Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Pétronille Rostagnat : On a tous une bonne raison de tuer

On a tous une bonne raison de tuer

Résumé
Gabrielle est découverte dans son bain les poignets tranchés. Tout laisse croire à la tentative de suicide d’une mère au foyer désoeuvrée, mais Gabrielle n’a aucun souvenir de son acte. Poursuivie par la désagréable impression d’être en permanence observée, elle est presque sûre d’avoir été, en réalité, victime d’une tentative de meurtre. Après avoir installé des caméras chez elle, elle surprend la visite d’une jeune inconnue puis découvre, lors d’un cocktail organisé dans le cabinet d’avocats de son mari, qu’il s’agit d’une proche collaboratrice de celui-ci.

L’auteur
Pétronille Rostagnat, a vécu en Chine et à Dubaï, et réside désormais à Lyon. Mère de trois enfants, elle a été responsable marketing pendant une dizaine d’années avant de se consacrer entièrement à l’écriture de romans policiers.

Mon avis
Une bonne intrigue qui nous tient jusqu’au bout du roman. Je vous conseille ce thriller efficace qui m’a accrochée dès les premières pages.
J’ai aimé : l’intrigue bien ficelée pleine de rebondissements, les personnages vrais et attachants et l’ambiance du « 36 quai des Orfèvres ».
Est-ce parce que l’auteur est une femme, une belle place leur est faite.
Pour l’histoire, bien construite, nous suivons Gabrielle agressée chez elle sans raison apparente. Mariée à un avocat réputé, elle est soutenue par la femme de l’associé de son mari qui est capitaine de police. Les deux couples sont embarqués dans une enquête lorsqu’un décès frappe un de leurs proches.
Les indices sont distillés petit à petit et le lecteur est ferré : une lecture qu’on ne lâche pas.
Découverte avec ce titre, je suivrai désormais cette auteure qui a réussi à écrire un polar rythmé par un suspense présent jusqu’à la fin.

Merci aux Éditions Incartades dont les titres sont toujours des réussites.

Notation :

Olivier Chantraine : Un élément perturbateur

Un élément perturbateur
Un élément perturbateur

Présentation :
« J’enroule ma parka Patagonia dans mon sac à dos avant d’entrer, et me saisis d’une chemise cartonnée qui me permet de débouler directement dans les couloirs sans qu’on sache précisément d’où je viens. Ensuite je pose la chemise sur mon bureau et file à la machine à café, généralement en compagnie de Laura, accréditant la thèse de la première pause d’une journée commencée bien plus tôt. Laura est la seule ici à me témoigner un début d’affection, peut-être parce qu’elle n’a pas de chien ni d’enfant à charge.»

L’auteur
Après une belle première partie de carrière dans le commerce qui l’a conduit jusqu’au poste de responsable innovation Europe dans une multinationale, cet ancien cadre parisien opère un changement radical de vie. Il retrouve sa Provence d’enfance et se consacre désormais uniquement à ses projets d’écriture.

Mon avis
Ce roman a remporté le prix du Roman d’Entreprise et du Travail 2018.
À la fois désopilant et acerbe, une peinture au vitriol du monde du travail et du pouvoir.
Serge, le héros est analyste financier dans un cabinet renommé. Il y est entré grâce à son frère ministre des finances.
La quarantaine, seul, vivant chez sa sœur, une caricature du « gentil » lâché dans un monde de méchants.
Ceux qui le côtoient espèrent profiter de sa proximité avec un ministre, ce qui l’agace prodigieusement. Un héros à la Pierre Richard, provoquant des catastrophes et tombeur de ses dames.
On sourit souvent même si le trait est un peu gros parfois. L’univers impitoyable du travail est bien restitué.
Une écriture très imagée et tonique rend la lecture fluide.
Ce roman réserve son lot de surprises et nous fait passer un beau moment.

Merci aux Éditions Folio.

Notation :

Philippe Laidebeur : J’ai d’abord tué le chien

J’ai d’abord tué le chien
J’ai d’abord tué le chien

Résumé

Il est SDF, clodo, sans abri. Un échec sentimental, un désastre professionnel, et le voilà dans la rue. Il y vit depuis dix ans. Et touchera bientôt le fond de sa descente aux enfers. Vagabond solitaire, il gère son quotidien en évitant les pièges que lui tend la jungle urbaine. C’est tout du moins ce qu’il croit. Une nuit, pour une banale histoire de planches volées, il égorge un vigile et son chien. Il le fait machinalement, sans la moindre émotion. Ce sera le premier meurtre d’une longue série. Tuer pour ne pas être tué, sa vie est aussi primitive que cela. Un jour, il élimine un homme qui lui ressemble de façon étonnante et, tout naturellement, il prend sa place. Il usurpe l’identité d’un étrange et riche inconnu.

L’auteur

Philippe Laidebeur est le lauréat 2019 du Prix littéraire Matmut pour les arts.

Mon avis

Un premier roman marquant : une farce déjantée qu’on ne peut lâcher.

Une spirale infernale entraîne notre héros dans des aventures désopilantes et tragiques.

La vie ne l’a pas gâté, abandonné par son épouse qui lui soutire ensuite toutes ses économies. Détruit, il se met à boire et perd son boulot. Puis c’est la dégringolade et la rue.

Tout cela n’est que le tout début de l’histoire.

La question qu’on se pose : comment le héros va-t-il pouvoir s’en sortir ?

