercher un modèle, en même temps, il rencontre Faustina qui est en lien avec d’autres personnages importants du livre.

Étonnant et empli de mystère, avec une intrigue complexe, voici un livre exigeant qui happe le lecteur et ne laissera personne indifférent.

On ne peut s’empêcher de comparer ce roman au livre de Patrick Suskind « le parfum » pour son côté envoûtant, son érudition et l’écriture fluide de l’histoire.

Je vous le recommande et je remercie vivement les éditions Denoël pour cette belle découverte.

 

Traduit de l’anglais par Sophie Aslanides

Collection Denoël & d’ailleurs

Parution : 09-10-2014

 

 

Notation :

Angélique Le chemin de Versailles d’Anne Golon

angelique
Angelique

Résumé :

1663. Qui connaît la véritable identité de Mme Morens, la belle chocolatière du Marais dont la fortune ne cesse de s’accroître avec la vogue dont jouit dans les salons le chocolat, cette mixture importée du Nouveau Monde ? Qui se doute que cette parvenue, qui fréquente aujourd’hui Ninon de Lenclos, fut naguère connue sous le nom d’Angélique de Sancé ? S’étant juré que ses enfants ne souffriraient plus jamais de la faim et du froid, elle ne craint plus de jouer son destin à quitte ou double. Sa beauté, sa richesse, sa personne même sont le gage du jeu dangereux où elle se risque pour effacer l’opprobre lié à son passé. En faut-il, de l’ambition, pour ravir au prince de Condé lui-même l’hôtel du Beautreillis, bâti pour elle par Joffrey de Peyrac ? L’ultime carte d’Angélique est la plus hardie : le ténébreux marquis du Plessis

 

L’auteur 

Née à Toulon en 1921, Anne Golon publie son premier livre à vingt ans. Romancière, scénariste journaliste, elle fonde le futur France Magazine et part pour l’Afrique en 1947 où elle rencontre son mari, le géologue Vsevolod Goloubinoff. C’est à Versailles, ville royale, qu’elle rédige en 1953 le premier volume des aventures d’Angélique paru en 1957 en France, sous le nom d’Anne et Serge Golon : le succès est immense, universel, et gagnera le cinéma. Anne Golon réside à Versailles.

 

Mon avis :

Un bon moment de lecture pour un livre qui est à la fois une romance et un roman historique et social. J’ai pris du plaisir à suivre les aventures d’Angélique, qui nous entraînent des bas-fonds de Paris jusqu’à Versailles. Les principaux ingrédients : de l’aventure, des intrigues, des personnages réels mis en scène pour servir l’histoire et du rythme. De nombreux rebondissements nous tiennent en haleine tout au long de la lecture .

L’histoire d’Angélique que l’on pense connaître au travers des films est plus détaillée dans le livre et apporte un éclairage complémentaire sur cette période. Au début du livre, Angélique est veuve, son mari a été brûlé comme sorcier. Restée seule avec ses deux jeunes enfants et ruinée, elle doit faire face. On suit son combat pour s’en sortir et donner un avenir à ses enfants. Depuis la Cour des miracles, en passant par la vie de commerçante puis de bourgeoise, petit à petit elle va regagner sa position.

L’auteur nous livre à la fois une description des pauvres, des petits commerçants mais aussi des grands bourgeois déjà puissants et de la royauté.

Angélique se révèle une redoutable femme d’affaire qui va lui permettre de s’élever dans la société. Elle côtoie aussi des grandes dames cultivées comme Madame de Sevigné, Ninon de Lenclos et la veuve Scarron.
Un beau portrait de femme et de la société du dix-septième siècle, fouillé, documenté : une plongée instructive dans cette époque .
La lecture est très fluide grâce au style impeccable et une belle langue.

Même si on a vu les films, ce récit est complémentaire et instructif.

 Je vous le conseille et remercie les éditions l’Archipel

Notation :

La blancheur qu’on croyait éternelle de Virginie Carton

La blancheur qu'on croyait éternelle

Biographie:

Virginie Carton est née à Lille en 1972. Son premier roman, « Des Amours dérisoires » a paru chez Grasset en 2012.

