Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Chronique de : Florida d’Olivier Bourdeaut

Florida

Résumé :

« Ma mère s’emmerdait, elle m’a transformée en poupée. Elle a joué avec sa poupée pendant quelques années et la poupée en a eu assez. Elle s’est vengée. »

L’auteur :

Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. Il a toujours voulu écrire, En attendant Bojangles en est la première preuve disponible.

Ma chronique :

Un livre coup de poing, une claque : voici un portrait saisissant d’une enfant maltraitée qui se rebelle.

Nous découvrons l’envers du décor des mini miss avec Elizabeth, une enfant dont l’univers a basculé lors de son septième anniversaire. Fini les week-ends tranquilles et bonjour les déplacements longs en voiture pour rejoindre le lieu du concours. Pas moyen d’y échapper, sa mère a décidé pour elle.

On se met à détester sa mère et la lâcheté du père, des parents peu recommandables. Elizabeth se met a haïr les week-ends, lassée de se déguiser pour courir les concours. 

C’est un appel à l’aide, quelle tristesse cette jeunesse et adolescence volées.

Avec une écriture âpre, au scalpel, nous assistons, impuissants, à la descente aux enfers de la mini miss qui ne supporte plus sa vie et son corps.

C’est très tendu et au travers du phrasé lapidaire, on ressent toute la haine de cette enfant face à ce système déshumanisant des mini miss.

Un roman fort, prenant et difficile à poser : je l’ai lu presque d’une traite.

Bravo M. Bourdeaut pour ce tour de force.

Publié aux éditions Finitude.

Notation :

Chronique de :  Les petits papiers de Marie-Lou de Corinne Javelaud

Les petits papiers de Marie-Lou

Resumé :

Dans les années 70, Marie-Lou Beltran, serveuse à L’Auberge du bonheur, vit avec sa fille, Dora, et sa mère, Luce, dans la maison familiale du quartier des Chartrons à Bordeaux. La main verte de Luce et les talents culinaires de Marie-Lou font merveille pour créer un cocon harmonieux. Un trouble naît lorsque pour son anniversaire, Marie-Lou offre à Dora une magnifique poupée, dénichée chez un antiquaire. Les femmes Beltran constatent bientôt que la poupée suscite des phénomènes étranges.

L’auteure :

Après des études de lettres et d’histoire de l’art, Corinne Javelaud s’est tournée vers l’écriture. Originaire du Limousin, elle est l’auteure d’une dizaine de romans qui ont connu un succès croissant. Elle est membre du jury du prix des romancières remis chaque année au Forum du livre de Saint-Louis en Alsace.

Ma chronique :

Je confirme : j’aime cette auteure que je suis depuis quelques années, ces cinq précédents ouvrages sont chroniqués sur ce blog.

Un des talents de Corinne est de parvenir à nous immerger complètement dans une époque, les années soixante-dix ici, et dans un terroir, Bordeaux pour ce roman.

Ses romans sont toujours documentés, beaucoup de détails ici sur la transformation de Bordeaux et la culture vinicole, je vous rassure, la lecture est très fluide pourtant car l’intrigue est insérée habilement dans ce contexte.

J’ai aimé les portraits de femme avec Marie-Lou, la jeune mère célibataire, ses relations avec sa mère et celles avec sa fille. On se sent bien avec elles et partager leur quotidien est un plaisir.

L’intrigue nous relie à la sombre période de la seconde guerre mondiale, des secrets qui rejaillissent sur cette période des années soixante-dix.

Corinne allie parfaitement histoire et littérature, ses intrigues sont captivantes, toujours pleines d’émotions et d’une grande humanité.

Un roman à découvrir aux éditions Calmann Lévy.

Notation :

Chronique de : 35 aventures intérieures pour grandir heureux et zen de Florence Binay

35 aventures intérieures pour grandir heureux et zen

Présentation :

Aller toujours plus loin dans le bonheur d’être soi et d’être vivant sur notre belle planète, cette fois-ci, en le partageant avec les enfants, pour qu’ils soient plus conscients de leur monde intérieur et de toutes leurs capacités positives. Un livre qui leur permet d’apprendre à mieux vivre leurs émotions, pour un monde plus doux et respectueux de chacun, du vivant.

L’auteure :

Après des études paramédicales puis une spécialisation en psycho-pédagogie de l’enfant, Florence Binay découvre la sophrologie à laquelle elle se formera durant sept ans dans deux écoles caycédiennes différentes puis dans la branche de la sophrologie dynamique. 

Ma chronique :

Pour faire découvrir la sophrologie aux enfants et initier les parents, voici un joli guide. À la fois complet et fun : les pratiques sont personnalisées par Florence qui connaît bien ce public des enfants.

