Auteur/autrice : <span>des Pages et des îles</span>

Michel Quint : Apaise le temps

Apaise le temps
Apaise le temps

Résumé : Une libraire, ça crée des dettes. D’argent parfois bien sûr, mais surtout de cœur. Lorsque Yvonne meurt, les souvenirs affluent pour Abdel, un jeune professeur de Roubaix. Il se revoit enfant entre les murailles de bouquins, prêt à avaler tout Balzac sans rien y comprendre. De là à accepter la succession, il y a un pas… que l’inconscient fait à l’aveuglette. Le voici bientôt en butte aux problématiques économiques du métier. Mais aussi aux dangereuses archives photographiques de son aînée. En fouillant les cartons, c’est tout un pan de la guerre d’Algérie qui renaît, entre partisans du FLN, harkis et OAS. En quoi ce passé concerne-t-il les habitués de la librairie ?

 

L’auteur : Michel Quint est né le 17 novembre 1949 à Leforest dans le Nord-Pas-de-Calais. Parallèlement à sa carrière de professeur, il écrit pour le théâtre, avant de se lancer dans le roman noir. En 1989, il obtient le Grand Prix de littérature policière pour Billard à l’étage paru aux éditions Calmann Lévy et décide alors de se consacrer pleinement à l’écriture.

 

Mon avis :

La langue de Michel Quint est inimitable : j’adhère complètement !

Fluide et riche, voici une expérience d’immersion complète dans la vie de ces personnages écorchés, fragiles et touchants.

Dès qu’on entame un livre de Michel Quint, on est plongé dans le quotidien de ses héros : pour ce roman, nous sommes à Roubaix, Abdel, professeur, hérite d’une librairie et met tout en œuvre pour sa sauvegarde. On y croise aussi Saïd, un algérien qui a tout appris au contact de Georges le libraire, Rosa une belle jeune femme d’origine corse et Yvonne, la libraire décédée. Du suspense aussi avec un récit au cœur d’un contexte historique sur les heures sombres de la guerre d’Algérie. Abdel, en triant les papiers d’Yvonne, découvre des photos datant de cette période. En remuant le passé, chacun sera impacté et leur vie se trouvera bouleversée.

Voici donc un pamphlet contre l’illettrisme et le racisme qui bouscule son lecteur tout en nous émouvant.

Ce que j’ai le plus aimé : les multiples références littéraires, la librairie au cœur du livre et surtout les messages délivrés autour du partage et de l’entraide. Une belle philosophie de vie.

Un seul regret : le format, un texte court, on aurait aimé rester plus longtemps avec ces personnages et continuer à partager leur quotidien.
Un livre à découvrir absolument.

Merci à Babelio et aux éditions Phébus.

Notation :

Coups de cœur de la rentrée littéraire hiver 2016

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Déjà le mois d’avril mais n’oublions pas les lectures de début 2016: mes cinq coups de cœur à lire absolument. Des livres qui m’ont touchée tant pour la beauté de l’histoire que pour la plume. Sur la trentaine de livres de cette période, ces cinq livres continuent de m’habiter.

Je leur souhaite une beau succès bien mérité !

Bravo aux auteurs et aux maisons d’édition.

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« Phalène fantôme » de Michèle Forbes : un très beau roman poétique et envoûtant

Éditions Quai Voltaire.


« Entre ciel et Lou » de Lorraine Fouchet : Beaucoup d’émotion et de tendresse dans cette douce chronique familiale

Éditions Heloïse d’Ormesson.


« Show devant » : Brillant, un livre tendre et joyeux qui nous conte une belle histoire d’amour filial.

Éditions de la Grande Ourse.

 


« La fin d’une imposture » : Un redoutable thriller psychologique avec un suspense incroyable

Éditions Joëlle Losfeld.

 


« Au premier chant du merle » : Une belle lecture, douce et sensible sur la solitude, l’amour et la vie tout simplement !

Éditions Archipel.


Dans la catégorie « Bien-être », je vous conseille « Calme mon carnet de méditation« 

Beau, pratique et efficace pour nous inculquer les clés de la méditation.

Mon exemplaire est à portée de main pour en profiter le plus souvent.

Éditions Solar.

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Bérangère De Chocqueuse : Une question d’harmonie

Une question d'harmonie
Une question d’harmonie

Résumé : Elle aime sortir avec ses amis, passer des week-end chez ses parents, poursuit ses études d’histoire de l’art en se demandant quand même régulièrement ce qu’elle va bien pouvoir faire de sa vie. Lui est un musicien de l’orchestre national de France, aime s’enfermer dans son appartement en tête à tête avec sa contre basse, ses parents ont quitté ce monde depuis de nombreuses années et il revit chaque jour le chagrin de son amour perdu. Elle essaie d’en savoir plus sur lui à chacun de leurs rendez-vous.

 

L’auteur : Bérengère de Chocqueuse est née en 1981 à Paris où elle vit aujourd’hui. Après des études à Sciences-Po Lille, elle a travaillé plusieurs années en tant que journaliste indépendante et responsable éditoriale, tout en se consacrant à l’écriture. Une question d’harmonie est son premier roman.

 

Mon avis :

Une belle et douce histoire qui fait du bien. Un livre doudou pour tous.

Très fluide, une lecture qui accroche, les pages se tournent vite, très vite, presque trop vite.

Julia, étudiante en art, décide de donner de son temps à une personne âgée et isolée. Une association lui fait rencontrer Paul, quatre-vingt ans, ancien contrebassiste. Paul, habitué à vivre seul, parle peu et Julia doute de l’efficacité de ses visites. Quel secret cache Paul ? Elle s’accroche à ces échanges, devinant derrière le mutisme du vieil homme, une histoire sentimentale difficile. Les chapitres alternent entre la période contemporaine, avec Julia, et le passé dans lequel Paul, jeune homme devient musicien. Ces aller-retours dynamisent le récit et le lecteur suit avec beaucoup de tendresse cette histoire emplie de sensibilité et d’émotion.

Des héros attendrissants et une histoire d’amour magnifique : un beau cocktail. Un premier roman qui promet.
J’ai beaucoup aimé, je conseille vivement.

Merci aux éditons Belfond.

Notation :

Marie-Laure Hubert Nasser : La carapace de la tortue

La carapace de la tortue
La carapace de la tortue

Résumé : «Oui… je suis venue sur terre comme une tortue, encombrée d’une carapace. Qui rentre la tête quand le monde extérieur est trop douloureux.» Clotilde cache ses complexes derrière d’amples vêtements. Après avoir tenté sa chance à Paris, cette jeune Bordelaise revient au pays grâce à sa grand-tante. Sous des dehors revêches, Thérèse a prévu pour sa petite-nièce un strict programme de remise en forme. Avec l’aide de tous les voisins qui ont au préalable passé un casting impitoyable, Clotilde devra sortir de sa réserve.

L’auteur : Bordelaise d’adoption depuis 15 ans, Marie-Laure Hubert Nasser excelle dans l’organisation de ses multiples fonctions. Mère de deux filles, Directrice de la communication de la ville de Bordeaux, femme engagée dans différentes causes caritatives et de défense des droits des femmes, elle s’impose aujourd’hui comme un écrivain à part entière.

Mon avis :

À peine entamé, on se dit : voilà un livre que je vais aimer. Et quelques pages plus loin, c’est confirmé. Une belle découverte.

Revenons à l’histoire de la pauvre Clotilde : mal aimée, grosse, empotée et qui a honte d’elle même. Lassée des méchancetés de ses parents, elle s’enfuit pour se retrouver bonne ou plutôt esclave dans une famille riche. À peine mieux. Ensuite, première bonne idée : téléphoner à sa tante pour lui demander l’hospitalité. La métamorphose va débuter.

Happée par l’histoire, j’ai aimé les personnages comme la tante acariâtre, la jeune femme sexy, les deux copines qui deviennent coach de Clotilde. On ne s’ennuie pas dans cet immeuble : une vraie ruche ! Clotilde se sent très proche du petit Léo, le dernier d’une fratrie de trois, isolé du reste de la tribu, il reste souvent coincé entre deux étages. Il aime le contact de Clotilde qui s’attache de plus en plus à cet enfant. Nous découvrirons son histoire au fil des pages.

Notre héroïne a du caractère et un cœur tendre. Excelle dans le rôle de confidente, dotée d’empathie, chacun a envie de se confier. Indispensable et appréciée de tous, la métamorphose pourra s’opérer progressivement. Pas d’inquiétude, il vous reste encore bien des éléments à découvrir dans cette histoire. Bien écrit, des pointes d’humour et une narration qui alterne entre récit et journal intime : un bon rythme qui accroche jusqu’à la fin.

Je vous encourage à lire ce texte touchant, qui questionne et continue de nous rester en mémoire après l’avoir refermé.

Merci aux éditions Folio.

 

Notation :

Yves Viollier : Y avez-vous dansé Toinou ?

Y avez-vous dansé Toinou ?
Y avez-vous dansé Toinou ?

Résumé : En Charente, le narrateur fait la rencontre de Toinou, femme de 92 ans qui lui raconte son histoire. Née dans le Périgord, près du village de Hautefaye, village des cannibales, elle a fui sa région peu après un mariage forcé. Elle raconte son enfance, les deux guerres, ses deuils, sa vie quotidienne, sa passion pour la danse. En écoutant Toinou, le narrateur évoque également son propre passé.

 

L’auteur : Yves Viollier est né en Vendée. Robert Laffont le remarque en 1988 et publie sa trilogie Jeanne la Polonaise, l’histoire d’une jeune Charentaise partie comme préceptrice dans les familles de l’aristocratie russo-polonaise au début des années 1900. Yves Viollier reviendra régulièrement vers la Charente, « la terre du bonheur », dans ses romans Les Pêches de vigne, récit d’une émigration vendéenne en Charente, Le Chemin de Fontfroide et Elle voulait toucher le ciel. Il partage sa vie entre la Vendée et la Charente.

 

Mon avis :

Le portrait de Toinou est à la fois tendre, truculent et témoigne de la vie dans les campagnes au siècle dernier.

Toinou se raconte, une vie compliquée avec un mariage à 15 ans, les enfants qui arrivent, le labeur des travaux de la campagne. Nous sommes en Charente et suivons l’évolution des moyens de production dans cette région de Cognac. Tout a bien changé depuis les quinze ans de Toinou. Une héroïne émouvante, dont l’histoire force le respect, les passages où l’interviewer raconte son enfance, sont plus fades.

Le style colle au personnage principal : simple, épuré, un peu trop à mon goût. Le mélange patois et français peut gêner aussi. C’est manifestement une volonté de l’auteur qui soigne davantage l’écriture vers la fin de l’histoire lorsqu’il reprend la main.
Un livre qui vaut surtout pour le témoignage d’une dure vie de labeur : un difficile destin de femme.
Pour les amateurs de romans de terroir.

Merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité.

 

Notation :