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Les héritiers de la mine de Jocelyne Saucier

Les héritiers de la mine
Les héritiers de la mine

Résumé :

Eux, c’est la tribu Cardinal. Ils n’ont peur de rien ni de personne. Ils ont l’étoffe des héros… et leur fragilité. Notre famille est l’émerveillement de ma vie et mon plus grand succès de conversation. Nous n’avons rien en commun avec personne, nous nous sommes bâtis avec notre propre souffle, nous sommes essentiels à nous-mêmes, uniques et dissonants, les seuls de notre espèce. Les petites vies qui ont papillonné autour s’y sont brûlé les ailes. Pas méchants, mais nous montrons les dents. Ça détalait quand une bande de Cardinal décidait de faire sa place. Mais combien étiez-vous donc ? La question appelle le prodige et je ne sais pas si j’arrive à dissimuler ma fierté quand je les vois répéter en chœur, ahuris et stupides : vingt et un ? Vingt et un enfants ?

L’auteur :

Jocelyne Saucier est une auteure québécoise née dans la province du Nouveau-Brunswick en 1948. Elle a fait des études de sciences politiques et de journalisme. « Les Héritiers de la mine » est son deuxième roman chez Denoël, après « Il pleuvait des oiseaux » (2013), finaliste du prix des Libraires 2014.

Mon avis :

Émouvant, sensible et réaliste, un beau roman sur la famille et ses secrets.

Une tribu se raconte ou plus exactement LeFion, petit dernier, le vingt et unième, né après la fermeture de la mine. A l’opposé, Géronimo, le plus costaud du clan Cardinal, qui devient l’assistant du père. Les anniversaires sont l’occasion de festivités explosives, au sens propre.

Il y a aussi des personnages féminins : la mère, toujours occupée et la Pucelle, une deuxième mère pour les plus jeunes dont notre héros. Les jumelles, deux petites, plus proches l’une de l’autre que le reste de la fratrie. La mère compte sans cesse ses enfants pour vérifier qu’ils sont tous là. Vingt et unes têtes comptées et recomptées au moment des repas. Chacun son destin ensuite et des retrouvailles parfois, comme celle qui est au centre du récit.

C’est un bel hommage à la mère que les enfants vont protéger à tout prix, surtout après le drame. La mine et ses dangers omniprésents sont aussi le quotidien de cette famille hors norme. Des descriptions dures et glaçantes qui peuvent déranger par leur réalisme.

Une écriture précise, simple et efficace avec des chapitres qui racontent les secrets familiaux avec le point de vue de différents enfants.

De l’émotion aussi, un livre qui sonne juste et qui ne s’oubliera pas.

Je vous le conseille.

La Grande Librairie l’a déposé dans la valise idéale pour l’été. N’hésitez plus.

 

Merci aux éditions Denoël.

Romans et récits / Littérature étrangère > Québec

Collection Romans français Parution : 04-05-2015

 

Notation :

N’oublier jamais de Michel Bussi

N'oublier jamais de Michel Bussi
N’oublier jamais de Michel Bussi

Résumé :

À Yport, parti courir sur la plus haute falaise d’Europe, Jamal a d’abord remarqué l’écharpe, rouge, accrochée à une clôture. Puis la femme, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Jamal lui tend l’écharpe comme on tend une bouée. Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît le corps inerte de l’inconnue. À son cou, l’écharpe rouge. Tout le monde pense qu’il l’a poussée. Il voulait simplement la sauver. C’est la version de Jamal. Le croyez-vous ?

L’auteur :

Professeur de géographie à l’université de Rouen, Michel Bussi est l’auteur aux Presses de la Cité de Nymphéas noirs (2011), Un avion sans elle (2012) et Ne lâche pas ma main (2013).

Mon avis :

Un bon thriller comme Michel Bussi sait si bien les faire.

Le personnage principal, Jamal, est attachant et on est très vite embarqués dans l’histoire.
Mona, proche de Jamal, le soutient dans son incroyable périple et sa quête de la vérité.
En effet, comment faire confiance au seul témoin d’un meurtre que tout accuse ?