Ensuite, je ne vous raconterai rien : on va de surprise en surprise. Pas des petites surprises, plutôt des énormes.

Bref je ne me suis pas ennuyée, j’ai frémi parfois, souri et fait « oh, il ne va pas oser … ».

C’est féroce, caustique et cruel.

Beaucoup de suspense vous attend, on se demande au fil de la lecture : comment cela peut-il se terminer ?

Vous le découvrirez…

Mon conseil : ne le ratez pas.

Paru aux Éditions Denoël le 14 mars 2019.

Notation :

Corinne Javelaud : Les sœurs de Biscarrosse

Les sœurs de Biscarrosse
Les sœurs de Biscarrosse

Résumé

A Biscarrosse, au début des années 30, la famille Gelinmacq fait partie de ces propriétaires terriens enrichis grâce au reboisement de la forêt landaise. La fille aînée, Vinciane, a repris la gestion de la propriété familiale qu’elle dirige avec passion. Pourtant, sa rencontre avec un séduisant médecin d’Arcachon qu’elle envisage d’épouser remet en jeu l’avenir de la pinède. Mahaut Gelinmacq, la cadette, n’a quant à elle qu’un seul rêve : apprendre à voler. Piloter un avion, faire partie de ce cercle restreint de femmes aventurières à la conquête du ciel…

L’auteur

Après des études de lettres et d’histoire de l’art, Corinne Javelaud se consacre à l’écriture. Elle a publié plusieurs romans, notamment La demoiselle du mas du Roule, La dame de la Villa Saphir, L’oubliée de la Ferme des brumes, L’insoumise de Carennac et Un été d’orage (Terre d’Histoires). Elle a par ailleurs reçu le prix de l’Académie des Belles Lettres et Beaux-Arts.

Mon avis

Décidément, je succombe toujours aux romans de cette auteure : j’aime son style et ses intrigues ancrées dans l’histoire.

Nous suivons deux sœurs intrépides à la forte personnalité : l’une avance sur les traces de son père en s’occupant de l’exploitation familiale et la cadette rêve de devenir un grand pilote d’avion.

Chacune vit pour sa passion en femme libre et affronte courageusement les différents obstacles : être une jeune femme et choisir de devenir pilote dans les années trente est une gageure. Mahault, endurcie par les épreuves, s’entête et décide de traverser le désert nord africain en avion, seule, avec un mécanicien.

J’ai suivi avec grand intérêt ses aventures qui lui font côtoyer de grands pilotes comme Mermoz ou Saint-Exupéry. Sa vie familiale est compliquée, avec une mère peu investie, un père tyrannique et une grande sœur qui cherche à ressembler à son père.

J’ai aimé ce livre passionnant, une grande épopée, que j’ai lu rapidement grâce à la

belle plume très fluide.

Une belle lecture à retrouver aux éditions City Terres d’Histoire.

Notation :

Lorraine Fouchet : Tout ce que tu vas vivre

Tout ce que tu vas vivre
Tout ce que tu vas vivre

Résumé :

Le cœur du père de Dom cesse de battre dans les bras d’une femme qui s’éclipse après avoir ouvert aux secours. Orphelin à quinze ans, Dom tente de recoller les morceaux et se lance sur la piste de cette mystérieuse amoureuse. Mais un nouveau coup de tonnerre éclate lorsqu’il reçoit les condoléances d’un inconnu qui aurait rencontré ses parents en Argentine, juste avant la naissance de leur fille. Seulement voilà, Dom est fils unique ! Cette révélation fracassante en entraîne d’autres qui le conduisent à quitter son île de Groix pour aller doubler le cap Horn, au pays des glaciers bleus, à la recherche de la vérité.

L’auteur :

Avant de se consacrer à l’écriture, Lorraine Fouchet a été médecin urgentiste. Elle est l’auteur de dix-sept romans, dont le best-seller Entre ciel et Lou, couronné notamment par le prix Ouest et le prix Bretagne. En 2014, elle a publié J’ai rendez-vous avec toi, lettre ouverte à son père. Elle vit entre les Yvelines et l’île de Groix.

Mon avis :

J’ai adoré ce livre, comme les romans précédents de Lorraine.

Je me suis précipitée sur cette histoire en lisant les trois quarts du livre en deux soirées puis j’ai ralenti pour rester un peu plus longtemps avec Dom, le jeune héros de ce livre et profiter pleinement de cette douce lecture.

Qu’il est attachant ce jeune Dom : orphelin à quinze ans, il tente de comprendre les mystères qui entourent la mort de son père. Gaston, son oncle devient son tuteur, celui-ci est bienveillant, contrairement à sa tante Désir qui veut régenter sa vie.

D’autres femmes, aimantes et protectrices l’entourent : un personnage mystère « l’amoureuse » de son père, Mathilde sa copine de Groix, Kerstin la jeune gardienne de l’immeuble. Pour se reconstruire après la disparition de son père, il décide de partir sur son son île fétiche, Groix.

Lorraine nous entraîne dans son univers résolument optimiste et revigorant comme les tempêtes qui emportent nos plus grosses peines et nous ressourcent.

Dans l’univers de Lorraine, se combinent la tendresse, la sensibilité et une grande humanité. J’adore ses histoires porteuses de toutes ces valeurs, elle sait aussi accrocher le lecteur en intégrant un suspense et des rebondissements jusqu’à la dernière page.

Que dire de plus ? Un très beau livre, de la littérature à mettre dans toutes les mains.

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :