Catégorie : <span>LITTERATURE AMERICAINE</span>

La promesse de Lola de Cecilia Samartin

Résumé

Sebastian est âgé d’une dizaine années. Né avec une malformation cardiaque, il est exclu des jeux de son âge et subit à l’école les railleries de ses camarades. Sa mère, de surcroît, se montre autoritaire et hyper protectrice. Son seul havre de réconfort, il le trouve auprès de sa grand-mère, abuela Lola, à qui il rend visite tous les soirs après la classe. Mais, un jour, Sebastian la trouve chez elle, inanimée. Abuela Lola est alors emmenée à l’hôpital où, à son chevet, elle voit sa famille réunie pour la première fois depuis bien longtemps.

L’auteur

Cecilia Samartin est née en 1961 à la Havane, pendant la révolution cubaine. Ses parents se réfugient alors qu’elle est encore bébé aux États-Unis. Elle grandit à Los Angeles, où elle étudie la psychologie avant de devenir thérapeute, œuvrant principalement auprès de la communauté latino. Elle est l’auteur de cinq romans traduits dans 17 pays, dont Le Don d’Anna, La Belle Imparfaite (Archipoche, 2012 et 2013) et La Promesse de Lola (L’Archipel, 2014).

Mon avis

Tout d’abord un grand merci aux éditions l’Archipel qui m’ont permis de découvrir cette auteure.

Un livre que j’ai beaucoup apprécié : généreux, bouleversant et savoureux.

L’histoire met en scène une grand-mère rescapée qui revit au travers de la réalisation de bons petits plats qui ont l’avantage de réunir toute sa famille autour d’elle. Son petit-fils Sebastian, est son fidèle soutien. Lui-même malade de du cœur et sur protégé par sa maman, adore Lola et sa cuisine. La promesse de Lola : réunir les siens autour d’une bonne table et de plats portoricains.

Voilà donc une histoire de famille avec ses travers et ses joies. La fantaisie et l’humour et surtout la grande générosité de Lola nous entraînent dans son sillage. Vive l’entraide et le partage.

Un roman optimiste avec un soupçon de légèreté, de tendresse, de fantaisie et d’émotions. Un beau cocktail et un régal pour le lecteur. Une ode à la vie qui revigore et nous rend optimiste.

Surtout n’hésitez pas, savourez-le.

J’ai la chance de ne pas encore connaître ses autres récits que je vais m’empresser d’acheter et de conseiller à mes proches et notamment à mon club de lecture.

Mention spéciale pour l’objet livre : la couverture est superbe et à la fin du livre plusieurs recettes de Lola sont regroupées.

Merci Clémence.

Notation :

L’énigme éternelle de Pearl Buck

Résumé : Ohio, années 1930. Randolph Colfax, dit Rann, est un adolescent surdoué. À la mort de son père, il abandonne ses études pour chercher librement sa voie.

Il quitte les États-Unis pour l’Europe, où deux femmes vont lui faire découvrir les nuances de l’amour : Lady Mary, une aristocrate anglaise qui lui enseigne la sensualité, et Stéphanie Kung, une Sino-Américaine dont le père, un riche marchand d’art, offre à Rann sa succession et la main de sa fille. Le jeune homme refuse, et s’engage dans l’armée américaine. De son expérience sur le front, en Corée, il tire un roman qui lui vaut un succès immédiat. De retour aux États-Unis, il retrouve Stéphanie, qui refuse à son tour de l’épouser…

L’auteur :

Pearl S. Buck, née en 1882 aux Etats-Unis, a été éduquée en Chine où elle a vécu une grande partie de sa vie avant de rentrer dans son pays natal. Elle est l’auteur de nouvelles, de pièces de théâtre, de romans… Première femme à obtenir le prix Pulitzer, en 1932, pour La Terre chinoise, elle a reçu le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre, en 1938. Ses romans les plus célèbres, La Mère et Vent d’est, vent d’ouest, font figure de classiques. Elle est décédée en 1973.

Mon avis :

Le dernier livre de Pearl Buck, retrouvé quarante ans après et nouvellement édité. J’avais très envie de renouer avec cet auteur qui a bercé mon adolescence. Cela faisait longtemps que je n’avais rien lu d’elle et là en découvrant cet inédit, j’étais impatiente de le découvrir.

Différent de ces autres romans, celui-ci retrace la jeunesse d’un enfant surdoué. Rann est différent, ses parents le remarquent très vite : une curiosité omniprésente et jamais comblée. Son père, universitaire, le prend en main et lui explique tout. L’école se révélant un échec, l’éducation parentale la remplacera. Mentalement mais aussi physiquement, le garçon est différent : hors norme. Il se sent très différent et s’interroge sur tout. Un événement tragique le poussera à partir de la maison alors qu’il n’a pas 18 ans. Quittant les États-Unis, il parcourt l’Europe.

Dans cette seconde partie du livre, on retrouve davantage l’esprit Pearl Buck tel que je l’avais mémorisé : rencontres, aventures et surtout présence de la culture chinoise qui va enthousiasmer notre héros.

Fine analyse psychologique d’un personnage assoiffé de science, croisement des civilisations occidentales et orientales et belle histoire humaine, tels sont les atouts de cette histoire.

J’ai aimé aussi l’écriture et le rythme, j’ai lu rapidement et avec plaisir cet ouvrage qui pourtant est différent du reste de l’œuvre de l’auteur. J’ai aussi apprécié la préface rédigée par l’un des fils adoptifs de l’auteur qui raconte comment le manuscrit a été découvert.

Je vous conseille cette lecture pour une plongée dans un monde occidental avec une once d’oriental : un beau mélange.

Un grand merci aux éditions l’Archipel.

 

 

Notation :

Les suprêmes de Edward Kelsey Moore

Résumé :

Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées depuis : tout le monde les appelle “les Suprêmes”, en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont, depuis leur adolescence, fait de l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de nourritures diététiquement incorrectes tout en élaborant leurs stratégies de survie.

L’auteur :

Edward Kelsey Moore est un écrivain et un musicien professionnel.

Il est titulaire d’un Bachelor of Music de l’Université de l’Indiana et d’un Master of Music de l’Université d’État de New York à Stony Brook.

Élevé au bon grain du Midwest, dans l’Indiana avant de s’installer à Chicago, il a pris le temps de s’imposer comme violoncelliste avant de se lancer dans l’écriture.

Les Suprêmes (The Supremes at Earl’s All-you-can-eat, 2013) est son premier roman.

Mon avis :

Un magnifique roman sur l’amitié féminine.

Les trois héroïnes se sont connues à l’adolescence et sont amies depuis quarante ans. Odette, Clarice et Barbara Jean sont différentes mais complémentaires. Leur rendez-vous dominical, déjeuner buffet chez Big Earl, avec mari et enfants est incontournable.

Chacune mène sa vie avec plus ou moins de chance. Leur vie n’est pas simple : ce sont des femmes, elles sont noires et vivent en Indiana. Mais ensemble, elles sont fortes face à l’adversité. Barbara Jean, riche après un beau mariage est la plus secouée par l’existence. Clarice souffre des infidélités de son mari et Odette a des soucis. Attention, ce n’est qu’une partie de l’histoire, l’essentiel étant plutôt dans leur réaction face aux malheurs.

Odette m’a impressionnée par sa force de caractère et sa générosité, l’histoire avançant, un événement tragique va modifier leur vie à toutes les trois, renforçant encore leur amitié indéfectible.

Quelle belle leçon de vie et de bonheur.

Les personnages sont fouillés et criants de vérité,ce qui est d’autant plus étonnant que l’auteur, un homme, a parfaitement traduit les sentiments et émotions féminines.

Chapeau bas !

C’est un livre qui fait du bien et donne envie de cultiver l’optimisme.

On ressort réconforté par cette lecture, on passe si facilement des rires aux larmes.

Heureusement, les rires l’emportent sur la tristesse.

Et on se dit : vive l’amitié !

Émouvant et attendrissant, une ode à la vie à lire, relire et offrir à toutes ses amies.

Un extrait : « Cela faisait presque quarante ans – depuis le temps où l’on avait commencé à les surnommer « les Suprêmes » – que Clarice et ses amies se retrouvaient Chez Earl à cette même table devant la baie vitrée. A l’époque, Little Earl avait un béguin monstre pour chacune d’entre elles, et il avait tout fait pour les séduire en leur offrant des Coca et du poulet frit à volonté. »

 

Notation :

Les liens du mariage de J. Courtney Sullivan

Résumé :

Cinq destins reliés par un diamant, cinq parcours qui illustrent l’évolution du couple et du mariage depuis les années 1950. Un roman ambitieux, maîtrisé et très accessible

L’auteur :

J. Courtney Sullivan a débuté comme journaliste au New York Times avant de se lancer dans l’écriture d’un roman. Les liens du mariage est son troisième livre, après les succès de Les débutantes.

Mon avis :

Captivant, vivant et émouvant : un excellent livre difficile à lâcher.

Déjà conquise par ces deux premiers livres, j’ai décidé de suivre cette jeune auteure américaine.

Comme ses précédents romans, on retrouve des destins féminins habilement disséqués. Le point de vue tourne cette fois autour du mariage et des valeurs associées. L’originalité du livre tient dans sa construction et les liens unissant les différents personnages.

L’histoire, cinq destins découpés en cinq parties, relate des vies de couple depuis les années 50 jusqu’à nos jours. Les héros sont Frances, une publicitaire qui invente un slogan inégalé à ce jour, Evelyn une enseignante qui se marie deux fois, James un ambulancier désargenté, Delphine la seule française passionnée de musique et enfin Kate résolument contre le mariage.

Ces cinq histoires sont l’occasion de décrire la société américaine des années 50 à aujourd’hui, j’ai partagé avec un grand plaisir le quotidien des différents protagonistes et je les ai suivis au fil des années avec une grande délectation.

Séduite par la finesse psychologique et la grande maîtrise du récit, je n’ai qu’une recommandation : précipitez-vous pour découvrir ce roman passionnant, original et qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

Un grand merci aux éditions Rue Fromentin.

 

 

Clandestines de Zoé Ferraris

Résumé :

Dans le désert, une tempête a mis au jour un terrifiant sanctuaire : dix-neuf cadavres de femmes asiatiques, nues, mains tranchées, ensevelies sous une dune depuis dix ans. Qui étaient-elles ? Pourquoi personne n’a jamais signalé leur disparition ? Et quel message dissimule l’étrange disposition de leurs corps ?

Mon avis :

Un faux polar ce livre mais un grand livre, le contexte policier est un prétexte à la description de la vue en Arabie Saoudite de nos jours. En tout cas, c’est comme ça que je le perçois et c’est ce qui m’a convaincue et intéressée. Pourquoi me direz-vous ?

Je me suis aperçue que je ne connaissais rien ou presque de ce pays. Ou bien juste un lointain souvenir livresque avec « Tintin au pays de l’or noir » : autant dire que je n’avais jamais lu avant d’histoire se déroulant dans ce pays.

Dès le départ, l’histoire de ces corps découverts dans le désert nous emmène dans un autre monde : celui d’un pays doté d’un pouvoir religieux ancré dans les traditions qui rejaillit sur le quotidien de tous et surtout sur celui des femmes.

Voici l’histoire ou plutôt quelques éléments uniquement, un polar se découvre à sa lecture. Les ingrédients du roman policiers sont tous là : des meurtres, des enquêteurs tenaces et intelligents, des pistes multiples, un vrai suspense.

Le tour de force réalisé ici est de mettre en avant une enquêtrice Katya particulièrement douée alors que dans ce pays les femmes ne jouent que des rôles subalternes.

Un autre personnage féminin est le spécialiste des tueurs en série du FBI : l’auteur s’est amusée à confronter une femme experte dans un monde régenté par la gent masculine. Les policiers sont mal à l’aise devant cette femme experte venue les aider.

Les autres personnages principaux comme Nayir le fiancé de Katya ou Ibahim responsable des recherches, aident Katya et la soutiennent dans une quête de la vérité souvent périlleuse.

Revenons à l’histoire, après la découverte des corps dans le désert, Ibrahim, enquêteur principal, s’interroge sur la signification de ces meurtres puisque près des corps des mains tranchées sont découvertes. Pourquoi ces femmes enterrées pour certaines depuis plus de 10 ans n’ont jamais été déclarées disparues ? Quel lien les unit ? Pourquoi cette mise en scène ?

Toutes les réponses à découvrir dans le roman qui se lit facilement, l’écriture est fluide, les situations s’enchainent et le suspense très prenant.

Remarquable par ces démonstrations des différences entre hommes et femmes mais aussi entre saoudiens et immigrés. Les immigrés travaillant à la place des saoudiennes qui sont très peu nombreuses à travailler.

Je ne connaissais pas cette auteure qui a déjà publié deux livres avant celui-ci.

Américaine, elle a épousé un saoudien et vécut quelque temps à Djeddah avec son mari et ses enfants. Elle vit actuellement à San Francisco.

Je vous conseille ce roman pour son intrigue et plus encore pour la découverte de l’Arabie Saoudite. Une belle découverte pour moi.

Je remercie Belfond, Abeline et les Chroniques de la rentrée littéraire.

Notation :