Catégorie : <span>LITTERATURE FRANCAISE</span>

Chronique de : Pour une nuit d’amour d’Emile Zola

Résumé :

Chaque jour, Julien joue de la flûte pour la belle Thérèse de Marsanne qu’il aperçoit de sa fenêtre. Or la jeune fille ne le regarde pas et l’ignore malgré ses sérénades quotidiennes… jusqu’au soir où elle l’invite à la rejoindre dans sa chambre. Julien se précipite, mais est-il vraiment prêt à tout pour une nuit d’amour? 

Ma chronique :

Deux nouvelles glaçantes, d’un réalisme et d’une cruauté sans égale.

Dans la première nouvelle, Julien, ce garçon différent se fait piéger par Thérèse sa jeune voisine. La cruauté vient de celle-ci qui fait souffrir atrocement ses soupirants. Une version de « La belle et la bête » avec une « belle » très méchante.

La deuxième nouvelle « L’inondation » met en scène une nature déchaînée et cruelle. Les scènes des rivières qui grondent avec l’eau qui montent sont d’un réalisme effrayant. 

Dans ces deux nouvelles, les héros sont particulièrement émouvants. Attention une petite larme pourrait couler en fin de lecture.

Du grand Zola, percutant sur ces quelques pages composant ces deux nouvelles.

Paru chez Folio 

Chronique de : Le prince aux deux visages de Gilbert Sinoué

Résumé :

Paris, 1962. L’historien Paul Savarus et sa femme sortent enthousiastes de la projection de Lawrence d’Arabie, le film de David Lean. Ils sont bousculés par un spectateur qui paraît hors de lui. L’homme s’appelle Alan Carswell et ne décolère pas. Ce film ? Un conte hollywoodien, à mille lieues de la vérité. Car lui a connu Lawrence, à Oxford, lorsqu’il était étudiant en archéologie. Il sait la vérité sur ce « prince aux deux visages ». À la fois abasourdi et intrigué, Savarus décide de se lancer sur les traces de l’auteur des Sept piliers de la sagesse.

L’auteur :

Gilbert Sinoué est l’auteur de nombreux romans à succès, dont L’Égyptienne (Gallimard, 1993), Le Livre de saphir (Gallimard, 1996), L’Île du couchant (Gallimard, 2010), la trilogie Inch’allah (Flammarion, 2010-2016), Le Faucon (Gallimard, 2020), ou encore L’Envoyé de Dieu (Archipoche, 2021).

Ma chronique :

Ce récit d’une enquête sur la vraie personnalité de Lawrence d’Arabie m’a déçue.

Peut-être parce que je m’attendais à lire un roman d’aventures passionnant et plein de rebondissements.

Or ce roman décortique minutieusement la vie de T.E. Lawrence par le biais des recherches effectuées par un historien qui fouille le passé. Aidé de sa femme psychiatre, il retrouve des lettres de Lauwrence et rencontre d’anciens compagnons ou compagnes. Nous sommes au début des années soixante, les contemporains du héros sont encore en vie.

Si l’on cherche un livre relatant précisément la vie de Lawrence, ce roman peut être un bon choix mais si l’on cherche un roman d’aventures, comme moi, avec du rythme, je ne vous le conseille pas.

Je salue néanmoins les recherches menées par l’auteur pour rendre compte de la vie de cet homme peu ordinaire.

Paru aux éditions L’Archipel.

Notation :

Chronique de : 1792, la femme rouge d’Anne Villemin-Sicherman

la femme rouge

Résumé :

1792. Les armées austro-prussiennes sont aux portes de Metz. Il règne dans la ville une atmosphère de suspicion générale. Le ci-devant chanoine de Ficquelmont, accusé d’opinions royalistes, est sauvagement assassiné dans une rue de Metz par une foule en colère, excitée par une certaine Marie Larue, belle activiste sans-culotte. Le commandant de la place, le général Favart désire confier l’enquête au vétérinaire Augustin Duroch. Mais le jour même, Duroch est arrêté par la garde nationale. Certains souhaitent-ils que l’on n’aille pas fouiller les cendres de cet abbé mondain et brillant ?

L’auteure :

Anne Villemin-Sicherman est médecin. Passionnée par le XVIIIe siècle, sa série d’enquêtes d’Augustin Duroch plonge le lecteur dans la vie quotidienne sous l’Ancien Régime.

Ma chronique :

Je découvre cette auteure et je vais la suivre dorénavant.

Ce polar historique est passionnant par son histoire ancrée dans la réalité historique. Un contexte tres documenté comme en témoignent les sources listées en fin de livre, le plan de la ville de Metz et la liste des personnages historiques beaucoup plus nombreux que les fictifs.

J’ai beaucoup apprécié l’immersion totale dans cette période de mai à octobre 1792 à Metz au moment où les armées austro-prussiennes sont aux portes de la ville. Dans ce climat déjà lourd de menaces de siège, les « sans-culottes » attaquent un ecclésiastique noble.

La femme rouge, La Grande Mayotte, meneuse dans cette attaque est-elle responsable de la mort du prêtre ? Pourquoi le héros, Augustin, chargé d’enquêter est-il arrêté ? L’enquête est menée par son fils et son amie Eléonore.

L’intrigue est bien ficelée, le décor brillamment présenté notamment la bataille de Valmy.

J’ai passé un bon moment de lecture dans ce dix-huitième siècle.

Ce roman se lit indépendamment des autres enquêtes déjà parues même si quelques références à ce passé parsèment le récit.

Publié chez 10 18.

Notation :

Chronique de : Soleils de sang de Christophe Ferré

Soleils de sang

Résumé :

Au petit matin, Juliette Carpenter se réveille sur une plage de la Côte d’Azur, l’esprit embrumé. Où est-elle ? Que faitelle là ? Peu à peu, des bribes de souvenirs lui reviennent : la veille, Flavia, sa mère, fêtait ses 45 ans entourée des siens.

Et soudain, la réunion de famille a viré au carnage. Tout semble accuser Flavia, qui a disparu… Mais pourquoi une mère assassinerait-elle ses proches ? Et pourquoi Juliette a-t-elle été épargnée ?

L’auteur :

Grand Prix de la nouvelle de l’Académie française, Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a écrit plusieurs romans avant de se tourner vers le suspense. On lui doit notamment La Petite Fille du phare (L’Archipel, 2018), en cours d’adaptation pour la télévision, et Mortelle Tentation (L’Archipel, 2019).

Ma chronique :

Quel plaisir de retrouver un auteur de polar que j’affectionne particulièrement et je n’ai pas été déçue.

Son intrigue m’a accrochée dès les premières pages et j’ai eu du mal à poser le livre. Heureusement que j’ai eu suffisamment de temps libre pour le lire rapidement. 

Juliette, l’héroïne, fait face courageusement après l’horrible tuerie de sa famille, seule rescapée lui dit-on au départ. Refusant certaines pistes suivies par le magistrat, elle mène l’enquête.

Souvent périlleuse, parfois décourageante, cette traque est éprouvante. Nous, le lecteur, souffrons pour elle.

Une lecture en apnée, très rythmée avec ces chapitres courts et ses nombreux rebondissements pour un final à la hauteur de la complexité de l’affaire.

Des références à Hitchcock et à l’affaire Dupont De Ligonnès apportent une ambiance mystérieuse présente tout au long du roman. 

Dans la postface, l’auteur raconte sa passion pour le grand cinéaste anglais, « mon mentor, mon idole » qui lui a inspiré certaines scènes.

Ce roman est un hommage à Hitchcock qui disait « La vie, ce n’est pas seulement respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé ».

Un thriller haletant, machiavélique, au rythme infernal : à découvrir absolument.

Paru aux éditions L’Archipel.

Notation :

Chronique de : Les noces de Gênes de Bernard Bonnelle

Les noces de Gênes

Résumé :

« Je les regardai partir comme deux amis très anciens. Quatre-vingt-sept et quatre-vingt-cinq ans : ils étaient désormais frère et sœur, enfants royaux endormis côte à côte sur leur lit de marbre, dans la lumière hivernale d’une haute cathédrale. Rien ne me paraissait plus désirable que cette entrée dans la mort main dans la main, au terme d’un long compagnonnage. J’ignorais que ce destin nous serait sèchement refusé. »

L’auteur :

Bernard Bonnelle est magistrat à Poitiers. Les Serviteurs inutiles est son troisième roman. Le précédent, Aux belles Abyssines, paru à la Table Ronde en 2013, a été récompensé par le prix Nicolas-Bouvier. 

Ma chronique :

Un texte particulièrement émouvant, un très bel hommage à la chère disparue.

Avec un style tout en grâce et en douceur, l’auteur raconte sa rencontre avec sa femme, leurs voyages puis beaucoup plus tard la séparation brutale après une maladie foudroyante. 

Des regrets, des doutes et la réconciliation ou plutôt ce qui est nommé «une intimité sans fin », pour une relation qui se poursuit toujours. Une relation apaisée.

Je suis sous le charme de ce court récit, moins d’une centaine de pages qui a la puissance des grands textes.

Je salue l’écriture merveilleuse, érudite et délicate.

Un texte à découvrir absolument.

Paru aux éditions de la Table Ronde 

Notation :