Une histoire qui se complique au fil des pages, Jamal, embarqué comme témoin principal puis en tant que coupable, décide de résoudre cette enquête. Sa liberté est en jeu. Plus il avance dans ses recherches et plus tout se complique. Difficile de raconter davantage l’histoire sans risquer de déflorer le suspense. Les rebondissements se succèdent sans répit pour le lecteur.

Une touche d’originalité : le lecteur est interpellé au cours du récit, que pense-t-on du rôle de Jamal ?
J’ai aimé le suspense bien sûr mais aussi le décor normand parfaitement restitué.
Un très bon polar à la française.
Mon conseil : emmenez-le en vacances pour avoir le temps de le lire d’une traite car il est difficile à lâcher. Le suspense nous tient et ne nous lâche plus jusqu’à la fin.

Merci à Babelio et aux Editions Presse de la cité pour cette lecture.

Notation :

Maman a tort de Michel Bussi

Résumé :

Maman a tort de Michel Bussi
Maman a tort de Michel Bussi

Rien n’est plus éphémère que la mémoire d’un enfant. Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit. Il est le seul… Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent. Ils ne tiennent plus qu’à un fil, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche. Le compte à rebours a commencé. Avant que tout bascule. Que l’engrenage se déclenche. Que les masques tombent.

L’auteur :

Professeur de géographie à l’université de Rouen, Michel Bussi est l’auteur aux Presses de la Cité de Nymphéas noirs (2011), Un avion sans elle (2012) et Ne lâche pas ma main (2013) et N’oublier jamais en 2014.

Mon avis :

Un très bon Michel Bussi, je l’ai dévoré !

Deux histoires en parallèle : un braquage à Deauville qui tourne mal et un petit garçon qui prétend que sa maman n’est pas sa vraie maman.

Un psychologue scolaire écoute le petit Malone et le fait parler pour tenter de comprendre son histoire. Nous apprenons alors le fonctionnement de la mémoire des jeunes enfants et l’urgence pour le psychologue de découvrir la vérité. Pendant ce temps, Marianne, la commandante, enquête sur le braquage. Elle va aussi intervenir sur l’histoire de Malone pour aider le psychologue. Les parents du petit ont peut-être un passé avec des ombres.

Angie, la coiffeuse, et copine de Marianne est un personnage auquel on s’attache aussi dans cette histoire.

Un excellent polar : de multiples rebondissements, une histoire complexe intelligemment menée et des personnages attachants et terriblement humains.

Pour accrocher le lecteur, une tension qui monte crescendo et nous capte de bout en bout.

Décidément Michel Bussi est très fort et ses romans sont addictifs.

Je l’ai découvert avec « un avion sans elle » qui m’a bluffée aussi.

Franchement, n’hésitez pas. Foncez et belle lecture !

Merci à Babelio et aux Editions Presse de la cité pour cette lecture.

 

 

 

Notation :

La désobéissance d’Alberto Moravia

La désobéissance
La désobéissance

Résumé :

Luca grandit dans l’Italie des années quarante. À l’âge de quinze ans, il ressent un malaise persistant. Il est irritable, le moindre détail le plonge dans une colère monstre. Cette nouvelle réalité, qu’il juge brutale, le pousse à remettre absolument tout en question : l’école, les parents, la religion. Une désobéissance totale qui le conduit à ce qu’il nomme le «désir de mort». À son grand étonnement, seule la présence de certaines dames semble le rattacher, presque malgré lui, à la vie. Lorsque Luca tombe malade, une infirmière est appelée à son chevet. C’est avec cette femme, à la fois maternelle et charnelle, qu’il scellera définitivement son initiation.

L’auteur :

Issu d’une famille appartenant à la bourgeoisie romaine, Alberto Moravia est né à Rome le 28 novembre 1907. À dix-neuf ans, il écrivit son premier roman, Les Indifférents, qui, dès parution, devint l’un des plus grands succès de critique et de vente de la littérature italienne contemporaine. Son œuvre, très abondante en romans, essais, nouvelles et récits de voyage en fait l’un des maîtres incontestés des lettres italiennes. Alberto Moravia a beaucoup voyagé et séjourné longtemps à Paris, mais son port d’attache n’a jamais cessé d’être Rome, où il a résidé jusqu’à sa mort en septembre 1990.

Mon avis :

Grâce à la collection « Empreinte » chez Denoël, voici un classique de 1949 réédité, l’occasion de découvrir ou redécouvrir Moravia.

Pour moi, c’est une redécouverte, j’avais lu un autre de ses romans : « l’ennui » il y a quelques années.

On suit la vie de Luca qui, adolescent, découvre qu’il veut affronter les autres et désobéir. Ne pas se conduire comme il se doit. Être différent et l’assumer. C’est ainsi qu’il pense dépasser le malaise omniprésent et qui devient si oppressant qu’il songe au suicide.

Face à ses parents, il se montre intransigeant et déterminé : un enfant de quinze ans qui leur tient tête pour mettre à exécution son plan : se débarrasser de tout ce qui devient encombrant : livres, timbres …

Tout est très bien raconté : nous sommes dans sa tête et en osmose avec ses décisions. Sa vie bascule lorsqu’il tombe malade et qu’une infirmière prend soin de lui.

Une écriture fluide, une émotion présente tout au long du récit : un beau roman initiatique.

Je vous encourage à vous plonger dans ce livre, agréable aussi dans sa forme avec son format moyen et sa belle jaquette.

Merci aux Editions Denoël.

 

Editions Denoël collection Empreinte

Première parution en 1949

Trad. de l’italien par Michel Arnaud

Nouvelle édition en 2015

 

Notation :

Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés de Arto Paasilinna

Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés
Moi, Surunen, libérateur des peuples opprimés

Résumé :

Le très distingué professeur Surunen, membre finlandais d’Amnesty International, las de se contenter de signer des pétitions, décide de prendre les choses en main. Il s’en va personnellement délivrer les prisonniers politiques qu’il parraine en Macabraguay, petit pays d’Amérique centrale dirigé par un dictateur fasciste sanguinaire. Après le succès de l’évasion de cinq d’entre eux, et non sans avoir goûté à la torture des geôles locales, Surunen accompagne l’un de ses protégés jusqu’au paradis communiste, un pays d’Europe de l’Est baptisé la Vachardoslavie. Là, il découvre le triste sort d’une poignée de dissidents enfermés dans un asile psychiatrique, et s’emploie à les libérer à leur tour.

L’auteur :

Arto Paasilinna est né en Laponie finlandaise. Successivement bûcheron, ouvrier agricole, journaliste et poète, il est l’auteur d’une trentaine de livres, pour la plupart traduits en français et publiés chez Denoël où ils ont toujours rencontré un grand succès. Arto Paasilinna a aussi écrit pour le cinéma, la radio et la télévision ; il s’intéresse aux arts graphiques et écrit des poèmes.

Mon avis :

Truculent, caricatural mais aussi touchant et si vrai, voici une chronique fidèle à l’esprit du finlandais qui pointe les dérives des dictatures.

Fidèle lectrice de ce romancier, j’ai retrouvé dans ce livre son sens de l’absurde et une grande ironie.

En effet les situations décrites sont parfois difficiles et le ton adopté apporte une légèreté qui rend la lecture plus aisée.

Deux parties composent ce récit : la première se déroule dans un pays imaginaire d’Amérique du Sud, notre héros Surunen, philologue finlandais s’y rend pour délivrer des prisonniers politiques. Ce pays est une dictature fasciste qui martyrise tous ceux qui ont des idées contraires et notamment les professeurs. Surunen se transforme en héros : il prêche la liberté, se fait arrêter et torturer. A la limite du soutenable, nous assistons à ses malheurs. La vie de héros n’est pas de tout repos dans ces contrées !

Bien sûr, il ne finira pas ses jours dans une geôle d’Amérique du Sud et enchaînera les aventures. Puis ses pas le conduiront à l’autre bout du monde, dans un pays communiste dictatorial.

J’ai apprécié cet ouvrage même si, j’avoue, ce n’est pas mon titre préféré de cet auteur. Quelques longueurs dans la première partie m’ont parfois gênée dans ma lecture.

A vous de le découvrir maintenant.

Merci aux éditions Denoël.

 

Éditions Denoël & d’ailleurs

Traduction du finnois : Anne Colin du Terrail

Parution Avril 2015

 

Notation :