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Stefan aus dem Siepen : Le géant

Le géant
Le géant

Résumé :

Tilman Wölzinger n’est pas un garçon comme les autres. À dix-sept ans, il mesure déjà 2,06 mètres, et sa croissance est loin d’être terminée… Car Tilman grandit, grandit encore… Jusqu’à devenir l’homme le plus grand d’Allemagne. « Tillman le géant », ainsi qu’on le surnomme, souffre de sa différence due à une maladie génétique que la médecine est incapable de soigner. Raillé, moqué de tous, Tilman s’isole peu à peu du reste du monde. Jusqu’au jour où il accepte d’accorder une interview à un journaliste.

L’auteur :

Stefan aus dem Siepen est né à Essen à 1964. Après des études de droit à l’université de Munich, il entre dans le corps diplomatique. Il a été en poste à Bonn, au Luxembourg, à Shanghai et à Moscou avant de s’établir à Berlin, où il travaille au Ministère des affaires étrangères. Les éditions Écriture ont publié La Corde (2014), un roman plébiscité par la critique.

Mon avis :

Voici le récit d’un enfant devenu un géant qui tente de vivre normalement malgré sa différence.

Son père, qui exerce le métier de couvreur, décide dès sa naissance que son fils fera le même métier. Celui-ci, docile, accepte la situation et stoppe ses études avant le bac pour aider son père sur les toits. Pourtant, c’est difficile pour lui, notamment à cause de sa taille qui le déséquilibre.

Tilman prend conscience qu’il doit réagir pour ne plus subir.

Sa perception des choses évoluant avec sa taille, sa vie lui appartient dorénavant, à lui de faire les bons choix.

Un livre qui se lit facilement et avec plaisir, on se demande jusqu’où sa taille démesurée va l’amener. Sa relation aux autres évolue aussi jusqu’au sein de sa famille où sa différence n’était pas toujours bien acceptée.

J’ai aimé cette quête d’une vie meilleure, l’analyse du regard d’autrui et j’ai souri parfois aussi.
Je recommande ce texte, joli conte philosophique qui questionne sur la différence.
De la pudeur, de l’émotion et un regard optimiste sur la vie : a découvrir.

Parution le 6 janvier 2016.

Merci à LP Conseils et aux éditions Écriture.

Notation :

Laura Madeleine : Le portrait de l’oubli

Le portrait de l'oubli
Le portrait de l’oubli

Résumé :

Paris, 1900. Guillaume, se fait embaucher dans une célèbre pâtisserie du quartier de l’Opéra. Là, il découvre un fascinant monde de douceurs. Ce ne sont pas seulement les crèmes légères et les caramels dorés qui le fascinent, c’est surtout Jeanne, la fille du patron, dont il tombe éperdument amoureux… Un amour qui semble impossible à cause des différences sociales et que le père de Jeanne a bien l’intention de faire échouer. Quatre-vingts ans plus tard, une jeune femme, Petra, découvre une photographie de son grand-père entouré de deux inconnus. Un cliché pris à Paris au début du XXe siècle avec, griffonnés au dos, ces mots : « Pardonne-moi ». Incapable de résister au mystère, elle décide de lever le voile sur l’obscure histoire de sa famille et le secret d’une terrible trahison…

L’auteur :

Laura Madeleine a étudié la littérature à Cambridge. Après avoir été actrice et donné des cours de théâtre, elle mène désormais une carrière de romancière. « Le portrait de l’oubli », son premier roman, a été particulièrement remarqué et publié dans une dizaine de pays.

Mon avis :

Une belle histoire dans le Paris de la Belle Époque : double plaisir, celui de la découverte historique et d’une douce intrigue.

Une plume fluide avec une construction alternée qui nous entraîne sans répit jusqu’à la dernière page.

Dans les années 80, Petra, qui vit à Cambridge, découvre une photo sur laquelle son grand-père demande pardon. Intriguée par le message et le lieu, Paris, elle décide de percer le mystère.

Guillaume, en cette année 1900, est un cheminot qui laisse Bordeaux derrière lui et monte à Paris. Après une soirée malheureuse, il croise Jeanne, qui va le réconforter avec un bol de chocolat chaud. Après cette rencontre, Guillaume veut partager le quotidien de Jeanne, il devient apprenti pâtissier. Petra continue de mener son enquête pour comprendre ce qui s’est passé en ce début du vingtième siècle, elle n’est pas seule dans cette quête et doit affronter un enquêteur mandaté par son père.

