Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Lola Nicolle : Après la fête

Résumé :

Ils se sont connus à l’université et aiment se retrouver.

Le temps est aux discussions intenses et à la fête. Jusqu’au jour où, insidieusement, ils arrivent à ce moment de transition, de bascule entre les études et le monde du travail. De rupture aussi. Après la fête saisit cet instant, celui de la fin de l’insouciance, quand les amis s’éloignent et que les premières amours se tarissent. Même celles de Raphaëlle et Antoine. Tous deux habitent le quartier de Château-Rouge, à Paris. Elle est issue de la petite bourgeoisie, lui vient de la cité. Elle trouve rapidement du travail quand le chemin se fait pour lui plus épineux…

L’auteur :

Née en 1992, Lola Nicolle est éditrice. Elle est l’autrice d’un recueil de poésie Nous oiseaux de passage (Blancs Volants, 2017) et a participé à l’ouvrage collectif Les Passagers du RER (Les Arènes, 2019) ainsi qu’au projet de lectures musicales Les Liseuses. Elle vit à Paris et signe avec Après la fête son premier roman.

Mon avis :

Une belle plume pour un roman qui nous parle d’amour et de la fin de l’enfance.

Devenir adulte, oublier l’insouciance de l’enfance, s’assumer, trouver un travail… tous ces thèmes sont présents dans ce court roman.

Raphaëlle et Antoine se voient, s’aiment et se quittent puis se retrouvent. Ils veulent vivre leurs rêves à fond, trouver un métier dans le monde des livres.

Deux personnages qui nous ressemblent.

Je me suis juste un peu perdue dans la chronologie des événements mais ce n’est pas bien grave.

Ce récit est un petit bijou pour son écriture poétique et son style lyrique.

Je le conseille aux amoureux des livres qui aiment les romans contemporains et sont sensibles à l’écriture d’un roman.

Un beau premier roman de cette rentrée littéraire.

Publié aux éditions Les Escales.

Notation :

Laurent Decaux : Le roi fol

Le roi fol

Résumé :

Au début de l’année 1392, tous les rêves sont permis à Charles VI. La reine Isabeau vient d’accoucher d’un fils, le pays retrouve la prospérité, la guerre avec l’Angleterre touche à sa fin. Mais, en quelques mois, un scandale d’adultère, un attentat contre son premier ministre, une maladie inexplicable s’abattent sur le jeune roi.

Charles diminué par ses crises de démence, les factieux s’agitent en coulisse. à la cour, le vice est l’affaire de tous et l’ambition n’est pas l’apanage des grands. Dans l’incroyable entreprise de démolition d’un règne, le spéculateur Nicolas Flamel, l’Italienne Valentine Visconti, le peintre Paul de Limbourg et le cuisinier Taillevent auront tous un rôle à jouer.

L’auteur :

Laurent Decaux vit à Paris. Il est l’auteur d’un premier roman remarqué « Le Seigneur de Charny ».

Mon avis :

Du style et du panache : un bon roman historique que je recommande.

Si vous aimez les livres avec une bonne trame historique, l’époque médiévale, les tournois, les histoires avec des trahisons et des poisons alors ce roman est fait pour vous.

J’ai aussi apprécié l’imagination fertile de l’auteur qui mêle habilement personnages réels et fictifs : les précisions en fin de livre permettent de nous y retrouver.

Le Paris de cette époque est très bien restitué, une solide reconstitution après des recherches approfondies de l’auteur.

Revenons à l’histoire : la folie de ce pauvre roi est au cœur de l’intrigue, son frère le jalouse, sa femme a des amants et ses oncles cherchent à le renverser. Le roi, heureusement peut compter sur des fidèles comme son chambellan. Les trahisons, batailles et complots se succèdent mettant en péril le jeune roi.

J’ai aimé les personnages hauts en couleur comme Clisson ou Taillevent le grand cuisinier.

Ce livre réussit à nous divertir tout en nous instruisant.

Son premier roman « Le seigneur de Charny » a été salué par la critique, celui-ci devrait l’être aussi

Je découvre avec plaisir cet auteur que je suivrai dorénavant.

Publié chez XO Éditions.

Notation :

Bernard Duporge : Le prix de la terre

Le prix de la terre

Résumé :

Dans un village du Bordelais, on enterre Gentil Bacquey. Aux yeux de tous, l’homme était un paysan respecté et respectable, ancien héros de la Résistance. Pourtant, au fil des jours, délivrées par sa disparition, les langues se délient. Un voisin, qui lorgne sur les terres particulièrement fertiles de ce coin du Bordelais, lance même de graves accusations contre le défunt : cinq ans plus tôt, pendant l’Occupation, Gentil aurait volé de l’argent destiné à lutter contre l’envahisseur. Accusation mensongère ? La veuve de Gentil, s’enferme dans un silence pesant, comme si elle avait peur de salir davantage la mémoire du mort.

