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Chronique de : La vérité vous libérera mais d’abord elle vous mettra en rage de Gloria Steinem

La vérité vous libérera mais d’abord elle vous mettra en rage

Résumé :

Depuis ses jeunes années en tant que journaliste activiste, Gloria Steinem a toujours su manier la langue pour forger des slogans: ceux qui disent tout en peu de choses, qui inspirent, qui réconfortent, qui rassemblent. Pendant des décennies, les bons mots de Gloria ont aidé des générations de femmes à prendre leur vie en main. Tirées de ses écrits de ses discours mais aussi de ses amies, ce florilège rassemble ainsi ses meilleurs citations sur les sujets qui comptent: le patriarcat et l’importance de se libérer des conventions mais aussi la vieillesse, le travail, le bonheur…

L’auteure :

Gloria Steinem, aujourd’hui âgée de 83 ans, est une icône féministe américaine, inscrite au Women’s National Hall of Fame. Journaliste, écrivain, elle a fondé le magazine féministe Ms. et, avec Jane Fonda et Robin Morgan, le Women’s Media Center, une organisation qui milite pour rendre les femmes plus présentes et plus visibles dans les médias. 

Ma critique :

Un pamphlet indispensable et salvateur : à faire lire à toutes les femmes et aux hommes qui les entourent.

L’auteure a puisé dans ses souvenirs, ses écrits et emprunté les mots de ces amies pour rédiger ce recueil qui prône la liberté : de vivre, de parole et l’égalité pour tous.

Féministe acharnée, Gloria évoque la vie politique, la vieillesse, le travail, le bonheur, le rire et tout cela avec un sens de l’humour qui renforce son propos.

Les quelques citations que j’ai préférées :

« Ne vous préoccupez pas de ce que vous devriez faire, faites ce que vous pouvez » ou bien « Les éléphants sont non violents, matrilinéaires et végétariens, ils ont le sens de l’humour et une bonne mémoire. Si seulement on ressemblait tous un peu plus aux éléphants »

C’est un récit qui insuffle de l’énergie et qui questionne.

On envie la liberté et le courage de l’auteure en refermant ce recueil.

À mettre dans toutes les mains.

Publié aux éditions Harper Collins

Notation :

Chronique de : L’île des femmes de la mer de Lisa See

L’île des femmes de la mer

Résumé :

Corée du Sud, années 1930. Sur l’île de Jeju, la plongée et la pêche sous-marine rythment le quotidien des femmes. Dans cette société matrifocale, les haenyeo travaillent pour subvenir aux besoins de leur famille pendant que les hommes s’occupent des enfants. Unies par leur amour de la mer, Mi-Ja et Young-sook, deux filles aux caractères opposés, aspirent à prendre la relève de leurs aînées.

L’auteure :

Américaine d’origine chinoise, Lisa See est l’auteur des best-sellers Fleur de Neige (prix Relay 2006), Le pavillon des pivoines, Filles de Shanghai et Ombres chinoises, tous parus aux Éditions J’ai lu.

Ma chronique :

Une histoire passionnante et très émouvante, un beau moment de lecture.

J’ai été captivée par les aventures de ces plongeuses, ces femmes si courageuses qui dès leur enfance s’enfoncent dans les eaux pour remonter de quoi nourrir leur famille. On découvre un mode de vie bien diffèrent de notre monde occidental.

Nous sommes sur l’île de Jeju, nous suivons les haenyeo, ces femmes de la mer dont le savoir se transmet de mère en fille. Seules les filles vont dans l’eau pendant que leurs frères sont envoyés à l’école avec l’argent des récoltes de leurs mères et sœurs. Le roman débute à la fin des années trente avec les prémices de la seconde guerre mondiale et se déroule jusqu’à 2008, soixante-dix années où l’histoire de la Corée et celle de nos héroïnes sont étroitement mêlées. Je découvre les périodes sombres de l’histoire de la Corée et l’on ne peut que saluer le courage de ses habitants.

J’ai suivi les aventures de Mi-Ja et Young-sook avec passion, un livre difficile à poser, beaucoup de tensions liées au climat très compliqué des années quarante aux années quatre-vingt en Corée. L’auteure réussit à nous toucher et nous émouvoir tout en nous instruisant avec cette histoire aux multiples facettes.

Bravo pour cette réussite.

Un roman à mettre dans toutes les mains.

Paru aux éditions Pygmalion.

Notation :

Critique de : Lady Astronaute de Mary ROBINETTE KOWAL

Lady Astronaute

Résumé

Elma York est une célébrité sur la planète rouge, suite au rôle déterminant qu’elle a joué lors des colonisations lunaires et martiennes. D’après les médecins, son mari, Nathaniel, n’a plus que six mois à vivre. Officiellement toujours astronaute, Elma est toutefois clouée au sol à cause de son âge. Elle brûle de repartir dans l’espace, mais peut-elle abandonner Nathaniel? Les cinq textes qui composent ce recueil appartiennent tous, comme le roman Vers les étoiles, à la série de la Lady Astronaute. 

L’auteure :

Mary est marionnettiste, romancière de science-fiction et fantasy. Elle a reçu plusieurs prix pour ces romans et nouvelles.

Ma chronique :

Peu habituée à la SF, j’étais un peu dubitative et surtout curieuse avant cette lecture. Après avoir refermé ce court ouvrage, j’avais envie d’en lire plus, conquise par cette découverte.

Ce recueil de nouvelles est court, moins de deux cents pages, cinq textes avec des personnages différents, tous évoquent la conquête spatiale.

Ces nouvelles sont davantage axées sur la vie et la psychologie des personnages que sur l’aventure spatiale : c’est ce qui m’a intéressée. L’analyse de ce monde futuriste est passionnante. Une grande sensibilité se dégage de ces textes, bravo à cette auteure.

Merci aux éditions Folio pour cette lecture.

À lire de toute urgence.

Notation :

Critique de : Retour à Martha’s Vineyard de Richard Russo

Retour à Martha’s Vineyard

Résumé :

Le 1er décembre 1969, Teddy, Lincoln et Mickey, étudiants boursiers dans une fac huppée de la côte Est, voient leur destin se jouer en direct à la télévision alors qu’ils assistent, comme des millions d’Américains, au tirage au sort qui déterminera l’ordre d’appel au service militaire de la guerre du Vietnam. Un an et demi plus tard, diplôme en poche, ils passent un dernier week-end ensemble à Martha’s Vineyard, dans la maison de vacances de Lincoln, en compagnie de Jacy, le quatrième mousquetaire, l’amie dont ils sont tous les trois fous amoureux. Septembre 2015, Lincoln s’apprête à vendre la maison, et les trois amis se retrouvent à nouveau sur l’île. À bord du ferry déjà, les souvenirs affluent dans la mémoire de Lincoln, le «beau gosse» devenu agent immobilier et père de famille, dans celle de Teddy, éditeur universitaire toujours en proie à ses crises d’angoisse, et dans celle de Mickey …

L’auteur :

Richard Russo est né en 1949 aux États-Unis. Après avoir longtemps enseigné la littérature à l’université, il se consacre à l’écriture de romans et de scénarios. Un homme presque parfait avait été adapté au cinéma avec Paul Newman en 1994, et Le Déclin de l’empire Whiting a été, lui aussi, porté à l’écran en 2005.

Ma chronique :

Un bon cru ce nouveau roman de Richard Russo, pour moi le « must have » de cette rentrée littéraire. 

L’auteur, comme il sait si bien le faire, restitue avec maestria l’ambiance de ces années, où la vie sentimentale plutôt libre, s’entrechoque avec la menace de la guerre, drôle d’époque. Au croisement de leurs vies passées et parcours, chacun porte un regard sur sa vie avec ses parents en miroir plus quelques regrets parfois.

Nous partageons le quotidien de trois sexagénaires, très soudés, nostalgiques de leurs jeunes années à l’université et qu’aucun d’entre eux n’a oublié Jacy, la quatrième de cette bande de copains. Se comparant aux mousquetaires de Dumas, ils ont adopté leur devise et sont restés liés même après la disparition de Jacy à la fin de leurs études. Cet événement tragique s’est ajouté aux conséquences du tirage au sort qui détermine les départs à la guerre du Vietnam en cette fin des années soixante.

D’une plume alerte, avec son ton parfois sarcastique, notamment quand il évoque la présidence des États-Unis, Richard Russo est percutant. La recherche de la vérité autour de la disparition de Jacy donne du piment à l’histoire, un vrai suspense jusqu’aux dernières pages pour comprendre le destin de cette jeune femme.

J’ai été touchée par cette histoire, intense et brillante, je vous recommande vivement cette lecture.

Paru aux éditions de la Table Ronde.

Notation :

Critique de : L’héritage du maître de chai de Kristen Harnisch

Résumé :

Décembre 1917. Sarah Lemieux a 40 ans. La fille du maître du chai et son mari Philippe exploitent avec courage leur vignoble californien d’Eagle’s Run. Mais la situation devient critique. Des ligues bien-pensantes veulent interdire le négoce du vin dans la région. Et depuis l’entrée en guerre des États-Unis, en juillet, nombre de jeunes Américains tombent sur les champs de bataille du Vieux Continent. À 21 ans, Luc, leur fils adoptif, a pris les rênes du clos Saint- Martin, dans le Val de Loire, là où Sarah a grandi…

L’auteure 

Kristen Harnisch a été cadre dans de grands groupes bancaires avant de publier les deux premiers volets de sa trilogie. Bien qu’amoureuse de la France, elle réside dans le Connecticut avec son mari et leurs trois enfants.

Ma chronique :

J’ai retrouvé les héros de cette saga avec grand plaisir et je n’ai pas été déçue par ce troisième opus. 

Cet épisode est davantage centré sur la vie de Luc, le fils adoptif de Sarah, qui vit en France et s’occupe du vignoble transmis par sa mère. En cette période de 1918, les américains sont entrés en guerre, Luc veut y participer aussi. Les passages concernant la période militaire de Luc et celle de sa sœur infirmière près du front sont réalistes et témoignent de recherches approfondies pour parvenir à des descriptions aussi précises. 

À la fois intéressant historiquement et captivant grâce aux personnages toujours attachants et à la plume fluide de Kristen, j’ai tourné vite les pages et je l’ai terminé à regret. Un peu triste de quitter cette ambiance liée au monde viticole et je me suis attachée à cette famille franco américaine.

La période de la grippe à la fin de la guerre fait écho à la période actuelle : écoles et marchés fermés et port du masque obligatoires avec malheureusement un nombre de morts énorme.

À découvrir pour l’atmosphère et l’histoire : je vous recommande cette trilogie.

Paru aux éditions de l’Archipel.

Notation :