Catégorie : <span>CRITIQUES</span>

Critique de : Le dimanche des mères de Graham Swift

Le dimanche des mères

Résumé :

Angleterre, 30 mars 1924. C’est le dimanche des mères, jour où les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils rendent visite à leur famille. Jane, une jeune femme de chambre orpheline, le passera en compagnie de Paul, son amant de longue date. traversant la campagne inondée de soleil, elle le rejoint pour un dernier rendez-vous car Paul s’apprête à épouser une riche héritière. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. 

L’auteur :

Né à Londres en 1949, sa carrière d’écrivain démarre en 1980 avec « The Sweet-shop Owner ».

Ma chronique :

Ambiance Downton Abbey garantie pour ce court roman qui nous accroche avec son écriture recherchée et l’ambiance début vingtième siècle parfaitement restituée.

Le dimanche des mères est une ancienne coutume anglaise consistant à offrir une journée de repos aux domestiques pour visiter leur mère.

Le hic pour Jane, l’héroïne, c’est qu’étant orpheline, elle ne sait pas quoi faire de sa journée de liberté ou bien si, lire se dit-elle. Passionnée par les livres d’aventures, portant réservé aux garçons d’habitude lui dit son maître, elle attend le soir pour s’y plonger. Ses plans vont changer lorsque Paul, jeune aristocrate, la convoque chez lui.

Un portrait tout en finesse et délicatesse d’un monde révolu où les grands bourgeois emploient de jeunes bonnes orphelines comme Jane, les voitures remplacent peu à peu les chevaux et les fils de famille s’encanaillent avec leurs domestiques.

Ce récit raconte une journée lumineuse et ensoleillée qui ne se déroulera pas comme prévu et révolutionnera la vie de Jane.

Coup de chapeau pour les descriptions et détails de cette journée distillés avec beaucoup de subtilité tel un tableau avec un nuancier aux superbes couleurs. Un livre  aux multiples facettes à découvrir pour l’ambiance, l’écriture et l’histoire : un trio parfait.

Je vous le recommande chaudement.

Notation :

Critique de : L’île des beaux lendemains de Caroline Vermalle

L’île des beaux lendemains

Résumé :

Après cinquante ans d’un mariage monotone, Jacqueline sent poindre une immense lassitude : il faut partir, et sans préavis. Deux jours, trois trains et un bateau plus tard, l’alerte septuagénaire débarque sur l’île d’Yeu. Là demeure sa cousine Nane, vue pour la dernière fois il y a fort longtemps, qui recueille les âmes – un peu – perdues…

L’auteure :

Après des études de cinéma, Caroline Vermalle a travaillé à Londres pour la BBC, fait le tour du monde, puis s’est installée en Vendée, juste en face de l’Île d’Yeu, qui lui a inspiré L’Île des beaux lendemains (Belfond, 2013 ; Pocket, 2014). Une collection de trésors minuscules est son troisième roman pour adultes. Elle a également publié un roman pour la jeunesse, Sixtine (Black Moon, 2013).

Ma chronique :

Léger et poétique, un roman qui se déguste tout en nous interrogeant sur le sens de la vie.

J’ai aimé les papillons qui nous guident vers les âmes des personnages. Quant aux humains, ils ne comprennent pas toujours le sens de leur existence et ses priorités.

Et si tout pouvait changer même après soixante-dix ans ?

Voici une belle leçon de vie qui donne envie de la croquer à pleines dents.

L’écriture fluide, les chapitres alternés entre nos différents héros donnent une lecture rythmée et prenante.

Pour l’histoire, je vous laisse la découvrir par vous-même en vous souhaitant d’y prendre autant de plaisir que moi.

Notation :

Critique de : Éphéméride de Valérie Rouzeau

Éphéméride

Présentation :

« À l’automne 2017, j’ai eu le désir de quelque chose de nouveau pour moi : réunir des textes variés -note, fragments, lettres et courriels, traductions, commentaires, poèmes encore (et toujours !). »

L’auteure :

Née le 22 août 1967 à Cosne-Sur-Loire, Valérie Rouzeau s’est fait connaître avec Pas Revoir (Le Dé Bleu, 1999, réédité en Petite Vermillon en 2010 suivi de Neige Rien). Auteur de quelque vingt-cinq recueils de poésie et de plusieurs chansons pour le groupe Indochine, elle a aussi traduit Sylvia Plath et William Carlos Williams.

Ma chronique :

Je découvre Valérie Rouzeau avec ce recueil au contenu varié (pensées, courriels, lettres et poèmes).

Un recueil à lire absolument pour partager la vie d’une poétesse et profiter de ses poèmes ou de ceux qu’elle a traduits.

Mes poésies préférées, j’avais envie de les lire à voix haute, de les recopier dans un petit carnet et de les afficher dans mon bureau pour en profiter au quotidien.

J’ai eu un coup de cœur pour les poèmes de Sylvia Plath dont les héroïnes sont des abeilles (un penchant qui lui vient de son père).

Mon conseil : lire et relire ces textes, les partager et profiter pleinement de leur beauté, des jeux de mots, de l’humour et de la sensibilité qui s’en dégage.

J’ai beaucoup souri et cela fait tellement de bien !

À lire sans modération.

Publié aux éditions de la Table Ronde.

Critique de : Chloé des loups d’Alexandra Ughetto

Chloé des loups

Présentation :

Chloé, tu es l’ultime descendante de l’ultraviolente lignée des loups, et tu es destinée à devenir une guerrière.

Mais tu refuses cet héritage d’angoisses et de colère.

Heureusement, pour t’aider, il y a Annabelle, ton amie, qui dissipe tes craintes d’un éclat de rire. C’est elle qui te pousse à explorer ton coeur et le monde autour de toi. Cela t’encourage à écrire dans ton carnet tes pensées lumineuses…

Dès lors, tout change pour toi. Tu apprends à maîtriser tes émotions et à conquérir ta puissance intérieure.

L’auteure :

Sociologue et philosophe de formation, Alexandra Ughetto est passionnée par le développement personnel. Elle transmet ses connaissances à travers son podcast « La p’tite chronique lumineuse .

Ma chronique :

Dès la préface, l’auteure invite à déployer ses ailes en grand, très grand. Une belle illustration de la morale de cette histoire.

Ce roman « young adult » combine une grande histoire type « fantasy » avec des pistes de développement personnel qui vont aider l’héroïne à grandir et à s’épanouir.

N’étant pas dans la cible « young adult » ni passionnée par la « fantasy », j’ai eu des difficultés à rentrer dans l’histoire mais la plume alerte et le rythme donnent envie de tourner les pages. 

J’ai apprécié l’idée du carnet, il est reconnu qu’écrire permet de réguler ses émotions, c’est une bonne idée à transmettre aux jeunes. Pour le contenu de ce carnet, les propositions sont issues de techniques de développement personnel et ce qui est intéressant ici, c’est de les positionner dans un contexte qui parlera aux jeunes lecteurs. Chloé liste des techniques de respiration pour s’apaiser, des moyens pour s’affranchir de ses croyances limitantes ou trouver l’ancrage en soi. Chaque pratique est expliquée clairement et donc facilement reproductible.

Si un roman d’aventures peut aider nos jeunes à aller mieux en découvrant la méditation comme Chloé, pourquoi s’en priver ?

Publié aux éditions Robert Laffont.

Notation :

Critique de : Les pierres de mémoire de Kate O’Riordan

Pierres de mémoire

Résumé :

Nell, une Irlandaise dans la quarantaine, vit à Paris depuis plus de vingt ans. C’est une œnologue reconnue, l’une des rares femmes dans le monde à avoir le statut de Master of Wine. Elle profite du calme de la vie parisienne comme d’un bon verre de rouge, en compagnie de Lulu, un caniche qu’elle méprise, et de son amant Henri, un homme marié propriétaire d’un vignoble. Mais un coup de téléphone nocturne va venir briser le monde clos qu’elle a construit. Un voisin de sa fille unique Ali, qui vit en Irlande, lui donne à son sujet d’inquiétantes nouvelles.

L’auteure :

Kate O’Riordan est une auteur irlandaise vivant actuellement à Londres. Romancière, elle a notamment publié Intimes convictions (2002), Une mystérieuse fiancée (2004), Le garçon dans la lune (2008), Pierres de mémoire (2009), Un autre amour (2010) et plus récemment La fin d’une imposture (2016), tous parus aux Éditions Joëlle Losfeld. Elle écrit également pour le théâtre et le cinéma.

Ma chronique :

Cette lecture me manque déjà… terminée depuis peu, j’y repense régulièrement : ce livre est particulièrement émouvant.

Kate O’Riordan est brillante, découverte avec la fin d’une imposture, j’ai retrouvé ici la finesse psychologique et l’émotion palpable tout au long du récit.

L’amour maternel et les relations entre mère et filles sont au cœur de ce roman, au travers de quatre générations de femmes avec Agnès, Nell, Ali et Grace la plus jeune.

Ali est née alors que sa mère, Nell, n’avait que seize ans, sa naissance a entraîné la fuite de sa mère de son pays d’origine. Agnès, a toujours attendu le retour de sa fille Nell. Bien plus tard, Nell reçoit un coup de fil l’informant que sa fille, retournée au pays de ses origines, a besoin d’elle. 

Adam, le trublion de cette histoire, est un personnage inquiétant et énigmatique qui bouleverse la vie d’Ali. Quelles sont ces intentions ?

Les pierres de mémoire, ces traces du passé, auront-elles le pouvoir d’aider Nell, de l’éclairer sur sa vie et de comprendre sa mère et ses choix ?

Un rythme prenant, une écriture magnifique au service d’une histoire poignante : tout est là pour passer ce que j’appelle un beau moment de lecture.

N’hésitez pas, lisez-le.

Paru aux éditions Joëlle Losfeld.

Notation :