L’originalité du récit tient à la fois au contexte historique très bien raconté et à l’alternance entre deux époques qui se font écho. Les personnages sont attachants, j’ai aimé aussi les descriptions du travail des pâtissiers, un monde impitoyable avec ses règles pour produire le meilleur.

Une belle lecture que j’ai appréciée en cette fin d’année : une douceur pas mièvre à mettre dans toutes les mains. Je recommande.

Merci à LP Conseils et à City Editions.

Notation :

Paula McLain : L’aviatrice

Résumé :

L'aviatrice
L’aviatrice

Beryl Markham a deux ans lorsque sa famille s’installe au Kenya en 1904. Très vite abandonnée par sa mère, elle est élevée par son père – entraîneur de chevaux de course – et par les natifs de la tribu Kipsigi, qui vivent sur les terres paternelles. Cette éducation non-conventionnelle pour quelqu’un de son rang fait d’elle une jeune femme audacieuse et farouche, qui voue un amour sans bornes à la nature sauvage et se moque de la bienséance. De mariages ratés en liaisons contrariées – elle tombe éperdument amoureuse de Denys Finch Hatton, l’amant de l’auteure Karen Blixen –, Beryl va peu à peu s’imposer comme l’une des femmes les plus singulières de son temps. Elle sera la première aviatrice à accomplir un vol transatlantique en solitaire d’est en ouest…

L’auteur :

Diplômée en poésie de l’université du Michigan, boursière du prestigieux National Endowment for the Arts, Paula McLain est l’auteur de deux recueils de poèmes, d’un essai, d’un roman jamais traduit en français (A Ticket to Ride) et d’une biographie romancée, Madame Hemingway, qui lui a valu les honneurs. Elle vit avec ses enfants à Cleveland, dans l’Ohio.

Mon avis :

Coup de cœur pour cette belle histoire, biographie romancée d’une femme exceptionnelle.

Paula McLain a un grand talent de conteuse, son récit nous happe du début à la fin.

Voici le parcours hors du commun d’une femme libre au début du vingtième siècle : arrivée toute petite au Kenya, cette britannique est élevée très librement par son père, elle court dans la savane pieds nus, fraternise avec les tribus environnantes et se passionne pour les chevaux. Son père possède un grand domaine et devient éleveur de chevaux.

Beryl grandit toujours éprise de liberté, amoureuse des grands espaces et des chevaux. Elle devra faire des concessions : se marier toute jeune, supporter un mari alcoolique et vivre ses passions parfois contrariées par une société très conservatrice Elle va aussi croiser Karen Blixen et tomber amoureuse de son célèbre amant.

Une autre vision de « Out of africa », le personnage central ici étant Beryl, kényane au plus profond d’elle-même et relevant tous les défis.

Elle fut la première femme « entraîneur » de chevaux et la première à obtenir un brevet de pilote professionnel. Piloter des avions a été son deuxième grand défi après l’entraînement des chevaux.

L’auteure s’est inspiré des mémoires publiées en 1942 : « Vers l’ouest avec la nuit », lues par Hemingway et rééditées dans les années 80.

En résumé : un très beau portrait de femme magnifiquement bien raconté.

A découvrir absolument.


Merci Mathilde pour ce merveilleux conseil.

Je vous conseille vivement aussi son livre précédent « Madame Hemingway« .

 

Notation :

Valerie Geary : Celles de la rivière

Résumé :

Celles de la rivière
Celles de la rivière

La femme qu’emporte la rivière Crooked flotte entre deux eaux. Sur la rive, deux fillettes qui jouent dans l’après-midi ensoleillé. Elles sont les premières à découvrir le corps et, soudain, leurs jeux cessent. Leur enfance bascule dans la dureté du monde des adultes. La veille, leur père les a laissées seules suffisamment longtemps pour qu’elles puissent le croire coupable de meurtre. Pour ne pas le perdre, comme elles ont perdu leur mère quelques semaines auparavant, elles décident de mentir sur son emploi du temps… et resserrent bien malgré elles les mailles du soupçon autour de lui, le livrant en pâture à une petite ville dont les préjugés et les rancunes lui laissent peu de chances…

L’auteur :

Valerie Geary a grandi dans l’Oregon où elle vit toujours. Elle a gardé de son enfance le goût de l’écriture et un rapport très proche à la nature qui transparaît dans son livre. Celles de la rivière doit beaucoup à sa propre histoire.

Mon avis :

Une belle découverte grâce aux éditions Mosaïc.

Voici un roman surprenant, mélangeant enquête, récit initiatique et décor sauvage.

L’histoire est racontée alternativement par Sam puis Ollie, deux sœurs empêtrées dans une histoire de meurtre à laquelle leur père est mêlé.

Celui-ci, prénommé Ours, est un homme solitaire qui vit en pleine nature dans un tipi. Ces filles semblent heureuses avec lui bien que la cadette soit perturbée depuis la mort de sa mère : elle ne parle plus et vit avec des fantômes qui la suivent au quotidien et lui parlent. Le début du roman est très noir, les deux fillettes découvrent un cadavre dans la rivière alors qu’elles sont seules et qu’elles ont perdu récemment leur mère. Leur réaction face à cette morte est étrange aussi. Le ton est froid, les fillettes semblent détachées et ces premières pages m’ont laissée perplexe.

Nous voici donc plongés dans une ambiance très particulière renforcée par les visions d’Ollie et le caractère imprévisible du père. Justement, face à ce père non conformiste, les habitants décident que c’est lui l’assassin de la noyée de la rivière. Sam, l’aînée des fillettes mène l’enquête.

Voici une histoire qui vaut le détour davantage pour son ambiance quasi surnaturelle et ses descriptions de la nature que pour l’intrigue policière.

D’ailleurs est-ce un polar ?

Oui et non je dirais, ce n’est pas le plus important.

Beaucoup d’émotion, du fantastique et un amour touchant qui unit ces deux sœurs : une belle histoire.

Je vous le conseille.

Merci à LP Conseils et aux Editions Mosaïc.

 

Notation :

Tamara McKinley : Et le ciel sera bleu

Et le ciel sera bleu
Et le ciel sera bleu

Résumé :

Angleterre, 1939. La vie n’a pas été tendre pour la jeune Sally Turner, 16 ans, qui élève seule son frère de six ans, Ernie, atteint de polio. Leur mère, Florrie, les a abandonnés dès que la guerre a éclaté, et leur père a été appelé sous les drapeaux. Tous deux trouvent alors refuge à Cliffehaven, une bourgade située sur la côte sud de l’Angleterre. Ils y sont accueillis par Peggy Reilly, la propriétaire de la Pension du Bord de Mer et Jim, son mari quelque peu bourru. Sally trouve, auprès de la famille Reilly, un foyer d’adoption qui lui permettra de s’épanouir. Elle obtient un emploi dans une usine de confection d’uniformes, où ses talents de couturière se révèlent. Sally fait de plus la rencontre de John Hicks, un mystérieux pêcheur…

L’auteur :

Née à Launceston (Tasmanie) en 1948, Tamara McKinley émigre en Grande-Bretagne, où elle intègre un pensionnat de jeunes filles du Sussex. Dans la lignée de La Dernière Valse de Mathilda (2005), traduit dans plus de 20 pays, jusqu’à L’Île aux mille couleurs (2015), ses sept romans ont tous paru aux éditions de l’Archipel. Mère de trois enfants, Tamara McKinley vit sur la côte Sud de l’Angleterre, où se déroule l’action de sa nouvelle saga.

Mon avis :

Une belle histoire à dévorer et lorsque c’est terminé, on se dit : vivement la suite !

Une auteure que je suis depuis La dernière valse jusqu’à L’île aux mille couleurs.

Cette fois-ci, nous sommes en Angleterre au début de la seconde guerre mondiale en compagnie de Sally, notre héroïne, une adolescente courageuse qui travaille pour élever son petit frère frappé par la polio.

Les enfants étant éloignés de Londres pour éviter les bombardements, ils se retrouvent hébergés dans une pension en bord de mer. Peggy la propriétaire les adopte en leur offrant un vrai foyer. Le père de Sally n’est pas présent et sa mère préfère s’amuser plutôt que de s’occuper de ses enfants.

La vie sourit enfin à cette fratrie : au milieu de la guerre, ils découvrent des êtres exceptionnels. Une famille composée de la mère,Peggy, quatre enfants et le père Jim, sans oublier le grand-père son chien et ses deux furets, une très grande famille. Beaucoup de bonté et de bienveillance, Peggy veille sur tout ce petit monde avec beaucoup d’amour. Sally peut profiter un peu de la vie, son petit frère s’adapte aussi très bien à sa nouvelle vie.

Mais bien sûr, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et de nouvelles épreuves les attendent. Nous sommes aussi en période de guerre.

Pour la suite, je vous conseille de le lire.

Un chouette livre qui démontre que l’entraide, la solidarité et l’amour qui unit ces êtres face à l’adversité peut produire de grandes choses. Un roman qui fait du bien et dont j’attends la suite puisque ce n’est que le premier opus.

N’hésitez pas et foncez.

Merci à LP Conseils et aux Editions l’Archipel.

 

Notation :