L’auteur :

Romancier, musicien, chroniqueur, adjoint à la culture de sa commune, Bernard Duporge a voué sa vie aux arts. Dès son premier roman Les Pins de la discorde, il a insufflé à son écriture sa passion pour l’histoire, de la grande à la petite, celle qui fait le quotidien des gens simples de nos régions.

Mon avis :

Voici un bon roman de terroir que j’ai lu en deux jours.

J’ai retrouvé les ingrédients classiques et efficaces de ce genre : milieu rural, régionalisme et secrets de famille.

L’action se déroule quelques années après la seconde guerre mondiale en Gironde. Après la mort d’un des villageois, le passé ressurgit et bouscule la vie de la famille du défunt. Sa veuve tente de comprendre l’animosité à l’encontre d’une partie de ses proches.

L’histoire bien construite et l’écriture fluide m’ont poussée à tourner les pages rapidement.

Les personnages sont attachants et le contexte historique bien décrit.

En synthèse : une lecture agréable pour cette rentrée.

Paru chez City Éditions.

Notation :

Joëlle Loeuille : Chocolat et fleurs de sel

Chocolat et fleurs de sel

Résumé

Jeanne s’apprête à fêter ses 49 ans, seule dans son appartement parisien, avec un macaron beurre-salé en guise de gâteau d’anniversaire. Mais sa vie monotone et bien rangée est bousculée par le décès de sa tante. Elle quitte Paris pour assister aux obsèques dans son village natal, en Bretagne. Un lieu où elle n’était pas retournée depuis 26 ans, après avoir coupé les liens avec sa famille. Jeanne voulait que rien ne lui rappelle Pierre, son fiancé décédé brutalement la veille de leur mariage. Là, elle croise des amis d’enfance et respire des parfums qui lui rappellent tant de souvenirs…

L’auteur

Joëlle Loeuille a enseigné la littérature au collège pendant 15 ans et vit aujourd’hui à Lannion, en Bretagne. Persuadée que l’on peut relever toutes les épreuves dans la vie, elle a écrit Chocolat et Fleurs de sel, son deuxième roman.

Mon avis :

Une lecture douce et agréable que je vous recommande.

Plonger dans ce roman vous rappellera peut-être, comme moi, la sensation que l’on éprouve lorsqu’on s’enfonce sous sa couette : douceur et réconfort. Le chocolat élaboré et vendu par Gabin, l’ami d’enfance de Jeanne notre héroïne, a aussi ce pouvoir.

On débute cette histoire avec plaisir puis on se prend d’amitié pour Jeanne et sa métamorphose nous remplit de joie.

J’ai aimé cette héroïne attachante et la tendresse qui parsème cette belle histoire.

Un roman qui pourrait aussi s’intituler « Le chocolat dans tous ses états ».

À déguster sans modération.

Paru chez City Éditions.

Notation :

Colin Thibert : Torrentius

Torrentius

Résumé :

Dans l’austère Haarlem du XVIIe siècle, Johannes van der Beeck peint, sous le nom de Torrentius, les plus extraordinaires natures mortes de son temps et grave sous le manteau des scènes pornographiques qui se monnayent à prix d’or…

L’auteur :

Né en 1951 à Neuchâtel, Colin Thibert est écrivain et scénariste pour la télévision. Il a longtemps pratiqué le dessin et la gravure. En 2002, il a reçu le prix SNCF du Polar pour Royal Cambouis (Série Noire, Gallimard). Son dernier roman, Un caillou sur le toit, a paru en 2015 chez Thierry Magnier.

Mon avis :

Emballée par cette lecture : la rentrée littéraire démarre bien !

Ce roman pourrait aussi s’intituler « Grandeur et décadence d’un peintre oublié ».  Le peintre a existé, il est né en 1589 à Amsterdam. Un de ses tableaux, une nature morte, est conservé au Rijksmuseum à Amsterdam.

L’auteur en fin de livre indique qu’il a découvert ce peintre avec le livre de Simon Leys « Les naufragés du Batavia ».

Ce récit est prenant, la belle plume de l’auteur y contribue grandement. L’immersion est totale dans ce seizième siècle puritain qui ne supporte pas qu’un artiste provoque les honnêtes gens. 

Torrentius a du talent, pas uniquement en peinture, c’est un grand orateur qui sait capter son public. Ses discours fâchent le bailli qui décide de le poursuivre en justice.

L’acharnement du bailli est implacable, cet homme est l’opposé du peintre : l’un est extraverti et sanguin tandis que l’autre est maladif et bilieux. Seule la haine leur sera commune. Ils vont se détester immédiatement.

Leur combat est passionnant : la morale contre l’artiste.

J’ai suivi avec grand intérêt ce destin hors norme raconté avec brio.

Ce roman est très réussi : bravo.

Paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :