Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Chronique de : Magnificat de François-Henri Soulié

Magnificat

Résumé :

An 1177. La vicomtesse Ermengarde règne seule sur le riche comté de Narbonne. Dernière de sa dynastie, elle entretient une cour raffinée dont le jeune troubadour Guilhem de Malpas est le plus brillant fleuron. Dans l’ombre, elle est pourtant la proie d’un complot implacable. Les marchands, qui constituent la richesse de la ville, veulent faire du comté une république à l’égal de Gênes ou de Pise. Le comte de Toulouse rêve de s’emparer du comté …

L’auteur :

François-Henri Soulié est un homme de théâtre aux multiples casquettes : écrivain, comédien, marionnettiste, scénographe, metteur en scène et scénariste. Il a reçu le Prix du premier roman du festival de Beaune en 2016 pour Il n’y a pas de passé simple, paru aux Éditions du Masque. Ce livre a inauguré la série des « Aventures de Skander Corsaro ».

Ma chronique :

Après Angelus, voici Magnificat, la suite des aventures de Guilhem et sa famille se déroulant en Occitanie.

J’ai lu cette suite avec autant de plaisir que le premier opus. J’y ai retrouvé les ingrédients qui ont fait le succès du premier : une intrigue bien ficelée et étayée historiquement avec des personnages attachants. On y retrouve aussi les codes des grands romans d’aventure avec ses rebondissements nombreux, les félonies des uns et la bravoure des autres. Le tout avec un rythme enlevé qui ne faiblit pas.

Dans la postface, les notes de l’auteur précisent tout ce qui est véridique ici.

Je précise aussi que cet épisode peut se lire indépendamment

François-Henri Soulié mêle avec brio érudition historique, suspense et aventures.

Un roman historique captivant à découvrir aux éditions 10 18.

Merci Babelio et les éditions 10 18 pour cette lecture.

Notation :

Chronique de : Un amour fou de Catherine Hermary-Vieille

Un amour fou

Résumé :

En 1509, à trente ans, Jeanne de Castille, fille d’Isabelle la Catholique et de Ferdinand d’Aragon, héritière du plus grand empire au monde, est enfermée dans la sombre citadelle de Tordesillas : elle y restera quarante-six ans au secret absolu. Veuve de Philippe le Beau, souverain des Flandres, elle l’a aimé d’un amour fou. Qu’a-t-elle fait pour mériter ce châtiment ? Pourquoi son fils Charles Quint la surveille-t-il si étroitement ? On la dit démente : un prétexte pour la tenir éloignée du pouvoir ?

L’auteure :

Née à Paris en 1943, Catherine Hermary-Vieille a obtenu de nombreuses récompenses littéraires, dont le prix Femina 1981 pour Le Grand Vizir de la nuit (L’Archipel, rééd. 2018), le Grand Prix RTL pour L’Infidèle (Archipoche, 2019). On lui doit aussi La Marquise des ombres (Archipoche, 2021). Elle vit en Virginie, aux États-Unis.

Ma chronique :

Un beau portrait de femme et une magnifique évocation historique : j’ai plongé avec délice dans le seizième siècle aux côtés de Jeanne.

Cela se lit comme un roman d’aventures, la vie de cette princesse ressemble un peu à celle du masque de fer pour l’emprisonnement.

Les détails de la reconstitution historique et la liste de la bibliographie en annexe attestent du travail conséquent de l’auteure pour nous plonger dans ce terrible destin. Une jeune femme trahie par les hommes qui l’entourent.

Un grand souffle romanesque habite ce roman historique qui se lit vite en frissonnant par moment tant l’évocation de la vie de Jeanne semble réelle.

À conseiller aux amateurs de romans historiques.

Une réédition dans la collection Archipoche aux éditions L’Archipel.

Chronique de : Je chemine avec Nancy Huston de Sophie Lhuillier

Je chemine avec Nancy Huston

Présentation :

« Je pourrais naturellement dire “je suis écrivaine”, ou “canadienne”, ou “française” ou “femme”, ou “vieille femme”, “du xxe siècle”, “athée”, je peux dégoter plein d’adjectifs ou de substantifs qui correspondent à ce que les gens considèrent comme une “identité”, mais je suis quelqu’un de très circonspect à l’égard de l’Identité. Alors j’aime répondre : “je suis mon chemin”, à la fois suivre et être, bien sûr. En fait nous sommes tous notre chemin, bien plus que nous ne le croyons ! Il se trouve que le mien a été multiple, avec des bifurcations, des tournants, des zigzags et des imprévus ; il m’a menée dans des endroits très différents. Par conséquent je suis plusieurs, et quand on est plusieurs ça ajoute un “mais” à toutes les identités. »

Ma chronique :

Une collection pour se questionner, réfléchir à sa voie en lisant ces parcours inspirants.

