Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Critique de : En quête d’Azalée de Jacques Pimpaneau

En quête d’Azalée

Résumé :

Azalée était une femme et une peintre scandaleuse. Elle a vécu il y a très longtemps, dans la seconde moitié du XIe siècle, sous la dynastie des Song. Mais son esprit insoumis, la liberté de ses mœurs l’affranchissent du temps. Peut-on tomber amoureux d’une disparue ? se demande le lettré qui découvre ses carnets après sa mort. Pour mieux connaître cette peintre qui le fascine, il rencontre ceux, si divers, qui l’ont fréquentée : antiquaire, muletier, courtisane, mendiant, bonze ou bateleur…

L’auteur :

Né en 1937. Sinologue, professeur à l’école des Langues Orientales de 1965 à 1999Il crée le musée Kwok On (Arts et traditions populaires d’Asie) à Paris en 1971 où il organise de nombreuses expositions. La collection Kwok On est donnée en 1999 à la Fondation Oriente à Lisbonne. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et traductions sur la littérature classique chinoise.

Ma chronique :

Un beau portrait d’une artiste peintre qui aurait vécu au XIe siècle écrit par un spécialiste de la Chine médiévale.

En convoquant ses proches comme son médecin, sa servante ou des amis, nous entrons dans son intimité et découvrons la vie d’Azalée, ce monde de la peinture en cette époque lointaine. Ce qui étonne le plus c’est la modernité de cette femme volontaire et éprise de liberté. Fantasque et féministe, elle vit comme elle l’entend grâce à son art.

J’ai aimé ce récit tout en délicatesse et empreint de poésie. Chaque chapitre donne la parole à l’un de ceux qui a pu l’approcher, ce qui donne un texte à la fois rythmé et intimiste.

J’ai savouré ce roman tant pour son écriture que pour les sujets évoqués comme la place de l’art dans la société, les diktats de la religion ou le rôle des femmes.

Une belle lecture que je conseille à tous.

Paru aux éditions Philippe Picquier.

Notation :

Critique de : Dix-sept ans d’Eric Fottorino

Dix-sept ans

Résumé :

Un dimanche de décembre, Lina livre à ses trois fils le secret qui l’étouffe. En révélant une souffrance si longtemps cachée, cette femme dont on a forcé le destin depuis l’adolescence laisse alors éclater toute son humanité et son obstination à vivre libre. 

Dans le plus personnel de ses romans, Éric Fottorino dresse le portrait solaire et douloureux d’une mère mal connue mais profondément aimée.

L’auteur :

Licencié en droit et diplômé en sciences politiques, Éric Fottorino est ancien directeur du journal Le Monde. Il a publié son premier roman Rochelle en 1991. 

Ma chronique :

Un grand cri d’amour pour cette mère qui l’a mis au monde alors qu’elle n’avait que dix-sept ans. 

J’ai été touchée et émue par ce texte qui rend un vibrant hommage à la mère parfois incomprise, rebelle et profondément attachée à ces enfants surtout à son aîné qui lui rappelle son premier amour.

La quête d’Eric, déambulant dans les ruelles de Nice à la recherche d’indices sur sa naissance, est émouvante. Malgré quelques longueurs sur cette partie, le lecteur suit sa quête haletante pour découvrir les lieux de sa naissance et mieux comprendre sa mère et ses choix. Une mère qui se comportait parfois comme une grande sœur.

Une vie compliquée avec une maman très jeune dépendante financièrement de sa famille, difficile pour le petit Éric de trouver sa place.

Revivre tout ce passé permet à l’auteur une renaissance, de renouer le lien avec celle qu’il pourra enfin appeler « maman ».

À découvrir aux éditions Folio.

Notation :

Critique de : Le parfum des poisons de Claude Rodhain

Le parfum des poisons

Résumé :

Un adolescent en haillons, crasseux, observe sa mère adoptive préparer d’étranges mixtures malodorantes. Il se nomme Pontus, mais son nez très proéminent lui vaut le surnom de « Patate ». Grâce à sa malformation, qui lui donne la capacité de sentir le plus infime parfum à des dizaines de mètres, il est promis à un destin exceptionnel, plein de fougue et d’intrigues. En effet, en pleine « affaire des Poisons », Pontus est repéré par Monsieur de la Reynie, le lieutenant général de police qui l’engage en tant que renifleur personnel de Louis XIV. Ses capacités vont lui permettre de confondre des empoisonneuses, de déjouer des assassinats et de devenir, rapidement, une célébrité.

L’auteur :

Claude Rodhain, avocat honoraire, vit dans le Sud de la France. Il est l’auteur de plusieurs romans historiques, d’un thriller et d’une autobiographie. Finaliste du prix des lectrices du magazine Elle, il signe un magnifique roman historique au style flamboyant.

Ma chronique :

Un roman historique passionnant qui nous plonge au cœur de cette grande affaire des poisons.