Résumé :

Mathilde aimerait bien devenir chocolatière mais elle est trop diplômée pour ça. Elle ne sort pas beaucoup et n’aime pas se déguiser. Ce qu’elle préfère, c’est regarder le concours de Miss France à la télé en mangeant des palets bretons trempés dans du lait. Quand elle avait sept ans, Mathilde a été traumatisée par la mort de Romy Schneider. À trente-quatre ans, elle pense encore à Julien, et Éléonore, sa meilleure amie, est décidée à lui trouver un bon parti. Lucien est pédiatre, il aime les films avec Jean-Louis Trintignant, et Deauville. Il n’aime pas tellement danser. Ça remonte à son enfance, à l’époque des premières boums ratées. Chaque année, au Nouvel An, il envoie une carte de vœux à ses parents. À trente-cinq ans, il est célibataire. Il aimerait bien que ça change. Mais il n’est pas très à l’aise avec les SMS, alors c’est pas gagné. Mathilde et Lucien habitent le même immeuble mais ne le savent pas.

Mon avis :

Tendre, nostalgique et rafraîchissant, ce roman est à découvrir.

Mathilde et Lucien, trentenaires et solitaires, vivent différemment des autres jeunes de leur génération. Lui est passionné par le cinéma de Jean-Louis Trintignant : son plaisir est de filer à Deauville au volant d’une vieille Ford. Elle, admire Romy Schneider depuis son enfance et travaille dans une chocolaterie.

Chacun mène sa vie sans renoncer à ses passions en décalage avec l’époque. Pour nous lecteurs, leur rencontre est une évidence puisque chacun vit seul et en souffre. Leur différence dans leurs choix de vie peut les rassembler aussi. C’est ce que je me suis dis très vite. Pourtant, le scénario élaboré par l’auteur est plus subtil.

Le livre se déguste, se lit facilement et avec plaisir.

Le décalage de ces jeunes avec le monde qui les entoure donne lieu aussi à quelques scènes humoristiques.

Une comédie romantique, agréable à lire et bien écrite : ne pas bouder son plaisir en se lançant dans ce roman.

Merci aux éditions Stock pour cette belle lecture.

Rencontre avec Virginie Carton sur l’Etudiant.fr.

Notation :

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani

N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani
N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani

Résumé :

Autour du feu, les hommes du clan ont le regard sombre en ce printemps 1940; un décret interdit la libre circulation des nomades et les roulottes sont à l’arrêt. Bientôt, la Kommandantur d’Angoulême exige que tous ceux de Charente soient rassemblés dans le camp des Alliers. Alba y entre avec les siens dans l’insouciance de l’enfance. À quatorze ans, elle est loin d’imaginer qu’elle passera là six longues années, rythmées par l’appel du matin, la soupe bleue à force d’être claire, le mauvais sommeil… C’est dans ce temps suspendu, loin des forêts et des chevaux, qu’elle deviendra femme au milieu de la folie des hommes.

L’auteur :

Née en 1963 dans les Charentes d’une famille d’immigrés italiens, Paola Pigani vit à Lyon. Auteure de poésie et nouvelles. Elle explore depuis de nombreuses années le monde de l’enfance, celui pour lequel elle travaille et celui qui lui a donné « le vain amour des mots, levain dont on fait le pain de chaque jour ».

Mon avis :

Un beau texte poignant sur une page de l’histoire de la seconde guerre mondiale peu connue. Un témoignage issu de la rencontre de l’auteure et d’une rescapée de ce camp qui lui a raconté son histoire.

Au travers des souvenirs d’Alba aujourd’hui âgée de quatre-vingt ans, nous suivons le quotidien de 350 tziganes enfermés dans un camp entre 1940 et 1946. Alors âgée de quatorze ans, Alba arrive dans ce camp à Angoulême avec sa famille. Ce qui frappe, c’est le décalage entre la vie nomade très libre de ce peuple et les restrictions imposées par l’état français.

Les manouches ne fréquentent pas les « gadje » et vivent différemment : la verdine ou roulotte est leur maison, le cheval qui tire cette roulotte fait partie de la famille et tous travaillent de leurs mains pour vivre. Les parents d’Alba étaient forains avant la guerre.

Quel décalage et tristesse en découvrant ce camp : privés de liberté, de leur roulotte, de leur cheval et de toute activité de leur vie d’avant. Ils vont souffrir de la faim, de maladie et d’ennui. Maria, la mère d’Alba, est particulièrement émouvante : aveugle, elle communique avec ses enfants à la voix et avec ses mains. Au toucher, elle ressent toutes leurs émotions et les consolent. Le père, fier comme tous les manouches, fera tout pour améliorer leur quotidien par son travail. Des personnages forts vivants et attachants.

Un style fluide, poétique et pur. Une histoire qui émeut, interpelle et se lit facilement.

Je vous recommande cette lecture pour ses qualités littéraires et l’intérêt du sujet.

Un grand merci aux éditions Liana Levi.

 

 

Notation :