Catégorie : <span>CRITIQUES</span>

Chronique de : Toute une expédition de Franzobel

Résumé :

1537. Le conquistador Ferdinand Desoto obtient la direction de la prochaine expédition en Amérique, qui lui apportera, comme à ses guerriers, richesse et gloire. Mais rien n’est joué ! Las, nos cupides chasseurs d’or et de perles, tout droit sortis d’un tableau de Goya, sont attendus par des Indiens dont les habitudes carnassières ne feront pas toujours leur affaire…

L’auteur :

Franzobel, de son vrai nom Stefan Griebl, né en 1967, est l’un des écrivains les plus populaires et controversés d’Autriche. Dramaturge, poète et plasticien, il est l’auteur en français de la pièce Kafka, comédie (publiée aux solitaires intempestifs). Couronné du prix Nicolas Born, son roman sur le naufrage de La Méduse fut l’un des trois derniers ouvrages en lice pour le Deutscher Buchpreis (Prix du livre allemand) 2017

Ma chronique :

Truculent et désopilant, tels sont les premiers adjectifs qui me viennent après lecture de ce récit d’expéditions d’espagnols au seizième siècle.

Tout est vrai ou presque nous confirme l’auteur en fin de livre. Des recherches approfondies lui ont permis de redonner vie à ses aventuriers. 

Pourquoi ne pas enseigner aux enfants l’histoire au travers de ce type de romans ?

A un bémol près : la violence des conquistadors est décrite avec beaucoup de réalisme, âme sensible s’abstenir.

C’est un roman atypique qui peut désarçonner, trop de péripéties et de rebondissements incessants m’ont fait parfois perdre le fil de l’histoire. 

Si on aime les romans d’aventures documentés à l’écriture survoltée et au rythme trépidant où l’accent est mis sur le rocambolesque, ce livre est pour vous.

Paru aux éditions Flammarion 

Notation :

Chronique de : Marguerite de Jacky Durand 

Résumé :

Août 1939. Qui peut se douter de ce qui va se déchaîner, dévaster tant de vies ? Marguerite est à son bonheur, son mariage avec Pierre, dans leur petite maison de l’est de la France. Un mois s’écoule avant que Pierre ne soit mobilisé. Pour survivre dans la France occupée, Marguerite prend un emploi à la poste.

L’auteur :

Jacky Durand est journaliste. Depuis des années il sillonne la France des terroirs pour ses savoureuses chroniques culinaires dans Libération ( « Tu mitonnes » ) et tous les samedi matin sur France Culture ( « Les mitonneries de Jacky »).

Ma chronique :

Un roman lumineux avec une héroïne inoubliable, un vrai bonheur de lecture.

Marguerite, à l’été 39 est heureuse, elle va épouser Pierre, son amoureux. Dans leur petite maison avec un potager et quelques bêtes, ils ont tout pour vivre bien. La guerre emporte Pierre au loin et Marguerite doit faire face à sa solitude et tout assumer.

Petit à petit, la guerre transforme Marguerite, elle devient plus forte et accomplit les tâches les plus dures au jardin tout en travaillant.

Son mari lui manque beaucoup, le manque de chaleur humaine lui pèse énormément. Les années passant, des rencontres viendront réchauffer son cœur.

Un portrait à la fois grave et tendre d’une nouvelle femme qui a mûri très vite pendant ces années de guerre.

Marguerite est une belle personne, pleine d’humanité et toujours prête à aider son prochain. Je me suis beaucoup attachée à Marguerite à la fois émouvante et forte.

L’écriture gaie et truculente donne un ton assez léger malgré le contexte de guerre.

Marguerite est une héroïne courageuse, au grand cœur qui ne pourra qu’émouvoir tous les lecteurs.

À ne pas rater, publié aux éditions Folio.

Chronique de : Béni soit le père de Rosa Ventrella

Résumé :

Rosa est née dans le quartier de San Nicola, l’un des plus pauvres de Bari. Parmi les maisons blanches bordant d’étroites ruelles qui courent vers la mer, la violence règne. Et chez Rosa, c’est son père, « Gueule d’ange », qui fait régner la terreur. Au sortir de l’adolescence, elle rencontre Marco et, avec lui, la promesse d’un nouveau départ. Elle l’épouse et le suit à Rome, où elle donne naissance à Giulia, leur petite fille…

L’auteure :

Née à Bari, dans les Pouilles, Rosa Ventrella vit actuellement à Crémone. Elle a travaillé comme éditrice et journaliste. Après Une famille comme il faut et La Liberté au pied des oliviers, Béni soit le père est son troisième roman traduit en français et publié aux Escales.

Ma chronique :

Un roman fort et poignant qui m’a rappelé les romans d’Elena Ferrante.

L’héroïne vit dans un quartier misérable de Bari, sa famille est très pauvre. Jeune adolescente, elle souffre surtout de voir la violence de son père à l’égard de sa mère qui est tout pour elle. Agata, la mère, est amoureuse de son mari malgré ce qu’elle endure et entièrement dévouée à ses enfants.

Rosa est l’aînée, la seule fille et doit aider dans la maison. Elle observe ses frères jouer et avoue à sa mère qu’elle aurait préféré être un garçon.

Dans ce quartier, les garçons traînent et les hommes travaillent ou font du trafic pour survivre. 

Un roman à l’écriture sèche et claquante, aux situations très réalistes qui traduisent avec succès l’ambiance de ce quartier de Bari.

J’ai lu assez vite ce roman, émue par la souffrance des femmes et l’histoire qui se répète parfois d’une génération à l’autre. Redemption et pardon sont présents aussi  dans cette histoire bouleversante.

Je découvre cette auteure pleine de talent que je vais suivre dorénavant.

Paru aux éditions Les Escales.

Chronique de : Week-end entre amis de Nathalie Achard

Résumé :

Un an. C’est le temps qu’il aura fallu à Édouard, Marc, Agathe, Julien, Claire et Sylvie pour organiser ce fameux week-end. Trois jours. C’est le temps qu’il suffira pour que ce séjour «  comme au bon vieux temps  » vire au cauchemar.

L’auteure

Ancienne collaboratrice de Greenpeace, Nathalie Achard est responsable de la communication du mouvement Colibris. Elle a reçu le prix Legal Hacker à l’occasion du 11e Grand Prix de la communication solidaire en 2016.

Ma chronique :

Un thriller haletant, une histoire qui m’a fait penser au scénario du film « Les petits mouchoirs » en beaucoup plus trash.

Des amis d’enfance décident de passer un week-end ensemble, sans les enfants pour renouer avec une vie sans contrainte.

Se retrouver tous ensemble exacerbe les frustrations de chacun : un huis clos oppressant qui laisse échapper les peines de cœur, les jalousies et toutes les rancœurs accumulées au fil des ans.

N’est-ce pas le rôle des amis d’être là pour nous épauler et nous écouter lorsque tout va mal ? Marc ou Édouard en sont-ils capables ? Et les femmes, Agathe ou Sylvie sont-elles davantage à l’écoute de leurs amis ?

À lire pour le découvrir.

Un premier roman réussi : un thriller psychologique difficile à lâcher.

Paru aux éditions Marabout collection Black Lab.

Notation :

Chronique de : Qui a tué Rose ? de Claire Allan

Résumé :

Quand Emily sort du centre commercial ce jour-là, elle assiste, impuissante, à un accident : une femme est renversée par un automobiliste qui prend la fuite.

Très vite, la presse locale relaie les détails du drame : la victime s’appelait Rose. Mère d’un petit garçon et épouse du célèbre écrivain Cian Grahame, elle travaillait comme assistante dans un cabinet dentaire. En effectuant des recherches sur les réseaux sociaux, Emily se met à envier la vie si parfaite de Rose …

L’auteure :

Après avoir été journaliste au Derry Journal, Claire Allan se lance dans l’écriture de suspenses, dont « Ne la quitte pas du regard » (L’Archipel, 2021 ; Archipoche, 2022). Qui a tué Rose ? a été un succès tant en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis : plus de 250 000 exemplaires vendus. Elle réside à Londonderry, en Irlande du Nord. 

Ma chronique :

Un thriller redoutablement efficace, impossible à lâcher.

L’auteure nous fait partager le quotidien d’Emily, jeune femme en perdition : seule, addict aux somnifères et à l’alcool. Persuadée que son ex mari la poursuit pour lui faire du mal, elle interprète le décès de Rose comme une mort qui lui était destinée.

Après ces événements dramatiques, le rythme de l’intrigue s’accélère.

Certains personnages autour d’Emily cherchent à l’aider comme Maud, sa fidèle amie ou ses nouvelles collègues alors que l’ombre de son ex mari plane toujours.

Quelle relation peut-elle entretenir avec le veuf de Rose, ce séduisant auteur inconsolable ?

De secrets déterrés en rebondissements, la tension s’intensifie dans la deuxième moitié du livre alors qu’Emily a l’impression d’aller mieux.

Qui croire dans cette histoire ? Une intrigue qui ne livrera tous ses secrets qu’à la toute fin du livre.

Je découvre cette auteure dont c’est le deuxième roman, un titre prometteur.

Paru aux éditions de l’Archipel.