La sophrologie plaît aux enfants car « c’est plaisant et rigolo ».

Elle nous expose l’action de la sophrologie en expliquant le lien corps-esprit, nous donne des conseils pratiques pour mener des « aventures intérieures » ,comme elle les appelle, avec nos chérubins. Cet ouvrage donne envie de se lancer, ce qui est le plus important, et les pratiques sont simples et classées par thèmes.

Les thèmes sont, entre autres, le développement de la concentration, mieux dormir, décharger le stress, booster sa confiance en soi.

J’ai beaucoup aimé sa « trousse de secours » : des exercices avec mouvements et visualisations dans lesquels piocher selon ses besoins. Toutes ces pratiques sont à partager avec nos enfants pour réenchanter leur vie. 

En synthèse, ce guide est très complet pour adopter la sophrologie au quotidien avec ses enfants. Je vous conseille aussi de partager la lecture avec eux afin de profiter ensemble des jolies illustrations qui parsèment l’ouvrage.

Publié aux éditions Le Souffle d’or.

Notation :

Chronique de : Trois cartouches pour la Saint-Innocent de Michel Embareck

Trois cartouches pour la Saint-Innocent

Résumé :

Jeanne Moreau – rien à voir avec l’actrice – a tué son mari qui la maltraitait depuis des années. Trois balles dans le dos en guise d’épitaphe. Le soutien des réseaux sociaux et des associations de lutte contre les violences faites aux femmes lui a valu de n’effectuer qu’une partie de la peine à laquelle elle a été condamnée aux assises et de bénéficier d’une grâce accordée… le jour de la Saint-Innocent.

L’auteur :

Pendant vingt années en charge de la rubrique justice d’un quotidien régional, Michel Embareck est l’auteur de nombreux polars, dont aux éditions de l’Archipel : Cloaca Maxima, Avis d’obsèques, Personne ne court plus vite qu’une balle et, chez Archipoche : La mort fait mal et Le Rosaire de la douleur.

Ma chronique :

Un polar assez classique, histoire d’une contre-enquête sur le thème des violences conjugales.

Le roman met en scène un journaliste spécialiste des faits-divers qui fouille dans la vie de cette septuagénaire emprisonnée pour le meurtre de son mari.

Forcément, cette histoire rappelle une célèbre affaire…

L’auteur a un style argotique et peu littéraire à mon goût : son récit est parsemé de piques, d’un certain humour et d’une touche de cynisme.

Cette histoire dénonce l’omniprésence des réseaux sociaux et des médias dans les affaires judiciaires. Le héros, à contre-courant avec ses méthodes à l’ancienne,  cherche la vérité à tout prix.

Un roman noir intéressant pour la reconstitution de la contre-enquête avec un style peu littéraire qui m’a déstabilisée.

À vous de vous faire votre opinion.

Paru aux éditions de l’Archipel.

Notation :

Chronique de L’homme qui marche de Jean-Paul Delfino

L’homme qui marche

Résumé :

Marié, deux enfants, Théophraste Sentiero est un homme sans histoires. Aussi prête-t-il peu d’attention à ces tremblements inopinés qui agitent ses jambes et ses pieds en ce soir de Noël. Hélas, ces trépidations s’accentuent et la médecine n’y entend rien…

L’auteur :

Né à Aix-en-Provence, où il réside, Jean-Paul Delfino est scénariste et auteur d’une vingtaine de romans dont Les Voyages de sable (prix des romancières 2019) et Assassins !, récompensé par l’étoile du meilleur roman français 2019 décernée par Le Parisien-Aujourd’hui en France.

Ma chronique :

J’ai aimé déambulé dans Paris avec Théo, ce personnage inclassable, dont la vie étriquée et triste va se métamorphoser.

Son existence est bouleversée suite à un problème physique : ses jambes sont soumises à des « impatiences » et ses pieds se mettent à bouger sans s’arrêter.

Sa femme le rejette et les médecins l’inquiètent.

Pourquoi penser que c’est un souci ? Pourquoi ne pas voir autrement la situation, l’accepter et même en faire une force ?

On assistera ainsi à un véritable tour de force : la transformation de Théo grâce aux bons conseils d’un libraire.

Ce héros et son histoire m’ont fait penser à Marcel Aimé et à la nouvelle « Le passe muraille », un être simple avec une vie passe-partout découvre la fantaisie, l’amour.

Son petit côté fantastique et de belles déclarations d’amour à la littérature m’ont enchantée.

Un roman inclassable comme son héros, très réussi, qui donne envie de marcher et de lire.

Bravo Monsieur Delfino.

Publié aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :