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Dans les eaux du lac interdit de Hamid Ismaïlov

Dans les eaux du lac interdit
Dans les eaux du lac interdi

Résumé :
Un voyageur anonyme a pris place à bord d’un train pour un interminable voyage à travers les steppes kazakhes. Le train s’arrête dans une toute petite gare et un garçon monte à bord pour vendre des boulettes de lait caillé. Il joue Brahms au violon de manière prodigieuse, sortant les passagers de leur torpeur. Le voyageur découvre que celui qu’il avait pris pour un enfant est en fait un homme de vingt-sept ans. L’histoire de Yerzhan peut alors commencer…

L’auteur :
Hamid Ismailov né au Kirgizstan en 1954. Contraint à l’exil, il vit à Londres où il est journaliste au BBC World Service. Romancier, poète et traducteur. Écrit en ouzbek, russe et anglais. Ses livres ont été traduits en français, allemand, espagnol, turc. Il a traduit des classiques de la littérature russe et occidentale en ouzbek et des classiques ouzbeks et perses en russe.

Mon avis :
Épuré, imagé et glaçant tels sont les premiers qualificatifs qui me viennent.
Un récit atypique et dépaysant qui nous emmène au côté de Yerzhan, petit garçon qui vit avec sa famille dans les steppes kazakhes. Des conditions de vie difficiles et en même temps une vie d’enfant avec ces jeux, promenades et sa passion du violon. Le jeune garçon est pourtant effrayé par des bruits et lumières nocturnes en forme de champignon. Un jour sa vie va basculer …

Un conte onirique qui met en scène des personnes traumatisées et événements dramatiques tout en présentant des enfants qui continuent de vivre et jouer. Ce mélange des genres peut surprendre voire déranger vu les thèmes abordés. Cela apporte une légèreté, obligatoire, pour un sujet si dur.

Mes bémols : un peu difficile de mémoriser tous les personnages qui entourent notre héros, j’étais un peu perdue parfois. Ces personnages, hormis le jeune garçon, restent assez flous et manquent d’épaisseur.

Une lecture instructive et touchante à découvrir.

Merci aux Editions Denoël.

 

Editions Denoël
Traduit de l’anglais (Ouzbékistan) par Héloïse Esquié
Collection Y
Parution : 20/08/2015

 

Notation :

Première personne du singulier de Patrice Franceschi

Première personne du singulier
Première personne du singulier

Résumé :

Toute existence peut s’achever sur un choix impossible et tragique, si terrifiant qu’on donnerait tout pour l’éviter. Dans les nouvelles réunies ici « Un fanal arrière qui s’éteint » « Carrefour 54 », « Le Naufrage du lieutenant Wells », « Le Train de six heures quinze », Flaherty le vieux marin, le sous-lieutenant Vernaud, Wells l’idéaliste égaré, les résistants Madeleine et Pierre-Joseph, vivent les plus radicaux de ces choix ultimes. Ils les affrontent seuls, à la première personne du singulier. Avec ce sens du tragique qui permet de surmonter toutes les épreuves.

L’auteur :

Écrivain, aviateur et marin, Patrice Franceschi partage sa vie entre écriture et aventure. Ses romans, récits, poésie ou essais, sont inséparables d’une existence engagée, libre et tumultueuse, où il tente « d’épuiser le champ du possible ».

Mon avis :

Quatre nouvelles qui ont remporté le prix Goncourt de la nouvelle 2015, une récompense bien méritée.

Ces quatre histoires ont en commun le courage de ses protagonistes qui, face à des événements exceptionnels, se révèlent des héros devant affronter des choix impossibles. Les situations vécues les placent dans des positions si difficiles que nous, lecteurs, tremblons pour eux.

La grande force de l’auteur est de nous plonger complètement dans les aventures extraordinaires de ces héros.

Sur les quatre nouvelles, deux ont pour héros des marins, les autres nouvelles ont pour décor la deuxième guerre mondiale. Difficile pour des nouvelles de donner des éléments des histoires sans déflorer trop les sujets, aussi je préfère vous donner les thèmes et décors et vous inciter à les découvrir.

Avec ces nouvelles, vous allez voyager, frissonner, admirer ces héros qui semblent invincibles, des êtres remarquables qui prennent des décisions extrêmes mais obligatoires. Un sens de l’honneur toujours présent qui les accompagne tous.

Une écriture classique, des personnages très bien campés et une tension si palpable qu’on vit au milieu des personnages pendant tout le récit.

J’ai été captée par ces récits et je vous les recommande chaudement.

A vous de vous y plonger maintenant.

 

Notation :

L’autre moi-même de Saskia Sarginson

L'autre moi-même
L’autre moi-même

Résumé :

Enfant, Klaudia a toujours été terrifiée par son père. Quant aux crimes commis par celui-ci dans son passé, elle en éprouve une effroyable honte. Aussi, son éloignement pour entrer à l’université est-il pour elle l’occasion rêvée de se « réinventer », elle se transforme alors en Eliza Bennet, une jeune femme pleine d’assurance. Mais lorsque Klaudia se retrouve obligée de revenir chez elle, la voilà dramatiquement piégée dans une double vie. La révélation de secrets enfouis dans le passé de son père oblige la jeune femme à affronter enfin son héritage familial.

L’auteur :

Saskia Sarginson a grandi dans le Suffolk. Diplômée de littérature anglaise à l’université de Cambridge, elle a également un diplôme de mode et design. Elle a travaillé pour la presse magazine, la radio et l’édition, mais se consacre désormais totalement à l’écriture. Elle a quatre enfants – dont des jumelles – et vit à Londres.

Mon avis :

Une intrigue complexe et des personnages forts pour qui on a de l’empathie : une réussite.
Un récit raconté par Klaudia, Eliza et Ernst qui successivement prennent la parole. Le récit est bien rythmé.

Klaudia martyrisée dans son enfance par les autres enfants, a honte des origines allemandes de son père. Quel rôle a-t-il joué pendant la guerre ? Pourquoi est-il devenu si religieux ? Lorsqu’elle part pour l’université, elle décide de devenir une autre et s’invente un nouveau passé.

Je vous laisse découvrir le reste de l’histoire, qui se complique et dévoile petit à petit ses secrets.

Les autres personnages, comme Cosmo ou Scarlett, se retrouvent face à la double personnalité de Klaudia et tentent de l’aider. Klaudia est écrasée par le poids du passé de son père : comment se comporter ? Quelle responsabilité pour l’enfant ?

Un livre qui n’est pas uniquement un suspense même si l’intrigue nous pousse à tourner les pages rapidement.

Une lecture fluide avec des aller-retours dans le passé pour comprendre progressivement le rôle du père de Klaudia.

Je vous conseille cette lecture.

Merci à Langage et Projets Conseils et aux éditions Marabout.

Notation :

La ville orpheline de Victoria Hislop

La ville orpheline
La ville orpheline

Résumé :

Chypre, été 1972. La ville de Famagouste héberge la station balnéaire la plus prisée de la Méditerranée, rayonnante et bénie des dieux, où Chypriotes grecs et turcs vivent en parfaite harmonie. Un couple ambitieux y ouvre Le Sunrise, hôtel dont le luxe surpasse tous les autres. Lorsqu’un putsch grec plonge l’île dans le chaos, celle-ci devient le théâtre d’un conflit désastreux. Famagouste est bombardée. Quarante mille personnes, n’emportant que leurs biens les plus précieux, fuient l’armée en marche. Parmi eux, Aphroditi, contrainte de suivre son mari sans savoir si elle pourra un jour revoir son amant. Dans la ville désertée, seules deux familles demeurent : les Georgiou et les Özkan.

L’auteur :

Diplômée de littérature anglaise de l’université d’Oxford, Victoria Hislop vit entre l’Angleterre et la Crète, et parle français couramment. Best-seller international, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde, son premier roman L’Île des oubliés a conquis plus de 500.000 lecteurs et a été couronné par le Prix des Lecteurs du Livre de poche.

Mon avis :

Un formidable roman !
Tout y est : une belle histoire qui côtoie la grande histoire, du drame, de l’amour et des personnages hauts en couleur.

J’ai adoré !

Mais encore me direz-vous ? De très beaux portraits de femme avec Aphroditi la jeune épouse délaissée qui au départ a tout pour être heureuse : argent, éducation et beau mariage. Mais l’époux s’intéresse plus à ses hôtels qu’à son épouse. Irini et Emine, l’une d’origine grecque et l’autre turque sont très proches : des enfants du même âge et une histoire commune. Lorsque tout va basculer, la guerre va les rapprocher encore alors que le conflit oppose leurs deux peuples. Leur survie est aussi à ce prix. Markos, le fils préféré d’Irini, est un personnage important que l’on suit et qui évolue face aux dramatiques événements.

Le fond historique est très documenté et rend le récit instructif tout en étant très fluide.

Un livre captivant qui tient en haleine tout au long de l’histoire : difficile à poser, mon grand plaisir le retrouver pour poursuivre ma lecture.
Victoria Hislop est très douée : je dis bravo. Un très bon livre à mettre dans toutes les mains.

Merci Mathilde pour le conseil.

Notation :

Les quatre filles du révérend Latimer de Colleen McCullough

Résumé :

Les quatre filles du révérend Lartimer
Les quatre filles du révérend Lartimer

Australie, début du XXe siècle. Les sœurs Latimer sont au nombre de quatre : Edda et Grace, les aînées, sœurs jumelles nées de la première union de leur père, un pasteur dont l’épouse est morte en couches ; Heather et Kitty, des jumelles également, filles de l’ancienne gouvernante du presbytère qui a épousé le révérend en secondes noces. En 1925, les sœurs âgées de 18 et 19 ans fuient l’austérité du presbytère et l’autorité maternelle pour se former au métier d’infirmière dans l’hôpital de leur ville natale, en Nouvelle-Galles du Sud. Là, chacune pourra aussi laisser libre cours à ses aspirations personnelles, dont la recherche de l’amour. Mais la Grande Dépression n’est pas loin, qui pourrait balayer bien des rêves d’émancipation dans une société encore très patriarcale…

L’auteur :

Née en 1937 à Wellington, en Australie, Colleen McCullough choisit à 37 ans de se consacrer à plein temps à l’écriture. Après des études de neurophysiologie, elle a d’abord exercé la profession d’infirmière, travaillé à l’Institut pour l’enfance de l’université de Londres puis enseigné à l’école de médecine de Yale. Elle publie son premier roman Tim en 1974, trois ans avant Les oiseaux se cachent pour mourir. Elle est décédée sur l’île de Norfolk le 29 janvier dernier, à l’âge de 77 ans.

Mon avis :

Je n’avais pas lu cette auteure depuis son best-seller « les oiseaux se cachent pour mourir » et grâce aux éditions de l’Archipel, j’ai pu découvrir son dernier livre.

Voici une nouvelle saga qui se passe en Australie et met en scène quatre filles qui ont le même père mais celui-ci se remarie après le décès de son épouse et sa deuxième femme met au monde aussi des jumelles. Toutes les quatre sont très liées et se soutiennent même face à leur mère et belle-mère, celle-ci faisant de grandes différences et affichant une préférence pour Kitty jusqu’à l’étouffer. Pour y échapper et aussi devenir décisionnaire de leur vie, elles décident de devenir infirmière. Dans les années 20, la condition de la femme était difficile et avoir un métier reconnu devrait les libérer. Chacune suit son chemin tout en restant solidaire avec ses sœurs.

J’ai aimé dans ce livre la description du contexte historique : la crise financière de 29 et ses conséquences mondiales, la place de la femme à cette époque et l’Australie dans ses années.

En résumé : une belle saga bien racontée, instructive et qui dépayse, un bémol sur un rythme un peu lent par moment.

A vous de décider maintenant.

Merci aux éditions l’Archipel pour cette lecture.

 

Notation :