J’ai aimé cheminé avec Nancy Huston qui se raconte sans ambage et nous dit tout de ses choix de vie. Le proverbe « à quelque chose malheur est bon » lui colle à la peau. Le départ de sa mère alors qu’elle avait 6 ans a été un cadeau finalement. Elle s’est réfugiée dans la lecture. Les livres sont ses amis et « salvateurs ».

Plus tard, un autre événement stoppe sa vie et lui permet de réfléchir et de se remettre en question.

La partie sur ses choix d’écrivaine et ses goûts littéraires sont passionnants quand on aime la littérature.

À méditer (issu de l’introduction) « il n’est jamais trop tard pour (re)penser et construire son avenir ».

Un essai qui pose beaucoup de questions à l’invité, autant de sujets qui peuvent nous toucher également. 

Paru aux éditions du Seuil.

Notation :

Chronique de : Les indécis d’Alex Daunel

Les indécis

Résumé :

« Je ne vous ai pas demandé qui vous étiez. Mais quoi. Quel genre littéraire ? ».  Voilà comment Max, 33 ans, est accueilli dans un bâtiment froid et austère avant de comprendre qu’il vient de mourir dans un accident de voiture. Il n’est ni au Paradis, ni au Purgatoire, mais à l’Inspiratoire où les morts doivent choisir un genre littéraire afin d’inspirer un auteur sur terre. Ils sont ainsi réincarnés en personnages de roman.

L’auteure :

Née à la fin des années 1970 dans la Vienne, Alex Daunel grandit avec les romans de la bibliothèque de sa tante où elle passe ses vacances. En terminale, sa professeure de lettres l’initie tant au roman courtois qu’à l’art moderne, et l’encourage à écrire. Après avoir séjourné en Australie, aux États-Unis et au Japon, elle s’installe à Paris. Son goût des rencontres et de la lecture se retrouve dans son premier roman, « Les Indécis ».

Ma chronique :

Un roman très original et marquant, tout public, sur le sens de la vie et les choix que l’on fait.

J’ai beaucoup aimé cette déclaration d’amour à la littérature qui met les livres à l’honneur dans l’au-delà. Chacun, en arrivant « de l’autre côté », doit choisir le genre littéraire dans lequel il sera réincarné.

Max, notre héros, laisse défiler sa vie devant ses yeux et prend conscience progressivement de ses erreurs et trop nombreux compromis. Il fait partie de la catégorie des « indécis » dans l’au-delà, n’était-ce pas déjà le cas toute sa vie ?

Pour réfléchir, s’émerveiller, sourire et applaudir l’imagination de l’auteure : oui pour toutes ces bonnes raisons, précipitez-vous chez votre libraire.

Paru aux éditions l’Archipel collection « Instants suspendus ».

Notation :

Chronique de : Une femme remarquable de Sophie Avon

Une femme remarquable

Résumé :

1925. Dans l’écho joyeux des Années folles, Mime et Marius sont jeunes et amoureux. Ils ont tout pour être heureux. Très vite, Henri vient au monde, puis Simone. Lorsque la petite fille meurt brutalement, le couple est terrassé. La douleur hantera Mime toute son existence…

L’auteure :

Sophie Avon est critique de cinéma au journal Sud-Ouest ainsi qu’à l’émission « Le Masque et la plume ».

Ma chronique :

Je me suis attachée à cette famille oranaise que nous suivons des années 1920 aux années cinquante. Un récit familial prenant avec l’Algérie pour décor.

Ce livre aurait pu s’appeler « La gloire de ma mère » : comme dans le livre de Pagnol, Mime fait chaque semaine des kilomètres en carriole pour rejoindre l’école où elle enseigne. Passionnée par son envie de transmettre son savoir, elle est une femme remarquable qui aime s’occuper des enfants : les siens et ceux des autres. 

Une louve pour ses enfants, comme elle le dit elle-même.

La grand-mère de l’auteure force le respect et nous émeut par son opiniâtreté.

J’ai aimé la description du contexte de l’Algérie dans ces années qui précèdent l’indépendance. L’ambiance tranquille et sereine des années vingt et trente va laisser la place à une autre période : la fracture entre « pieds noirs » et le peuple algérien. Les émeutes éclatent dès 1945 juste après la guerre. La fraternité est fissurée et ne s’en remettra pas.

L’évocation de cette famille est à la fois émouvante et instructive dans ce contexte algérien.

Un beau roman à la plume fluide avec un brin de nostalgie et beaucoup d’amour pour Mime et Henri, le fils aîné et père de l’auteure.

Publié aux éditions Mercure de France.

Notation :