Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Chronique de : La ballade de Nitchevo de Claire Barré

Présentation :

Écorchée vive, Nitch’ traîne sa mélancolie auprès de Slim dont elle est secrètement amoureuse. Les deux jeunes gens « roulent des pelles à l’auto-destruction » en abusant de drogues qui anesthésient leur mal de vivre. Elle se rêve poétesse, lui graffeur, mais l’avenir est enlisé dans les « champs de pavot de Miss Défonce ». Les chemins de l’errance aboutissent chez Jean-Pierre, travesti paumé qui leur offre le gîte, le couvert et l’amitié…

L’auteure :

Claire Barré est romancière (Ceci est mon sexe, Hugo&Cie, 2014, Pourquoi je n’ai pas écrit de film sur Sitting Bull, Robert Laffont, 2017) et scénariste, notamment d’Un monde plus grand de Fabienne Berthaud.

Ma chronique :

Ce récit d’une transformation est un roman touchant et lumineux.

Au début, j’ai été déstabilisée par l’écriture « cash », qui fait écho à l’univers glauque dans lequel évoluent les jeunes héros.

Puis, j’ai ressenti de l’empathie pour ces jeunes paumés dépendant de leur came : la jeune fille qui se fait appeler « Nitchevo » suit Slim dont elle est amoureuse. Celui-ci passe sa vie à se droguer et à chercher des moyens de se procurer cette drogue. Nitchevo, qui signifie « rien » en russe s’est oubliée, déteste son corps et sombre dans une profonde mélancolie. On a envie de lui tendre la main et de lui dire « change de vie, c’est possible… ».

Une rencontre va venir bouleverser leur quotidien et ouvrir de nouvelles voies pour ces deux écorchés.

Cette deuxième partie ouvre de nouveaux horizons où la spiritualité a toute sa place.

Un roman qui bouleverse et amène le lecteur à réfléchir, à croire aux renaissances après des traumatismes et à la possibilité de se réconcilier avec la vie.

Je cite « Vous imaginez la force qu’il leur a fallu pour être capables de sourire à nouveau à la vie, de faire le pari de l’espoir ? ».

Un livre fort et positif à découvrir aux éditions Guy Trédaniel.

Notation :

Chronique de : Mon Antonia de Willa Cather

Résumé :

Jeune immigrée venue de Bohême avec sa soeur et ses parents, Antonia a grandi à Black Hawk, dans le Nebraska. Mais, au lieu de la belle ferme blanche de leurs rêves, c’est une pauvre maison en terre, battue par les vents et cernée de terres ingrates, qui leur a tenu lieu de foyer. Existence rude et pourtant joyeuse, grâce à l’affection fraternelle de Jim Burden, un orphelin de Virginie installé avec ses grands-parents dans la ferme voisine…

L’auteure :

Née dans la ferme de sa grand-mère en Virginie, Willa Cather (1873-1947) a grandi dans le Nebraska, où elle débute à 20 ans dans le journalisme. Inspirés des grands espaces de sa jeunesse, ses romans – Pionniers (1913), Le Chant de l’alouette (1915), Mon Antonia (1918), L’Un des nôtres (1922) – lui vaudront le prix Pulitzer en 1923 et l’estime de William Faulkner et Sinclair Lewis.

Ma chronique :

Un classique paru en 1918 qui raconte la vie de migrants venus de Bohème trouvant refuge dans le Nebraska.

Les conditions de vie sont difficiles pour ces nouveaux arrivants relégués dans une maison insalubre. Les enfants réagissent mieux que les parents notamment Antonia qui se lie avec le jeune voisin Jim.

Ce roman ne m’a pas emballée, cela est peut-être dû au rythme lent, sans relief et à l’écriture plate. Je me suis ennuyée à cette lecture. Je n’ai pas non plus ressenti d’empathie pour les personnages.

Une histoire qui aide à comprendre le peuplement des États-Unis, un classique à conseiller aux amateurs d’histoire nord-américaine.

Un classique réédité chez Archipoche aux éditions l’Archipel.

Notation :

Chronique de : On pourrait croire que ce sont des larmes d’Éric Genetet

Résumé :

Julien doit prendre la route pour Argelès-sur-Mer. Cela fait près de trente ans qu’il n’y est plus retourné. C’est là-bas, sur la plage, qu’il a abandonné son innocence, ses souvenirs d’une enfance heureuse et celui du visage de son père. C’est aussi là-bas que s’est installée sa mère, Louise, depuis plusieurs mois. Elle qui s’était promis de ne plus y remettre les pieds non plus. Ce trajet qui le ramène vers son passé, Julien n’a d’autre choix que de l’emprunter : sa mère a disparu.

L’auteur :

Né en 1967, Éric Genetet vit entre Strasbourg et Paris. Journaliste, il a travaillé dix ans dans le monde de la radio (notamment pour France Bleu Alsace). Il est l’auteur de plusieurs romans dont Le Fiancé de la lune, sélection Talents Cultura 2008, Tomber (2016), lauréat du prix Folire (Thuir, Pyrénées-Orientales), et Un bonheur sans pitié (2019).

Ma chronique :

Un court roman qui nous remplit d’émotions et interpelle sur les conséquences des secrets familiaux.

J’ai été touchée par l’histoire de ce fils qui ne sait pas dialoguer avec sa mère et ne l’appelle jamais « maman ». Elle est âgée maintenant mais Julien n’a toujours pas fait la paix avec elle. Tout s’est arrêté lorsque son père est parti un matin sans explication. Il était enfant, sa mère l’a élevé seule.

Comme le dit Louise, « il est tellement difficile de se libérer de ses fantômes ». Comment se réconcilier avec son passé ? La reconstruction est-elle possible ?

Une écriture tendue et lumineuse pour éclairer le cheminement de Julien vers la sérénité.

Un roman sensible et juste que je vous recommande.

À découvrir aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Notation :

Chronique de : Le défi de Lesley Kara

Le défi

Résumé :

Lizzie et Alice sont les meilleures amies du monde. Un jour, alors qu’elles passent du temps ensemble le long de voies de chemin de fer, une dispute éclate entre les deux adolescentes. Lizzie fait un malaise, et quand elle retrouve enfin ses esprits, elle découvre le corps sans vie de sa meilleure amie. Elle n’a aucune idée de ce qui a pu lui arriver, et n’a aucun souvenir du moment du drame.

L’auteure :

Après avoir travaillé comme infirmière et secrétaire, Lesley Kara devient professeure puis directrice dans l’enseignement supérieur. « Le Défi » est son troisième roman paru aux Escales.

Ma chronique :

J’ai découvert cette auteure avec son précédent roman «  Qui le sait ? », j’avais été piégée par l’histoire dès le début du livre.

Même ressenti pour celui-ci : le suspense nous agrippe et nous empêche de le refermer, il est difficile de s’extraire de cette lecture. Je l’ai lu en deux jours.

Le rythme est cadencé par un chapitrage alternant : l’histoire des deux adolescentes, la vie de l’héroïne dix ans plus tard et une troisième voix se mêlant au récit. Les pages se tournent vite, nous avons hâte de comprendre comment Alice a pu disparaître. La maladie de Lizzie, l’épilepsie, est au cœur du récit : lorsqu’ Alice est morte elle avait perdu conscience. Depuis ce jour fatidique, des flashes surviennent et les angoisses remontent, Lizzie a été harcelée après le terrible accident.

La construction est diabolique, la tension forte et la vérité éclate en toute fin : je n’ai rien vu venir !

Un très bon thriller psychologique paru aux éditions Les Escales.

Notation :

Chronique de : Les pionnières Un arc-en-ciel dans le Bush d’Anna Jacobs

Résumé :

1863. Ismay et Mara, deux orphelines irlandaises de 15 et 11 ans, embarquent pour l’Australie afin de fuir la misère. À peine parvenues sur cette terre sauvage, les voilà séparées l’une de l’autre. Tandis qu’Ismay devient employée de maison au coeur du bush, Mara demeure sous la protection des religieuses de la mission catholique…

L’auteure :

Née en 1941, Anna Jacobs a grandi en Angleterre, dans le Lancashire, avant de s’établir près de Perth, en Australie. Autrice de plus de 80 romans, elle a reçu l’Australian Romantic Book of the Year. Les éditions de l’Archipel ont publié sa trilogie « Cassandra », ainsi que les deux premiers volets de la saga « Swan Hill ».

Ma chronique :

Deuxième tome de cette saga, j’ai suivi avec grand interêt les aventures de ces jeunes pionnières australiennes.

À la fin du premier tome, j’avais déjà envie de connaître la suite et je n’ai pas été déçue.

J’ai aimé les descriptions des destins de ces migrants, anglais ou irlandais, qui arrivent dans un pays immense, au climat difficile et aux conditions de vie parfois rustiques. Un des protagonistes s’étonnant par exemple du manque de train dans ce pays aux distances énormes. 

On retrouve du positif aussi comme l’entraide entre les cultivateurs dans les contrées reculées. Par contre, les indigènes, comme ils sont nommés par les blancs, n’ont pas toujours leur place.

Au programme de ce roman : dépaysement garanti et aventures avec des personnages attachants féminins et masculins.

Un deuxième tome, à la hauteur du premier, que je vous conseille si vous aimez les sagas.

Paru aux éditions de l’Archipel.

Notation :