Notre héros, Pontus, aura une vie extraordinaire grâce à sa difformité, un nez énorme qui le dote de capacités olfactives hors normes. Nous suivons son ascension avec intérêt et beaucoup de craintes pour sa sécurité car son don va permettre de confondre de nombreuses empoisonneuses.

Très vivant, bien campé dans ce dix-septième siècle dans lequel le roi soleil règne en maître, j’ai suivi avec plaisir et intérêt cette histoire. Comme chacun, j’avais un vernis historique sur cette histoire des poisons, j’ai beaucoup appris avec ce livre de ce procès qui vit défiler plus de quatre cents accusés dont certains en lien avec des proches du roi. 

J’ai même recherché sur Internet si ce héros si particulier avait existé, une preuve du réalisme de ce roman !

À découvrir en cette rentrée de janvier chez City Éditions.

Notation :

Critique de : L’art du meurtre de Chrystel Duchamp

L’art du meurtre

Résumé :

Le corps de Franck Tardy, avocat à la retraite, est retrouvé dans son luxueux appartement du XVIe arrondissement. Il a été torturé, mutilé, puis assis à une table dressée pour un banquet. Un crime de toute beauté !

Dépêchée sur place, l’équipe de la PJ découvre que l’homme – un collectionneur – fréquentait les clubs sadomasochistes de la capitale. Et que, malgré sa fortune, il était à court de liquidités.

L’auteure :

Née en 1985, l’auteure se passionne très tôt pour la littérature de genre, notamment le fantastique et la série noire. Son dernier roman « À l’ombre des sureaux » est paru en 2018.

Ma chronique :

Un très bon thriller qui m’a tenue en haleine jusqu’au bout.

Ce qui m’a tentée dans ce titre : mélanger le monde de l’art et le crime. Je n’ai pas été déçue, au contraire.

Ce n’est pas pour autant un livre qui se lit le soir au risque de cauchemarder. J’ai préféré le lire en journée même si les policiers, eux-mêmes choqués par certaines mises en scène, tentent l’humour parfois. 

Les personnages principaux : Audrey, le lieutenant et Pat, sa chef, sont vrais et attachants. Chacune est empêtrée dans des soucis au quotidien.

L’intrigue est prenante, les situations s’enchaînent avec un rythme qui ne faiblit pas. Le lecteur est plongé dans cet univers de l’art contemporain avec des situations frisant la folie.

Tout se dénoue dans les dernières lignes donc on ne lâche pas le livre jusqu’à la toute fin.

Efficace et bien ficelé, un thriller à découvrir et une auteure à suivre.

Parution aux éditions de l’Archipel.

Notation :

Critique de : Le bon sens de Michel Bernard

Le bon sens

Résumé :

Novembre 1449, dix-huit ans après la condamnation pour hérésie de Jeanne d’Arc, Charles VII chasse les Anglais de Rouen. La fin de la guerre de Cent Ans est proche : il faut achever la reconquête du territoire, panser les plaies des provinces dévastées et réconcilier les partis engagés dans la guerre civile. Promettant le pardon et l’oubli, le roi ordonne pourtant une enquête sur le procès de 1431.

L’auteur :

Michel Bernard est né à Bar-le-Duc en 1958. Il est haut fonctionnaire, en disponibilité depuis l’automne 2016. À la rentrée 2016 a paru,à La Table Ronde, Deux remords de Claude Monet, qui a obtenu le prix Marguerite Puhl-Demange et le prix Libraires en Seine. En janvier 2018 a paru Le Bon Cœur, roman sur Jeanne d’Arc, qui a reçu le prix Roman France Télévisions, le prix Michel Dard ainsi que le prix littéraire de la Ville d’Arcachon.

Ma chronique :

Quel plaisir de retrouver la belle plume de Michel Bernard pour cette suite du roman « Le bon cœur » qui nous emmenait dans les pas de Jeanne D’Arc.

Dans le premier opus, le lecteur suit le parcours de la bergère jusqu’à sa triste fin. À chaque page, j’étais impressionnée par la sincérité et la bravoure de cette jeune fille très bien retranscrite par le romancier.

La suite, une vingtaine d’années plus tard, est peut-être encore plus émouvante. On y retrouve les principaux protagonistes qui ont aidé Jeanne et ceux qui ont précipité sa chute. 

Le roi Charles VII arbitre la nouvelle destinée de Jeanne : qui remportera cette bataille de la réhabilitation de la pucelle ? Une partie du clergé est réticent au départ : acteur clé de sa chute, il leur est difficile de reconnaître leurs erreurs. Et le roi, sauvé par Jeanne : que va-t-il décider ?

Ce récit est aussi passionnant que le premier tome. Ce qui se joue ici principalement : c’est la nécessité de réparer une grande faute. 

Le style toujours impeccable de Michel Bernard en fait une lecture qui m’a ravie.

Un grand bonheur de lecture en ce début d’année.

À lire absolument.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :