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Tracy Chevalier : À l’orée du verger

À l'orée du verger
À l’orée du verger

Résumé : En 1838, dans l’Ohio, les fièvres ne font pas de cadeau. À chaque début d’hiver, James Goodenough creuse de petites tombes en prévision des mauvais jours. Et à chaque fin d’hiver, une nouvelle croix vient orner le bout de verger qui fait péniblement vivre cette famille de cultivateurs de pommes originaires du Connecticut. Mais la fièvre n’est pas le seul fléau qui menace les Goodenough : l’alcool a fait sombrer Sadie, la mère, qui parle à ses enfants disparus quand elle ne tape pas sur ceux qui restent ; les caprices du temps condamnent régulièrement les récoltes de James, et les rumeurs dont bruisse le village de Black Swamp pointent du doigt cette famille d’étrangers.

L’auteur : Tracy Chevalier est américaine et vit à Londres depuis 1984 avec son mari et son fils. Elle est l’auteur du Récital des anges, de La Dame à la Licorne, de La Vierge en bleu, et de La jeune fille à la perle, adapté au cinéma par Peter Webber en 2002, et interprété par Scarlett Johansson.

 

Mon avis :

Une formidable épopée romanesque, un coup de cœur.

Tous les ingrédients sont réunis pour satisfaire le lecteur : de grands décors, une histoire palpitante au milieu des pionniers américains et un lourd secret familial.

Un livre qui se lit presque d’une traite, trop vite aussi car on a envie que le plaisir de lecture dure plus longtemps. J’ai admiré la précision historique et la profondeur des personnages. Dans ce temps-là les pionniers américains vivaient très difficilement : la vie dans les marais montre leur combat quotidien.

Nos protagonistes cultivent les pommes pour faire du cidre et pour les consommer. James, le mari, fait tout pour protéger sa variété de pomme préférée, Sadie sa femme cherche plutôt le rendement et l’eau de vie. Pour survivre dans ces contrées difficiles, pour supporter les marais qui donnent de grosses fièvres, la boisson aide. Sadie boit de plus en plus et devient méchante. En même temps, elle essaie de protéger ses enfants des maladies.

Ce roman parle de migration : les hommes bougent et les arbres voyagent aussi. Les Anglais ont effectué des prélèvements de pommiers pour les greffer dans les nouvelles contrées et en même temps, dans l’autre sens, des séquoias sont emmenés de Californie vers l’Angleterre pour y être plantés aussi.

Ce livre nous fait voyager entre l’Ohio et la Californie aux côtés de cette famille dont certains membres traverseront les États Unis en quête d’une nouvelle vie.

Ces héros ordinaires ont existé, le cultivateur de pommiers et l’anglais qui rapporte des plans de séquoias dans son pays pour peupler des parcs anglais.

Tracy Chevalier leur donne vie dans ce magnifique récit, mélange de roman historique, saga familiale et formidable éloge de la nature.

Une belle lecture que je recommande fortement.

 

Merci aux éditions de la Table Ronde et à l’Agence Anne et Arnaud pour cette lecture et pour la rencontre avec Tracy Chevalier.

Voici la carte de l’aventure de ces pionniers.

 

Notation :

Tamara McKinley : Les orages de l’été

Résumé : En 1947, accompagnée de Gilles, son ami d’enfance secrètement amoureux d’elle, Olivia Hamilton retourne en Australie, où sa mère Eva vient de décéder. Avant de mourir, cette dernière lui a transmis des documents qui ont ébranlé les certitudes de la jeune femme concernant ses origines. Sur place, Olivia retrouve sa sœur aînée Irène, qui cultive à son égard une franche hostilité. Les mystérieuses archives léguées par leur mère seraient-elles à l’origine d’une telle animosité ? Aidée par Maggie, la gérante de la pension où elle loge, Olivia percera un à un les secrets qui enveloppent son enfance. Une fois apaisée, Olivia décidera de rester définitivement en Australie, où se trouve sa vraie famille…

 

L’auteur : Née à Launceston (Tasmanie) en 1948, Tamara McKinley émigre en Grande-Bretagne, où elle intègre un pensionnat de jeunes filles du Sussex. Ses neuf romans, de La Dernière Valse de Mathilda (2005), traduit dans plus de 20 pays, à Et le ciel sera bleu (2015), ont tous paru aux éditions de l’Archipel avant d’être publiés en Archipoche. Tamara McKinley vit sur la côte Sud de l’Angleterre mais retourne régulièrement en Australie pour y puiser l’inspiration de ses romans.

 

Mon avis :

Un très bon cru ce roman de Tamara Mc Kinley, j’ai beaucoup aimé.

Légèrement différent des autres romans, plus noir par moment et avec une forte tension, toujours très dépaysant, une belle aventure.

Sans trop dévoiler l’histoire, je peux vous dire que nous suivons la quête d’Olivia qui revient sur la terre de son enfance après le décès de sa mère. Dès le début du roman, la scène de naufrage nous scotche : réaliste avec une ambiance angoissante, le drame qui se noue sous nos yeux nous accroche immédiatement au récit.

Nous suivons ensuite le périple d’Olivia, arrivée en Australie en compagnie de son ami d’enfance, voyage entrepris pour découvrir certains secrets liés à son enfance.

Un vrai suspense tout du long qui ne retombe jamais autour d’une histoire familiale complexe. Les grands espaces australiens, parfois hostiles sont très bien décrits.

J’ai suivi l’histoire croisée des deux héroïnes Olivia et Maggie avec beaucoup d’intérêt et éprouvé de l’empathie pour tous ces personnages. Le bien et le mal s’affrontent sans cesse, Irène incarne la noirceur, personnage à la limite du caricatural. Une prose cinématographique tout du long nous immerge complètement dans ces contrées australiennes.

Je conseille aux amateurs de sagas et de grands espaces, un récit qui se lit vite avec plaisir.
Retrouvez mes avis sur les précédents livres de Tamara « L’île aux mille couleurs » et « Et le ciel sera bleu« .

Merci à LP Conseils et aux Éditions l’Archipel.

Notation :

Jean-Francois Quesnel : On a dévalisé la Queen

On a dévalisé la Queen
On a dévalisé la Queen

Résumé : Récemment divorcée, Darcy décide de poser ses valises en Ecosse pour y refaire sa vie. Elle habite avec Churchill son chien, près des ruines du manoir de Merryton. Le lieu l’envoûte et évoque des souvenirs lointains, lorsque son excentrique grand-mère lui racontait la légende d’un trésor enfoui dans les murs de la vieille bicoque… Un siècle plus tôt, le manoir a en effet hébergé la reine Victoria, le temps d’une nuit. Bien assez pour qu’un arnaqueur professionnel jeune et très doué la dévalise. L’objet du délit : un fabuleux bijou en diamant dont la reine ne se séparait jamais. Le bijou n’a jamais été retrouvé et Darcy a bien l’intention de résoudre l’énigme.

 

L’auteur : Jean-François Quesnel a fait des études de langues qui l’ont, un jour, mené jusqu’en Ecosse. L’humour local, les traditions ancestrales et les innombrables châteaux en ruines lui ont inspiré ce roman.

 

Mon avis :

Loufoque, joyeux et léger : un roman détente.

Darcy, l’héroïne, débarque en Écosse près d’un lieu chargé d’histoire : la grande histoire, sous les traits de la Reine Victoria, qui a fréquenté cet endroit. L’auteur nous plonge alternativement entre le dix-neuvième siècle et 2015 pour évoquer l’histoire d’un bijou dérobé.

Beaucoup de péripéties, de l’humour, des personnages secondaires bien campés et un chiot qui se nomme Churchill.
Tout au long de ce récit, on se sent comme dans un film d’action : tout va très vite.
Servi par une écriture simple, un texte sans prétention.
Si vous aimez l’action, les fantômes, le thé entre voisins et les vieux manoirs, allez-y.

Un bon point : en fermant ce livre, on a envie de partir en Écosse pour y retrouver cette ambiance.

Merci à LP Conseils et aux éditions City Éditions.

 

Notation :

Amélie et Marion Laurin : Jusqu’au bout de la terre

Jusqu'au bout de la terre
Jusqu’au bout de la terre

Résumé : Amélie et Marion sont sœurs. Un jour, elles font un pari fou : relier, pratiquement sans aucun budget, la Patagonie en Amérique du Sud et l’Alaska en Amérique du Nord. Entre les deux, 80 000 kilomètres où tout n’est qu’improvisation. Elles doivent se débrouiller, faire du stop pour avancer et frapper aux portes pour trouver où dormir. Au cours de ces 646 jours ensemble, leur vision du monde va changer et les stéréotypes tomber. Du pauvre paysan au riche pilote d’avion, de la jeune femme au couple de retraités, de l’aborigène au citadin, elles rencontrent une fascinante galerie de personnages.

 

L’auteur :

Née en 1983, Marion Laurin est diplômée d’une école de commerce internationale. À vingt ans, elle part s’installer à Dublin et y découvre par hasard le monde de la restauration. Elle apprend sur le tas les arts de la table et la gastronomie devient une vocation. Passionnée de voyage, elle part à plusieurs reprises explorer d’autres pays, apprendre des autres et se redécouvrir.

 

Mon avis :

Un formidable témoignage d’un grand voyage, bravo à ces deux sœurs.

Le point de départ de leur aventure : lors d’un séjour dans le désert australien, elles décident de traverser les Amériques, de Rio de Janeiro jusqu’en Alaska, avec un budget de 6000 euros seulement pour deux ans, d’où la nécessité de faire preuve d’ingéniosité.

Le voyage démarre à Rio de Janeiro, ville où elles sont accueillies par Rodrigo, un jeune carioca, contacté via le site « Couchsurfing », un premier contact festif dans une ville merveilleuse, dixit les deux sœurs, colorée et vivante. Nous y découvrons aussi une favela dans laquelle des milliers d’individus ont ancré leur vie, vivant dans la rue et sur les toits transformés en terrasse avec vue.

Les pays défilent ensuite avec le Brésil, Uruguay, Argentine, Chili, Bolivie. Ouf, petite pause en Bolivie : un pays très dépaysant, isolé, pauvre, dangereux. Première étape à quatre mille mètres d’altitude, où on leur apprend que des mineurs vivent encore dans des conditions déplorables. Puis direction Sucre, la capitale de ce pays, à plus de de 3000 mètres d’altitude, la vie est rude aussi.

Pérou, Equateur, Colombie, Panama, Costa-Rica …. Bon je ne vais pas tout vous décrire car leur voyage est encore long, surtout je vous encourage à vous plonger dans ce récit riche et enthousiasmant.

L’attrait de la liberté les tire vers le but, une citation : « plus on avance, plus on se dit que ça va être dur de rentrer. On aime cette vie nomade sur la route. »

Les deux sœurs intrépides déclarent préférer le stop au bus pour les rencontres et l’imprévu.

Dépaysant et enrichissant, une belle aventure que l’on suit avec grand plaisir.

Beaucoup d’humanité, cela rassure, notre monde est beau et beaucoup d’humains sont charitables. On ressort dynamisé et optimiste ! Une belle vision de notre planète : à mettre dans toutes les mains et à conseiller aux jeunes.

J’ai aimé aussi le livre en lui-même : son découpage, les cartes, et les deux carnets de photos insérés. De belles photos qui illustrent bien leurs aventures et qui donnent envie.

Pour les photos et plus d’informations : rendez-vous sur leur site « jusqu’au bout de la terre« .

Merci à Camille, LP Conseils et City Éditions.

Notation :

Jérôme Garcin : Le voyant

Le voyant
Le voyant

Résumé : Né en 1924, aveugle à huit ans, résistant à dix-sept, membre du mouvement Défense de la France, Jacques Lusseyran est arrêté en 1943 par la Gestapo, puis déporté à Buchenwald. Libéré après un an et demi de captivité, il écrit Et la lumière fut et part enseigner la littérature aux États-Unis, où il devient «The Blind Hero of the French Resistance». Il meurt, en 1971, dans un accident de voiture. Il avait quarante-sept ans.

 

L’auteur : Jérôme Garcin est né à Paris le 4 octobre 1956. Il dirige les pages culturelles du Nouvel Observateur et anime le Masque et la plume sur France-Inter. Il est notamment l’auteur de Pour Jean Prévost, prix Médicis Essai 1994, La chute de cheval, prix Roger Nimier 1998, Théâtre intime, prix Essai France Télévisions 2003, et Olivier, tous parus aux Éditions Gallimard. Il a reçu le prix Prince Pierre de Monaco 2008 et le Grand prix Henri-Gal de l’Institut de France 2013 pour l’ensemble de son œuvre.

 

Mon avis :

Jérôme Garcin nous dépeint la vie incroyable de Jacques Lusseyran, aveugle, qui devient résistant à dix-sept ans puis publie un livre et enseigne, une autre de ses passions.

Heureux de son sort, terriblement intelligent, ce personnage force l’admiration. Meilleur que la plupart de ses camarades au lycée puis chef d’un mouvement de résistance. Même la captivité à Bunchenwald ne le fait pas plier. Au retour de la guerre, une femme le sauvera : sa première épouse car son mental a été éprouvé par la captivité.

Tout au long du récit, le lecteur ne peut qu’être impressionné par ce personnage, que je ne connaissais pas.

C’est un bel hommage, une formidable page d’histoire également avec de multiples références littéraires. Enrichissant pour le lecteur.

Bien écrit même si le style est parfois ampoulé.

Une vie à découvrir, une biographie qui a remporté plusieurs prix littéraires.

Je vous conseille cette instructive lecture.

 

Merci aux éditions Folio.

Parution aux éditions Folio le 8/04/2016

 

Notation :